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Des éducateurs agressés et des enseignants molestés

Publie le dimanche 29 février 2004 par Open-Publishing

Institut La Modtais : spirale de violence

L’institut de rééducation La Modtais, à Blou, dans le Saumurois, est provisoirement
fermé depuis lundi. Il y régnait, d’après un rapport d’inspection, un véritable
climat de violence.
« La sécurité n’était plus garantie, à l’égard des jeunes et des éducateurs, affirme
Serge Jacob, le directeur du cabinet du préfet. Sur les conseils de la direction
départementale des affaires sanitaires et sociales, nous avons pris la décision de
fermer, provisoirement, l’établissement. » Une fermeture effective depuis hier,
lundi. Les quarante enfants, âgés de 8 ans à 17 ans, certains souffrant de troubles
de la personnalité et du comportement, seront accueillis dans d’autres établissements
dès la rentrée.

Une mission d’inspection approfondie avait été menée, en juin 2003, par la direction
départementale des Affaires sanitaires et sociales (DDASS), avec l’appui des
instances régionales. « Il y avait eu des signalements de dysfonctionnements très
graves. Avec des relations très tendues entre la direction et l’équipe éducative. Et
des répercussions sur les pensionnaires. » Outre des éducateurs victimes d’actes de
violence, des enseignants auraient été molestés par des jeunes. Des faits dénoncés
par l’inspection d’académie.

Action en justice

Le rapport de la DDASS a donné lieu à un certain nombre de préconisations : projets
individuels de prise en charge des jeunes ; meilleures relations avec les familles ;
rétablissement du dialogue à l’intérieur de l’établissement ; renforcement de la
vigilance face à la maltraitance, etc. Un comité de suivi a été constitué, composé de
représentants de la DDASS, de l’Éducation nationale, de parents et de salariés. Mais
rien n’y a fait. « La situation a encore empiré, affirme Serge Jacob. Amenant à un
état d’insécurité générale, avec une expression de forte violence. » Après avoir reçu
une délégation, la préfecture a annoncé sa décision, vendredi, de fermer
provisoirement l’établissement (lire notre édition de samedi). « Cette mesure n’a pas
été une surprise. Notre priorité était d’assurer la sécurité des enfants car ils sont
particulièrement fragiles. »

Serge Jacob insiste sur l’aspect conservatoire de la mesure. C’est désormais à
l’association Les Chesnais, à Angers, qui gère l’institut depuis avril 2002, de
trouver une solution. Les 47 salariés, dont une partie s’est réunie hier soir,
craignent la fermeture pure et simple. Ainsi que leur licenciement. Par ailleurs, une
action en justice aurait été intentée. La direction était, hier, toujours
injoignable.