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Enfumage sur bonus et stock-options
Publie le vendredi 27 mars 2009 par Open-Publishing1 commentaire
Le décret sur les bonus de Sarkozy est démagogique
Le gouvernement vient d’annoncer un décret interdisant aux patrons d’entreprises aidées de bénéficier de bonus et de stock-options. ... ...
– (Extraits du texte de Malakine : )
...! Il s’agirait d’une mesure cosmétique et démagogique, destinée à calmer la colère du peuple, sans pour autant ne rien changer au système. Car, dans le même temps, le gouvernement est fermement décidé à laisser jouer les lois du marché pour les entreprises profitables.
La loi sur la rémunération des dirigeants n’est pas à l’ordre du jour
... ... Dans l’immédiat, l’effort de l’Etat va donc se concentrer sur les entreprises qui ont bénéficié des aides de l’Etat. Et tout le monde trouve ça normal ! Comme si les pratiques y étaient plus choquantes, comme si l’Etat avait besoin de cette légitimité pour intervenir …
Cette idée pernicieuse, d’essence profondément libérale, de la conditionnalité des aides a pollué tous les esprits, y compris les plus contestataires.
Il s’agit de poser quelques exigences en contrepartie d’une aide publique. ... ...
La puissance publique n’agit pas par contrat
... ... au contraire des collectivités, l’Etat dispose du pouvoir normatif. Il n’a aucunement besoin d’accorder des aides pour imposer des règles. Est-ce qu’on exige de l’Etat qu’il subventionne les automobilistes pour leur imposer des limitations de vitesse ? Conditionner la légitimité de l’Etat à poser des règles à son intervention financière revient à le rabaisser au niveau d’acteur privé, d’un vulgaire banquier. L’Etat, c’est la puissance publique. Il ne régule pas les phénomènes sociaux par des contrats bilatéraux, mais par la Loi. ... ...
Aider n’est pas nationaliser
Le fait d’accorder des aides à une entreprise, même pour la sauver et quand bien même l’intervention se manifesterait par prise de participation, ne fait pas d’elle pour autant un service public ou une administration. Il s’agira toujours d’une entreprise qui évolue dans un monde concurrentiel avec les mêmes règles du jeu que ses homologues.
Si l’Etat prétend plafonner les rémunérations des dirigeants ou interdire les stocks options, pourquoi s’arrêter en si bon chemin et ne pas en profiter pour interdire les licenciements, prescrire des embauches, relocaliser les activités ou augmenter les salaires ? S’il s’engage dans cette voie, de telles revendications ne tarderont pas à s’exprimer et il sera bien en peine d’expliquer qu’il peut modifier par contrat les règles de rémunération des dirigeants, mais pas celles de l’ensemble du personnel ou les décisions stratégiques de l’entreprise.
Toutes les entreprises sont « aidées » !
Enfin quel est ce concept curieux « d’entreprise aidée » ?? Toutes les entreprises sont aidées d’une manière ou d’une autre, directement par les exonérations de charges sur les bas salaires, les crédits d’impôts divers et variés, ... ...
Une mystification !
Fondamentalement, ce qui est choquant, ce n’est pas que les bonus soient financés par des fonds publics. Les sur-rémunérations sont de toute manière prélevées sur des victimes innocentes, salariés ou clients. Elles sont choquantes en elles mêmes, parce qu’elles s’assimilent à du vol ou de la prédation, ...
...Croire que l’on va s’attaquer aux excès du capitalisme financier ou apprendre le sens de la plus élémentaire morale à ses dirigeants en leur demandant de bien vouloir prendre quelques engagements en contrepartie des aides que l’Etat leur a accordé, relève de la pure mystification. ...
Malakine
Messages
1. Enfumage sur bonus et stock-options, 27 mars 2009, 09:04
L’ENFUMAGE EST PARTOUT :
Ton vieux copain Michel dit :
26 mars 2009 à 23:29
Ce n’est pas le sujet du fil, mais on apprend tous les jours du nouveau à propos d’AIG.
1. Cuomo a diligenté une enquête à propos des versements d’AIG à 20 banques dont Goldman Sachs, la Société Générale et Deutsche Bank. Il suspecte une escroquerie. Il paraîtrait que ces banques ont été payées trop généreusement par AIG, avec l’argent du contribuable.
“AIG sold swaps to more than 20 U.S. and foreign banks. After the company was rescued by the U.S. from collapse last year, banks that bought credit-default swaps got $22.4 billion in collateral and $27.1 billion in payments to retire the contracts, the insurer said earlier this month. Goldman Sachs, Deutsche Bank and Societe Generale were among the largest recipients.
The letter from Cummings and 26 other members of Congress to Neil Barofsky, inspector general for the Troubled Asset Relief Program, asked whether holders received 100 cents on the dollar for their securities, a sum they wouldn’t be entitled to get unless their bonds actually defaulted.”
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=aY7f0OgihLiQ&refer=home
Il y a aussi, bien sûr, la nouvelle ubuesque concernant la filiale française d’AIG. IL parait que le départ de deux de ses dirigeants serait considéré contractuellement comme une situation de défaut et obligerait théoriquement à dénouer les contrats CDS pour une valeur de 234 milliards USD.
http://www.lesechos.fr/info/finance/300339054-aig-234-milliards-de-produits-derives-en-risque-apres-le-depart-de-deux-dirigeants-a-paris.htm
commentaire sur le fil :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2512#comments