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Cuba : un hommage à nous-mêmes

Publie le vendredi 24 juin 2005 par Open-Publishing

Tiré de Radio Habana Cuba / 20-06-2005

Ces jours-ci ont été marqués par des hommages à la mémoire de trois grands hommes de l’histoire de notre pays : Maximo Gomez, Antonio Maceo et Ernesto Che Guevara.

Nous avons commémoré le 14 juin le 160ème anniversaire de la naissance d’Antonio Maceo, général de nos guerres d’indépendance du 19 ème siècle contre le joug colonial espagnol et le 77ème anniversaire de la naissance du Commandant Ernesto Che Guevara et nous évoquons aujourd’hui le centenaire de la mort de Maximo Gomez, Chef de l’Armée indépendantiste qui a lutté contre les Espagnols.

Maximo Gomez, le plus illustre des Latino-américains qui ont lutté pour l’indépendance de Cuba, était né le 18 novembre 1836 en République Dominicaine et il a été le seul des trois grands leaders révolutionnaires qui a survécu aux guerres libératrices du 19ème siècle. Elles n’ont pourtant pas abouti à l’indépendance car les États-Unis sont intervenus dans la guerre que les Cubains avaient pratiquement gagnée les frustrant ainsi de leur victoire. La domination espagnole a cédé la place à l’occupation étasunienne et celle-ci à l’instauration d’une République dont la Constitution avait une appendice - l’Amendement Platt - donnant le feu vert, entre autres, à de nouvelles interventions étasuniennes et à la création de bases navales de ce pays en territoire cubain. La base navale de Guantanamo, transformée actuellement par les États-Unis en un véritable camp de concentration est l’héritage funeste de cet amendement.

Maximo Gomez était arrivé à Cuba en 1865 et, trois ans après, en 1868, il s’est joint à ceux qui ont donné le coup d’envoi de la première guerre d’indépendance contre la domination espagnole. Il est devenu un des généraux les plus talentueux des guerres hispano-américaines. Il a créé une doctrine militaire révolutionnaire et son courage et les victoires remportées par ses troupes lui ont valu d’être nommé Général en Chef de l’Armée de Libération. Il se servait de son arme et de sa parole avec la même dextérité.

Antonio Maceo a été le plus compétent et courageux des généraux indépendantistes cubains du 19ème siècle. Il est monté en grade jusqu’à devenir le second de Maximo Gomez.

Antonio Maceo, dont le père était vénézuélien et la mère, un symbole de la femme cubaine engagée dans le combat pour son pays, a été un des fondateurs de l’Armée de Libération, son commandant le plus talentueux, respecté et aimé et l’un des artisans de l’unité de tous les Cubains en faveur de l’indépendance.

En 1878, plusieurs généraux ont signé le Pacte du Zanjon avec les Espagnols : une paix sans indépendance et sans abolition de l’esclavage. Antonio Maceo, au cours d’un entretien au lieu-dit Mangos de Baragua avec le général espagnol Martinez Campos, a refusé catégoriquement d’adhérer à ce pacte honteux. Ce fait est passé à l’histoire sous le nom de " La protestation de Baragua ", un symbole dont nous nous réclamons toujours.

Contraint à l’exil, il est revenu à Cuba pour s’incorporer avec Maximo Gomez et José Marti, qui avait organisé la guerre et fondé à cette fin le Parti Révolutionnaire Cubain, à la dernière lutte pour l’indépendance de Cuba du 19ème siècle qui a commencé le 24 février 1895. Antonio Maceo a combattu jusqu’à sa mort, le 7 décembre 1896.

Le 14 juin aussi, mais 83 ans après Antonio Maceo, venait au monde Ernesto Che Guevara, argentin de naissance. Cubain car il l’a voulu ainsi et Latino-américain par vocation, Che Guevara a suivi la tradition fondée par Maximo Gomez..

Le Ché lui-même l’a raconté. Une nuit de conversation avec Fidel lui a suffi pour devenir un des 82 révolutionnaires qui, à bord du yacht Granma, ont débarqué à Cuba le 2 décembre 1956 pour entamer la lutte de guérilla contre la dictature de Batista et pour l’indépendance définitive de Cuba. Il a été le premier à recevoir la promotion au grade de Commandant et a été chargé de porter la guerre d’Est en Ouest et de prendre La Havane.

Le Ché est devenu un des piliers les plus solides de la Révolution Cubaine. Sa vocation et son dévouement, comme il a lui-même relevé dans sa lettre d’adieu, l’ont amené à combattre sur d’autres terres du monde. Il est mort en Bolivie.

En rendant hommage à ces trois grands hommes de l’histoire cubaine et latino-américaine, Cuba ne se borne pas à tourner les yeux vers le passé et sa lutte pour l’indépendance et la liberté, elle renouvelle aussi son engagement envers l’avenir pour lequel nous irons, selon les mots du Che : " Jusqu’à la victoire toujours ! "

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