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Droite et communistes les gagnants des élections en Grèce

Publie le dimanche 16 septembre 2007 par Open-Publishing
11 commentaires

La droite grecque apparaît avoir emporté les élections législatives dans les premières estimations à la sortie des urnes dimanche soir à 19h00 locales. Selon l’origine des estimations, la ND recueillerait entre 41,9% et 43% contre 38,5% pour les socialistes du PASOK qui n’atteindraient pas le score de 2004. Les partis communistes, KKE historique et SYRIZA coalition d’extrême gauche, sortent renforcés du scrutin, tandis que le parti de la droite traditionaliste LAOS entrerait pour la première fois dans le parlement avec au moins 9 députés, laissant ainsi planer le suspens sur la capacité de la ND de disposer d’une majorité absolue.
Voir aussi :

* Après le feu des incendies, la fièvre électorale. Qui sera brûlé ce soir ?
* Les urnes ouvertes en Grèce pour les élections anticipées

Les estimations des différents instituts à 19h00 grecque

ND Nea Dimokraita, droite
41,9%

42,2%

41-43%

149-154

PASOK socialistes
40,2-42,8%
38,4%
38,5%
37,5-39,5%

100-105 sièges
KKE parti communiste

7,7%
7,5%
7,5-9%

20-24

7,5-8,9%
SYRIZA
coalition extrême-gauche
5,3%

5,0%

4,5-6%

12-15

4,8-6%
LAOS
droite traditionnaliste
4,0%

3,5%

3,5-4%

9-11

3,2-4,2%
DIM. ANAGEN.
0,6%

Divers
2,1%

3,3%

Messages

  • Donc la gauche est majoritaire dans le pays mais comme le scrutin n’est pas à la proportionelle, c’est la droite qui l’emporte.

    Les grecs viennent d’en prendre pour plusieurs années.

  • Entre 11 et 15% la gauche non libérale, c’est un indicateur qu’une base de reconquête existe :

    Une série de pays ont une gauche anti-libérale (je ne parle pas de révolutionnaires, c’est une autre question, il y a là dedans des révolutionnaires et des réformistes) qui est dans cette fourchette :

    * France dans les 10%

    * Pays Bas dans les 16%

    * Grèce probablement dans les 12%

    * Italie dans les 10%

    * Allemagne dans les 10%

    Itou pour le Portugal et je n’ai pas en tête les autres...

    Il y a loin de la coupe aux lèvres et ceci est un indicateur, sans plus , qu’une proportion non négligeable de la population existe qui ne souhaite pas partir en dérive social-libérale et qui l’exprime par un vote (on sait par ailleurs que beaucoup de voix reçues par la gauche pro-capitaliste sont également sur le même terrain mais par peur ou duperie ne vote pas pour les gauches anti-libérales).

    A chaque fois cette fraction de la population emprunte ce qu’elle a sous la main pour s’exprimer : Des ex-maos aux Pays bas, un attelage ex-communistes et sociaux-démocrates en Allemagne, des ex-trotskystes, des Trotskystes, des communistes et des alternatifs en France, le PCP et un rassemblement d’extreme gauche au Portugal, des communistes et des ex-extreme gauche unis en Italie (en attendant d’autres évolutions)..

    Ce qui est remarquable c’est cette diversité mais également cette permanence.

    Il faut donc travailler là dessus et sur les orientations de tout ça pour repartir à la conquête.

    Battre les droites dans des batailles électorales se joue ailleurs que dans des batailles autour des urnes. Vouloir battre la droite réellement c’est créer les conditions permettant de renforcer, d’unifier cette gauche anti-libérale et de faire en sorte que les batailles à coups de polochon entre les gauches et les droites libérales pour choisir la version d’agression contre les travailleurs ne mènent le jeu en permanence.

    Copas

    • Il y a donc et en effet une ..."masse critique", mais comment " l’allumer" (la rendre crédible !), lui donner une efficacité et enclencher un processus de convergeance (des voix qui par dépit se portent sur un candidat "plus crédible" ou simplement s’abstiennent ?

      Ne peut-il exister au niveau européen, un "front populaire" qui présente partout des candidats sous un même label ?

      Les élections européenne, pour crédibiliser les mouvements nationnaux, n’est-ce pas une bonne stratégie pour une vrai riposte "idéologique" !?

      SAd

    • Faut cesser de mettre une politique au service de tactiques électorales, les batailles électorales servent à une politique, et pour une logique anti-capitaliste et révolutionnaire, doivent servir en appui des luttes sociales, en appui de logiques de subversions et de batailles pour la démocratie des travailleurs , pas l’inverse.

      je pense qu’il faut chercher et choisir des terrains où l’opposition anti-capitaliste et révolutionnaire puisse s’exprimer et se populariser. Les forums sociaux et les grandes mobilisations contre le G8 ont été de telles occasions. Il faut donc les reproduire mais également trouver d’autres terrains encore plus sociaux et plus visibles.

      Les élections européennes ne sont pas un type de terrain valide pour cela. des Européennes ne servent qu’à faire de la propagande, guère +.

      Les voix aux élections sont un indice déformé, mais un indice quand même, de mouvements dans des sociétés.

      Pour les états européens il y a une convergence des attaques de la bourgeoisie comme une convergence de courants dans la population résistant fortement à ces attaques. Les élections sont un indice de cette tendance.

      Il y a progressivement une tendance à la convergence des situations en Europe. Face aux attaques européennes de la bourgeoisie mais déclinées dans chaque pays suivant les opportunités, si le courant de résistance se manifeste partout, les expressions politiques et sociales, des fois s’expriment d’une façon trop teintée de nationalisme .

      Il nous faut réfléchir à tout cela, pour dégager conforter ce courant à l’échelle européenne (ou +) et cherche à l’élargir.

      Copas

    • Je ne vois pas pourquoi "le mouvement révolutionnaire" devrait s’amputer de l’outil électoral !
      D’autant qu’il faut changer les lois bourgeoises et instituer des règles, et je ne vois pas pourquoi il y aurait des espaces "reservés" (à la bourgeoisie) ?
      La démocratie, c’est un espace révolutionnaire conquis par les luttes et toujours disputé (voir pervertie) !
      Mais je te rejoint, sans lutte sociale, rien n’est possible.
      "Choisir des terrains où l’opposition au capitalisme ..., puisse s’exprimer et se populariser"
      Ok, mais le premier de ces terrains, n’est-il pas la conscience des individus (de chaqu’un !). Et les freins ne sont-ils pas "l’incrédibilité" que l’on (la bourgeoisie) afflige à toute alternative !?
      La conscience de classe représente la condition de la réponse (la riposte !) à ce discrédit.
      Construire au niveau européen (par exemple !), une organisation structurant les organisations au de là du nationnal, (qui donne un écho européen aux organisations nationnal), n’est-ce pas aller vers cette crédibilitée cette prise de conscience (de classe) et de facto appuyer ce mouvement de convergeance !?
      Réflechissons à tout ça, ... .
      Fraternellement

      SAd

    • Cher,

      Je n’ai pas parlé de boycotter des élections ni de faire comme si elles n’existaient pas. Mais de mettre les campagnes électorales au service du mouvement social, là où dans d’innombrables cas on a mis le mouvement social au service de conquêtes électorales. C’est une petite nuance qui pour moi change tout.

      Sur ce que je pense qu’il faut toujours appeler la démocratie bourgeoise il ne faut pas se leurrer et s’imaginer, dans les sociétés concretes dans lesquelles on vit, qu’une conquête electorale, même totale, permettrait un changement de pouvoir réel (le vrai pouvoir). C’est comme ça, on peut le déplorer mais c’est ainsi.

      Il ne s’agit pas de supprimer des elections mais de bien voir où est la puissance et le pouvoir , pour comprendre ce que la démocratie devra conquerir. Etendre la démocratie et avoir des conquêtes électorales qui aient un sens exigent des victoires qui ne sont pas sur le terrain electoral, mais dans la confiscation et la mise en démocratie des travailleurs des entreprises, afin d’oter à la classe dominante les moyens de pervertir et de reprendre ce qu’elle a perdu. C’est également oter les moyens de violence d’une classe dominante pour essayer de récuperer ce qu’elle a peu de perdre.

      Ca c’est le contexte de la bataille pour une société + démocratique et autogestionnaire, bref une révolution.

      Mais ça commence bien avant sur les terrains qu’on choisit . Le tout éléctoral de ces dernières dizaines d’années a été une division du mouvement social et a plié celui-ci à l’obtention de postes de gestion dans un cadre qui est et demeure de gestion bourgeoise (ils ne sont pas fous et ont mis les carcans necessaires pour que la plupart des pouvoirs electifs deviennent vides de sens quand on s’écarte de ce qu’ils désirent).

      Il faut donc ré-équilibrer les choses. La bataille se déroule autour du social, elle est à son service, là où l’electeur est atomisé, un mouvement social donne un esprit collectif aux travailleurs qui y participent. Et ça c’est ce qui donne âme et vigueur à la gauche (réelle), ce qui la distingue des partis "bourgeois". Là où les bourgeois veulent des gens divisés et seuls, manipulables par leurs très puissants moyens de coercition propagandiste ou policiers, la gauche cherche non pas à avoir des électeurs mais des militants des acteurs des pensées et actes collectifs.

      Copas

    • Quel travail, …que de questions, …. !!!
      Réalisons-le en fraternité ;-)
      Et vive la vie, compagnon ...
      SAd