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Des papiers pour notre Camarade Shova Gajurel !

Publie le jeudi 30 juillet 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Source : Amitiés France-Népal

Une camarade membre du Parti Communiste maoïste du Népal a été arrêtée à la frontière entre la France et la Belgique, près de Valenciennes.

Shova Gajurel rendait visite à des amis.

La camarade sans papier a été emprisonnée au Centre de Rétention Administratif Lesquin, à Lille, la semaine dernière.

Après un premier refus, notre camarade a relancé la procédure pour obtenir l’asile politique.

Mais à l’heure où le nombre de reconduites à la frontière (25 000) est fixé comme objectif gouvernemental, il y a fort à craindre que sa demande soit rejetée.

La préfecture pourrait décider alors de prolonger son maintien en détention de deux semaines...

Le cas de Shova Gajurel n’est pas isolé.

La logique du contrôle des flux de prolétaires au sein de la forteresse Europe est implacable.

Les frontières, ouvertes aux mouvements de capitaux et aux délocalisations, restent en revanche closes aux travailleurs à la recherche d’un mieux vivre.

Alors que les classes bourgeoises se développent et s’engraissent en exploitant le Népal, le Bengladesh, l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan, "les indigènes" et les rebelles ne peuvent trouver refuge dans les pays occidentaux et sont exclus d’un monde soit-disant libre et démocratique.

La Démocratie, les Droits de l’Homme sont les paravents d’une sinistre réalité "mondialisée".

La vie de notre camarade Gajurel illustre le destin de millions de prolétaires issus du sous-continent, brisé par l’impérialisme.

Son mari est eincarcéré pendant la Guerre Populaire, au Népal, et sans doute torturé.

Son père, le camarade Gaurav, responsable des relations internationales du Parti communiste maoïste, est emprisonné en Inde.

Shova est obligée de cacher ses enfants et de quitter le sous-continent.

Même si la répression n’a plus la même intensité - et ce depuis les accords de paix de 2006 entre l’Alliance des Sept Partis et le PCN-maoïste (septembre 2005) et le Jana Andolan d’avril 2006 - l’état féodal et colonial existe toujours.

La situation se dégrade même rapidement en 2009.

L’armée népalaise forte de 90 000 hommes, à la solde de l’impérialisme US et de l’expansionnisme indien, pourrait prendre le pouvoir, à Katmandou, et instaurer une dictature militaire "à la pakistanaise".

Pour éviter ce scénario, le Premier ministre Prachanda ordonna la démission du général en chef, membre honorifique de l’état-major indien, nommé par le tyran Gyanendra. En vain.

L’intégration des 10 000 miliciens-soldats de l’APL reste illusoire.

Après la démission du Premier ministre et de tous les ministres maoïstes du gouvernement, la situation s’est tendue au Népal.

Malgré une pseudo-séparation des pouvoirs, l’armée, équipée par l’Inde, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et Israël, prend une place de plus en plus dominante dans la vie politique.

La guerre civile peut, à tout moment, recommencer.

Depuis 1996 jusqu’à aujourd’hui, les militants ou sympathisants maoïstes sont les cibles d’assassinats politiques (on en compte au moins 7000), d’enlèvements, de tortures, de viols et de « disparitions ».

Ces crimes sont orchestrés par des groupes d’extrême-droite, liés à l’ex-armée royale et à la mouvance des fondamentalistes hindous.

Eu égard cette situation, notre camarade pourrait prétendre, en France, à l’asile politique.

Des papiers pour notre camarade Shova Gajurel !

Des papiers pour toutes et tous !

A bas les frontières de l’impérialisme ! Vive la liberté des peuples !

Messages

  • Le gouvernement Sarkozy refuse d’accorder l’asile politique à la courageuse militante Shova Gajurel.

    Rien d’étonnant.

    Le Quai-d’Orsay a refusé d’accorder la lettre de créance à un ambassadeur népalais en France, nommé par Prachanda, au motif que la personne était maoïste.

    En revanche, le gouvernement français accueillera à bras ouvert, en septembre, le général Rook Mangud Katawal, l’actuel chef d’état-major dont Prachanda avait demandé la démission...

    http://nouveaunepal.over-blog.com/

    Si demain, l’armée népalaise tentait un coup d’état, à Katmandou, il y a fort à parier que la France et ses services secrets, avec l’accord de l’Inde, participeraient à l’opération.

    • Les Maoistes etant en position de force au Nepal, il n’existe aucune menace reelle pour cette personne.
      Voir http://www.zeenews.com/news551717.html ou la presse Nepalaise.

    • Les maoïstes ne sont pas en position de force, au Népal, car le Premier ministre élu Prachanda n’a pas pu virer le général en chef de l’armée.

      Si bien qu’il a dû démissionner avec l’ensemble des ministres communistes maoïstes.

      L’expulsion de Shova Gajurel de France place symboliquement le gouvernement français du côté des bourreaux militaires du peuple népalais.

      Les maoïstes, au Népal, apprécieront l’élégance du Quai-d’Orsay...

      Il serait souhaitable que les pays d’Asie et d’Afrique dont les ressortissants sont malmenés, sur le teritoire français, adoptent la loi de réciprocité et expulsent un ressortissant français à chaque fois que la police française maltraite un migrant ou un réfugié.