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Craintes sociales au Danemark face aux travailleurs de l’Est
Publie le samedi 26 mars 2005 par Open-Publishing1 commentaire
de Antoine Jacob
Après la Suède, c’est au Danemark de s’inquiéter de l’arrivée d’une main-d’œuvre en provenance des pays de l’élargissement et de son impact sur son modèle social.
En Suède, il y a quelque mois, la controverse s’est cristallisée le chantier d’une école près de Stockholm, remporté par une entreprise lettone. Au Danemark, syndicats et pouvoirs publics se mobilisent pour garder le contrôle de la situation. 2 500 ressortissants des nouveaux membres, dont une majorité de polonais, ont obtenu un permis de travail temporaire (six mois maximum) depuis l’élargissement, en mai 2004. Un millier sont déjà repartis. Ces travailleurs déclarés bénéficient en principe des mêmes salaires et conditions de travail que les Danois. Mais en dépit de ce nombre limité, la presse multiplie les gros titres sur "les travailleurs de l’Est".
Plusieurs affaires ont défrayé la chronique. "Quelque 350 cas de tentatives de contournement de la réglementation en vigueur ont été recensés", pointe Jacob Scavenius, conseiller au syndicat 3F (industrie, bâtiment, services). Il s’agit le plus souvent, selon lui, de Danois qui créent des entreprises en Pologne ou en Lettonie dans le seul but d’envoyer de la main-d’œuvre au Danemark pour la faire travailler à des salaires polonais ou lettons. Cette manœuvre n’est pas légale, estime le ministère de l’emploi. Elle revient à faire passer des travailleurs étrangers pour des fournisseurs de services, à l’égard desquels le régime en vigueur est moins exigeant. Leur salaire ne doit pas être nécessairement aligné sur celui des Danois, qui n’est pas fixé par la loi mais par des conventions collectives.
"C’est de la concurrence injuste. Le modèle danois de marché du travail est menacé", dénonce M. Scavenius. Un argument plus ou moins similaire a été employé par le premier ministre libéral, Anders Fogh Rasmussen pour expliquer pourquoi il s’opposait à la directive sur les services (dite Bolkestein).
En réaction aux violations présumées de la réglementation danoise, les syndicats ont bloqué pacifiquement plusieurs chantiers, comme les y autorise la loi. Pour la première fois dans le pays, un tribunal du travail a condamné, le 8 mars, une firme polono-danoise à verser une amende pour ne pas avoir assez payé ses ouvriers polonais. Les partis politiques ayant soutenu l’élargissement se sont réunis pour trouver des parades. Elles prévoient l’obligation pour les fournisseurs de services originaires d’Europe de l’Est de demander un permis de travail et de résidence.
Ces partis sont aussi ceux qui appelleront à voter oui à la Constitution européenne, qui sera soumise à référendum le 27 septembre. Si le oui est donné gagnant par les sondages, la proportion des indécis est telle qu’un dérapage du côté des "travailleurs de l’Est" pourrait raviver l’euroscepticisme danois.
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Messages
1. > Craintes sociales au Danemark face aux travailleurs de l’Est, 26 mars 2005, 19:59
les sous-entendus assez xénophobes de ce genre de raisonnements qu’on retrouve chez les syndicalistes d’Europe du Nord ( et d’ailleurs...) devrait nous inciter à réfléchir...