Accueil > D’autres arguments contre la réédition de « Mein Kampf »

D’autres arguments contre la réédition de « Mein Kampf »

par J.luc MELENCHON via A.C

Publie le vendredi 30 octobre 2015 par J.luc MELENCHON via A.C - Open-Publishing
30 commentaires

Je pilonne suffisamment les positions de JLM et, selon moi, son insupportable, fatuité de "grand timonier" d’un FDG qui me donne de l’urticaire, pour ne pas être soupçonné ici de courtisan de SA Suffisance.

Sa réaction concernant la possible réédition des thèses nazies est salutaire

D’’ou ce "papier" que je loge sur B.C, extrait du blog de JLM

A.C

http://melenchon.fr/2015/10/24/hollande-grece-a-paris-meme-duplicite/

D’autres arguments contre la réédition de « Mein Kampf »

Mon opposition à la réédition de Mein Kampf élargit un débat dont je remercie les organisateurs médiatiques. Rien n’eut été pire que d’avoir à subir cette infamie sans avoir tenté auparavant de l’empêcher ou d’avoir alerté pour que chacun prenne position en connaissance de cause. Pour ce post, je veux m’en tenir encore aux seuls arguments contre la réédition sans dispute avec ceux qui en sont partisans. Je voudrais traiter l’objection de ceux qui m’opposent le refus de la censure et le droit pour tout le monde d’accéder à ce texte.


Je commence par rappeler que, dans les faits, aucune liberté n’est sans limite dans notre société, sauf la liberté de conscience.
Je prends un exemple proche de notre sujet. Ainsi, en République, l’expression d’une pensée raciste est considérée comme un délit et non comme une opinion. Elle est donc punie par la loi. Vous pouvez penser comme un raciste. Mais il vous est interdit de propager votre avis sur le sujet. Dès lors, comment comprendre qu’un livre entier vouée à présenter une doctrine exclusivement fondée sur la discrimination ethnique et le racisme ne soit pourtant pas illicite ?


On me dit que ce livre serait l’objet d’une autre époque.

Un cas d’auto-obsolescence programmée, en quelque sorte. Admettons. Mais ne sait-on pas que la diffusion, la vente et l’achat d’insignes, uniformes et documents de propagande nazis sont interdits et donc punis par la loi dans notre pays ? Et pourtant le livre qui institue, explique, et représente tout ce matériel ne serait pas concerné par cette interdiction ?

Il me semble que le cœur de la discussion entre gens de bonne volonté sur ce sujet se concentre sur un point : la censure d’un ouvrage. J’y réponds avec deux arguments. Le premier est que la République n’est pas un régime neutre. Elle est un parti pris au moins sur un point fondamental : celui de la similitude de tous les êtres humains et de l’égalité de leurs droits. Elle n’est donc pas neutre s’agissant de la propagande qui vise à saper le fondement de toute la construction politique qui en résulte. C’est d’ailleurs le point un de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Le dernier mot, « citoyen », compte autant que le premier. Le citoyen est celui qui exerce le pouvoir de dicter la loi de la cité, de ce qui est licite ou illicite conformément non à ses caprices ou à la mode du moment mais aux droits de l’homme dont le premier est que tous sont égaux en droits ! La répression des atteintes à l’intérêt de la Nation ne procède-t-il pas d’une logique exactement parallèle ? Condamner le racisme et criminaliser ses auteurs est une pratique républicaine élémentaire. Le second argument est que la censure dont il est question ne concerne pas une œuvre d’art ou une information. Il s’agit d’un livre politique appelant au délit de racisme. La censure dans ce domaine est liée au délit commis. Je dis qu’on a connu plus définitif dans notre pays en matière de répression du nazisme. À la Libération, on a fusillé des gens pour avoir collaboré avec eux. Dont des écrivains dont la collaboration avait consisté à faire l’apologie des principes racistes du nazisme. Il ne s’agit pas ici d’approuver la peine de mort qui leur fut infligée mais de rappeler que la répression totale du point de vue nazi est une longue pratique que personne, sauf à l’extrême droite, n’a jamais contestée

 !

Après cela, je demande à qui ce livre est-il nécessaire pour comprendre le nazisme ?

On parle d’y ajouter un « appareil critique ». Permettez-moi de sourire amèrement. Quelle critique supplémentaire faut-il après le bilan connu de tous qu’est la Shoah, le meurtre de masse des tziganes, des homosexuels, des handicapés mentaux et une guerre faisant 50 millions de morts ? L’argument de l’appareil critique censé désamorcer le contenu du texte est extrêmement fallacieux à mes yeux. Éditer c’est diffuser. Une maison d’édition diffuse avec l’objectif de faire de l’argent, ce qui se comprend sans mal et s’admet sans problème de même. Encore dans ce domaine aussi tous les coups ne sont pas permis comme le prouve l’institution du prix unique du livre. Dans ce cas, l’édition de ce texte infâme n’a pas d’autre but que d’exciter la curiosité là où elle n’existait pas et de vendre du papier à qui n’en aurait pas acheté sans cela.


On dit aussi « on ne devient pas nazi en lisant Mein Kampf »

. Ben voyons ! Ceux qui le devinrent prouvent pour une part le contraire. Et c’est bien pourquoi le livre a été écrit. C’est pourquoi aussi son auteur, Adolf Hitler en personne, contrôla personnellement sa seconde édition en français pour le rendre le plus convainquant possible. Les livres politiques sont écrits pour convaincre, c’est leur raison d’être ! C’est bien pourquoi j’en écris moi-même ! Je ne veux pas qu’une seule personne soit convaincue de l’infériorité humaine des juifs, des communistes, des francs-maçons et des autres obsessions névrotiques du criminel Hitler. Pas une seule. La tolérance dans ce domaine n’a aucune place à réclamer. Si le livre est publié, son appareil critique n’empêchera pas qu’il puisse être considéré comme un trouble à l’ordre public républicain et une incitation à la haine raciale !


Post Scriptum

 : Je veux souligner qu’à mes yeux tous les partisans de la réédition de Mein Kampf ne sont pas complices de ce qu’a écrit Adolf Hitler. Même s’il y en a, comme en attestent un certain nombre des commentaires et messages que j’ai reçu. J’ajoute même que je n’ai pas comparé Hitler à madame Le Pen, quoiqu’on ait voulu me faire dire sur le sujet pour faire du buzz. J’ai dit que, dans l’ambiance créée par la force du FN en France, la réédition de Mein Kampf est encore plus insupportable et dangereuse, ce qui n’est pas du tout la même chose. Je ne souhaite pas que le débat sur le fond du sujet soit pollué par des disputes connexes sans rapport direct avec l’affaire elle-même. J’ai bien vu qu’après avoir résumé en une phrase ma lettre aux éditions Fayards, tel journal est allé aussitôt chercher quelqu’un pour me contredire longuement. Quelle que soit la qualité de cet argumentaire d’historien, le scandale déclenché par ce parti pris pavlovien contre tout ce que je dis a contraint la chefferie de ce bulletin en perdition à publier un dossier où, selon la bonne méthode traditionnelle de la pseudo morale médiatique, on donne cinq minutes au bourreau et cinq minutes à la victime. Mais de cela, je n’en veux pas aux intéressés, puisque j’en parle. Au contraire, ils auront contribué à imposer le débat dans le petit monde de la social-bobocratie abrutie par les hallucinogènes de la société de l’indifférentialisme moral. Maintenant, tout le monde doit prendre position. Et chacun est invité à réfléchir. Et cela nous grandira tous.

Portfolio

Messages

    • A rien ,mais bon entendre AC parler d’insupportable fatuité c’est quand même un grand moment !!!

    • Ah bon ?

      Et donc , vous ne verriez aucun inconvenient à ce que l’on trouve en librairie" "Comment violer un petit garçon" par un collectif de pédophiles ou"recettes pour frapper sa femme sans laisser de trace ?"

      Rien à voir avec MEIN KAMPF, le livre de recette idéologique de la préparation de crimes contre l’humanité ??

      Je vous laisse votre conception de la "liberté d’édition".....

      Elle peut conduire à la "liberté "de scander en groupe des slogans racistes, fascistes, à la liberté d’autoriser tel commerçant de refuser de servir un arbe, un juif, un "basané" ??
      Quand on se refuse d’interdire la diffusion de la saloperie, on se retrouve un jour à quémander la "liberté" de préférer être fusillé plutôt qu’égorgé par la Bête, brune, ou de tout autre pelage...

      AC

      NB

      J’en profite pour demander aux camardes de ne pas réagir aux attaques qui me visent..
      On sait que l’anonymat permet à deux trois mélanchoniens intégristes de se défouler..

      je fais juste remarquer que , moi, j’ai publié ici un texte de celui qui m’interdit de commenter son blog...en ayant mis mon IP sous haute surveillance....

    • La première personne à avoir interdit Mein Kampf en France, c’est Hitler lui-même ! Il en a interdit la traduction, puis il en a interdit la publication. C’est donc contre lui que les Nouvelle Edition Latines l’avaient publié en 1934. Pour que tout le monde sache ce qu’il voulait faire.

      Si vous n’avez pas lu Mein Kampf, vous pouvez croire savoir ce qu’est le nazisme, mais en réalité, vous n’y connaissez rien !

      La réédition de Mein Kampf est indispensable, notamment avec l’avertissement qui avait été ordonné par la cour d’appel de paris le 11 juillet 1979.

      Comment vaincre l’ennemi si on ne le connait pas suffisamment ? Il faut publier ce livre en version papier ! De toutes façon, on le trouve sur internet.

      C’est Hitler qui brûlait les livres, pas nous !

    • Le probléme c’est que ce livre peut aussi devenir la "bible" d’esprits faibles ou manipulés.Il est délirant ,mais facile à lire et très clair quant aux intentions .L’ennemi c’est le Juif, le pays voisin ( la France ) en l’occurence.Donc pour moi aucun problème pour son interdiction. Pour ce qui est de connaitre l’ennemi je crois que tout le monde sait à quoi s’en tenir.

    • certains internautes visiblement téléguidés , au lieu de répondre au problème posé ; faut-il interdire la comparution de MEIN KAMPF ? s’en prenne à AC , ce qui est ridicule et dérisoire car sur la forme je pense que l’ami AC s ’en moque totalement et sur la fond illustre le vide sidéral de leur cerveau ...

      Mon avis : le fascisme n ’est pas une opinion , c’est un délit , c ’est en tout cas ce que dit la loi française et ....ALLEMANDE , ainsi un internaute qui téléchargerait MEIN KAMPF et la diffuserait serait poursuivi , autoriser la réedition de MEIN KAMPF et sa vente devrait donc valoir le même sort à l’éditeur ... et son autorisation sous prétexte d’une analyse critique relève de l’escroquerie morale et de l’enfumage si on veut faire oeuvre pédagogique auprès des jeunes qui n’ont pas connu cette période , il suffit d’inscrire l’étude du nazisme et du fascisme dans les programmes scolaires , de nombreuses études critiques existent déja qui pourraient être utilisées dans une réflexion collective beaucoup moins dangereuse que la diffusion de masse à l ’aveugle du livre "fondateur" du nazisme , qui relève même sous couvert de "bonnes intentions" de la pure propagande d’une idéologie criminelle qui pourrait bien renaitre pour sauvegarder le capitalisme en crise systémique et prêt à tout pour maintenir son hégémonie ....

      SOCIALISME OU BARBARIE ....

      RICHARD PALAO

    • Permettez moi tout d’abord de vous demander d’éviter de prendre vos interlocuteurs pour des cons svp, et cessez de décider ce que je connais ou pas !

      Si vous n’avez pas lu Mein Kampf, vous pouvez croire savoir ce qu’est le nazisme, mais en réalité, vous n’y connaissez rien !

      J’en ai un peu entendu parler par ma famille qui a compté des résistants , et un déporté..

      J’avais six mois quand la police française a expédié mon grand Père en camp de concentration.
      J’ai aussi suivi pour la presse communiste, le procès Papon et je n’ai pas besoin de feuilleter un bouquin décrivant , légitimant le plaisir pervers pédophile,.. pour savoir ce qu’est ce type de perversion abjecte et la combattre !

      C’est donc contre lui que les Nouvelle Edition Latines l’avaient publié en 1934. Pour que tout le monde sache ce qu’il voulait faire.

      OUI, mais depuis on SAIT ce qu’il voulait faire
      IL l’a fait..

      .

      C’est Hitler qui brûlait les livres, pas nous !

      IL ne brulait pas que les livres, cher défenseur de la liiberté de republier la recette du nazisme
      .

      Cette comparaison que vous faites entre les nazis et NOUS qui ici, refusons de voir en vitrine de libraire la prose de cette ordure, est tout simplement, je pèse mes mots, INFECTE

      Puis je vous rappeler qu’on peut être pour la totale liberté de création artistisue, et en matière de musique par exemple, REFUSER la publicité , la vente de CD reproduisant les chants nazis.

      Tels que ceux, en version vynil que le PEN vendait dans ses "fêtes" fachos..

      OUI, on trouve de TOUT sur INTERNET, monsieur, comme vous le rappelez

      De meme qu’on trouve de la cococaine à Bordeaux qui bousille des vies,
      ...sans qu’elle soit en vente"libre" à Carrefour

      Je ne vous salue pas.

    • Vous en avez un peu entendu parler, comme d’une rumeur, et cela vous suffit ?

      Il l’a fait, mais il a fait quoi ? il s’est suicidé, parce qu’il a échoué grâce aux communistes russes. Donc, il ne l’a pas fait, mais que voulait-il faire, dites-le moi !

    • Vous en avez un peu entendu parler, comme d’une rumeur, et cela vous suffit ?

      VOUS ETES RIDICULE ;

      Le monde la VECU , et pas comme une RUMEUR, et ce ne peut être qu’un esprit obtus qui souhaiterait que soit republié ce ramassis d’ ignominies.

      En ce qui me concerne , j’ai pas besoin de vous connaitre pour vous combatre

    • Il me semble que ce débat est trop grave pour s’invectiver comme des chiffonniers. Doit-on censurer des textes historiques au motif que leur diffusion a eu des conséquences terribles ? Je rappelle que la question n’est pas si on est pour ou contre les thèses d’Hitler, mais s’il faut les publier ou pas, ce qui est complètement différent. Je rappelle aussi que le livre se vend en librairie en Israël, sous couverture noire. Va-t-on accuser les Israéliens de vouloir propager l’idéologie nazie ?

      Il me semble difficile de contester que le texte d’Adolf Hitler est un texte terrible tant par ce qu’il contient que par le contexte historique qu’il a contribué à influencer. Quiconque prétendrait le contraire s’exposerait non seulement à une condamnation morale, mais également judiciaire et c’est très bien.

      Seulement il me semble que ce texte est un cas extrême d’une question bien plus vaste, puisqu’elle concerne, excusez du peu, toute l’histoire de l’humanité et notamment depuis que nous avons des documents écrits ou même des traces historiques de tout ordre, fossiles inclus. Il y a eu d’autres textes dans l’histoire qui ont suscité des controverses terribles et même des conséquences incommensurables pour toute l’humanité.

      Prenons par exemple, des textes tels que la Bible, les Evangiles, le Coran, le Talmud et quelques autres textes qui sont au fondement des principales religions mondiales. Qui peut soutenir que ces textes ne contiennent pas des incitations à l’action, parfois guerrière, contre d’autres peuples qui n’ont pas les mêmes croyances ? Sujets à mille interprétations différentes, ces textes fondateurs restent controversés, et on peut considérer qu’indirectement ils sont à l’origine de guerres terribles . Par exemple la guerre entre Catholiques et Protestants pour ne prendre que celle-là, et dont l’un des enjeux fondamentaux était justement la libre lecture ou pas de la Bible par tout un chacun. Cette libre lecture est justement l’enjeu de notre débat.

      Faudrait-il alors interdire ces textes ? Leur diffusion participe-t-elle à la haine raciale ou communautaire ? Attention : je ne suis nullement en train de comparer des textes qui font l’objet de l’adoration de millions de croyants avec le texte fondateur du nazisme. Ceux qui voudraient me faire ce procès seraient de bien mauvaise foi. Ces textes sont pour moi le jour et la nuit et il n’y a entre eux aucune comparaison possible. Les textes fondateurs des religions sont dans leur intention des textes d’amour entre les humains, celui d’Hitler un appel à la destruction de l’autre dans sa différence.

      Mais en prenant comme exemple ces textes fondateurs de religions je prends un autre cas extrême de publications à impact historique et mondial. On a haï et on continue de haïr son prochain et on a tué et on continue de tuer au nom de la Bible, du Talmud, du Coran. Faut-il donc les interdire au nom des atrocités commises en leur nom ou du fait de leur lecture ?

      Je suppose que peu de gens conviendraient qu’il faut cesser de diffuser ces textes, et pourtant je viens de démontrer qu’ils ont été pris comme prétexte pour verser le sang. Ce n’est pas parce qu’il n’y avait pas de télé ni de blogs à ces époques que les faits déclenchés par ces textes n’en sont pas extrêmement graves (inquisition, guerres de religion, croisades, voire colonialisme, etc.).

      Je ne compare pas ici la gravité de ces faits avec les conséquences du nazisme. Il me semble même qu’en ce domaine il est difficile et dangereux de mettre les morts et les mémoires dans la balance. Il me semble qu’il vaut mieux condamner TOUTE GUERRE et TOUTE FORME DE VIOLENCE, car si on entre dans le débat que "mes morts sont plus nombreux ou plus graves que les tiens", ces débats contribuent justement à alimenter l’antagonisme puisque personne ne sera d’accord et chaque communauté soutient toujours que ce qu’elle a subi est le pire ! Qui départagerait tout cela ? Soit on croit en Dieu et alors on lui confie à lui seul le droit d’en juger au jour du jugement dernier, soit on n’y croit pas et alors quelle instance serait chargée de hiérarchiser les crimes contre l’humanité ?

      On voit bien les limites de l’action de l’ONU ou d’instances telles que la Cour pénale internationale en matière de justice mondiale. On ne parvient même pas à faire respecter les résolutions de l’ONU ou à faire juger des criminels de guerre. Le problème est qu’en l’absence d’une instance supérieure inattaquable nous sommes incapables de nous départager sans appel. Tout jugement humain est susceptible d’être infirmé, réinterprété, et même inversé. D’ailleurs chaque époque le fait par rapport à la précédente.

      L’appel à la raison et à la morale ne suffira jamais à empêcher les guerres, ça se saurait ! Je pense que c’est plutôt l’appel au cœur et à l’amour, à la non-violence, qui peut faire avancer les choses, il suffit de voir ce que les textes et l’action de Gandhi et de Nelson Mandela, par exemple, ont pu accomplir dans la sphère politique et sociale, et ce qu’ils ont apporté à la pensée humaine.

      En mettant le pied dans la censure, on met le pied dans les contradictions profondes de l’être humain. Faut-il alors interdire les jeux vidéos actuels qui, pour nombre d’entre eux, consistent à tuer des "ennemis", plus on en tue plus on a de points ? De nombreux psychologues dénoncent en effet l’influence de ces jeux sur les jeunes et même les moins jeunes, car ils banalisent d’une certaine façon, sur le plan fantasmatique, le meurtre et l’hostilité généralisée aux autres, à ceux de "l’autre camp", et toutes les projections sont possibles. De même que le culte des armes à feu. Voyez ce qui se passe aux Etats-Unis, où des gamins dérangés massacrent dans les écoles, où dans les familles un petit garçon de 5 ans tue sa petite sœur de 3 ans, et ainsi de suite.

      Je pense que par leur diffusion et leur impact sur les jeunes (et les moins jeunes), ces jeux sont bien plus dangereux, aujourd’hui, que toutes les rééditions de "Mein Kampf". D’autant plus que la lecture de textes écrits a énormément reculé parmi les nouvelles générations et que l’image et la vidéo, plus immédiates, sont le mode privilégié de consommation de l’information aujourd’hui chez les jeunes (et même les moins jeunes, encore un fois). Qui lira "Mein Kampf" quand bien même il sortirait dans toutes les librairies de France et de Navarre ? Les mêmes qui le lisent sans doute aujourd’hui sur Internet.

      Sauf que sur Internet justement ce texte est livré dans son état brut, sans appareil critique, sans mise en garde. C’est présenté ainsi qu’il me paraît le plus dangereux. C’est pourquoi je pense que le combat le plus intelligent contre ces textes n’est pas de les laisser circuler sous le "manteau", fût-il électronique, mais plutôt de tenter de bloquer les sites qui diffusent le texte brut sans appareil critique, et de n’accepter que des versions intégrales certes (c’est aussi un document historique), mais aussi intégralement encadré de mises en gardes, de mises en contexte historique, pourquoi pas avec des photos des atrocités commises en son nom.

      L’approche politique consistant à tout simplement interdire "Mein Kampf" me fait penser à la lutte contre un autre danger mondial : la drogue. Et au débat séculaire sur la dépénalisation de la drogue. Vaut-il mieux laisser son commerce aux trafiquants, avec des produits non contrôlés donc encore plus dangereux (drogue "coupée" avec des produits toxiques la rendant encore plus meurtrière), et toute la criminalité qui va avec, ou vaut-il mieux que l’état la contrôle et encadre sa vente, avec tous les garde-fous qu’on peut y mettre alors ? L’argument de ceux qui sont pour le tout répressif est un argument dogmatique en ce qu’il n’a donné aucun résultat après des dizaines d’années de combat : toutes les polices du monde non seulement n’en viennent pas à bout, mais le trafic augmente. On peut avoir le même genre de débat sur un autre fléau qui frappe les femmes, mais pas seulement : la prostitution.

      On oublie toujours de penser les choses globalement quand on s’attaque à une manifestation isolée de la perversité humaine : tout cela est intégré dans un système mondial, avec des passeurs, des petits profiteurs, mais aussi de très gros. Le recyclage de l’argent de la drogue et de la prostitution, par exemple, est assuré par le système capitaliste tel qu’il existe : paradis fiscaux, sociétés écrans, montages financiers, immobilier, etc.

      La consommation de stupéfiants est interdite en France, comme on veut interdire "Mein Kampf". Avec le même succès je le crains. Cela ne veut pas dire tout laisser faire, mais au contraire encadrer et faire de la prévention et de la pédagogie. Et pour le reste, s’il faut combattre la drogue, la prostitution et "Mein Kampf", il faut combattre le système capitaliste qui les rend possibles. Tant que l’argent et la marchandisation seront notre valeur ultime au plan mondial et au plan de l’humanité, TOUT s’achète et TOUT se vend.

      Sur le plan du principe et de la liberté, il me semble qu’un pays qui commence à pratiquer la censure est un pays qui commence à renoncer à la liberté d’expression et à la démocratie, un pays qui ne sait plus convaincre, expliquer ce qui est bien et ce qui est mal. Un pays qui ne fait plus confiance à ses populations. Faudra-t-il interdire Houellebecq et sa vision d’une France dirigée par un musulman ? On a eu le débat sur Céline, on pourrait aussi l’avoir sur Voltaire, qui dans une oeuvre immense dit un certain nombre de choses qui aujourd’hui lui vaudraient la prison, et ce serait tout de même un comble, à l’heure où on ne cesse de s’en réclamer dans les médias. Se fera-t-on des guerres parce qu’on aura lu Voltaire clandestinement sur Internet ? A l’heure où la France perd petit à petit son rang dans les pays libres par les mauvais choix de ses dirigeants, tous ces débats ne me paraissent pas prioritaires.

      Je pense que plutôt que d’imaginer de nouvelles censures, on devrait commencer par s’opposer aux censures qui existent déjà, dans nos médias, dans nos discours politiques, et qui nous cachent parfois des données importantes que tout le monde devrait pouvoir connaître pour se faire une idée indépendante et cultiver l’esprit critique. Et on s’étonne après de la diffusion des théories du complot.

      Le dogmatisme est un totalitarisme de la pensée. C’est le début d’un état autoritaire, je ne suis pas certain que c’est ce que souhaitent voir s’installer des personnalités comme Jean-Luc Mélenchon. J’espère ici l’en avoir convaincu, mais je respecte d’avance sa liberté de ne pas l’être. Peut-être mon texte servira-t-il à d’autres réflexions … si du moins je ne suis pas censuré !

    • Très belle contribution .Intelligente ,sans grossièreté ou excommunication. Le genre de débat rare mais indispensable.La seule question que je me pose .N’est t-il pas trop tard ? De mon côté je persite à croire qu’il faut continuer à interdire la diffusion de ce livre. Voyez l’état moral du pays , le résultat des élections
      Les idées propagées par Hitler ont gagné les couches les plus populaires de la socièté
      Je ne pense pas qu’il faille leur donner encore plus de publicité.

    • ce très long discours pour en arriver à la même conclusion que ceux qui ont un QI de moule : autoriser la parution de MEIN KAMPF ; me laisse pantois , le rôle d’un intellectuel est de se placer du côté de l’intelligence ( quand j entends le mot culture je sors mon révolver disait GOEBBELS L’idéologue de HITLER) du côté de la défense des libertés , de pensée , de création etc ...SOIT TOUT LE CONTRAIRE DE L IDEOLOGIE NAZI développée dans MEIN KAMPF ...

      Moi qui ne suit que bac moins cinq J’ ait tout de même compris que FRENCHDISSIDENT était pour la parution de MEIN KAMPF car il est contre la censure , cette position remplie de bons sentiments , je le dis comme je le pense me parait très suspecte , car les fascistes lorsqu’ils sont dans l"opposition utilisenttoujours cet argument ( voir le FN QUI JOUE TOUJOURS LES VICTIMES ) mais une foi au pouvoir pratiquent la plus terrible des censures avec les moyens extrêmes que l’on connait .

      Se cacher derrière la lutte contre la censure pour banaliser les idées fascistes c est considérer que le fascisme est une opinion comme une autre , que les partis fascistes sont des partis comme les autres qu’ils peuvent faire partie du débat et du jeu démocratique , c est le discours que tenait HITLER pour gagner les élections et imposer ensuite LA CENSURE sur toutes les idées ...

      Quand on se prétend intellectuel, on ne joue pas à ce jeu là car lorsque l’on se réveille , les seuls "intellectuels" qui peuvent encore s’exprimer sont ceux qui véhicullent les idées fascistes , les autres sont ou morts ou en camps .

      Quand je lis de telles contributions , dégoulinante de bons sentiments et de fausse tolérance , je ne peux m’empêcher de penser que le "ventre dont est sorti la bête immonde est encore fécond" ...

      RICHARD PALAO

      un communiste qui ne transigera jamais avec le fascisme

    • La citation exacte est " le ventre est encore fécond , d’ ou est sorti la bête immonde "

      BERTOLT BRECHT

      Le devoir des démocrates , des défenseurs des libertés , des anti-fascistes , c ’est de provoquer l’avortement , pas d ’attendre tranquillement l’accouchement de la bête ...

      RICHARD PALAO

    • La qualité de votre intervention ne me fait pas regretter d’avoir mis en article le papier de JLM
      (au passage, je trouve votre blog à l’image de ce que vous développez ici : un indénaible apport à la réflexion , soit dit sans "cirage de pompe, c’est très loin de mon genre, pour qui connait mes excès-souvent volontiers - dans le débat avec certains

      je vous ai lu et relu

      Et , en dernière analyse, ce matin, je reste pourtant sur mon opinion, car il ne peut ya voir consensus de"synthèse"

      La question n’est pas d’ interdire que des gens lisent MEIN KAMPF, c’est accessible sur internet..
      Ce qui est posé c’est la REEDITION pour diffusion en librairie de ce plaidoyer pour les crimes contre l’Humanité

      Vous évoquez le fait qu’au moins il sera assorti de commentaires , bref , puisque vous évoquez la drogue, c’est un peu la légalisation mais avec salle de shoot sous surveillance médicale et conférences sur les dangers etc

      Ne nous voilons pas la face

      Ceux qui se jetteront su MEINKAMPF réédité, ne le feronpas pour les "mises en gard"

      PERSONNE , sauf l’huluberlu qui me rbâche que je ne sais pas ce qu’est le nazisme, personne n’ignore que grosso modo, que Mein KAMPF, c’est à l’histoire de l’humanité ce que sont les récits autobiographiques de certains serial killers aux E.UNIS..

      C’est la justification pseudo intellectuelle dU PIRE annoncé, programmé !

      Je vais peut être vous choquer:vous évoquez la vente libre en ISRAEL

      Je la mets dans une démarche que j’ai connue, durant la guerre d4ALGERIE.

      .Avant de partir passer au napalm des mechtas ou avant que certains "interrogent" à la gégène des résistants, on nous passait des photos d’atroces mutilations de jeunes soldats, émasculés et tués dans tele ou telle embuscade..

      ISRAEL a toujours justifié sa politique de négation du droit à l’existence d’un ETAT palestinien en surfant sur l’idéologie consistant à dire" ON a voulu nous exterminer-ce n’est pas faux- nous sommes en état permanet d’AUTODEFENSE PREVENTIVE.....

      Message sublimal"

      e"si vous doutez de la haine qu’on nous porte, lisez Hitler, inspirateur du HAMAS,.. et vous comprendrez pourquoi nous faisons de GAZA un espèce d’Oradour sur Glane en plusieurs épidodes"

      Conclusion des BHL, TERRORISTE intellectuel :
      "vous les islamo-gauchistes qui pleuraient les enfants assassinés dans les Territoires, vous repassez nos MORTSde l’Holocauste au four crématoire, vous

      J’entends bien vos arguments concernant les textes religieux...

      OUI, encore aujourd’hui, des intégristes trouvent argument non pas dans la LECTURE de la Bible ou du COran(sinon ils y trouveraient la trame d’humnisme)..mais dans ce que les dealers de paroles de haine leur martèlent de tel ou tel passage .

      Mais nous vivons un moment de l’Histoire ou , selon moi, la banalisation de la parole raciste, du poison de la peur des"autres", qui seraient un danger , la perte de repères de solidarités, par quasi absence de contrepoison d’idélogie "de classe", révolutionnaire, enfonce le pays dans une situation qui peut conduire au pire :

      Je ne parle pas de la réédition des années 30 , dans l’univers "unipolaire" capitalite(avec ses contradictions), je ne crois pas que le CAPITAL qui distribue les cartes de gestion de ses intérêts , programme la Mère le pEn pour l’ELYSEE

      Mais je crains que tout ce qui alimente la banalisation des idées pourries, ne renforce ce qu’on appelle la "dédiabolisation" de l’horreur.

      MEIN KAMPF en librairie, pour moi, constitue un risque plus important que la non réédition de cette "bible" du nazisme

      Ce texte est la référence dans la mémoire collective, d’un dessein programmé de destruction de tout ce qui est un obstacle à l’horreur..

      Je ne suis pas pour la censure, je suis pour LIBERTE

      Sans reprendre le discutable "pas de libertés pour les ennemis de la liberté (à replacer dans son contexte pour ne pas faire de ST JUST un pré-"stalinien", je me refuse à tout accepter au nom de la liberté d’expression

      Fidèele à ma façon discutable de modre le trait, je dis dis :

      Je ne veux pas que demain on aie le droit d’ éditer des affiches avec croix gammées et slogans"MORT aux JUIFS" "LES ROUGES dans les camps" ..qui seraint légales à conditions d’être accompagnées, en bonne place sur le panneau d’affichge, dune mise en garde , rappelant les centaines de milliers de crimes de Hiitler, Franco, Mussolini, Pinochet et autres généraiux argentins, grecs, brésiliens etc etc

      Je suis de de la génération soixante huitarde,

      U n temps séduit par certains slogans, mais parce que le ventre de la Bête est encore fécond" comme le rappelait B.BRECHt, je ne reprends pas le mot d’ordre
      "J’interdis d’interdire"

      L’air est trop vicié, pour qu’on en rajoute....

      En vous remerciant d’admettre que, sans avoir la qualité de votre propos, je ne me situe pas sur un terrain d’invectives de"chiffoniers"

      Très cordialement

      Alain Chancogne

    • Je vous remercie de vos compliments, ça aussi c’est rare mais indispensable. Ne m’en faites pas trop quand même, ça fait enrager le stalinien hystérique…

      Une petite remarque cordiale : mettez vos pseudos ou vos prénoms mes amis car les numéros affichés ne sont pas très conviviaux…

      Quant à votre question, cher 57987642 : "n’est-il pas trop tard ?", je m’interroge à mon tour. Trop tard pour qui ou pour quoi ? Pour être heureux ? Pour vivre ensemble ? Pour sauver la France ? Le monde ? La question mériterait d’être qualifiée …

      Je suis d’accord sur l’état moral du pays : la communauté nationale est en crise, après avoir été grassement nourri, le pays n’arrive pas à digérer. Digérer sa perte de rang mondial et d’influence, sa perte du travail pour tous, ses inégalités, sa diversité, ses fondements républicains (laïcité, liberté d’expression, etc.) utilisés comme des "jingle" ou des mots creux, ravalés par nos dirigeants et nos médias à des éléments de langage. Alourdie dans son corporatisme, son jacobinisme, son impérialisme non assumé, son dogmatisme, sa suspicion généralisée …

      Je suis totalement en désaccord en revanche sur l’idée que ce sont les idées d’Hitler qui auraient "gagné les couches les plus populaires de la société", et que donc il faut interdire le livre pour ne pas les diffuser davantage. Du reste, si les idées avaient déjà "gagné" le peuple, à quoi servirait l’interdiction ? Je ne crois pas que ça fonctionne comme ça. Ce n’est certainement pas les ouvriers, les chômeurs ou les jeunes de banlieue qui lisent ou liront "Mein Kampf".

      Je ne crois pas du tout le peuple de France soit gagné par des idées nazies, et qu’ils soient persuadés par exemple de la supériorité de la race aryenne. Or c’est tout de même, ne l’oublions pas, la thèse centrale d’Hitler, celle dont découlent les agressions nazies sur les autres peuples et qui expliquent une bonne part de la 2ème guerre mondiale.

      Un autre participant l’a dit, ce n’est pas un livre tout seul qui cause les guerres. N’oublions pas que la société allemande a fait bloc derrière Hitler (hommage aux Allemands qui ne l’ont pas fait, ils ont été nombreux et l’ont payé cher), et qu’à l’époque il s’agissait surtout dans leur esprit de faire barrage au communisme et au communautarisme, pour que les industriels allemands puissent continuer à faire des affaires entre "aryens".

      Vouer nos "classes populaires" (dont je suis) aux gémonies du fascisme juste parce qu’ils ne votent plus communiste ou socialiste, ça c’est la simplification en forme de diabolisation que nous propose notre gauche traditionnelle. Tant qu’on persistera à le croire, ou à faire semblant d’y croire, on ne comprendra plus rien à la France "profonde". Et on évacuera à bon compte sa propre auto-critique, pourtant indispensable.

      Si on en est arrivés à ce stade de déprime en France, c’est à cause de la dégradation de nos conditions de vie et de vivre ensemble, et non d’une quelconque idéologie. Ou alors peut-être l’idéologie du fric, du capital.

      Les gens ne connaissent pas les théories d’Hitler mais ils savent lire et compter, en francs comme en euros, ils savent comparer les prix, ils savent renifler l’inégalité, ils reconnaissent la sale gueule de l’exclusion, ils savent ce que c’est quand un patron du CAC 40 empoche des millions de bonus, parfois malgré qu’il ait coulé la boite, alors qu’eux-mêmes ne sont pas sûrs de pouvoir payer leur loyer le mois suivant.

      Ce débat me fatigue un peu, je pense qu’il y a des dangers déjà à l’œuvre parmi nous sans qu’il faille se préoccuper des thèses d’Hitler. Ceux qui veulent continuer à penser que nos compatriotes vont se précipiter en masse, au 1er janvier 2016, sur la lecture laborieuse d’un psychopathe raciste en délaissant leur smartphone, leur mur Facebook et Secret Story, puis automatiquement se transformer en zombis nazis tirant sur tout ce qui est basané, vous êtes libres et consentants.

      Je reste persuadé que la liberté TOTALE d’expression est mille fois mieux que la censure, parce que l’histoire nous a montré la différence entre nos Lumières et leur obscurantisme. Parce que la liberté ne souffre pas de qualificatif. Elle EST ou elle n’est pas.

      L’histoire nous enseigne que la censure ne s’arrête jamais à un seul livre, à un seul individu, elle reste l’arme autoritaire des incapables de convaincre et rien que pour cela ne me satisfera jamais. Mais le plus grave est qu’elle ne vient jamais seule, tout un système l’accompagne, à s’en mordre les doigts. Et j’espère donc que vous serez nombreux à ne pas être d’accord avec tout ce que je raconte…

    • Monsieur Chancogne,

      je ne trouve pas du tout que votre propos soit à mettre derrière le mien. Je ne peux que saluer votre modestie et votre courtoisie. Quant aux chiffonniers, il y en a de très bien aussi, je ne voulais blesser personne, c’est une expression courante. Je pensais à certaines contributions excessives et envieuses qui ne savent que coller des étiquettes et qui ne font pas avancer le débat d’un iota, tel le stalinien hystérique qui m’a traité de nazi sans comprendre mon texte, et à qui évidemment je ne ferai pas l’honneur de répondre ni sur son terrain ni sur tout autre d’ailleurs. La bêtise même à bac moins cinq est toujours aussi bête...

      Votre réponse de qualité fait honneur à un débat civilisé. Et vos arguments sont de valeur, ils reflètent votre parcours et poussent évidemment à la réflexion.
      Je suis très sensible à votre expérience algérienne, moi qui n’ai pas connu de telles situations extrêmes, il me semble que c’était justement du fascisme à l’œuvre, ce qu’on a tenté de faire et de vous faire faire dans ce pays. Comme dans toute entreprise coloniale moderne.

      Est-ce que les Français qui ont conçu et puis géré la colonisation de l’Algérie (comme ailleurs) avaient lu Hitler, ou bien plutôt Gobineau ? (Doit-on aussi interdire à la vente ses théories racialistes ? Puis on fait une liste noire ?) Tous les ministres successifs qui ont géré cette situation à travers deux Républiques, quelles lectures ont-ils eues ?

      J’entends bien vos arguments sur les danger des affiches à bandeau, vous avez raison, naturellement. D’un autre côté peut-on empêcher l’équivalent sous forme de graffiti ou de tag haineux ? Et sans bandeau. La réalité est bien pire que dans votre vision. Elle est déjà là. On ne peut pas mettre un flic devant chaque mur et chaque stèle.

      Et pourtant, bien que je rejette en bloc les élucubrations d’un psychopathe, je continue de penser que la censure est la moins bonne solution. Et que des lois ne peuvent obliger les gens à arrêter de penser le pire, et de s’en parler en voix OFF. En présence comme sur Internet.

      Je pense qu’un livre, un discours, une parole, ne peuvent avoir d’impact que si les conditions de leur réception sont déjà là. C’est sur ces conditions que nos dirigeants sont incapables d’agir, et les extrêmes continuent de monter. Que Mein Kampf soit disponible sur Internet ou en librairie ne change rien à l’affaire. Sauf que sur Internet il n’y aura pas de remise en contexte. Je ne pense pas que les gens, comme vous dites, achèteraient ce livre pour sa mise en garde critique, vous avez raison.

      Mais au juste, pourquoi l’achèteraient-ils puisqu’il est gratuit sur Internet ? Pour le mettre sur leur cheminée en édition brochée ? Je pense que les cercles néo-nazis ont déjà leur collection complète. Quant à penser que villageois, banlieusards et chômeurs se rueraient dessus, ce serait mal connaître l’état de nos générations. On a déjà nos extrémistes qui eux ne sont pas censurés sur toutes les chaînes de télé et radios.

      Il me semble donc que l’avantage d’une censure est pire que l’inconvénient, les choses étant ce qu’elles sont et non dans un absolu, fût-il soixante-huitard.
      D’ailleurs que préconise-t-on concrètement ? Les lois sur la propriété intellectuelle sont internationales. On ne peut donc empêcher un livre de tomber dans le domaine public. Faudra-t-il faire un décret franco-français, sinon une loi, pour empêcher une ré-édition en librairie ? L’interdiction, n’est-ce pas justement conférer un mystère supplémentaire, une curiosité sulfureuse mais bien humaine ne risque-t-elle pas de s’y engouffrer, causant des lectures qui sinon n’auraient pas eu lieu ? J’en suis pour ma part persuadé.

      Ne vaut-il pas mieux plonger la bible du nazisme au milieu des millions de beaux livres de toutes les langues ? Il s’y noiera ! Quant à la publicité, elle est déjà faite, on en a parlé sur les chaînes de désinformation continue à la télé, c’est dire ! Et on peut être sûrs qu’on va nous remettre ça le 1er janvier fatidique prochain…

      Je n’ai pas de réponse définitive. Je suis seulement opposé à la censure en tant que telle, parce qu’elle est une limitation de l’expression et que le censeur peut un jour changer de camp, comme elle a d’ailleurs servi tant dans l’Allemagne nazie que dans la Russie soviétique. Et continue de servir en tant d’autres endroits du monde. Est-ce vraiment les outils auxquels nous devons nous résigner ? Allons-nous donc aussi rétablir la peine de mort, pour certains crimes plus odieux ? Qui décidera lesquels ? Badinter a fait le tour du débat et convaincu la France.
      Parce que je suis convaincu qu’il vaut mieux laisser s’exprimer n’importe quelle connerie ou putridité et se ruer dessus en millions de critiques indignées, que de les laisser couver dans des limbes hors contrôle en se parant des atours du mystère et du complot, dans le secret des consciences individuelles livrées à elles-mêmes sans aucune pédagogie. Qui est toujours la clé des bons changements, quand elle est bien faite.

      Mais cessons, si l’on fera un décret contre Hitler ça ne m’empêchera pas de dormir tranquille, ce n’est évidemment pas pour défendre la liberté d’expression du dictateur suicidé que j’ai pris mon clavier à défaut de ma plume. Je m’en réjouirai peut-être un peu moi aussi, tout comme vous. Tout en déplorant que nous ne sachions trouver de solutions qu’autoritaires. Ce qu’une vraie démocratie doit bien pouvoir faire un jour.

      Avec toute ma sympathie
      FrenchDissident

    • C’est du moins la traduction communément admise car la phrase de Brecht :

      "Noch fruchtbar ist der Bauch, aus dem das kroch."

      Signifie mot à mot : "Encore fécond est le ventre d’où cela est sorti en rampant".

      Mais c’est le génie de Brecht et de la langue allemande de pouvoir donner une idée de bête immonde par la simple expression du mouvement en 4 mots, alors que le français en est incapable en 7 mots.

      La capacité de cette langue à rendre le mouvement et la transformation en peu de mots n’est pas étrangère au fait que la pensée dialectique soit venue d’Allemagne.

  • Ce torchon déguisé en livre est désormais dans le domaine public et on n’empêchera pas sa publication.

    Autant vouloir empêcher la pluie. La seule solution, c’est de fournir les parapluies nécessaires.

    En l’occurrence, le parapluie, c’est une instruction digne de ce nom pour nos gosses.

    Pile ce que, après tant d’autres, la prétendue ministre de la soi-disant éducation de moins en moins nationale s’acharne à détruire.

    • A 82 237

      Vos arguments m’interpellent.
      Je ne sait plus qu’en penser. C’est la l’intérêt d’un débat constructif.
      Pour ma part , ça demande réflexion !

    • Réflexion sur des titres de livres interdits ou censurés : La bible interdite de 1926 à1956 en URRS.J’irai cracher sur vos tombes de Vernon Sullivan traduit par Boris VIAN en 1946 ,interdit au USA. Le tropique du cancer de Henry Miller en 1930. De JACK london l’appel de la foret de 1933 à 1945 dans l’allemagne nazie. Alice au pays des merveilles ; de nos jours en chine interdit. LA FERME DES ANIMAUX DE ORWELL Les animaux ne parlent pas...........En chine à cuba on ne supporte pas ce genre de livres ; bon et la liberté ou est t elle...?......IL EST INTERDIT D’INTERDIRE.........et ne parlons plus du torchon du moustachu, lisons plutot :o fente humide et douce, cher abime vertigineux...... le con d’Irène livre d’ARAGON censuré en 1930 jugé pornographique, sans doute par nos culs bénits qui rodent sans cesse... ET TOUTE LA POESIE CHINOISE... LE FLUTE DE JADE DE DAVID KWO ETC... STOP IL Y EN A TROP..... JE LIS TOUT TOUT TOUT meme mein kampf, mais celui là je l’ai brulé un soir, dans ma cheminée par vengeance sans doute......

    • *Tres bon texte ,Frenchdissident !!

      j’avais fait court,on ne doit jamais interdire un livre,je pensais que cela suffisait.
      Non certain ergote:on, ne perle pas d’interdire le livre,mais sa réédition !!
      ha bon ç’est différent dans le fond ?
      Un autre révèle le nombre éffarant de livres interdits partout .il a raison !!
      E donc ici certains en veulent encore plus !! ahurissant de la part de communiste.
      Probléme tout de même ,celui qui interdit l’a lu ce livre ET décide pour moi et pour vous,que NON je ne le lirai pas ni vous !
      je supporte pas ! que Palao accepte que quelqu’un ait ce pouvoir et ce droit contre lui me dit que vraiment son monde à venir ne sera pas le mien.
      J’ai en ce moment "le voyage au bout de la nuit" un chef d’œuvre peut être le livre qui a le plus marqué la littérature au 20emme,et oui céline est une pourriture,à condamner totalement ,mais pas ces œuvres .
      Mein Kampf a été une date immonde de l’histoire des hommes,de notre histoire humaine,il faut en comprendre tous les tenants et le aboutissants,et cela passe par sa lecture,sa réimpression,et son étude.
      nier le réel ne le combat pas,oui 6 millions de victimes hurlent à jamais,et pourtant la censure ne les fera pas revenir ni comprendre d’où cela est issu.
      l’analogie avec le pédophile que AC ressert est stupide,mais quand bien même,un pédophile écrivain doit être publié,seul ceux qui de toute façon le seraient devenus le deviendront.
      Depuis quand editer,reediter un livre c ’est l’approuver ?
      c’est approuver NOTRE liberté.

    • PALAO t invite à relire calmement sans à priori ce qu’il a écrit ; JE N INTERDIT A ¨PERSONNE DE LIRE MEIN KEMPF ( que j ai lu ) je conteste sa diffusion de masse accompagné de plus par une pub gratuite des médias pro-FN , je propose l’étude du fascisme et pourquoi pas la lecture critique de MEIN KEMPF dans les établissements scolaire ...

      Ce qui se prépare c est une opération de propagande pour l’idéologie nazi et ne t’en déplaise en tant que communiste je m’oppose à cette opération , libre à toi d’y voir une atteinte à la liberté ou de la censure , ta naiveté feinte ou réelle ouvre le chemin de la banalisation du fascisme avec tous les dangers que celà représentent y compris pour toi si tu es communiste , mais après tout , le suicide n est pas interdit ....

      richard PALAO

    • Vous me choquez..
      _ Enfin , pas trop vu le contenu de votre argumentaion
      Mais vous tombez dans le "n’importe quoi"

      J’ai en ce moment "le voyage au bout de la nuit" un chef d’œuvre peut être le livre qui a le plus marqué la littérature au 20emme,et oui céline est une pourriture,à condamner totalement ,mais pas ces œuvres

      Quel rapport ?
      Celine s’est vautré dans l’horreur et demeure un écrivain à LIRE..
      Pour ses billets antisémites ? Surement pas
      Pour son oeuvre littéraire.
      Puisque vous évoquez"le voyage au fond de la nuit, nos lecteurs jugeront

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Voyage_au_bout_de_la_nuit

      Qu’y atil de commun entre cce chef d’oeuvre qui condamne la boucherie de la Première GUERRE mondiale et le CELINE qui finira avec les débris de la LVF , celui écrit au milieu des années 30"

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Ferdinand_C%C3%A9line

      « Je viens de publier un livre abominablement antisémite, je vous l’envoie. Je suis l’ennemi no 1 des juifs

      VOus n’allez pas comparer un ECRIVAIN qui se jette dans les bras s du fascisme et une ORDURE "écrivain" (à cause le racine écrire) qui a produit le livre qui "justifie" et annonce la monstruosité du Nazisme ?
      C’est pourtant ce que vous faites..

      Pire, pour justifier votre"on ne doit jamais interdire un livre" , vous polémiquez avec mon allausion à la pédophilie

      l’analogie avec le pédophile que AC ressert est stupide,mais quand bien même,un pédophile écrivain doit être publié,seul ceux qui de toute façon le seraient devenus le deviendront.

      Vous croyez ça, vous ?

      On naitrait avec des gènes de perversité ?

      , rien de ce qui s’écrit, se lit, se diffuse par l’image n’éveille les pulsiosn criminelles,
      Que ce soit le fascisme, la pédophilie, ceux qui s’y baignent "seraient devenus" fachos ou pédophiles, "de toute façon"

      Et vous oser dire que ce que j’avance est"absurde" ??

      Vous faites celui qui n’a pas lu certains commentaires (notamment le mien) pour balancer

      Depuis quand editer,reediter un livre c ’est l’approuver ?

      Personne ici n’avance cettte opinion..

      Vous concluez par

      c’est approuver NOTRE liberté.

      VOTRE liberté , Monsieur c’est si cela vous intéresse de pouvoir :

       aller lire sur Internet ces pages immondes,

       de vous "informer" effectivement , par curiosité intellectuelle ou vice, de la façon dont on viole un gosse,

       de critiquer en fan de chimie,ce que vous aurez lu sur le net quantà la façon comment de dynamiter une mosquée

       ou, en chercheur des pratiques funéraires, comment déterrer un juif , ou Marchais,pour pisser sur leurs os.

      .
      CEla ne signifiera pas que vous soyez adeptes de ces formes de réjouissances.

      Mais si un type un peu dérangé s’achète en TOUTE LIBERTE" Comment kidnapper et violer un gosse d’internaute" , et que ce soit votre fiston qui soit la victime , je pense que vous vous poserez autrement la question de la LIBERTE TOTALE que vous défendez. ;

      Ceci étant, LIBRE à vous, de militer pour une société sans tabous, sans contraintes, ou l’on trouvera vendus librement les Chants Nazis -afin que les cortèges des lepénistes ou autres vermines, défilent avec de la musique entrainantepour venir me filer une balle dans la peau..

      Au delà de "Mein Kampf" , ce serait un débat à mener sur la question du"VIVRE ensemble" en HOMMES LIBRES, sans avoir à gerber devant des vitrines de libraire.que nous pourrions avoir.
      .
      Parce qu’en allant au bout de votre logique, la LIBERTE devrait donc conduire l’éditeur(puisque l’"ecrivain "HITLER est DCD) a pouvoir venir à la Télé faire la promo de son bouquin ?

      Pourquoi pas une vente de masse à DACHAU, à Chateaubriand ou à SOUGE ?

      LIBREMENT, n’est ce pas ?

      Inutile qu’on polémique davantage, je me demande vraiment ce qui se cache chez vous derrière ce plaidoyer pour la réédition de ce s pages d’immondices ...

    • Un bon exemple d’ingenierie sociale.

      Pendant que les antinazis se mettent sur la gueule pour un "bouquin" qui en fait n’est qu’une grosse daube de recettes d’extermination du prochain, (Et en plus une daube carrément illisible, écrite, si l’on peut appeler ça ainsi par un malade du cerveau) les derniers gens "normaux" se mettent sur la gueule.

      Si vous désirez "apprendre" comment on génocide les populations lisez plutôt Winston Churchill et ses recettes pour assassiner les rebelles Zoulus en masse ou Lyautey et ses méthodes de "pacification" durant la guerre du Rif. Ou étudiez l’Histoire du Congo belge. vous verrez que l’auteur de "Mein Kampf" était même trop con pour inventer du nouveau.

      Au moins c’est écrit par des vrais militaires, qui ne cherchent même pas à déguiser le génocide ou l’ethnocide, derrière une quelconque idéologie fumeuse. Et ces assassins étaient mandatés par la Monarchie constitutionnelle britannique et par la République française ou le Roi de Belgique Léopold Ier.

      Nos médias et nos gouvernements ont mis en place et soutiennent les nazis bandéristes et les Islamofascistes, (Et pas en papier ceux-ci) à même pas 1000 km de chez nous, en Ukraine et au Moyen-Orient. Et une bonne majorité de Français dont certainement plusieurs qui nous lisent et se disputent en ce moment iront voter en masse pour ceux-ci. Peut être même pour la Droite dite "traditionnelle" pour soi-disant contrer la Marine qui n’est mêm pas "nazi" mais très certainement la roue de secours des néocons usaméricains.

      En réalité "Mein Kampf" ne doit pas être "réédité" tout simplement parce que ça n’est PAS un livre. C’est une "bannière" permettant de ressusciter ce qu’il y a de plus nocif dans la société" ou nous vivons.

      C’est le seul argument valable que je peux trouver contre ce non événement. Il ne doit pas être "réédité" comme ne doivent pas être mis à la vente ou à l’exposition les symboles nazis, pas soutenue ouvertement et publiquement l’idéologie hitlérienne, et tout simplement parce que tout ça tombe sous le coup de la Loi.

      Si on réédite "Mein Kampf" pour des raisons "didactiques" après pourquoi ne pas autoriser le port de la Croix de Fer pour des raisons "historiques", puis les défilés au flambeau sous la bannière à croix gammée dans le cadre des libertés accordées aux minorités politiques ???

      Je ne vois pas pourquoi je n’ai pas le droit d’aller pisser sur la porte du local du CRIF qui soutient le génocide palestinien sans que cette ordure de Botul/BHL ne me fasse un caca nerveux alors qu’on réédite la grosse merde de soi-disant bouquin qui a servi de guide à Hitler pour emprisonner et aussi assassiner mes parents, (Et 40 000 000 d’autres personnes à l’époque), sans que ceux qui le soutienne n’agissent contre.

      Je suis moi aussi personnellement fils et petit fils d’antifascistes, résistants, et déportés communistes antinazis. Mais je ne me bougerai le cul contre cette pitoyable tentative de sortir les cadavres des placards, tentative qui va comme tout bon marronnier faire s’entre-déchirer le peu qui restent de gens de bonne volonté, que quand on agira réellement et concrètement et pas simplement en s’indignant, en promenant des pancartes ou en se mettant sur la gueule pendant que les vrais nazis préparent les camps ou ils comptent bien nous mettre d’ici peu.

      Avant tout c’est un moyen de dresser une catégorie de population contre une autre, ceux qui savent, (hélas de moins en moins nombreux) et ceux qu’on s’est bien garder d’éduquer.

      Mais peut-être que si on avait un peu plus édités et étudiés et décodés les bouquins de Lénine et Marx, et même Staline, (Après tout il a pas fait assassiner plus de monde que les Familles Bush/Obama réunies et ils ont quand même, (Lui et le Peuple soviétique), gagné WWII contre les Nazis et libéré mon papa), au lieu de s"auto-flageller à la demande de nos pires ennemis de classe, on ne serait pas là à tourner en rond à s’écharper au lieu de calculer comment on va pouvoir leur casser le c... aux nazis et à ceux qui s’en servent.

      Les nazis on sait très bien qui il y a derrière, en dehors des illuminés qui apparaissent en vitrine : C’est toujours les mêmes. Comme c’est les mêmes derrière les islamo-fascistes.

      Et ça fait 500 ans que ça dure. Depuis que le Capital remplacé le féodalisme pour faire encore pire avec plus de moyens avec notre approbation.

      Ce sont les mêmes qui les arment, les mêmes qui les mettent en place et qui font semblant de les combattre, et les mêmes qui probablement ont lancée cette idée tordue de "réédition", et probablement même son financement.

      Les vrais nazis, et je parle pas des petits cons pleins de tatouages, même s’il ne valent pas mieux que leurs maîtres, les vrais nazis, ceux des salons d’affaires, ceux de Bilderberg, de Wall Street, de la City et de Tel Aviv, et leurs vassaux européens, en réalité ils n’ont pas besoin de "Mein Kampf" sinon pour initier des débats pendant lesquels NOUS ne faisons rien d’autre que de discuter de ce qui est venu avant de la Poule ou de l’Oeuf. Et pendant de temps ils avancent leur agenda...

      Dans les pays Baltes, en Ukraine, et ailleurs, ils défilent depuis bien des années sous l’oeuil bienveillant de l’OTAN et de la presse MSM. Et je vois personne ici qui s’écharpe à cause de ça. Sinon presque pour défendre ces malheureux qui vont se faire "écraser" par les méchants Russes.

      Pourtant les seuls discours et actes antinazis et anti-islamofascistes DE MASSE que j’ai pu voir, écouter, et lire en temps réel et concrètement ces dernières années ce sont les dirigeants russes et chinois qui les ont proposés et énoncés.

      Bon, après tout ça on sait qu’il y en a qui sont "pour" et d’autres qui sont "contre"...

      Et concrètement après ça on fait QUOI ????

      G.L.

    • EN 1942 , le pasteur protestant allemand MARTIN NIEMOLLER a écrit :

      "lorsqu’ils sont venus chercher les communistes , je n’ ai rien dit : je n ’étais pas communiste ...lorsqu’ils sont venus chercher les socios-démocrates , je n’ai rien dit : je n ’étais pas social-démocrate ...lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes , je n’ai riin dit : je n ’étais pas syndicaliste ...lorsqu’ils sont venus me chercher , il ne restait plus personne pour protester ..."

      l’histoire bégaie parfois :

      lorsqu’ils ont publié MEIN KEMPF je n’ ai rien dit .... ET ILS SONT REVENUS CHERCHER LES COMMUNISTES , les SOCIOS DEMOCRATES , LES SYNDICALISTES , puis ils sont venus me chercher mais j ’avais la conscience tranquille : j ’avais respecté la liberté d ’expression en ne censurant pas les fascistes ...

      RICHARD PALAO

    • ARNOLD , je ne connaissais pas la position du PCF sur MEIN KAMPF lors de sa première parution , c est fait , je constate toutefois que cette position est forcément antérieure au passage " à la pratique" par les nazis ce qui n ’est tout de même pas sans importance ...

      à l’aune des atrocités commises APRES la parution de MEIN KAMPF , je ne partage pas cette position "préalable " du PCF sur la recommandation de lecture pour mieux combattre l’ennemi , mais comme je l ’ai déja écrit je suis favorable à l’étude du nazisme dans les établissements scolaires pouvant aller jusqu’à la lecture critique de MEIN KAMPF

      AMICALEMENT

      RICHARD PALAO

    • Effectivement, c’est bien la position du PCF en 1936.

      Mais cette position est alors pleinement justifiée car elle déclare la nécessité d’"étudier" Mein Kempf" A TITRE PREVENTIF...

      POUR COMBATTRE SES IDEES.

      En 36 les "recettes" d’Hitler, aussi nocives qu’elles soient n’ont pas été encore mises en application. Du moins pas dans toute leur horreur. Il est donc "juste" de les comprendre afin de les contrer.

      C’est pour cela que le C.C. demande que le livre soit décodé dans les instances combattantes du Parti. (Il ne faut pas oublier qu’en 36 le PC est avant tout un outil de combat de la Classe ouvrière contre le Capital, et pas simplement comme aujourd’hui, une part reconnue et inoffensive de la structure bourgeoise parlementaire).

      Sortir cet "extrait" sans le replacer dans le contexte ne me semble qu’une pitoyable tentative de démontrer que le PC de l’époque était pour la diffusion des idées soutenues dans "Mein Kempf".

      Cela démontre qu’en Histoire, comme dans toutes les sciences, il ne suffit pas de "montrer" mais aussi de replacer ce que l’on ’montre’ en situation du moment. Une pointe de flèche magdadalenienne ne représentera jamais rien qu’elle-même si elle est exposée sans explication dans la vitrine d’un collectionneur plutôt que sur les lieux du site ou elle été trouvée.

      Et elle ne représentera surtout JAMAIS les conditions de vie et sa nécessité vitale pour les chasseurs de l’époque.

      Car ceux qui nous lisent actuellement sur ce site n’ont souvent pas la connaissance historique du contexte leur permettant de faire le distinguo entre l’étude des armes du moment de l’adversaire par ceux qui le combattent et l’exhumation d’une arme obsolète pour en faire un "drapeau" servant à ressusciter un passé nocif qui aurait du être enterré dans les poubelles de l’Histoire en même temps que ses supporters.