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Droits sociaux et démocratiques à Cuba
Publie le mardi 26 février 2008 par Open-Publishing7 commentaires
Un texte de 2001 de Janette HABEL de la LCR qui explicite la position de la Ligue Communiste Révolutionnaire.
Droits sociaux et libertés démocratiques à Cuba : de quoi parle-t-on ?
Les récents ennuis de santé de Fidel Castro ont relancé les débats sur l’avenir de la Révolution cubaine. Les très nombreux détracteurs du régime cubain accusent ce dernier de réprimer toutes les libertés démocratiques. Les défenseurs de la Révolution, quant à eux, mettent en avant les droits sociaux dont jouit la population de l’Île. Du fait de cette actualité, nous publions un article de Janette Habel sur les rapports entre droits sociaux et libertés démocratiques à Cuba. Certes, ce document, publié en 2001 dans le livre collectif « Le Pas suspendu de la Révolution », mériterait une sérieuse actualisation mais la réflexion de l’auteure reste, quant à elle, tout à fait pertinente pour Cuba et pour les socialistes en général. [Introduction du site Internet Risal du 12 septembre 2006]
Réunie à Genève le 18 avril 2000, la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU a adopté pour la seconde année consécutive une motion condamnant Cuba. Le vote annuel de la commission sanctionne un pays pour violation avérée des droits de l’homme. Au lobbying de Madeleine Albright, championne de l’ingérence humanitaire, s’oppose le front des pays du Sud opposés dans leur majorité à toute condamnation. Ces derniers dénoncent un argumentaire à géométrie variable - pourquoi Cuba et pas l’Arabie Saoudite ? - et mentionnent la condamnation de « l’embargo-blocus » [1] américain prononcée chaque année à une écrasante majorité par l’Assemblée générale des Nations Unies. Certains gouvernements latino-américains, peu suspects de sympathie envers le régime castriste, évoquent le soutien de Washington aux dictatures pendant la guerre froide. De manière générale, peu nombreux sont les gouvernants désireux d’appuyer la Maison Blanche dans un domaine où sa crédibilité est faible. Rappelons que la plupart des gouvernants latino-américains ont fait part de leur opposition à la guerre du Kosovo lors du sommet entre l’Union européenne et l’Amérique latine en juin 1999 à Rio, y voyant la mise en œuvre d’un droit d’ingérence réservé aux plus forts.
La phraséologie sur les droits de l’homme est donc suspecte au « Sud ». Elle apparaît au mieux comme un luxe pour pays développés, au pire comme une mascarade hypocrite dans des pays où la dignité élémentaire des hommes, des femmes n’est pas respectée, où les plus pauvres meurent de faim, où les enfants des rues sont assassinés comme à Rio. Récemment encore, une militante algérienne évoquant les maux dont souffre son pays me faisait part de son indignation face à l’acharnement sélectif de la presse française concernant les violations des droits de l’homme à Cuba. « Après tout, me disait-elle, à Cuba les enfants vont à l’école, mangent à leur faim, bénéficient de soins médicaux gratuits. Chez moi, ça n’existe pas... La liberté c’est d’abord celle de ne pas mourir de faim. Allez en Ethiopie et regardez si ce n’est pas là le premier des droits... » Fidel Castro ne dit pas autre chose, tout en discréditant ce qu’il appelle la « multicochonnerie » électorale des démocraties occidentales.
Droits sociaux et/ou libertés démocratiques ? Le gouvernement cubain répond sur plusieurs registres. Pour justifier les restrictions apportées aux secondes, il invoque le « blocus américain », cause du monolithisme idéologique et politique du parti unique imposé par l’agression... tout en expliquant cependant qu’à Cuba les droits de l’homme - identifiés aux seuls droits sociaux - sont respectés. Avant même d’examiner la validité du premier argument, précisons qu’il est tout simplement ignoré par les médias occidentaux. Pour ces derniers, l’impérialisme est un concept ringard. Oubliée, la présence imposée depuis près d’un siècle de la base militaire américaine de Guantánamo. Quant aux sanctions économiques, loin d’être un handicap, elles seraient au contraire une aide au régime castriste dénoncé comme un « goulag tropical ». Selon cette interprétation, l’embargo serait une faveur faite à Fidel Castro par des dirigeants américains imbéciles œuvrant contre leurs propres intérêts. L’ignorance historique venant compléter cette analyse, l’approche unilatérale des droits de l’homme est ainsi légitimée.
Il n’est pas possible, dans le cadre de ce texte, de démontrer le caractère fallacieux de cette affirmation. L’efficacité de l’embargo est confirmée par tous les investisseurs étrangers. Rappelons seulement que le veto américain interdit à La Havane l’accès aux institutions financières internationales, l’obligeant à emprunter à des taux d’usure. L’étranglement financier de l’île est sans doute le problème majeur. J’affirme, quant à moi, que les agressions militaires engagées quelques mois après la victoire castriste puis les sanctions économiques maintenues pendant quatre décennies ont atteint leur objectif en ne laissant à la jeune révolution cubaine d’autre choix pour survivre dans le contexte de la guerre froide que l’intégration dans le camp soviétique, ce pour quoi elle allait payer un prix dramatique trente ans plus tard.
L’adoption, en 1992, du « Cuban Democracy Act » (dite loi Torricelli) et de la loi Helms-Burton en 1996 ont encore aggravé les conséquences des sanctions. Aucune étude sérieuse, en particulier nord-américaine, ne met en doute l’efficacité économique de cette politique [2]. La confusion de nos censeurs français vient du fait que Fidel Castro en tire - c’est de bonne guerre - un bénéfice politique. D’une part, en faisant de l’embargo la cause unique des difficultés économiques du pays, ce qui est partiellement - mais pas totalement - vrai tout en escamotant ses responsabilités propres ; d’autre part, en renforçant le sentiment national cubain. Il est aidé pour ce faire par le texte de la loi Helms-Burton, dite « Cuban Liberty and Democracy Act », qui prétend imposer au peuple cubain le choix de ses dirigeants et un régime fondé sur une économie de marché, grâce à l’internationalisation d’une législation dont le caractère extraterritorial viole les règles du droit international. C’est en ce sens mais en ce sens seulement que la dénonciation de l’embargo « aide » Fidel Castro à justifier l’absence de libertés démocratiques alors que le processus révolutionnaire est aujourd’hui enlisé.
Une fois ce contexte rappelé, que valent les arguments du « líder máximo » ? Le premier - selon lequel la démocratie sociale serait plus importante que la démocratie politique dans les pays pauvres - pour séduisant qu’il soit, ne résiste pas à l’examen. Sous réserve de définir ce que l’on entend par démocratie (la crise de la démocratie représentative occidentale invite à réfléchir à des formes nouvelles de participation populaire), on peut démontrer que nombre d’erreurs commises à Cuba auraient pu être évitées si le débat démocratique entre des choix politiques ou des stratégies alternatives avait été possible, si des voix discordantes avaient pu se faire entendre pour défendre des propositions contradictoires. Citons pour mémoire René Dumont qui critiqua très tôt les structures étatiques adoptées dans l’agriculture en proposant des formes coopératives. Puni pour son audace, il fut accusé d’appartenir à la CIA. Or, depuis 1993, ces coopératives agricoles sont à l’ordre du jour, mais le prix à payer pour les erreurs passées et le temps perdu est colossal. Rappelons également le seul grand débat public de l’histoire révolutionnaire organisé par Che Guevara, alors ministre de l’Industrie.
Le Che s’est sans doute trompé en défendant une centralisation excessive de l’économie mais sur l’essentiel - la mise en cause du système soviétique et les risques qui en découlaient pour Cuba, risques confirmés quarante ans plus tard - il fut le plus lucide. La critique publique qu’il fit de l’URSS à Alger en 1965 éclaire les conditions de son départ de Cuba. La démocratie politique est donc fonctionnelle pour peu qu’elle permette une information pluraliste, condition d’une réelle prise en charge populaire, et des débats sur les grands choix économiques. Un régime qui se réclame du socialisme ne peut s’en passer sous peine de nourrir la passivité des salariés et son corollaire, la chute de la productivité du travail : des maux qui accablent l’économie cubaine depuis des années (comme ils ont accablé le régime soviétique) et qui compromettent de plus en plus les droits sociaux autrefois conquis.
Deuxième question : la réalité et la gravité de l’embargo justifient-elles l’absence de libertés démocratiques ? En d’autres termes, Cuba est-il un pays en guerre justifiant un régime d’exception ? Dans une proclamation récente, l’Assemblée nationale populaire affirme que « le blocus économique imposé à Cuba par les Etats-Unis constitue un crime de génocide ». Or, la guerre d’usure économique que les Etats-Unis mènent contre l’île n’est pas assimilable à une extermination. L’emphase et l’excès en la matière sont nuisibles et l’exactitude et la rigueur des termes indispensables. Ce d’autant plus que Washington n’a plus pour politique (à la différence des agressions militaires menées dans les années soixante), de renverser le castrisme par une intervention militaire, et ce de l’aveu même de Fidel Castro. Le but reste le même mais la tactique utilisée est plus subtile. Le « Track 2 » [3] fait miroiter les avantages comparatifs de l’ « american way of life » et met en évidence les carences de la société cubaine.
On ne peut répondre de manière efficace à cette offensive idéologique ni par la répression, ni par le double langage, ni par le contrôle ou la manipulation de l’information alors même que de nombreux Cubains écoutent Radio Martí, qui émet depuis la Floride, et que les voyages sont de plus en plus nombreux. « L’information demeure essentielle à la bonne marche de la société. Pas de démocratie réelle sans une information de qualité », souligne Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique. Une information fiable est une condition nécessaire à la mobilisation des citoyens.
En affirmant que les droits sociaux sont pérennisés alors que les écoliers manquent de livres et de matériel, les hôpitaux de médicaments et que le plein emploi est compromis par les restructurations des entreprises d’Etat, le discours officiel perd sa crédibilité : les Cubains appellent cette langue de bois le teque-teque. Les ravages du manque de libertés démocratiques crèvent les yeux. Dans la jeunesse tout d’abord (près de 50 % de la population), dont l’ardeur révolutionnaire est étouffée par le teque-teque des médias. Selon la presse officielle, le désintérêt pour la politique est une des causes principales de la crise des Jeunesses communistes dont le recrutement est en chute libre. Chez les intellectuels ensuite, dont le statut et les moyens dépendent souvent de leur conformisme. L’accès à Internet est restreint et canalisé par des institutions, les voyages sont sous contrôle, la censure ou plutôt l’autocensure omniprésentes. L’embargo ne peut expliquer l’expulsion du prestigieux Centre d’Etudes sur l’Amérique (CEA) de militants membres du PCC en 1996, ni les licenciements politiques de l’Université de certains enseignants, ou le limogeage de scientifiques, ni les exclusions du Parti communiste telle celle du chercheur Haroldo Dilla pour publication d’un article jugé idéologiquement incorrect.
Dans un essai autobiographique [4], l’écrivain Lisandro Otero, qui vit aujourd’hui au Mexique, raconte comment la publication d’un article dans le Monde diplomatique en avril 1992 lui coûta son poste et son emploi. L’article n’était pourtant pas le fait d’un contre-révolutionnaire. Il préconisait « une ouverture de l’espace politique et plus de tolérance à l’égard d’une pluralité d’idées ». Sur le plan international enfin, les effets de cette politique sont désastreux. C’est avec cynisme que le Foreign Council peut affirmer en 1999 que « le communisme cubain est mort comme force politique propulsive dans l’hémisphère occidental ». Certes, la faute n’en incombe pas seulement au castrisme, mais il en est en partie responsable. Il est donc temps de dépasser un cadre d’analyse qui omet l’existence de l’impérialisme dans un cas et la responsabilité castriste de l’autre. Une société socialiste suppose plus et pas moins de démocratie, même si celle-ci reste à redéfinir. Rien ne peut justifier l’absence de débats publics au sein et hors du parti. Les droits de l’homme comportent deux volets indissociables, les droits sociaux et les droits démocratiques, l’égalité et la liberté, « l’égaliberté », selon l’expression d’Etienne Balibar. Le socialisme comme principe d’organisation de la société doit définir une conception citoyenne de la démocratie et des droits sociaux. Sous peine d’être voué à l’échec. Telle est la leçon du XXe siècle...
HABEL Janette
Messages
1. Droits sociaux et démocratiques à Cuba, 26 février 2008, 11:38
Beaucoup de bla bla pour rien.
Partout dans le monde, nous avons du capitalisme monolithique et on ne montre pas autant d’ardeur à démontrer le manque de liberté politique.
C’est nul.
Pays ou continents souffant sévèrement du capitalisme et et du libéralisme (relire K Marx, "Le capital")
– Inde. Une majorité de très pauvres.
– Pakistan. Une majorité de très pauvres.
– Afrique ( Y compris Afrique du Nord). Une majorité de très pauvres.
– Amérique du Sud : une majorité de très pauvres.
– Russie et anciennes républiques soviétiques. Depuis le retour du capitalisme, c’est une catastrophe. N’oublions pas qu’avant, il y avait le plein emploi.
– Chine : inégalités criantes. Destruction de l’environnement et très grandes pauvreté des paysans et des ouvriers.
2 milliards de personnes souffrant de faim dans le monde.
Des millions et des millions de morts chaque année.
Une destruction très rapide de l’environnement.
Allez. Salut les goyos. LCR. Ligue carrément ratée.
1. Droits sociaux et démocratiques à Cuba, 26 février 2008, 11:44
lundi 25 février 2008
Fidel Castro sur le front du quatrième pouvoir
Elu à la tête de l’Etat cubain par la nouvelle Assemblée, le 24 février, pour un mandat de cinq ans, M. Raul Castro a succédé à son frère Fidel. Il a sollicité de l’Assemblée l’autorisation de « consulter » son frère « sur les décisions d’importance spéciale pour l’avenir de la nation, surtout celles liées à la défense, la politique étrangère et le développement économique du pays ». Soumise à un vote immédiat, la proposition a été approuvée à l’unanimité et à main levée.
C’est le 19 février, par un « message du commandant en chef » publié dans le quotidien de La Havane Granma, que M. Fidel Castro avait annoncé qu’il mettait un point final à sa longue et extraordinaire carrière politique en renonçant à être candidat à sa propre succession à la présidence de Cuba.
Il demeure – pour le moment du moins – Premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (PCC), ce qui est loin d’être une fonction mineure dans un système politique à parti unique. En principe c’est au cours d’un Congrès du PCC qu’il annoncerait son éventuelle démission du poste de Premier secrétaire, et il n’y a pas eu de Congrès depuis 1997. Jusqu’à présent, cette charge n’a jamais été dissociée de celle de chef de l’exécutif dans aucun pays communiste. Il est donc peu probable que M. Fidel Castro conserve son poste au sein du Parti, alors qu’il a aussi renoncé à être Président du Conseil des ministres (premier ministre) et au grade de commandant en chef des forces armées.
De toute manière, son immense influence sur l’opinion publique cubaine perdurera. Il reste dans la lutte, même s’il change de front. Car, s’il a abandonné la présidence, c’est aussi, a-t-il dit dans son message, pour s’investir en quelque sorte dans le « 4e pouvoir » : il continuera d’écrire dans le journal de plus fort tirage de l’île, Granma, « organe central du Parti ». Dans son nouveau QG clandestin, il demeure donc le combattant qu’il a toujours été. Ses armes sont maintenant exclusivement les mots, et sa bataille plus que jamais celle des idées. C’est un champ — celui, comme dirait Gramsci, de l’hégémonie culturelle — sur lequel il s’est d’ailleurs toujours battu.
Les journalistes qui, ces jours derniers en France, se sont bruyamment réjouis de son « retrait définitif », ont fait semblant d’oublier l’influence qu’exercent les médias sur l’opinion publique. M. Fidel Castro a précisé que les articles qu’il publie régulièrement, et qu’il n’a pas cessé d’écrire pendant sa longue convalescence, vont donc continuer de paraître. Seul le nom de la rubrique devrait changer : en lieu et place de « réflexions du commandant en chef », on lira désormais de simples « réflexions du camarade Fidel » (il vient d’ailleurs de réclamer que ses articles ne paraissent plus en « une » de Granma mais plus discrètement en page 2). Il y a fort à parier que les Cubains, tout comme les observateurs internationaux, continueront de le lire avec la plus grande attention car, comme « guide idéologique de la révolution », nul ne remplacera M. Fidel Castro.
Dans l’histoire de son pays, son parcours est unique non seulement en raison de ses qualités de leader mais aussi parce que les circonstances historiques qui l’ont modelé ne seront jamais plus les mêmes. M. Fidel Castro a tout traversé : la guérilla dans la Sierra Maestra, la révolution de 1959, les agressions armées des Etats-Unis, la crise des fusées d’octobre 1962, le soutien aux guérillas (dont celle de Che Guevara en Bolivie), la disparition de l’URSS et des décennies de confrontation avec les Etats-Unis.
Le fait qu’il quitte le pouvoir de son vivant devrait permettre une évolution pacifique de Cuba. Après tout, M. Raúl Castro tient les rênes du gouvernement depuis plus d’un an et demi déjà, et la vie a suivi son cours sans soubresaut. Avec pragmatisme, il a mis au centre de l’action de son gouvernement les questions qui préoccupent les gens : la nourriture, le transport, le logement, le coût de la vie.
Les citoyens ont eu le temps de s’habituer à l’idée que M. Fidel Castro n’allait plus piloter l’exécutif. Dans ses articles récents, il a pris soin de distiller, avec pédagogie, des informations très claires anticipant la décision qu’il vient de prendre. Ainsi, dès décembre 2007, il avait écrit : « Mon devoir élémentaire n’est pas de m’accrocher à des fonctions, et encore moins de faire obstacle à la promotion de personnes plus jeunes, mais d’apporter mes expériences et mes idées dont la modeste valeur réside dans le fait que j’ai eu la chance de vivre une époque exceptionnelle. »
Plus tard, après avoir été réélu député au Parlement qui siège à partir de dimanche 24 février, il avait remercié ses électeurs et s’était excusé auprès d’eux de n’avoir pu faire campagne sur le terrain en raison, avait-il expliqué, de sa condition physique qui ne lui permet plus que d’écrire. Enfin, dans son message du 19 février, il a ajouté : « Je trahirais par conséquent ma conscience en occupant une fonction qui exige de pouvoir se déplacer et de se donner à fond, conditions que mon actuel état physique ne me permet pas de remplir. »
Personnalité aux principes rigoureux et dont le mode de vie est d’une grande frugalité, il n’est ni le monstre que décrivent certains médias occidentaux, ni le Superman que présentent parfois des médias cubains. Doué d’une incroyable puissance de travail, c’est de surcroît un stratège remarquable, un dirigeant qui a vécu, face à la puissance américaine hostile, une vie entière de résistance. Sans avoir cédé, ni avoir été vaincu. C’est sa grande victoire.
M. Fidel Castro est un curieux mélange d’idéalisme et de pragmatisme. Il rêve d’une société parfaite tout en sachant que les conditions matérielles sont extrêmement difficiles à transformer. Il quitte sa fonction présidentielle, convaincu de la stabilité du système politique cubain. Son souci principal aujourd’hui n’est pas tant le socialisme dans son propre pays que l’amélioration des conditions de vie dans un monde inégalitaire.
M. Fidel Castro est désormais convaincu que Cuba doit entretenir de bonnes relations avec toutes les nations, quelles que soient la nature de leurs régimes ou leurs orientations politiques. Il passe le relais à une équipe qu’il a éprouvée, en laquelle il a toute confiance, et cela ne devrait pas entraîner de réformes spectaculaires. N’en déplaise à Washington, la plupart des Cubains ne veulent pas perdre certains avantages que le socialisme leur a offerts : éducation gratuite y compris dans le supérieur ; couverture médicale universelle ; plein emploi ; logement gratuit ; eau, électricité et téléphone quasi gratuits ; et une existence paisible, en sécurité, avec peu de délinquances dans un pays en paix.
Il ne fait pas de doute, parce que tout changement d’homme entraîne des changements de méthode, que le socialisme cubain évoluera. Le fera-t-il à la manière de la Chine ou du Vietnam ? Probablement pas. Cuba poursuivra sa propre voie. Les nouvelles autorités introduiront certainement des changements à l’échelon économique, mais il est peu probable que nous assistions à une « Perestroïka cubaine », ou à une « ouverture politique », ou à des élections multipartites. Les autorités demeurent convaincues que ce type de « transition » rouvrirait la voie à une mainmise américaine et à une forme plus ou moins déguisée d’annexion. Elles considèrent que le socialisme est le bon choix même s’il peut - et doit - être perfectionné. A court et à moyen terme, leur préoccupation principale sera certainement de maintenir l’unité.
Au moment où M. Fidel Castro a choisi de devenir journaliste à plein temps, la tâche principale qui attend ses successeurs est surtout de relever l’éternel défi des relations avec les Etats Unis. C’est un dossier déterminant. A plusieurs reprises, M. Raúl Castro a annoncé publiquement qu’il était prêt à s’asseoir à une table de négociations pour discuter avec Washington de l’ensemble du contentieux entre les deux pays.
Car c’est probablement des Etats-Unis que pourrait venir le signe politique le plus important pour l’évolution de Cuba. Le candidat actuellement en tête pour l’investiture démocrate, M. Barack Obama, n’a-t-il pas clairement annoncé son intention de discuter avec tous les pays considérés comme « ennemis » ou « adversaires » de l’Amérique ? Entre autres, avec Cuba ? Ce serait une révolution copernicienne dans la politique extérieure des Etats-Unis depuis 1961.
Si un changement politique immédiat et radical n’est donc pas envisageable à La Havane, il faut tout de même savoir que les élections de novembre prochain aux Etats-Unis pourraient beaucoup modifier l’atmosphère des relations cubano-américaines. Surtout si une « transition » avait lieu à Washington et si le nouveau président décidait enfin de mettre un terme à l’embargo commercial unilatéral imposé à Cuba depuis quarante-huit ans.
Selon M. Fidel Castro, M. George W. Bush aura été pour Cuba, mais aussi pour le peuple américain et pour le monde, le plus dommageable des dix présidents qu’il a connus. Le départ de M. Bush dans un an devrait conduire Washington – échaudé par les désastreuses leçons de l’Irak et du Moyen-Orient – à un réexamen de la politique étrangère américaine, et sans doute à se réinvestir en Amérique latine.
Les Etats-Unis vont alors découvrir une situation drastiquement différente de celle qu’ils avaient façonnée dans les années 1960-1990. Cuba n’est plus seule. Dans le domaine de la politique étrangère, les Cubains ont beaucoup renforcé leurs liens avec l’ensemble des Etats latino-américains. Pour la première fois, La Havane y a de véritables amis au pouvoir, principalement au Venezuela, mais aussi au Brésil, en Argentine, en Uruguay, au Nicaragua, au Panama, en Haïti, en Equateur et en Bolivie. Certains de ces gouvernements ne sont pas particulièrement pro-américains. Il sera donc de l’intérêt de Washington de redéfinir ses relations avec chacun d’eux. Relations qui ne peuvent plus être néocoloniales ou basées sur l’exploitation, mais fondées sur le respect mutuel. Cuba a intensifié en particulier ses échanges avec les pays de l’organisation économique et politique ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques) et a signé des accords de partenariat économique avec les Etats du Mercosur.
Il est important de retenir que, en grande partie, l’évolution interne à La Havane va donc dépendre de l’attitude qu’adoptera à l’égard de l’île le prochain président des Etats-Unis. Alors que la retraite, finalement attendue, de Fidel Castro ne modifie en rien le cap de la révolution cubaine, une éventuelle élection aux Etats-Unis de M. Barack Obama pourrait bien provoquer, dans l’évolution de Cuba, un véritable petit séisme.
Ignacio Ramonet
Communisme, Socialisme, Amérique latine, Caraïbes, États-Unis (affaires extérieures), Cuba
Lien Imprimer Dans Le Monde diplomatique :
« Washington a-t-il perdu l’Amérique latine ? », par Janette Habel, décembre 2007.
Depuis une décennie, les Etats-Unis ont essuyé de nombreux revers dans cette partie du monde. Le rejet des politiques néolibérales a porté au pouvoir des coalitions de gauche marquant à des degrés divers leur indépendance. Washington tente de réagir en promouvant de nombreux traités de libre commerce, en légitimant un « droit d’ingérence démocratique » et en renforçant la coopération militaire
« Demain, Cuba... », par Maurice Lemoine, septembre 2006.
Oubliée des « transitologues » autoproclamés, une partie plus que significative du peuple cubain, attachée aux acquis en matière d’éducation, de santé et de services sociaux, respecte « Fidel » et ceux qui — « historiques » ou dirigeants des jeunes générations — seront amenés à prendre le relais.
Toujours disponible :
Amérique latine rebelle, Manière de voir n° 90, décembre 2006-janvier 2007.
Une vague d’élections a porté la gauche au pouvoir dans nombre de pays d’Amérique latine. Les espoirs de réformes sont immenses au sein d’une population qui attend depuis si longtemps.
A lire :
Fidel Castro. Biographie à deux voix, un livre d’Ignacio Ramonet.
Résultat de plusieurs semaines d’intenses conversations entre Ignacio Ramonet et Fidel Castro, cette « biographie à deux voix » donne les clés de la révolution cubaine à travers le parcours personnel et politique du dernier « monstre sacré » de la politique internationale. (Fayard-Galilée, Paris, 2007)
Récemment
2008
2. Droits sociaux et démocratiques à Cuba, 26 février 2008, 11:47, par Manuel
2001 ! en effet ce serait à actualiser, surtout quand cette dite commission des droits de l’homme a complètement changé. Pour info, Cuba a été nommé membre du comité des droits de l’homme, où les USA ne sont pas présents... Le commissaire des nations unies Jean Ziegler lors de sa visite à Cuba l’année dernière a souligné le système alimentaire cubain d’exemplaire, ainsi que son système de santé et d’éducation GRATUITS et POUR TOUS. Ces choses là sont les DROITS DE L’HOMME : sécurité alimentaire, santé, éducation, logement. Et pour être allé plusieurs fois travailler à Cuba, je peux vous dire que Cuba est un des pays qui respecte le plus les DROITS DE L’HOMME dans le monde, même s’il doit faire des efforts (prisonniers politiques,etc). Même si en ce qui concerne les libertés individuelles, il y a du progrès à faire - faut-il encore , de notre point de vue, se placer dans leur contexte géopolitique, économique et historique, et non pas le notre !! Le problème aujourd’hui est qu’il y a un amalgame grave fait sur la définition des droits de l’homme, les libertés individuelles ne sont pas les droits de l’homme...à cogiter. Maintenant, ne soyons pas dupes, ce qui dérange les pays occidentaux, les USA, ce n’est pas ce dit respect ou pas des droits de l’homme ou pas (qu’ils définissent mal par ailleurs), mais le fait que Cuba soit communiste, et qu’ils s’opposent au capitalisme à outrance comme il est effectué dans nos pays.
1. Droits sociaux et démocratiques à Cuba, 26 février 2008, 14:59
LE RAPPORTEUR DE L’ONU SUR LE DROIT A L’ALIMENTATION CONDAMNE A
GENEVE LE BLOCUS DE CUBA PAR LES ETATS-UNIS
La Havane, 5 avril 2002(RHC)— Jean Ziegler, rapporteur de l’ONU sur le
droit à l’alimentation, a condamné le blocus de Cuba par les
États-Unis devant la Commission de l’ONU sur les Droits de l’Homme.
Au cours de son intervention devant la Commission, le rapporteur sur
le droit à l’alimentation a souligné que le blocus constitue une
violation flagrante du droit international.
Il a précisé qu’il compromet le droit à l’alimentation reconnu par
l’ONU.
Après avoir cité les effets négatifs des sanctions politiques et
économiques, Jean Ziegler a souligné que c’est toujours la population
civile qui en subit les conséquences et rappelé l’exemple des
territoires palestiniens, l’Afghanistan et l’Irak.
Par ailleurs, le Président Vicente Fox a assuré que le Mexique ne
présentera pas de projet de résolution condamnant Cuba à la
Commission des Droits de l’Homme de l’ONU.
Au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée à Mexico au terme
d’un entretien avec le Premier ministre tchèque, le Président Fox a
tout de même assuré que la délégation mexicaine ne ferait connaître
sa position que si un tel projet existait.
De son côté, le Premier ministre tchèque, Milos Zeman, a confirmé
qu’à la différence des années précédentes, la République tchèque ne
présenterait pas de motion condamnant Cuba.
A Montevideo, des centaines de personnes se sont rassemblées devant
le Parlement où le ministre des Affaires étrangères, Didier Opertti,
a été appelé à expliquer la position de l’Uruguay à l’égard de Cuba
au sein de la Commission.
Les manifestants ont fait savoir que les déclarations contre Cuba,
faites par le Président Jorge Battle ne traduisaient nullement les
sentiments du peuple uruguayen.
3. Droits sociaux et démocratiques à Cuba, 26 février 2008, 14:57
Jean Ziegler : “ « L’embargo américain est une attaque contre l’ordre international et la Déclaration des droits de l’homme »
L’ONU exhorte Washington à lever son embargo contre Cuba
18h33 L’Assemblée générale de l’ONU a exhorté mardi les Etats-Unis à lever l’embargo économique qu’ils imposent à Cuba depuis 45 ans.
Pour la seizième fois depuis 1992, l’Assemblée générale a adopté une résolution appelant à la levée de l’embergo. Ce texte, qui n’a pas d’effet contraignant mais reflète l’opinion mondiale, a été approuvé par 184 voix contre quatre (les Etats-Unis, Israël, Palau et les Iles Marshall) et une abstention (la Micronésie). La résolution « exhorte de nouveau tous les Etats à s’abstenir de promulguer ou d’appliquer » un tel embargo et à ceux qui l’appliquent à cesser de le faire, « conformément aux obligations que leur imposent la Charte (des Nations unies) et le droit international qui, notamment, consacrent la liberté du commerce et de la navigation ». L’embargo économique contre Cuba a été imposé par le président américain John Kennedy en 1962, après l’échec de l’invasion de l’île pour tenter de renverser le régime de Fidel Castro- l’épisode de la baie des Cochons. Il a ensuite été renforcé à plusieurs reprises, notamment par la loi Helms-Burton de 1966 et des restrictions aux voyages des citoyens américains à Cuba.
A la tribune de l’Assemblée, le chef de la diplomatie cubaine Felipe Perez Roque a chiffré à « pas moins de 222 milliards de dollars » l’impact économique du « brutal » embargo sur l’île depuis son instauration en 1962. Il a toutefois assuré que « Cuba ne capitulerait pas ».
Critiques de Jean Ziegler
En visite depuis dimanche à Cuba, le rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation Jean Ziegler a de son côté estimé que l’embargo américain est une « attaque » contre l’ordre international et la Déclaration des droits de l’homme, selon des propos rapportés mardi par le quotidien cubain « Juventud Rebelde ».
Le sociologue genevois est le premier rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme invité par les autorités cubaines. La Havane a obtenu en juin la suppression du poste de rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme à Cuba, occupé par la Française Christine Chanet, qu’il avait toujours refusé de recevoir.
En matière d’alimentation, Cuba tourne avec de « beaucoup de créativité les limitations et les souffrances occasionnées par le blocus », a ajouté le Suisse. M. Ziegler s’est entretenu avec des brigades de jeunes « travailleurs sociaux », formés par le régime pour l’aider à réaliser ses orientations en matière d’économies d’énergie ou de programmes alimentaires pour les enfants.
Date : 2007-10-31
4. Droits sociaux et démocratiques à Cuba, 26 février 2008, 15:04, par Roberto Ferrario
La LCR de pire en pire... s’enfonce un peu plus dans la pense unique dominante...
ils on bien raison de change le nom plus rient a voir ni avec le communiste ni avec la révolution...
on peux trouve plein des défaut dans la société cubaine mais de la a répété comme un perroquet la propagande capitaliste...
très décevant cet descent vers l’enfer...
a lire le rapport sur le blocus contre Cuba du "TRÈS COMMUNISTE" :-) JEAN Ziegler, rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies
ciao
RF
Le rapporteur des Nations Unies dénonce le fait que le blocus contre Cuba viole le droit à l’alimentation
JEAN Ziegler, rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies a déclaré à La Havane que le blocus économique commercial et financier imposé à Cuba par les Etats-Unis affecte en particulier le droit à l’alimentation de la population.
Le représentant spécial s’est entretenu avec le ministre des Relations extérieures Felipe Pérez Roque, au siège du ministère des Relations extérieures.
Ziegler a déclaré que la mesure coercitive nord-américaine fait que Cuba se trouve –plus que n’importe quel autre pays- dans des conditions très difficiles pour affirmer son indépendance et sa souveraineté et protéger tous ses citoyens.
Il a félicité les autorités cubaines pour leur victoire récente à l’Assemblée générale des Nations Unis, où le blocus a été condamné pour la 16e fois d’affilée, avec 184 voix en faveur de la résolution, quatre contre et une abstention.
Il a critiqué l’administration du président Georges W. Bush qui ne reconnaît pas l’existence de droits humains sociaux, économiques et culturels, et a rappelé que près de 854 millions de personnes dans le monde souffraient de la faim.
Pérez Roque a fait savoir que la présence à Cuba du rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour le droit à l’alimentation illustrait l’engagement du gouvernement cubain en faveur de ce mandat.
Il a également considéré que la présence de ce rapporteur spécial montrait l’attachement de l’île aux mécanismes universels des droits de l’homme non discriminatoires et non sélectifs, et sa volonté de coopérer avec le nouveau Conseil des droits de l’homme (CDH) à laquelle elle a été élue avec plus de deux tiers des voix.
Sa visite est possible notamment parce que le mandat contre Cuba a été levé à Genève, un mandat imposé par la force, sélectif et discriminatoire, que nous n’acceptons pas et que nous n’accepterons jamais, a-t-il ajouté.
Après avoir reconnu le travail sérieux de Ziegler, il a également expliqué que le pays des Caraïbes invitera l’année prochaine d’autres rapporteurs spéciaux du Conseil des droits de l’homme.
Pendant son séjour, Ziegler a visité des projets et été informé des programmes que Cuba développe pour assurer l’alimentation de la population et pour continuer d’avancer dans la construction d’une société plus juste, solidaire et équitable, malgré le blocus nord-américain qui a coûté plus de 89 milliards de dollars à notre pays depuis 45 ans.
Le ministre des Relations extérieures cubain s’est déclaré prêt à recevoir dans l’avenir d’autres rapporteurs spéciaux de l’Organisation des Nations Unies (ONU) si le traitement égalitaire et respectueux envers l’île est poursuivi, a rapporté PL.
5. Droits sociaux et démocratiques à Cuba, 26 février 2008, 15:15
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Pour Jean Ziegler, un habitué de l’île, pas question de critiquer un pays assiégé.
Propos recueillis par Bernard Bridel
Le Temps : Peut-on encore soutenir le régime castriste ?
Jean Ziegler : D’abord il ne s’agit pas du régime castriste, mais de la révolution cubaine et de ses réformes fondamentales qui font que tous les enfants mangent, vont à l’école et sont soignés. Donc la réponse est oui : soutien total à la révolution cubaine.
Mais il y a quand même un régime ?
Il y a un pouvoir qui fait des erreurs, mais elles n’enlèvent rien à la solidarité qu’il faut témoigner au seul gouvernement d’Amérique latine qui a aboli le racisme et créé la justice sociale.
Que pensez-vous des récentes condamnations et exécutions ?
Je suis par principe contre la peine de mort, mais je respecte la souveraineté cubaine. Quant à la dissidence, ses représentants doivent être entendus. Mais il ne faut pas oublier que Cuba est assiégée, en guerre. Il est donc compréhensible que certains droits y soient suspendus. Mes amis cubains, jusque tout en haut, me disent qu’on ne peut pas permettre le développement d’un mouvement autonome sans mettre en question l’édifice tout entier. Lorsque je rencontre des dirigeants, je plaide toujours énergiquement pour les droits démocratiques.
Le blocus n’est-il pas la meilleure arme du régime pour justifier sa politique ?
Le blocus est une violation permanente du droit international. Evidemment qu’il devrait cesser. Quant à savoir s’il a un effet sur la cohésion cubaine, je le crois.
Etes-vous parmi les déçus de la révolution ?
Pas du tout. Quand vous connaissez bien l’Amérique latine, il ne faut jamais arriver à Cuba depuis l’Europe, mais depuis le Brésil ou Caracas. C’est comme ça que vous comprenez que c’est le jour et la nuit : pas de bidonvilles, pas de gosses affamés à Cuba. C’est un pays qui a réussi à vaincre la misère.
Quel avenir pour la révolution ?
Il y a des institutions très solides qui règlent la succession. Fidel est entouré de gens de grande qualité, souvent jeunes, qui ne sont pas descendus de la Sierra maestra. Ce n’est plus un régime qui tient à un seul homme.
Mais il y a quand même des échecs, comme cette société à deux vitesses avec ceux qui ont accès au dollar et les autres ?
C’est à la fois obligatoire et regrettable. Après l’effondrement du cours du sucre, le tourisme et l’envoi d’argent par les émigrés a été le seul moyen d’avoir des devises. Les conséquences sont évidemment détestables. Mais tout ça n’est pas dû à l’échec de la révolution mais aux attaques qu’elle doit subir.