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Des journalistes fichés selon leur soutien ou opposition supposés au projet de Notre-Dame-des-Landes !

par Klaod - Lorient

Publie le mercredi 22 octobre 2014 par Klaod - Lorient - Open-Publishing
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Remaniement Notre-Dame-des-Landes. « Une sorte d’affaire d’État »
22 octobre 2014 à 09h25
Propos recueillis par Hervé Chambonnière

http://www.letelegramme.fr/france/n-d-des-landes-une-sorte-d-affaire-d-etat-22-10-2014-10395198.php

Selon Delphine Batho, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se heurte aujourd’hui à un « insurmontable » obstacle juridique, à savoir qu’il ne respecte pas « la loi sur l’eau et la biodiversité ».
Des journalistes fichés selon leur soutien ou opposition supposés au projet de Notre-Dame-des-Landes ! C’est la fracassante révélation faite, il y a quelques jours, par Delphine Batho, ministre de l’Écologie dans le gouvernement Ayrault.

Au Télégramme, cité dans cette liste, elle livre de nouveaux éléments.

Pouvez-vous nous expliquer dans quelles circonstances cette liste a été diffusée ? Dans votre livre qui vient de paraître (« Insoumise », Grasset, 18 euros), vous évoquez une distribution, par l’équipe de communication de Matignon (le Nantais Jean-Marc Ayrault est alors Premier ministre, Ndlr) au cours d’une réunion interministérielle.
Il faut savoir que le sujet de Notre-Dame-des-Landes était si sensible qu’il était directement géré par Matignon. C’était devenu une sorte d’affaire d’État. Tout d’abord en raison de la contestation qui se développait, et aussi parce que c’était le fief du Premier ministre. Cette liste a été dévoilée lors d’une réunion interministérielle où devait être évoquée la stratégie de communication du gouvernement à ce sujet. Y assistaient tous les conseillers des ministres concernés. Ce document n’était pas une note d’analyse du traitement médiatique du dossier mais bel et bien une liste répertoriant les journalistes selon leurs supposées positions personnelles.

Dans votre livre, vous indiquez que les journalistes étaient classés en trois groupes : les « neutres », les « contre » et les « favorables » (*). Dans quel but cette liste a-t-elle été distribuée ?
Je n’en sais rien. La liste nommait chaque journaliste qui traitait de ce dossier. Je ne l’ai pas rendue publique car... (silence) elle était accompagnée de commentaires pour chacun des journalistes cités. C’était très désagréable.

Qu’avez-vous fait ?
J’ai aussitôt fait remonter l’information. J’ai alerté les services du Premier ministre, en disant que ces méthodes n’étaient pas acceptables, qu’elles étaient même dangereuses et qu’il fallait y mettre un terme immédiatement.

Quelle suite a été donnée ?
Je n’en sais rien. Je n’ai obtenu aucune réponse. Je n’ai pas enquêté sur l’origine et les buts de cette liste. Mais elle existe bel et bien. J’en ai un exemplaire. D’ailleurs, cela ne vous a sans doute pas échappé, personne n’a osé dire qu’elle n’avait jamais existé.

Sur le projet d’aéroport, quelle est votre position ?
J’ai donné ma position pendant les primaires. Et elle ne rejoignait pas celle de François Hollande qui s’était prononcé pour ce projet d’aéroport. Sur ce sujet, j’ai respecté la solidarité gouvernementale, car les choses avaient clairement été dites avant les élections. Après, nous sommes dans un État de droit. La commission indépendante d’experts scientifiques a très clairement démontré que le projet (les compensations prévues en matière d’environnement) ne respectait pas la loi sur l’eau et la biodiversité. Cet obstacle juridique me paraît aujourd’hui insurmontable.

* Le Télégramme était classé dans les « contre » ou manifestant des sympathies pour les « zadistes », ces opposants ayant élu domicile sur le site du projet d’aéroport.

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