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Dans Gaza asphyxié, les hôpitaux gèrent la pénurie

Publie le jeudi 11 mai 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

La situation s’aggrave dans les territoires depuis l’arrêt de l’aide internationale.

de Xavier YVON

Ils sont les premières victimes de l’arrêt de l’aide internationale aux Palestiniens. Ces dernières semaines, quatre personnes sont mortes à l’hôpital Chifa de Gaza, faute de soins. « Depuis le mois de mars, nous avons dû réduire les traitements de nos patients souffrant de problèmes rénaux, explique le porte-parole de l’hôpital, le Dr Jomaa al-Saqqa. De trois dialyses hebdomadaires, nous sommes passés à deux. Et quatre malades n’y ont pas survécu. »

Démunis. Les autres continuent à venir régulièrement faire leur traitement. Comme le petit Mohammed Balhoul, à moitié allongé sur son lit, l’air absent. Depuis plus de trois heures, deux tubes relient son bras droit à une grosse machine bleue. Pour soigner son insuffisance rénale chronique, il est contraint à faire des dialyses. Le jeune garçon est affaibli mais encore en état de s’énerver lorsque sa mère Nadia donne son âge : 13 ans. « Il a honte d’être aussi chétif pour son âge. » Le garçon aux grands yeux noirs esquisse un geste d’humeur, puis retourne à sa rêverie. La mère s’inquiète : le nombre des dialyses a diminué, et leur qualité aussi. « Depuis deux mois, nous n’avons plus les médicaments nécessaires, affirme le Dr Mazen el- Aloul. Nous sommes obligés de remplacer l’un des produits essentiels, l’érythropoïétine, par des transfusions sanguines. » Une solution peu satisfaisante, qui ne règle pas les problèmes d’anémie des patients comme Mohammed. « Il ne va pas à l’école, il ne peut pas marcher, continue sa mère, désespérée. Il aurait besoin de bonne nourriture, mais même ça, on ne peut pas le lui donner. Nous n’avons pas d’argent. » Le père de Mohammed ne travaille pas, et la famille Bahloul, 7 enfants, ne perçoit plus les 55 euros mensuels alloués d’ordinaire par le ministère des Affaires sociales aux plus démunis. « Pourquoi on ne nous aide plus ? demande Nadia. On devrait nous considérer comme un problème humanitaire, ce n’est pas une question de guerre ou de politique. »

Depuis que les aides occidentales ont cessé, après l’accession du Hamas au gouvernement, l’hôpital Chifa a vu ses stocks de produits chuter dramatiquement. L’établissement sanitaire le plus important de Gaza compte 600 lits, tous occupés la plupart du temps. « Toute assistance est bienvenue, mais immédiatement, explique le Dr Al-Saqqa. Nous ne tiendrons pas deux semaines de plus. » Le directeur de l’hôpital espère que ce jour n’arrivera pas. « Ce serait un vrai désastre, le monde doit le savoir, martèle le Dr Khalaf Hassan. La mort n’attendra pas l’arrivée des subventions. »

Sans revenu. Le personnel de l’hôpital, qui dépend du ministère de la Santé, n’a pas perçu de salaire depuis plus deux mois, tout comme les 160 000 fonctionnaires palestiniens. Sans revenu, les employés de l’Autorité risquent d’aller chercher ailleurs d’autres moyens de subsistance. « Peut-être que dans certaines administrations, les gens ne viendront plus travailler. Mais pas ici, confie le Dr El-Aloul. Notre présence est cruciale. Si nous partons, des tas de gens vont mourir ! »

Coopération vitale. Des opérations chirurgicales ont été annulées, les scanners sont effectués au compte-gouttes. Des médecins et des chirurgiens étrangers, dont des Français, ont annulé leurs visites. Ils étaient supposés venir apporter leur savoir-faire pour des opérations délicates. « Leur coopération était vitale pour nous, car leurs spécialisations ne sont pas présentes dans notre hôpital », explique le Dr Al-Saqqa.

Pour les malades du cancer, le temps aussi est compté. Certaines chimiothérapies ne sont plus possibles. Les infirmières doivent renvoyer certains patients. Du moins ceux qui se présentent encore. Comme cet homme, atteint d’un cancer de la vessie. Les médecins ne peuvent plus lui prodiguer son traitement mensuel. Dans cette unité, il n’y a plus de sparadrap médical pour maintenir les perfusions. Les aiguilles tiennent dans le bras des patients à l’aide de bouts de scotch d’écolier.

http://www.liberation.fr/page.php?A...

Messages

  • Réunion du Conseil de Sécurité
    Situation en Iraq
    (New York, le 19 mars 2003)

    Discours de De Villepin :

    " Reprenons l’initiative dans les conflits régionaux, qui déstabilisent des régions entières. Je pense en particulier au conflit israélo-palestinien. Combien de souffrances les peuples de la région devront-ils encore endurer pour que nous forcions les portes de la paix ? Ne nous résignons pas à l’irréparable."

    ....... Depuis ces paroles célèbres qui donnaient à grincer des dents outre-Atlantique, plus rien, terminé... L’Europe à démissionné de son rôle de contre-pouvoir à l’hégémonie des cowboys bellicistes. Elle s’est couchée et participe au siège du peuple Palestinien ainsi qu’aux préparatifs de guerre contre l’Iran.

    A la bourse, les actionnaires des marchands de canons vont se frotter les mains,

    mais elles seront pleines de sang .

    Flash 12

  • Les dirigeants occidentaux, champions de la tartufferie et du double language, n’ont jamais reculé devant un crime contre l’humanité (puisque ce sont eux qui décident de ce qui est ou n’est pas un crime contre l’humanité). Le scénario qui se met en place vis à vis des palestiniens est le même que celui subi par le peuple irakien pendant plus de 10 ans, dans l’indifférence quasi-générale, bien qu’il ait fait plusieurs centaines de milliers de victimes. Et en plus il y en a pour (faire semblant de) s’étonner que d’aussi monstrueuses injustices puisse déboucher sur des actions "terroristes".

    Valère

    • Les actions terroristes (je ne vois pas en quoi les quillemets sont appropriés) n’ont pas exactement attendu que l’UE et les US cessent de financer le gouvernement palestinien pour avoir lieu.

      Le problème israélo-palestinien n’est pas simple. Ce n’est certainement un problème qu’on peut voir en noir et blanc et auquel on peut trouver une solution simple. Il nécessite des efforts de la part de toutes les parties. Loin de moi l’intention de décerner à Israel un brevet de bonne foi en la matière, mais le gouvernement israélien s’est tout de même retiré de ses colonies dans la bande de Gaza et commence à faire de même en Cisjordanie. C’est quelque chose, même si c’est loin d’être suffisant. Mais le fait est que, en l’absence de contrepartie tangible, les Israéliens ne se sentiront jamais obligés de s’engager sérieusement dans un processus de paix. Si le gouvernement palestinien reste braqué comme c’est le cas actuellement, toute avancée est impossible.

      Certains font tout un foin en disant que les pays occidentaux punissent les Palestiniens alors qu’ils n’ont fait que voter librement. Mais la démocratie, ce n’est pas que des élections libres. C’est aussi le respect de certains principes. Et le Hamas, qui appelle toujours à la destruction d’Israel, est loin de respecter ces principes.

      Romain

    • "Check-Point Syndrome" : le livre d’un soldat israélien sur les atrocités commises par l’armée d’occupation

      Comment quequ’un d’éduqué devient nécessairement une brute, un animal, un criminel, quand il sert dans l’armée d’occupation israélienne : c’est l’histoire que raconte à la première personne le sergent chef Liran Ron Furer, qui ne trouve plus le sommeil après les atrocités qu’il a commises à Gaza. Son livre vient de trouver un éditeur en Israël, mais pour le moment personne ne veut le diffuser. Gideon Levy, journaliste courageux, en donne quelques extraits dans Haaretz.

      "Liran Ron Furer, sergent chef (Réserviste) ne peut plus désormais continuer à vivre sa vie de façon habituelle.

      Il est hanté par des images de ses trois années de service militaire dans Gaza, et la pensée que cela pourrait être un syndrome qui toucherait tous ceux qui servent aux check-points ne lui laisse aucun répit.

      Près de terminer ses études de décorateur à l’Académie d’Art et Décoration de Bezalel, il a décidé de tout laisser tomber et de consacrer tout son temps à un livre qu’il voulait écrire.

      Les principaux éditeurs à qui il l’a apporté, ont refusé de le publier. L’éditeur qui a finalement accepté de le publier (Gevanim) a dit que la chaîne de librairies Steimazky refuse de le distribuer. Mais Furer est déterminé à attirer l’attention du public sur son livre.

      "Vous pouvez adopter les positions politiques les plus extrèmes, mais aucun parent n’acceptera que son fils devienne un voleur, un criminel ou une personne violente" dit Furer "Le problème, c’est que cela n’est jamais présenté de cette façon. Le garçon lui-même ne se décrit pas de cette façon à sa famille, quand il rentre des Territoires.

      A l’opposé - il est reçu en héros, comme quelqu’un qui remplit un travail important, celui de soldat. Personne ne peut être indifférent au fait qu’il y a beaucoup de familles qui, dans un certain sens, comportent deux générations de criminels. Le père est passé par-là, et maintenant le fils aussi, et personne n’en parle autour de la table, au diner ".

      Furer est certain que ce qui lui est arrivé n’est pas un cas unique. Lui qui était un diplomé du lyçée d’Arts de Yellin, créatif, sensible, est devenu un animal au point de contrôle, un violent sadique qui battait des Palestiniens parce qu’ils ne lui montraient pas la politesse requise, qui tirait dans les pneus des voitures, parce que leurs propriétaires mettaient la radio trop fort, qui a maltraité un adolescent retardé mental couché sur le plancher de la jeep, les mains liées derrière le dos, juste parce qu’il avait besoin d’évacuer sa colère, d’une manière ou d’une autre.

      "Checkpoint Syndrome" (c’est aussi le titre du livre), transforme progressivement chaque soldat en animal, assure-t-il, quelles que soient les valeurs qu’il apporte avec lui de la maison. Personne ne peut échapper à cette corruption. Dans un endroit où presque tout est permis et où la violence est perçue comme un comportement normatif, chaque soldat teste ses propres limites de violence, d’impulsivité sur ses propres victimes - les Palestiniens.

      Son livre n’est pas facile à lire. Ecrit en prose succinte, féroce, dans le langage abrupt et grossier des soldats, il reconstruit des scènes des années de son service dans Gaza (1996-1999) années qui, chacun doit en convenir, étaient relativement calmes.

      Il décrit comment lui et ses camarades, forçaient les Palestiniens à chanter "Elinor" - "C’était vraiment quelque chose de voir ces Arabes chantant une chanson de Zohar Argov (chanteur israélien contemporain, interprète des chansons nationalistes sur accompagnement musical oriental ndlt), comme dans un film" .... "Parfois ces Arabes me dégoutaient vraiment, surtout ceux qui essayaient de nous flatter de manière outrancière - les plus âgés, qui arrivaient au checkpoint avec un sourire sur leur visage" ; les réactions qu’ils provoquaient - "s’ils nous embêtaient vraiment, nous trouvions un moyen de les coincer au checkpoint pendant quelques heures. Ils perdaient parfois une journée entière de travail à cause de cela, mais c’était la seule manière pour qu’ils apprennent".

      Il décrit :

      Comment ils ordonnaient aux enfants de nettoyer le checkpoint avant l’heure d’inspection ;

      Comment un soldat appelé Shahar avait inventé un jeu : "il vérifie la carte d’identité de quelqu’un, et au lieu de lui rendre, il la lance en l’air. Il prenait plaisir à voir l’Arabe obligé de sortir de sa voiture pour ramasser sa carte d’identité.... C’est un jeu pour lui et il peut passer tout le temps de sa garde de cette façon",

      Comment ils ont humilié un nain qui venait chaque jour au checkpoint sur son chariot : "ils l’ont obligé à être pris en photo sur le cheval, l’ont frappé et humilié pendant une bonne demi-heure, puis l’ont laissé partir quand des voitures sont arrivées au checkpoint. Le pauvre type, il ne le méritait vraiment pas ;"

      Comment ils se sont fait prendre en photo souvenir avec des arabes attachés, ensanglantés, qu’ils avaient battus ;

      Comment Shahar a pissé sur la tête d’un arabe parce que l’homme avait eu l’audace de sourire à un soldat,

      Comment Dado a obligé un arabe à se tenir à quatre pattes et à aboyer comme un chien, et,

      Comment ils ont volé des chapelets de prière et des cigarettes "Miro voulait qu’ils lui donnent leurs cigarettes, les Arabes ne voulaient pas, alors Miro a cassé la main de quelqu’un et Boaz a lacéré les pneus".

      Confession glaciale

      Celle qui glace le plus le sang de toutes ses confessions : "J’ai couru vers eux et j’ai donné un coup de poing dans la figure d’un Arabe. Je n’avais jamais donné un coup de poing de la sorte. Il s’est effondré sur la route. Les officiers ont dit que nous devions le fouiller pour trouver ses papiers. Nous lui avons mis les mains derrière le dos et je les lui ai attachées avec des menottes en plastique. Puis, nous lui avons bandé les yeux, pour qu’il ne voit pas ce qu’il y avait dans la jeep. Je l’ai ramassé de sur la chaussée. Un filet de sang coulait de sa lèvre jusqu’au menton. Je l’ai mis debout derrière la jeep et l’ai jeté dedans, ses genoux ont heurté le coffre et il a atterri à l’intérieur. Nous nous sommes assis derrière en piétinant l’Arabe... Notre Arabe était étendu là, plutôt calme, juste pleurant doucement pour lui-même. Son visage était juste sur mon gilet pare-balles et il saignait. Il y avait une flaque de sang et de salive, cela m’a dégoutté et mis en colère, alors je l’ai empoigné par les cheveux et je lui ai tourné la tête sur le côté. Il a pleuré tout haut et, pour faire en sorte qu’il arrête, nous lui avons piétiné le dos de plus en plus fort. Cela l’a calmé pendant un moment, puis il a recommencé. Nous avons conclu qu’il était soit retardé, soit fou."

      "Le commandant de la compagnie nous a informé par radio que nous devions l’amener à la base. "Bon travail, tigres" dit-il en nous taquinant.

      Tous les soldats attendaient là-bas pour voir ce que nous avions attrapé. Quand nous sommes arrivés en jeep, ils ont sifflé et applaudi à tout rompre.

      Nous avons mis l’Arabe à côté du garde. Il n’arrêtait pas de pleurer et quelqu’un qui comprenait l’arabe dit qu’il avait les mains qui lui faisaient mal à cause des menottes. L’un des soldats est allé vers lui et l’a frappé dans l’estomac. L’Arabe s’est plié en deux et a grogné, et nous avons tous ri. C’était marrant.... Je lui ai donné un gros coup de pied dans les fesses et il s’est étalé juste comme je l’avais prévu. Ils ont crié que j’étais totalement fou, et ils ont ri. et je me suis senti heureux. Notre arabe n’était qu’un garçon mentalement retardé de 16 ans."

      Dans l’appartement de sa soeur sous les toits, à Tel Aviv, où il vit actuellement, Furer, 26 ans, donne l’impression d’être un jeune homme reflèchi, intelligent. Il a grandi à Givatayim, après que ses parents ont émigré d’Union soviétique dans les années 70. Avant l’assassinat de Ytzhak Rabin, sa mère était une militante de Droite. Mais il dit qu’à la maison ce n’était pas politisé. Il voulait être dans une Unité de combat dans l’armée, et il a servi dans deux unités d’élite de l’Infanterie. Il a fait la totalité de son service militaire dans la Bande de Gaza.

      Après l’armée, il a voyagé en Inde, comme beaucoup d’autres. "Maintenant, je suis libre. Les énergies folles de Goa et les chakras m’ont ouvert l’esprit... Vous m’avez collé dans ce Gaza puant, et avant cela, vous m’avez fait un lavage de cerveau avec vos fusils et vos marches, vous avez fait de moi une serpillière qui ne pensait plus," écrit-il de Goa. Mais ce n’est qu’après, alors qu’il étudiait à Bezazel, que les expériences de son service militaire ont commencé à l’affecter.

      "J’ai pris conscience qu’il y avait là un processus inchangé," dit-il. "C’était la même chose pendant la première Intifada, pendant la période où j’ai fait mon service, période qui était calme, et pendant la seconde Intifada. C’est devenu une réalité permanente. J’ai commencé à me sentir très mal à l’aise, du fait que ce sujet très chargé, était à peine mentionné en public.

      Les gens écoutent les victimes, ils écoutent les politiciens, mais la voix qui dit : "J’ai fait ceci, nous avons fait des choses qui étaient mauvaises - à vrai dire des crimes - c’est une voix que je n’ai jamais entendue. La raison pour laquelle cette voix n’était pas entendue, c’était un mélange de répression - que j’ai refoulé et ignoré - et de sentiments profonds de culpabilité.

      "Dès que vous sortez du service militaire, la réalité politique et médiatique autour de vous n’est pas prête à entendre cette voix. Je me rappelle que j’étais surpris qu’aucun soldat n’ait soulevé ce problème publiquement. Cela se dissolvait complètement dans le débat sur la légitimité des colonies dans les Territoires, sur l’Occupation - pour ou contre - et rien n’est apparu dans les médias ou dans l’art, lié à la routine du maintien de l’occupation."

      Ce n’est pas un cas individuel.

      Furer veut prouver que c’est un syndrome et non pas une collection de cas isolés, individuels. C’est pourquoi il a supprimé beaucoup de détails personnels du manuscrit original, pour souligner le caractère général de ce qu’il décrit. "Pendant mon service militaire, je croyais que j’étais atypique, parce que je venais d’un milieu artistique et créatif.

      J’étais considéré comme un soldat modéré - mais je suis tombé dans la même trappe dans laquelle la plupart des soldats tombent. Je me suis laissé emporter par la possibilité d’agir de la manière la plus primaire et impulsive, sans avoir peur de la punition et d’être critiqué.

      Au début, vous êtes tendu, mais, avec le temps, en vous sentant plus à l’aise aux check-points, le comportement devient plus naturel. Les gens testent par étape les limites de leur comportement envers les Palestiniens. Cela devient petit à petit de plus en plus grossier.

      "Je suis devenu plus sûr de moi avec la situation - dès que nous tirons la conclusion que - chacun selon son tempérament - nous sommes les patrons, que nous sommes les plus forts, quand nous ressentons notre pouvoir, chacun commence à tirer de plus en plus sur les limites, selon sa personnalité.

      Dès que servir aux checkpoints devient une routine, toutes sortes de comportements déviants deviennent normaux. Cela a commencé avec "la collecte de souvenirs". Nous confisquions des chapelets de prière, et puis c’était les cigarettes, et cela ne s’est pas arrêté. C’est devenu un comportement normal. Après, est venu le jeu du Pouvoir. Nous avons reçu le message de nos supérieurs que que nous devions montrer aux Arabes froideur et force de dissuasion. La violence physique est devenue également normale. Nous nous sentions libres de punir tout Palestinien qui ne suivait pas notre propre code de conduite aux checkpoints. Toute personne que nous ne pensions pas assez polie ou qui essayait d’agit intelligemment était sévèrement punie. C’était du harcèlement délibéré sous les prétextes les plus futiles."

      "Pendant mon service militaire, il n’y a pas eu un seul incident où on nous a fait comprendre ce qui se passait, où notre commandant est intervenu. Personne ne parlait de ce qui était permis et de ce qui ne l’était pas. Tout était une question de routine. Rétrospectivement, la plus grande source de sentiments de culpabilité en ce qui me concerne, n’est pas arrivée au checkpoint, mais à la clôture de Gush Katif (colonie dans la Bande de Gaza ndlt ) , quand nous avons attrapé le garçon retardé mental. J’y ai démontré l’attitude la plus extrème.

      C’était une occasion pour moi d’en attraper un - la chose la plus proche de celle d’attraper un terroriste, une occasion d’évacuer les pressions et les impulsions qui s’étaient construites en nous. Devenir violent, de la manière que nous voulions. Nous étions habitués à donner des gifles, attacher les mains, donner quelques coups de pied, frapper un peu, et là, il y avait une situation qui justifiait de se laisser aller complètement.

      L’officier qui était avec nous était aussi, lui-même, très violent. Nous avons administré au gamin une vraie raclée, et dès que nous sommes arrivés au poste, je me souviens avoir eu un immense sentiment de fierté, d’avoir été traité comme quelqu’un de fort. Ils disaient : "quel cinglé tu es, quel fou tu es" ce qui était comme s’ils disaient : "comme tu es fort".

      "Aux checkpoints, des jeunes gens avaient l’occasion d’être les maîtres, et l’utilisation de la force et de la violence devient légitime. Ceci est une impulsion beaucoup plus fondamentale que les points de vue politiques ou les valeurs que vous apportez de la maison. Dès que l’utilisation de la force est légitimée et même récompensée, la tendance est de l’utiliser le plus possible, de l’exploiter le plus possible,. pour satisfaire ces impulsions au-delà de ce que la situation exige. Aujourd’hui, je les appelerai des impulsions sadiques...."

      "Nous étions des criminels ou des personnes spécialement violentes. Nous étions un groupe de braves garçons, un groupe plutôt de "haute qualité", et pour tous - et nous en parlons encore quelquefois- le checkpoint devient un endroit où tester nos limites personnelles. Comment nous pouvions être durs, inhumains, cinglés ? - Et nous pensions cela dans son sens positif. Quelque chose sur la situation - être dans un endroit perdu, loin de la maison, loin de toute critique - le rendait justifié... La ligne de ce qui était défendu n’a jamais été définie précisément. Personne n’a jamais été puni et ils nous ont simplement laissé continuer."

      "Aujourd’hui, je suis sûr que même les plus hauts gradés - le Commandant de Brigade, le Commandant de Bataillon - sont au courant du pouvoir que les soldats ont dans cette situation et ce qu’ils font avec.

      Comment un commandant pourrait-il ne pas être au courant, quand, plus ses soldats sont cinglés et durs, plus le secteur est calme ? L’image plus complexe des effets à long-terme d’un tel comportement violent, est quelque chose dont vous prenez seulement conscience que quand vous vous éloignez du checkpoint."

      "Aujourd’hui, il est clair pour moi que le garçon dont nous avons humilié le père pour une broutille, grandira en haissant toute personne qui représente ce qui a été fait à son père. Je comprends vraiment maintenant leurs motifs.

      Nous sommes la cruauté, nous sommes le pouvoir. Je suis sûr que leurs réponses sont affectées par des éléments en relation avec leur société - un mépris pour la vie humaine et une disposition à sacrifier des vies humaines - mais le désir fondamental de résister, la haine elle-même, la peur - sont, je le sens, complètement justifiés et légitimes, même si c’est risqué de dire cela."

      "C’est impossible d’être dans un tel état émotionnel, de rentrer à la maison pour une permission et de se détacher de cela. J’étais vraiment très insensible aux sentiments de ma petite amie à cette époque là. J’étais un animal, même quand j’étais en permission.

      Cela vous colle aussi à la peau après votre service. J’ai vu des restes de ce syndrome en Inde - le fait d’être dans un pays sous-développé, parmi des personnes à la peau fonçée, fait resurgir le pire de "l’affreux Israélien" qui est aussi Israélien qu’il puisse l’être. Ou la façon dont vous réagissez à un sourire : quand des palestiniens me souriaient au checkpoint, je devenais tendu et le percevait comme un geste de défiance, de culot. Quand quelqu’un me souriait en Inde, j’étais immédiatement sur la défensive."

      "J’étais un soldat moyen" dit-il "J’étais le blagueur du groupe. Maintenant, je vois que j’étais souvent celui qui dirigeait dans les situations violentes. J’étais souvent celui qui donnait les gifles. Je suis celui qui a eu toutes sortes d’idées comme dégonfler les pneus. Cela semble tordu maintenant, mais nous admirions vraiment celui qui pouvait frapper un type qui était supposé voir venir le coup. L’officier que nous admirions le plus, c’était l’officier qui ne ratait pas une occasion d’utiliser son arme. Parmi tous ceux avec qui j’en ai parlé, je suis le seul à avoir le plus de sentiments de culpabilité....

      Un ami de l’armée a lu le livre et m’a dit que j’avais raison, que nous avons fait des choses mauvaises, mais que nous étions des gosses. Et il a dit que c’était dommage que je le prenne si mal."

      Gideon Levy

      transmis par Sam Sahour / New Profile newletter
      Source : www.haaretzdaily.com
      Traduction : MDB

    • Les guillemets qui encadrent le qualificatif de terroriste sont la pour exprimer ceci : pour toute armée d’occupation, le résistant est un terroriste. La notion de terroriste est donc trés relative ; Nous connaissons bien cette subtilité en France où les résistants à l’occupation allemande étaient des "terroristes" pour Vichy et l’occupant. Quelques années plus tard, les combattants des mouvements de libération nationale Vietnamiens ou Algériens étaient qualifiés à leur tour de "terroristes", y compris par certains membres de la résistance au nazisme.

      Valère

    • Loin de moi l’intention de décerner à Israel un brevet de bonne foi en la matière, mais le gouvernement israélien s’est tout de même retiré de ses colonies dans la bande de Gaza et commence à faire de même en Cisjordanie.

      La bande de Gaza est une toute partie du territoire de la palestine, c’est l’endroit le plus peuplé du monde.

      La solution à la paix, c’est le retrait total des territoires occuppés et une force puissante d’interposition.

      Ce n’est pas comme une partie de belote où chacun démarre avec les mêmes chances, les responsabilités sont essentiellement concentrées sur Israel qui est l’occuppant illegal. Bien +, les conditions de vie faites aux palestiniens apparentent les terres palestinienes a autant de prisons en plein air, désheritées, sans possibilités de survie economique.

      Aucun peuple ne pourrait subir une telle occupation sans chercher à se rebeller. La première fabrique de terrorisme du Hamas c’est l’armée israelienne, le blocus, la destruction methodique et permanente des biens, des efforts individuels, privés et collectifs des palestiniens pour reconstruire une prosperité économique.

      C’est cette occupation qui construit, pas à pas, le terrorisme comme réponse au terrorisme d’état d’Israel.

      Qu’Israel se retire de palestine sur les frontieres de 1967 et, rapidement, l’infrastructure pourra être reconstruite et améliorée, la prosperité être construite et le rêve d’un espace d’échanges commerciaux, industriels et agricoles se faire sur le proche orient, Jordanie, Palestine, Israel et Liban.

      Mais, pour l’heure, il s’agit de sauver les hommes, les femmes , les enfants en Palestine, et donc de débloquer l’aide humanitaire immédiatement.

      Copas

    • Je suis d’accord pour dire que la limite entre terroriste et résistant n’est pas toujours claire. Mais le fait est que les attentats organisés par des Palestiniens visent beaucoup plus des cibles civiles (presque toujours en fait) que des cibles militaires, ce qui est un critère important.

      Ca n’enlève rien au fait qu’Israel pratique souvent un terrorisme d’Etat. Mais l’un n’exonère pas l’autre.

  • mon commentaire de 22h18 ne s’adresse pas aux commentaires précèdent sur cet article, mais à ceux qui m’ont donné envie de vomir, suant la haine et le racisme, qui ont heureusement été effacés.

    Quand on voit la politique terroriste appliquée par l’Etat d’Israël aux Palestiniens par le nouveau gouvernement, l’abandon des palestiniens par la communauté internationale (aucune des résolutions de l’ONU n’est acceptée par Israël) , l’abandon des palestiniens par la communauté européenne, on se dit que le peuple palestinien est contraint à crever à petit feu ! . Ce n’est un génocide (il faut être clair sur les mots, celui là est inacceptable), mais la négation du droit d’un peuple, considéré comme des sous-hommes. Ce ne sont pas des réprésailles, mais de crimes de guerre commis par les militaires Israéliens, sur ordre des gouvernements successifs racistes, expansionistes, colonisateurs.

    L’extrème droite israélienne est entrée dans le gouvenement : personne ne s’en émeut.

    On demande aux palestiniens d’accepter de survivre dans des camps de concentratiion à ciel ouvert ( Gaza) ou dans des banthoustans de Palestine.

    Fabrique d’antisémites, j’ajouterai Fabrique de terroristes....

    Ci-dessous un texte de Uri Avnery, écrit en 2002, mais qui garde tout son sens en 2006, après les élections légistive, et composition du nouveau gouvernement Israélie. La politique est la même

    Patrice Bardet


    La première victime israélienne de Saddam Hussein est un mythe sioniste avec lequel nous avons été élevés.

    Selon ce mythe, Israël est un havre pour tous les Juifs du monde. Dans les autres pays, les Juifs vivent dans la crainte perpétuelle qu’un persécuteur cruel va apparaître, comme c’est arrivé en Allemagne. Israël est le refuge sûr, vers lequel les Juifs peuvent aller dans les périodes de danger. En tous cas, c’était le but des pères fondateurs quand ils ont établi l’État.
    Aujourd’hui Saddam survient et prouve le contraire. Partout dans le monde, les Juifs vivent en sécurité, et ils sont menacés d’anéantissement dans un seul endroit de la planète : Israël. Ici les parcs publics sont préparés pour servir de cimetières, ici des mesures (pathétiques) sont prises contre des armes biologiques et chimiques. De nombreuses personnes sont déjà prêtes à se réfugier dans les communautés de la Diaspora. Fin d’un mythe.

    Un autre mythe sioniste est mort bien avant cela. La Diaspora, comme nous l’avons appris dans notre jeunesse, crée l’antisémitisme. Partout les Juifs sont une minorité, et une minorité attire inévitablement la haine de la part de la majorité. Il faut que les Juifs se rassemblent dans le pays de leurs ancêtres et y constituent la majorité pour que l’antisémitisme disparaisse dans le monde entier. Ainsi parlait Herzl, le fondateur du sionisme moderne.

    De nos jours, ce mythe, lui aussi, n’est plus valable. Au contraire : l’État d’Israël est la cause de la renaissance de l’antisémitisme dans le monde, menaçant les Juifs partout.

    Le gouvernement de Sharon est un laboratoire géant pour la culture du virus de l’antisémitisme. Il l’exporte dans le monde entier. Des organisations antisémites, qui pendant des années ont végété aux marges de la société, rejetées et méprisées, croissent et embellissent soudain. L’antisémitisme, honteusement caché depuis la deuxième guerre mondiale, surfe maintenant sur la vague de l’opposition à la politique d’oppression de Sharon.

    Les propagandistes de Sharon mettent de l’huile sur le feu. Accusant tous ceux qui critiquent sa politique d’être antisémites, ils cataloguent ainsi de larges pans de l’opinion mondiale. Beaucoup de braves gens, qui ne ressentent aucune haine envers les Juifs, mais qui détestent la persécution des Palestiniens, sont désormais appelés antisémites. Ainsi ce mot a perdu son caractère infamant.

    Résultat pratique : non seulement Israël ne protège pas les Juifs de l’antisémitisme mais bien au contraire Israël fabrique et exporte l’antisémitisme qui menace les Juifs à travers le monde.
    Pendant de nombreuses années, Israël a bénéficié de la sympathie de la plupart des gens. Il était considéré comme l’État des survivants de l’Holocauste, un petit pays courageux se défendant contre les assauts répétés des méchants Arabes. Lentement, cette image a été remplacée par une autre : un État cruel, brutal et colonisateur, opprimant un petit peuple sans défense. Le persécuté est devenu le persécuteur, David s’est transformé en Goliath.
    Nous Israéliens, qui vivons dans une bulle d’auto-intox, avons du mal à imaginer la façon dont le monde nous voit. Dans de nombreux pays, la télévision et les journaux montrent des images quotidiennes d’enfants palestiniens lançant des pierres contre des tanks monstrueux, des soldats harcelant des femmes aux barrages, poussant au désespoir des hommes âgés assis sur les ruines de leur maison détruite, des soldats prenant des enfants comme cibles et tirant sur eux. Ces soldats ne ressemblent pas à des êtres humains en uniforme - « le fils du voisin » comme pour les Israéliens - mais comme des robots sans visage, armés jusqu’aux dents, la tête protégée par un casque, les gilets pare-balles les déformant. Les gens qui ont vu ces photos des dizaines et des centaines de fois commencent à voir Israël dans cette image.
    Pour les Juifs, ceci crée un cercle vicieux dangereux. Les actions de Sharon provoquent répulsion et opposition dans le monde entier, ce qui renforce l’antisémitisme. Face à ce danger, les organisations juives sont poussées à défendre Israël et à lui apporter un soutien sans réserve. Ce soutien permet aux antisémites d’attaquer non seulement le gouvernement d’Israël, mais les Juifs du pays. Et ainsi de suite.

    En Europe, les Juifs ressentent déjà la pression. Mais aux États-Unis, ils se sentent encore parfaitement confiants. En Europe, les Juifs ont appris au cours des siècles qu’il n’est pas sage de trop se faire remarquer et d’étaler sa richesse et son influence. Mais en Amérique, c’est le contraire : l’establishment juif fait pratiquement tout pour prouver qu’il contrôle le pays.
    Toutes les quelques années, le lobby juif « élimine » un homme politique américain qui ne soutient pas inconditionnellement le gouvernement israélien. Ceci ne se fait pas secrètement, dans les coulisses, mais comme une « exécution » publique. Cela vient d’arriver à la parlementaire noire Cynthia McKinney, une femme jeune, active, intelligente et très sympathique. Elle avait osé critiquer le gouvernement Sharon, soutenir les Palestiniens et, comble de tout, les groupes pacifistes israéliens et juifs. L’establishment juif lui a trouvé un challenger, une femme noire pratiquement inconnue, il a injecté d’énormes sommes dans sa campagne, et a fait battre Cynthia.

    Ceci s’est passé au grand jour, en fanfare, pour faire un exemple public - afin que chaque sénateur et chaque membre du Congrès sache que critiquer Sharon équivaut à un suicide politique.

    Maintenant ceci se répète à grande échelle. Le lobby pro-Israël, qui comprend des Juifs et des fondamentalistes chrétiens d’extrême-droite, pousse l’administration américaine à la guerre. Ceci, aussi, ouvertement, sous les yeux des Américains. Des dizaines d’articles dans les journaux importants le soulignent comme un fait politique évident.

    Que se passera-t-il si la guerre se termine en défaite ? Si elle a des résultats négatifs imprévus et si de nombreux jeunes Américains meurent ? Si l’opinion publique américaine se retourne contre elle comme pendant la guerre du Vietnam ? On peut facilement imaginer le démarrage d’une campagne insidieuse : « Ce sont les Juifs qui nous ont conduit là », « les Juifs soutiennent plus Israël que l’Amérique », et, finalement, « les Juifs contrôlent notre pays ».
    De surcroît, Sharon peut tôt ou tard provoquer une révolution dans le monde arabe. Ce serait un désastre pour les intérêts américains. Les Juifs américains, qui s’identifient totalement à Israël seraient accusés.

    Quoi qu’il en soit, l’omniprésence des Juifs aux États-Unis, particulièrement dans les médias, et leur influence disproportionnée au Congrès et à la Maison blanche peut un jour se retourner contre eux.

    Certes, la culture politique particulière aux États-Unis encourage ce phénomène - mais cela était vrai également dans l’Espagne de « l’Âge d’Or » et dans la République de Weimar en Allemagne. L’Histoire peut ne pas se répéter mais il ne faut pas pour autant oublier ses leçons.
    Il y a des gens en Israël qui souhaitent secrètement la victoire de l’antisémitisme partout. Cela confirmerait un autre mythe du sionisme qui nous a été inculqué : que les Juifs ne peuvent pas vivre ailleurs qu’en Israël parce que partout il est certain que l’antisémitisme est destiné à triompher. Mais les États-Unis ne sont pas la France ni l’Argentine, ils jouent un rôle crucial au Moyen-Orient. La sécurité nationale d’Israël, telle qu’elle a été établie par tous les gouvernements israéliens depuis Ben Gourion, est basée sur le soutien total des États-Unis - militaire, politique et économique.

    Si on me demandait mon avis, je conseillerais ce qui suit aux communautés juives à travers le monde : sortez du cercle vicieux. Désarmez les antisémites. Rompez avec l’habitude d’identification automatique avec tout ce que font nos gouvernements. Laissez parler votre conscience. Revenez aux valeurs juives traditionnelles de « C’est ce qui est juste que tu dois chercher à atteindre ! » (Deutéronome 16, 20) et « Cherche la paix et poursuis-la ! » (Psaumes 34, 14). Identifiez-vous à l’Autre Israël qui lutte pour faire triompher ces valeurs.
    Partout dans le monde, de nouveaux groupes juifs qui suivent cette voie se multiplient. Ils brisent encore un autre mythe : le devoir des Juifs en tous lieux de se soumettre à ce que décrète notre gouvernement.

    Uri Avnery, un des membres fondateurs de Gush Shalom (Voir rubrique Proche-Orient, Israël). Né en Allemagne en 1923, il a immigré en Palestine en 1933. Dès 1948, il a défendu l’instauration d’un État palestinien aux côtés d’Israël. Il a été le premier Israélien à nouer des contacts (en 1974) avec l’OLP, et le premier également à rencontrer Yasser Arafat (en 1982, dans Beyrouth assiégée). Écrivain et journaliste, Uri Avnery est chroniqueur depuis 1993 au quotidien Ma’ariv.