Accueil > De l’amiante chez Novotel
de Fanny Doumayrou
Santé au travail . Les salariés de l’hôtel du groupe Accor, porte de Bagnolet, seraient exposés à de l’amiante dans les sous-sols.
Danger, amiante : l’alerte est lancée par le syndicat Force ouvrière de l’hôtel Novotel (groupe Accor) de la porte de Bagnolet, où des salariés seraient exposés depuis plusieurs jours à ces fibres cancérigènes. La direction de cet établissement de 600 chambres, qui emploie environ 200 salariés, a lancé en avril un chantier de rénovation de la totalité des installations, pendant lequel 300 chambres restent ouvertes et la plupart des employés continuent de travailler.
« En janvier, nous avons été alertés par des salariés de l’économat, le service de réception des marchandises au sous-sol, raconte un délégué FO. Le 4 janvier, ils ont vu un ouvrier d’une entreprise extérieure, vêtu d’un scaphandre, retirer de l’amiante entourant les câbles électriques au plafond. Des morceaux de flocage sont tombés du plafond. Il leur a crié d’évacuer car il y avait un risque... » La direction n’avait pas averti le personnel d’un désamiantage dans cette zone, qui de plus aurait dû se faire sous confinement.
Après un bras de fer au CHSCT, « la direction a dû reconnaître qu’il y avait de l’amiante dans les passages de câbles », raconte le délégué : « Nous avons décidé qu’il ne fallait plus toucher à rien. » Mais les jours suivants, le délégué découvre à deux reprises deux électriciens d’une entreprise extérieure en train de travailler sans protection : « La direction avait fait passer une note disant qu’il n’y avait pas d’amiante », dénonce le délégué, qui a stoppé leur travail.
« Nous avons fait des relevés d’empoussièrement de la zone, les résultats ont donné presque zéro fibre dans l’air, justifie Bertrand Caillé, chef des travaux. De plus, un périmètre de sécurité a été mis en place. » Le hic, c’est qu’un salarié a témoigné avoir vu que la machine de relevés était débranchée, ce qui permet à FO de mettre en doute ces résultats. Quant au périmètre de sécurité, il s’agit d’une simple barrière bloquant l’accès et de scotchs « Entrée interdite », qui n’empêchent certainement pas les poussières de circuler. Or, la quasi-totalité des personnels de l’hôtel passent régulièrement à côté. « Nous sommes en train de réaliser de nouvelles mesures », se justifie M. Caillé. En attendant, la zone est toujours ouverte aux quatre vents. Et l’amiante peut être dangereux dès la première fibre respirée...
Messages
1. Dimanche 21 janvier : 11° jour de grève de la faim de 6 ex dockers de Dunkerque, 21 janvier 2007, 07:18
lire Samedi 20 janvier : 10° jour de grève de la faim pour six dockers à Dunkerque : ils ont besoin de notre solidarité
Les patrons ont toujours nié le risque mortel de l’amiante, l’utilisant sans scrupule !
– Pourtant, on sait que l’amiante est mortel depuis 1890
En France, M. AURIBAULT, Inspecteur Départemental du Travail à Caen, a réalisé, dès 1906, une étude sur " l’hygiène et la sécurité des ouvriers dans les filatures d’amiante ", dont la publication fut assurée par le bulletin de l’Inspection du Travail de 1906 (pages 120 et suivantes).
Dans le vocabulaire technique et médical de l’époque, il décrit avec une grande précision le caractère pernicieux de l’action de l’amiante sur l’organisme des ouvriers :
" ils (les cristaux d’amiante) viennent éroder et déchirer le tissu pulmonaire, provoquant par leur action pernicieuse une phtisie spéciale ; leurs effets sur l’organisme humain sont bien connus des hygiénistes et ont été étudiés dans les fabriques de ciment et les chantiers de taille de pierre meulière...
Les pneumoconioses y sont entrêment développées...Cette accumulation, ce dépôt constant de poussière minérale dure, non résorbée, produit, par place, l’induration du parenchyme pulmonaire ; Ces amas de particules étrangères forment des noyaux résistants, dépourvus d’élasticité. Il existe alors une véritable sclérose du poumon.
L’expectoration devient abondante et la toux fréquente. L’anémie, la consomption ou l’arrêt du coeur peuvent amener la mort après un temps variable, suivant la résistance de l’individu atteint ".
M. AURIBAULT cite à l’appui de cette description une observation précise :
" un exemple frappant vient corroborer cette déduction. En 1890, une usine de filature et de tissage d’amiante s’établissait dans le voisinage de Condé S/ Noireau (Calvados). Au cours des cinq premières années de marche, aucune ventilation artificielle n’assurait l’évacuation directe des poussières siliceuses produites par les divers métiers.
Cette inobservation totale des règles de l’hygiène occasionnait de nombreux décès dans le personnel ; une cinquantaine d’ouvriers et d’ouvrières moururent dans l’intervalle précité. Le Directeur, précédemment propriétaire d’une filature de coton à Gonneville (Manche), avait recruté 17 ouvriers parmi son ancien personnel ; 16 d’entre eux furent enlevés par la Chalicose de 1890 à 1895...
Les usiniers s’empressèrent de porter remède à cette situation, les cardes furent ventilées par ascensum et par descensum, les effilocheuses, isolées, et la mortalité diminua considérablement ".
pour plus d’information, lire sur le site de l’ANDECA (Association Nationale Des Victimes de l’Amiante) , dans la rubrique "Connaitre" , L’histoire d’une catastrophe sanitaire évitable, et dans ce texte, la plainte fondamentale déposée par l’ANDEVA
Les patrons, qui connaissaient les risques , les niaient depuis plus de 100 ans, continuent aujourd’hui à la nier : des CRIMINELS ! Quand seront-ils jugés et condamnés comme tels ?
Soutien total à la lutte des salariés d’Accord !
RESISTANCES !
Patrice Bardet