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EELV au gouvernement : L’inacceptable accompagnement du nucléaire !

par Coordination Stop Nucléaire

Publie le samedi 9 juin 2012 par Coordination Stop Nucléaire - Open-Publishing
5 commentaires

Il semblerait que rien, pas même les conséquences effroyables de la catastrophe de Fukushima toujours en cours, ne puisse infléchir le positionnement d’EELV sur le nucléaire.

Ce positionnement “écolo” sur l’industrie nucléaire, on le constatait déjà lors des présidentielles de 1974, avec une demande de René Dumont pour un moratoire sur les projets de centrales. Un moratoire, une simple suspension provisoire.

Puis Dominique Voynet, Ministre verte à l’Environnement et à l’Aménagement du Territoire (de la “Gauche plurielle” à partir de 1997), signait l’extension de l’usine MELOX, productrice de MOX, et l’installation à Bure d’un “laboratoire” d’étude du stockage des déchets radioactifs à vie longue.

Les verts siégeant au conseil régional PACA ne s’opposèrent pas vraiment au projet ITER, mais signèrent en décembre 2006 le principe de « 1 euro pour Iter, 1 euro pour les renouvelables ».

En novembre 2009, les élus verts au Parlement Européen, quant à eux, votaient un texte comprenant la résolution suivante : « ... le passage... à une économie à faible intensité de carbone conférera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme... »

La revendication depuis 30 ans par les verts d’une sortie progressive du nucléaire, équivalant de fait à une prolongation programmée du nucléaire en France, s’est confirmée sans surprise durant la récente campagne pour les présidentielles de 2012.

Lors d’une de ses interventions, Eva Joly l’exprimait ainsi : une “sortie en 20 ans pour permettre une montée en puissance des énergies renouvelables... une situation douce pour les Français...” …et douce aussi pour Cécile Duflot, désormais ministre d’un gouvernement pro-nucléaire.

Le programme d’EELV pour les législatives de juin 2012 atteint un nouveau degré de renoncement. Il s’agit de “désintoxiquer nos pays des énergies fossiles et du tout nucléaire”, légitimant de fait la part du nucléaire dans le mix énergétique francais.

Le tribut “symbolique” de la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim durant le prochain quinquennat - comme à l’époque de Dominique Voynet la fermeture d’un Superphénix toujours en panne était le tribut pour une “Gauche plurielle” - ne trompe personne. La France, toujours ”fille aînée” de l’atome, restera nucléaire en attendant la prochaine catastrophe qui ne manquera pas de se produire et ce, avec la complicité du parti écologiste.

Pourtant, EELV se targue de vouloir moraliser la politique mais continue, dans la droite ligne de l’écologie politicienne et du réformisme, d’accompagner les gouvernements socialistes pro-nucléaires au nom des petites avancées écologiques et surtout, en ce qui nous concerne, au mépris de la vie humaine.

LE NUCLEAIRE : UNE QUESTION ETHIQUE !

Pendant qu’à Tchernobyl, la radioactivité se disperse toujours dans l’environnement, que les populations comme les “liquidateurs” sont laissés à leur triste sort, la situation pour les Japonais, elle aussi, est loin d’être douce. Les rejets massifs de radioactivité se poursuivent et contaminent de façon irréversible le sol, l’air, l’eau et la chaîne alimentaire. Des millions de personnes vivent en territoires contaminés. La centrale nucléaire de Fukushima, ses quatre réacteurs fondus, et les populations restent à la merci d’un prochain séisme aux conséquences terrifiantes sur les piscines encore pleines de combustible nucléaire. Les enfants encaissent des doses de travailleur du nucléaire, ils portent des dosimètres, les autorités continuent de mentir, mais les 54 réacteurs nucléaires japonais sont à l’arrêt, au moins provisoirement grâce à la population qui fait pression sur les autorités locales contre leur redémarrage, sans revenir à la bougie ni attendre la fameuse "transition énergétique" chère aux politiciens écologistes.

Tous les scénarios Négawatt, de sortie planifiée avec arrêt des plus vieux réacteurs, de diminution de la part du nucléaire dans le mix énergétique français, d’économies d’énergie au nom des sacro-saintes émissions de gaz à effet de serre n’y changeront rien. Les catastrophes nucléaires produisent et produiront des effets irréversibles pour des centaines, des milliers d’années. Elles provoqueront des cancers, des maladies respiratoires, digestives, cardiaques, neurologiques, des mutations génétiques, des zones inhabitables, rayées de la carte, et la remise en cause même de la survie des civilisations humaines.

LA FIN DU NUCLEAIRE N’EST PAS NEGOCIABLE :
A DANGER IMMEDIAT, ARRET IMMEDIAT !

Devant l’indigence des propositions des partis politiques de tous bords ou des organisationsécologistes”, il faut rappeler que depuis des années, existe en France un point de vue antinucléaire dissident pour un arrêt immédiat du nucléaire.

Nous ne pouvons nous satisfaire de propositions de sortie du nucléaire sur 20 ans, 30 ans ou plus, ni des négociations électoralistes qui au final, ne tiennent aucun compte de la dangerosité inacceptable de cette industrie.

Qui pense encore que la catastrophe nucléaire est impossible en France alors que les autorités s’y préparent, que des scénarios de gestion existent depuis quelques années pour la ”phase d’urgence”, et maintenant pour une stratégie de gestion post-accidentelle à long terme (le CODIRPA) pour les territoires français dont le sol serait durablement contaminé.

Faut-il attendre un désastre en France avec ses dramatiques conséquences sanitaires, sociales, économiques, pour sortir de cette impasse nucléaire ? Combien de morts, de territoires contaminés, de centaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs légués aux générations futures comme dette éternelle avant que l’industrie nucléaire ne soit stoppée définitivement ?

L’arrêt immédiat du nucléaire ne relève pas d’un délire irrationnel, ni d’une utopie. L’arrêt immédiat du nucléaire, c’est du concret, c’est applicable, c’est possible maintenant ! Le Japon nous en donne un exemple tragique mais flagrant. Nous n’avons pas à attendre un hypothétique développement des énergies renouvelables pour une “transition énergétique”, en courant tous les jours le risque d’une catastrophe. Des solutions existent : arrêt de la production d’électricité pour l’export, de l’autoconsommation de la filière nucléaire, utilisation maximum des capacités hydroélectriques et des centrales thermiques classiques existantes (à charbon, fioul, gaz). Nous savons que de nouvelles centrales thermiques au gaz ou au charbon peuvent être construites très rapidement, et que le remplacement des centrales nucléaires par du thermique classique n’influera que très marginalement sur les émissions globales de gaz à effet de serre.
Mettre fin au danger des centrales nucléaires n’est pas un problème technique, mais un problème politique et éthique qui dépend de l’exigence de la population vis-à-vis de ses représentants. L’incontournable urgence n’est malheureusement pas d’attendre un changement de société ou de modèle économique pour un monde meilleur. L’urgence est de sauver nos vies !

Coordination Stop Nucléaire,
pour l’arrêt immédiat du nucléaire.

stop.nucleaire aDA yahoo.fr
www.coordination-stopnucleaire.org

Messages

  • Les bonnes places , ministères et autres, ça se paie. Mais renoncer à leurs idées, pour autant qu’ils en avaient, ne doit pas coûter trop cher à toute cette clique d’arrivistes.

  • Il est bon d’avoir rappelé ces précisions. Mais je pense qu’il faut maintenant raisonner par l’absurde. En effet et vous le rappelez à juste titre, l’accident est tout prochainement prévu et inévitable. Mettons nous dans le situation post-accidentelle. A qui profitera cet accident et surtout, cette situation post-catastrophique ?
    Les modes de vie en subiront des modifications irréversibles, l’économie du pays et/ou de l’Europe aussi. On voit bien qu’après 70 ans de paix, une nouvelle menace diffuse se fait jour et rode. Donc qui peut avoir intérêt à ce que cette catastrophe survienne et pourquoi ? On a vu les conséquences du 11 septembre sur de nombreux domaines de la vie quotidienne. D’aucuns s’en sont frottés les mains. N’en serait-il pas de même avec un accident nucléaire de grande ampleur sur le territoire européen ? N’y aurait-il pas là, prétexte à prendre des décisions drastiques, antidémocratiques et bien sur, irréversibles ?
    Devant cet entêtement à poursuivre coûte que coûte dans le nucléaire, attendons nous a quelque chose de grandiose et d’inimaginable, à l’image de ce capitalisme pour qui l’humain n’est qu’une variable d’ajustement.
    Autre option : l’intelligence n’ayant pas réussi à prendre le pas sur la bêtise et la cupidité, l’évolution éliminera ce parasite que fut l’humanité. Dommage car le projet était à l’origine séduisant.

    • l’intelligence n’ayant pas réussi à prendre le pas sur la bêtise et la cupidité,

      Et réciproquement. Donc rien n’est perdu.

      Jacquard disait que l’espèce humaine en était à son adolescence.

      Mais au-delà de ce pessimisme excessif à mon sens, comme c’est abordé dans le message la question écologique posera inéluctablement la question de la démocratie.

      Les ruptures inéluctables à venir seront soit dictatoriales (au profit bien sûr d’une infime minorité) soit pilotées par une démocratie sans commune mesure avec l’ébauche de démocratie que nous connaissons aujourd’hui.

      Chico

  • L’inacceptable c’est que Cécile Duflot soit ministre !
    L’inacceptable c’est aussi qu’Eva Joly (qui était la candidate de EELV) soit estompée du podium le 6 mai à la Bastille préparant certaines marionnettes vertes d’ EELV au gouvernement, rien qu’à les entendre j’ai des nausées, ce sont des magouilleurs à la solde du PS sans plus !
    L’inacceptable c’est la politique engagée par ces "écologistes" et ceci même au Conseil de l’Europe !
    L’inacceptable ce sont les cumuls de mandats !
    L’inacceptable c’est que l’on nous prend pour des c...!
    Quant à la "Coordination Stop nucléaire" le mot STOP il y en a assez aussi !
    C’est étrange au Québec les panneaux routiers sont écrits : ARRÊT, alors qu’en France on continue à s’américaniser, alors moi j’opte pour l’arrêt des centrales nucléaires et non pour une coordination de ci de ça, de tout et de rien, de stoppons tout mais tout continue comme de plus belle !

    Oui je suis pour l’arrêt des centrales nucléaires mais pour y arriver il faut déjà maitriser sa consommation d’électricité, on a tous une part de responsabilité dans cette politique qui est pire qu’avant car la concurrence entraîne aussi une augmentation des tarifs (comme c’est bizarre ???), alors il faut agir aussi auprès des maires afin que par exemple l’éclairage public soit indépendant du réseau, agir aussi contre ces éclairages excessifs des zones industrielles (500 watts par projecteur ce qui est abusif), tout autant des zones commerciales et autres...

    L’être humain, tout comme ceux que l’on appelle les animaux, tout comme les végétaux (photosynthèse) ont besoin de la nuit. Qui peut se reposer vraiment dans une pièce éclairée ?
    Le nucléaire a une expansion à cause de nos orientations, de notre façon de vivre, changeons nos habitudes (est-il nécessaire d’avoir un congélateur alors que le supermarché est à 5 minutes à pieds par exemple, est-il nécessaire de faire fonctionner son réfrigérateur l’hiver par moins 5 °C alors l’on peut entreposer éventuellement sa norriture dans un local frais (aéré et non chauffé) que des économies aussi.

    En clair : Changeons notre façon de vivre tous ensemble et la société changera par la force des choses.

  • Cécile Duflot ayant 4 enfants, il sera bien nécessaire de disposer de cette énergie pour satisfaire aux besoins d’une population qui sera 2 fois plus nombreuse à la prochaine génération (taux de renouvellement X 2, faites ce que je dis...). Ce choix est tout à fait cohérent, d’autant que le pétrole est à réserver à des utilisations humanitaires prioritaires comme les vols touristiques vers les Maldives.