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Elite : succédané de l’aristocratie en régime démocratique
Publie le samedi 28 mars 2009 par Open-Publishing1 commentaire

de "bella"
L’élitisme, vœux pieux.
L’élitisme est une valeur de la République qui a permis à la bourgeoisie d’accéder à des responsabilités habituellement réservées à la noblesse, puis a ouvert la porte des plus hautes fonctions au peuple tout entier.
Elle opposait le concept de promotion par le talent à l’élevation par la naissance qui avait cours sous l’ancien régime. Ce système est théoriquement égalitaire, la seule inégalité entre les hommes, irréductible, résidant dans les capacités cognitives individuelles.
Aujourd’hui encore, lorsqu’il accorde à tous la même chance et permet de hisser les meilleurs de chaque domaine au sommet des hiérarchies sociales, intellectuelles, politiques, artistiques, scientifiques ou techniques, l’élitisme est facteur de progrès.
Mais la plupart des institutions sont vulnérables au temps, et, insidieusement, se mettent en place le clientélisme, le favoritisme ou le copinage. La cooptation des élites entre elles, en réduisant les chances de tous, finit par scléroser le système.
A cause de l’arrogance des élites qui, arc-boutées dans leur égocentrisme, thésaurisent leurs privilèges, le terme d’élitisme désigne à présent le clivage entre la classe dirigée et la dirigeante. Le système est perverti quand il sert à une minorité à s’accaparer l’ensemble des privilèges, qu’il vise à placer sous sujétion une partie de la population et qu’il dévalorise le peuple. Les élites n’existent plus que dans le discours qu’elles tiennent sur elles-mêmes. « Elite » est devenu un nouveau titre de noblesse construit sur un discours qui permet de s’assigner une fonction sociale éminente, de revendiquer un mérite extraordinaire, rarement distribué, et de se qualifier en disqualifiant. Quand les élites parlent du peuple c’est pour mieux s’en abstraire et s’en distinguer. Peuple qui n’est souvent à leurs yeux que cette masse informe qui lorsqu’elle les déçoit devient la populace.
Aux Etats-Unis, « sheeple » un terme de mépris, utilisé par les élites, s’est construit par combinaison de deux mots, sheep et people, et fait référence à la mentalité de troupeau de la majorité de la population qui suit l’autorité en confiance sans exercer son sens critique. Ce mot de sheeple a été utilisé pour la première fois dans un article du Wall Street Journal en 1984 pour qualifier les personnes conformistes qui acceptent ce que les médias et le gouvernement leur disent en opposition à celles qui pensent indépendamment. L’acceptation de l’intrusion du gouvernement dans sa vie privée et le renoncement à ses libertés civiles sous des prétextes de sécurité est une autre caractéristique du « sheeple » qui subit n’importe quel chef officiellement désigné sans remise en cause de cette autorité.
Edward Barnays, qui avait théorisé sur la psychologie des foules, parlait
d’« Enrégimenter l’esprit du public aussi sûrement qu’une armée enrégimente les corps de ses soldats. » Pour lui une foule ne peut pas être considérée comme pensante.* Joseph Goebbels, le propagandiste du régime nazi, s’est fortement inspiré de ses travaux.
Le mépris des élites.
Le professeur Georges Frêche devant ses étudiants à Montpellier en 2008 explique : « Ah ! mais si les gens fonctionnaient avec leur tête ! Mais les gens ils ne fonctionnent pas avec leur tête, ils fonctionnent avec leurs tripes. La politique, c’est une affaire de tripes, c’est pas une affaire de tête, c’est pour ça que moi quand je fais une campagne, je ne la fais jamais pour les gens intelligents. Des gens intelligents, il y en a 5 à 6 %, il y en a 3 % avec moi et 3 % contre, je change rien du tout. Donc je fais campagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse.[…] quand je ferai campagne […] pour être de nouveau élu, je ferai campagne sur des conneries populaires, pas sur des trucs intelligents que j’aurais fait. Qu’est-ce que les gens en ont à foutre que je remonte les digues, les gens s’occupent des digues quand elles débordent, après ils oublient, […] moi je mets beaucoup d’argent sur les digues du Rhône, mais ça ne me rapporte pas une voix, par contre si je distribue des boites de chocolat à Noël à tous les petits vieux de Montpellier, je ramasse un gros paquet de voix.[…] Les gens, ils disent pas merci, d’ailleurs les gens ils disent jamais merci. Les cons ne disent jamais merci. Les cons sont majoritaires, et moi j’ai toujours été élu par une majorité de cons et ça continue parce que je sais comment les « engraner », j’engrane les cons avec ma bonne tête [… ] Les cons sont cons et en plus ils sont bien dans leur connerie. Pourquoi les changer, pourquoi voulez vous les changer ? Si vous arrivez à faire en sorte que les gens intelligents passent de 6 à 9 % voire à 11, vous ne pourrez pas aller au-delà… »
Le populisme du personnage recèle ce mépris du peuple qui conforte l’élite dans sa confiscation du pouvoir. Autres propos, plus policés mais tout autant révélateurs : « C’est une grosse erreur d’organiser un référendum. […] Je ne crois pas que les Français, individuellement, puissent avoir une opinion sur le traité. C’est trop compliqué. » Antoine Pinay dans Le Figaro du 9.9.92.
Ou encore « Ce qui n’était pas prévu, c’est que les peuples puissent refuser ce que proposent les gouvernements. » Michel Rocard, International Herald Tribune, 28.7.92.
« Donnez-nous des télévisions et des hamburgers mais débarrassez-nous des responsabilités de la liberté. »
Dans le siècle à venir, deux dixièmes de la population active suffiraient pour soutenir la totalité de l’appareil économique de la planète. « On n’aura pas besoin de plus de main-d’œuvre » estime le magnat Washington SyCip. Un cinquième des demandeurs d’emploi suffira à produire toutes les marchandises et à fournir les prestations de services. Seule une minorité privilégiée de la population participera ainsi activement à la vie, aux revenus et à la consommation. Peut-on envisager que 80 % des personnes se retrouvent désoeuvrée. « Il est sûr » dit l’auteur américain Jeremy Rifkin, qui a écrit le livre La Fin du travail « que les 80 % restants vont avoir des problèmes considérables. »
C’est la dénommée « société 20:80 » et, en 1995, l’élite réunie pour s’entretenir de la société de demain, au premier State Of The World Forum, théorise sur la survenue inévitable de cette société dans laquelle la majorité de la population s’avérera superflue, ne disposera pas de travail ni d’occasions d’aucun type et nourrira inévitablement une frustration croissante.
Un cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettrait de maintenir de bonne humeur cette population inactive qui nourrira un sentiment inévitable d’inutilité. C’est le concept du « tittytainment* », terme issu de la contraction de entertainment (divertissement) et de tits (seins en argot américain). L’évocation des seins se réfère ici à leur fonction nourricière et surtout à l’effet léthargique que produit l’allaitement sur le nourrisson. L’expression est de Zbigniew Brzezinski, qui fut conseiller pour la sécurité nationale auprès de Jimmy Carter et est l’actuel conseiller d’OBama. Les élites débattent sans complexe des dosages envisageables de pain et de jeux qu’il leur sera nécessaire d’accorder à la majorité démunie afin qu’elle se tienne tranquille. La population sera (où est déjà) mise sous perfusion de divertissements creux, de produits culturels médiocres, d’intoxication médiatique, et une éducation défaillante ne lui permettra pas d’en prendre conscience. Le monde selon Orwell ou Huxley.
« Ce qui rend la corruption, ou même la simple médiocrité des élites, si funeste, c’est la solidarité qui lie entre eux tous leurs membres, corrompus ou non corrompus, dans la défense du prestige commun. […] On ne refera pas la France par les élites, on la refera par la base » Georges Bernanos
« L’argent, le pouvoir, les honneurs, la jouissance, la puissance, la domination, la propriété c’est pour eux, une poignée, l’élite ; pour les autres, le peuple, les petits, les sans-grade, la pauvreté, l’obéissance, le renoncement, l’impuissance, la soumission, le mal-être suffisent... » Michel Onfray - - Les Deux violences - 2003
Messages
1. Elite : succédané de l’aristocratie en régime démocratique, 29 mars 2009, 20:01, par louise
10 millions de précaires, de privés d’emplois du secteur privé. J’ai le sentiment qu’on ne les sonde jamais.
Une question me taraude qui détient le pouvoir :
1 - les élus tous issus de la fonction public
2 - les leaders politiques de la NPA, de LO, du PS en passant par le PC, tous issus de la fonction publique
3 - les conseillers prud’hommaux, pratiquement tous issus de la fonction publique
4 - les leaders des organisations , tous issus de la fonction publique
5 - Qui négocient les accords avec le Medei, des leaders de la fonction publique.
Alors stop à l’imposture et aux mensonges. les armées de chômeurs sont en colère.
Une privée d’emploi