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Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ?
par Thierry Lodé
Publie le lundi 6 février 2012 par Thierry Lodé - Open-Publishing12 commentaires

Voici le paysage barbare qui s’organise : Avril 2012 et le néofascisme qui s’installe. Le Front National et ses alliés devançant Hollande, Sarko, Mélenchon et Bayrou. L’extrême-droite ramassant le tiers des votants. Alors partout pointe l’inévitable culpabilisation de tous les autres, et des abstentionnistes en particulier qui deviennent la cible préférée des prétendus démocrates. Une mauvaise blague ? Non, la sous-évaluation chronique des votes fachos dans les sondages pourrait bien masquer cet avancement du folklore oligarchique actuel : le Front National, premier parti de France.
A jouer avec le feu…Mais ce n’est pas cette perspective nauséabonde qui s’avère la pire, mais bien plutôt la fascisation continue du monde…
Qui peut nous faire croire que les rhétoriques simplificatrices de l’extrême-droite ont pu être contrariées un jour par des bien-pensants ? Jamais le FN n’a été « diabolisé », jamais il n’a été peint pour ce qu’il était vraiment, une porte ouverte sur le pire. Les années de stigmatisation, ce sont les jeunes, les roms, les sans-papiers, les sans-abris, les prostituées, les pauvres en général, qui les ont subies à travers des diatribes caricaturales, répétées jour après jour. Et cela, depuis Sarkozy brocardant « les discussions mondaines entre droits-de-l’hommistes professionnels », en passant par les considérations décomplexées de Zeimour et jusque dans les divertissements télévisés.
Mais, qu’on se rassure ! Il est bien des républicains et des commentateurs pour nous annoncer que l’extrême-droite ne sentirait plus le souffre, que les hébétés qui votent FN seraient simplement des brebis égarées du droit chemin libéral. Des gens bien propres et présentables qu’il ne faudrait surtout pas parodier, ou alors une populace ignare des réalités politiques. Juste des gens un peu répressifs, un peu xénophobes, un peu homophobes, un rien totalitaires en somme. C’est un peu vite oublier quels moutons ont fait entrer au parlement les bouffons Loukachenko, Benito, Adolph ou autres dictateurs d’opérette aux mains rouges.
On le sait pourtant. Nulle part et jamais l’extrême-droite n’a fait le bonheur des bourgeois, encore moins des salariés. Les pensées criminelles ne sont jamais loin derrières les thèses populistes et xénophobes. Marine Le Pen peut bien se laisser aller à dire son aversion contre le nazisme, l’extrême-droite ouvre la porte à des opinions tout autant détestables. Comme le dévoile à nouveau la Hongrie, il suffit d’une modification de la constitution, d’un vote pour faire d’un petit caporal d’opérette un intraitable dictateur au service du capital. En admettant que ces idées courtes ne soient plus vues comme honteuses, c’est toute l’histoire récente que l’on oublie. La droite extrême est une honte pour la vie. Parions que la droite décomplexée ne soit pas mieux. No passaran.
Les thèses élémentaires de l’extrême-droite, qu’elles soient issues des débilités réactionnaires assoiffées de puritanisme ou qu’elles soient surgies des humeurs d’un petit moustachu à la frange grasse, ont été copieusement relayées d’années en années par nombre de zélateurs ahuris. Ils en ont fait aujourd’hui un horizon possible. Les droites néolibérales ont patiemment contribué à justifier une à une de nombreuses diffamations extrémistes. La droite ne se contente pas de calquer les opinions fachos, elle applique peu à peu une part de leur programme. L’Europe est un pays où s’est installée l’extrême-droite, avec ses députés assassinés, ses violences électorales, ces jeunes jetés des ponts. Mais il était encore possible de pousser davantage l’abjection. Il y a eu la politique répressive des droites, celle des lois contre la liberté, des états d’urgence contre des enfants des banlieues, des gamins électrocutés pendant les poursuites policières ou se jetant des fenêtres pour échapper aux contrôles toujours plus sévères. Nous avons eu des ministres raillant les immigrés, rigolant du sexisme, délogeant les sans-abris, blaguant sur les « auvergnats », expulsant les roms et détruisant leurs pauvres abris de toile, armant des caméras sur le moindre balcon, fichant génétiquement les jeunes, les salariés, jusqu’aux mères de famille, et votant nombre de lois sévèrement dévolues à briser le moindre soupçon de révolte. Il y a toujours des polices secrètes et la trop fameuse épithète « connu des services de police » qui ne veut rien dire mais qui fleure bon le préjugé facile et ô combien usité dans les gazettes. Les abstentionnistes n’y sont pour rien, eux qui refusent de légitimer par leur vote cette farce-là.
L’obscène caresse des rentiers sur le dos brun des fachos reste le vrai problème.
Ils s’effraient si vite les petits rentiers. Les « marchés », c’est le nom pudique des exploiteurs et autres spéculateurs. On savait déjà combien les « marchés » détestaient la démocratie et envoient piteusement leurs actions à la baisse au moindre débat comme l’ont montré les « printemps » arabes par exemple. De fait, même l’oligarchie de ces élus professionnels ne réussit pas à charmer le serpent monétaire qui exige un calme total pour gérer ses gros sous. Une « pax romana » du glaive par exemple. Le commerce bénit volontiers l’autoritarisme du moment qu’il ne touche pas au grand business mondial. Car chez ces gens-là, c’est le monde qu’on brasse, Monsieur.
Si les régimes autoritaires présentent souvent un visage avenant pour les exploiteurs capitalistes, c’est que ces régimes maitrisent la soumission des frondeurs. En écrasant toute parole indépendante et avec un peu de torture policière, les fachos prétendent réussir à supprimer jusqu’au risque d’une agitation. On connait cependant leur peu de succès même dans ce domaine où le supplice et l’assassinat constituent l’épouvantail suprême.
Il parait cependant difficile de comprendre pourquoi les fachos parviennent apparemment à séduire des électeurs. Il faut dire qu’on les y aide. Qui sont-ils ces éditorialistes crétins, ces ineptes intellectuels, ces commerçants nigauds, ces parlementaires niais, ces ministres vicieux qui ont joué les représentants de commerce de l’Europe préfasciste ?
Voilà qu’est annoncée maintenant une nouvelle ignominie encore : la crise ! Le capitalisme est toujours une crise. Pour le vieux monde, seule la pauvreté ne constitue pas une crise, mais au contraire la variable sur laquelle peser. Quand la rémunération des patrons est jaugée par celui des profiteurs de Wall-street, le salaire est toujours aligné sur le « prix » des travailleurs du tiers-monde. Le profit reste la seule logique des marchands.
Contre ceux qui naïvement ânonnent une vertueuse amélioration des économies libérales, il faut redire qu’il n’y a pas de capitalisme humain, juste de l’exploitation capitaliste sur le dos de ceux qui travaillent. Les capitalistes gagnent de l’argent en dormant ou en se prélassant sur leur yacht. Avec l’économie de marché, n’importe quelle crapule peut s’afficher sans foi ni autre loi que le profit, n’importe quelle canaille peut déblatérer sur les meilleures manigances pour briser toutes les charges, comme ils disent, comme s’il s’agissait d’une évidence…Plus de flexibilité, plus de croissance, plus de travail toujours sur les mêmes. Qu’est-ce-que les profiteurs en ont à faire de la vertu économique ? Le monde marchand nous prend pour des imbéciles en dissimulant que le capital est d’abord le vol crapuleux du travail salarié. Le fascisme des têtes est là pour tout rendre confus, pour trouver d’autres ennemis, des roms, des juifs, des arabes, des homosexuels, des pauvres. Le fascisme, comme la religion, est là pour faire croire qu’il n’y a aucune vraie opposition entre le capital et les exploités, pour embrouiller toute l’affaire et nous mettre sous le joug des accapareurs.
Les fachos se nourrissent de toutes les précarités, de ce que subissent de plein fouet les pauvres :
– Précarité de l’habitat : quand le droit de loger ses enfants résulte du bon vouloir de ceux qui marchandent les toits.
– Précarité des ressources : quand la vie dépend de l’obtention d’un travail sur lequel on n’a aucune prise, quand le salarié doit même quémander de rester s’échiner à l’usine, quand le chômage persiste comme un chantage permanent à la survie.
– Précarité sociale : quand, dans la solitude de la consommation, tout est joué pour opposer les uns aux autres, depuis l’organisation intrinsèque de la concurrence entre salariés jusqu’à l’ineffable isolement des âges.
– Précarité de la sécurité vitale : quand la maladie, la vue, les dents ne se soignent plus chez les pauvres. Quand aux disputes et expédients de la survie ne répond que la violence de l’enfermement carcéral.
– Précarité culturelle enfin : quand le savoir-faire des pauvres a été relégué au néant de l’inutile et quand les repères sociaux sont désintégrés dans la « people-lisation » d’une littérature vulgaire et des spectacles de masse.
Alors, oui, il est facile aux fachos de proposer des caricatures, des manifestes franchouillards et sécuritaires, légitimés par la droitisation des idées, avec toujours plus de maréchaussée, de surveillance, de xénophobie, de sexisme, de communautarisme. Ma gueule d’abord, la préférence « nationale », c’est la validation abjecte des héritiers et du népotisme. L’extrême-droite n’a pas d’opinions, elle flirte juste avec les diffamations, sexistes, racistes et xénophobes. Sur un programme d’exclusion des pauvres et de confiscation de la liberté, le totalitarisme installe l’intervention des polices et autres milices. Le peuple doit se taire, que ce soit en Syrie où l’on assassine, dans les geôles de Khadafi ou de Belarus ou encore dans les caves du Turkménistan.
Non, les doctrines souvent criminelles, véhiculées par l’extrême-droite, les droites populistes et autres nazillons, ne sont pas nées du vide. Les fachos n’existent que parce que le monde marchand persiste à priser l’autoritarisme et la simplification. C’est à l’ombre des petits chefs que le mouton se sent à l’abri des loups. Dans le monde marchand, il est réclamé que le salarié collabore et devienne lui-même un agent de délation et de répression. On invite le salarié à la dénonciation des autres, comme toujours, là est le ferment des fachos. Ces micro-fascismes quotidiens, décentralisés, subjectifs abreuvent progressivement la construction mentale d’un grand fascisme bureaucratique, administratif et policier. Ce sont les mêmes bien-pensants qui exigent ces collaborations et qui viennent ensuite donner des leçons de morale électorale ?
Non, nous ne serons pas ces collaborateurs attendus.
La précarité est la première violence. Nous résistons tous les jours à cette idée que notre vie sociale soit réduite à une survie économique et marchande.
Cette résistance est là. Elle n’est pas à vendre.
Thierry Lodé
Messages
1. Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ? , 6 février 2012, 09:31
Le problème, ce n’est pas FN mais l’UMP. Le premier n’étant qu’une boite à idées du second.
1. Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ? , 6 février 2012, 09:49, par lenoir
Oui, l’UMP fait problème, ou plutôt, le problème est la fascisation du monde....
2. Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ? , 6 février 2012, 10:28, par spartacus
ces gens du FN sont incapables de gérer des villes,alors vous pensez bien un pays La preuve :les villes de VITROLLES TOULON qu’ont ils fait.ont ils chassés les immigrés,ont ils assainis les comptes publics,non,rien du tout.Ils ont était virés par les habitants de ces villes .Voila ce qu’il faut dire entre autres à ceux qui sont tentés par ce parti.
1. Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ? , 6 février 2012, 16:45
Il reste quand même Orange et Bollène ,dans le Nord Vaucluse . Jacques Bompard a été élu à Orange en 1995 , réelu en 2001 et 2008 sous différentes étiquettes FN , MPF , ou en association avec les Identitaires . Son épouse a été élue à Bollène en 2008.
3. Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ? , 6 février 2012, 11:46, par Jean-Louis
"Non, la sous-évaluation chronique des votes fachos dans les sondages pourrait bien masquer cet avancement du folklore oligarchique actuel : le Front National, premier parti de France."
Sous-évaluation ? Qu’en sais-tu ? Je dirais plutôt la surévaluation. Objection ? Mais encore ? Confusion entre "masse électorale" et "parti politique" ?
Je ne peux pas m’empêcher de penser que si nous faisions notre boulot correctement, il ne resterait pas beaucoup de place pour une extrême-droite "populaire". Il y a dans le match facho/antifacho qui ne date pas d’aujourd’hui (une tradition !) et qui bruite notre quotidien quelque chose qui me gêne. Dans ma ville (chut !) où nous sommes relativement hégémoniques au point de vue propagande, le FN a perdu 30% aux dernières régionales, ce qui n’est pas rien. Il suffirait d’être capables d’apporter des solutions provisoires immédiates à eux qui agonisent dans la précarité, comme les Talibans au Pakistan, pour le ramener à ses justes proportions : 2 ou 3 % (une fraction de la petite bourgeoisie rebelle à la notion de solidarité).
4. Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ? , 6 février 2012, 12:48, par A.C
Selon moi
Cet article est certes digne d’intérêt en rappelant ce qu’est le fascisme, lafascisation d’une Société, etc etc..mais il me semble déplacer le curseur K/travail sur un terrain dangereux.
Tu nous dis
80 pour cent des électeurs le PEN sont des gens déboussolés qui ne"comprennentpas" pourquoi ON ne veux pas les ENTENDRE, EUX et leurs JUSTES COLERES ?
Alors ils viennent vomir du VOTE , pour que le bruit de la chasse d’eau "réveille" un peu les "politiciens"
Ce sont ceux qui avaient pour mission historique de changer la VIe (la Gauche) qui a allègrement entretenu le "c’est foutu"..pour pouvoir relayer la Droite dans son sale boulot.
En valorisant le repoussoir lepéniste.
Entre nous et dit avec un rien de provoc :
Qu’est ce que mes enfants en ont à battre que Marine le Pen soit devant Sarko ou Hollande, que Bayrou ou Mélanchon réduisent son score, ou que ce soit demain l’UMP qui devienne le premier parti des droites et extrèmes droites ?
A qui fera ton croire que si les Hitler et Mussolini, franco accédèrent au pouvoir, cce n’est pas parce que CAPITALISME avait alors besoin dans les années 30 de ce type de missile anti-Rouge, de tragique et abjecet armure de classe ?
"Plutôt Hitler que le FrontPopu" clamait l’ancêtre du MEDEF..
Nous sommes en 2012 :
La bourgeoisie (au sens des classes sociales) n’a surtout pas besoin de tels épouvantails aux manettes !
Ton article évoque les conséquences d’une éventualité
Tu traduis ainsi cette hypothèse
..
je réponds par une question plus angoissante, pour moi
Cordialement
A.C
1. Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ? , 6 février 2012, 14:32
La bourgeoisie prépare un régime autoritaire pour imposer l’austérité de force au peuple. Elle sait que ce sera difficile d’où la promotion du FN sur le plan électoral avec la figure emblématique de Marine Le Pen,formée à l’école de son père .Nous sommes prévenus que le clan Sarko prépare cette union UMP-FN après les Présidentielles .Si Hollande est élu ils saboteront avec l’aide du Medef le peu de mesures sociales qu’Hollande et son équipe seront forcés de prendre pour "assagir" le mouvement syndical et la gauche de gauche qui aura permis sa victoire . Des troubles seront suscités dans les banlieues pour permettre aux législatives l’élection d’une assemblée nationale avec de nombreux députés FN par désistement réciproque UMP-FN dans de nombreux endroits pour éviter une majorité de gauche à l’assemblée . Davos a entériné l’austérité pour sauvegarder les rentiers capitalistes avec l’aide des banques et des gouvernements à tout prix . La force sera employé partout sans aucune restriction avec l’aide des bandes fascistes et collaborationnistes. La lutte de classe va donc s’amplifier dans un combat à mort comme en Syrie et en Egypte. Les communistes du monde entier seront aux premières loges de ce combat et ils doivent s’y préparer avec lucidité et courage . Ne nous faisons pas d’illusion sur un processus démocratique validé par une victoire électorale de la gauche. La bourgeoisie fera feu de tous bois pour conserver son pouvoir par tous les moyens ...Et l’extrème-droite l’aidera comme à chaque moment difficile du pouvoir bourgeois (les Napoléon,Thiers,Poincaré,Pétain et aujourd’hui Sarko-Le Pen). Le suffrage universel sera bafoué comme pour le référendum du Non au traité constitutionnel et la violence sera au rendez-vous de l’histoire comme dans chaque moment dramatique d’un peuple en crise .
Alain ,nous en sommes là et tous les communistes , quelque soit les opinions divergentes et stratégiques de leurs dirigeants momentanés, doivent se préparer à ce combat qui doit mettre fin à la société capitaliste,cause de tous les maux et désastres actuels . Il ne suffit plus de "s’indigner",il faut organiser la contre-offensive sans attendre "le dos au mur" comme les communards de 1871 . Et oui le bourgeois ne meurt pas de lui-même car il s’est habitué aux privilèges depuis des siècles et il y tient .
Bernard SARTON
2. Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ? , 6 février 2012, 15:08, par Thierry Lodé
C’est tout à fait cela le problème, oui, le capital crée les conditions d’utiliser l’extrême droite dès qu’il en a besoin. Tu as raison.
Alors, dégager des conditions pour échapper à ce fatras de théories fascistes, c’est bien lutter contre la précarité, contre la paupérisation...
Les opinions d’extrême-droite ne sont ni vraies ni vraiment partagées par les gens, mais elles s’imposent comme des idées dominantes à force de répétitions parce qu’elles empêchent de parler....
La résistance ne sort pas toute nue des bonnes volontés, c’est un exercice pour démasquer les opinions tordues et dénoncer les conditions d’apparition de ces opinions fachos...
Bonne suite à toi.
3. Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ? , 6 février 2012, 23:26, par A.C
Bernard ton scénario de pré-guerre civile ne tient pas : tu te plantes sur l’ESSENTIEL :
Pas du TOUT..
La bourgeoisie et TOUTES ses COMPOSANTES savent pertinemment que HOLLANDE ne sera tenu par aucune promesse, qu’il n’a AUCUNE marge de mesurette !
CEUX QUI POSSEDENT on décidé de se mettre en ordre debataille pour l’étape de guerre de classe qui, alternance oblige, IMPOSE au Capital de passer la "gouvernace de SES INTERETS de classe au PS et ses alliés !
S’imaginer je ne sais quel scénario d’un MEDEF et de DROITES jetant de l’huile sur le feu..c’est , excuse moi, de la non prise en compte de la CRISE GLOBALE du K !
Tu restes dans ta logique"Droite- Gauche" et le FN sert , fût ce à ton corps défendant, à justifier les choix d’alliance PS-FDG -Verts...
Cordialement
A.C
4. Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ? , 6 février 2012, 23:40, par A.C
Bernard..
Tu vois, je n’avais pas lu le canard deFILOCHE..
Dans sa lettre de "Démocratie & Socialisme" - (N°101 - 12 janvier 2012) le socialiste FILOCHE (ex trotskyste) i va au bout du même raisonnement que toi..
Il fait juste l’ilmpasse sur ton candidat FDG :
Voilà en quoi faire monter la mayonnaise le PEN c’est tactique pour une Alternance sans alternative !
A.C
5. Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ? , 7 février 2012, 07:39, par Copas
Un peu tard sur cet aspect du débat...
Bon, le problème dans le front anti-facsiste ou dans le front anti-capitaliste , se sont les unités canada-dry...
J’apprécie beaucoup les analyses de Filoche sur une série de terrains pour détailler les attaques de la bourgeoisie, mais sur le terrain des mobilisations nous avons un curseur qui se déplace sur le terrain des institutions du capitalisme et évidemment avec des masses appelées au mieux à être des claques supportrices sur un terrain qui n’est pas le leur.
C’est là où est le problème, et c’est là où ne se fait pas réellement l’anti-fascisme.
le message subliminal de Filoche, des partis de gauche, c’est que l’unité électorale est ce qui repoussera le fascisme, entrainant derrière elles des masses esbaudies.
Sauf que ce n’est pas comme ça que ça se passe, sauf que ce n’est pas en Allemagne et en France dans les années 30 comme ça que ça c’est passé.
Le message subliminal sur 36 est que ça commence par une alliance électorale. Ce ne fut pas le cas.
Ce qui repoussa le fascisme démarra dans des batailles de rue, l’unité se fit par la base, et des bases ouvrières à l’époque où la SFIO (PS) était un gros parti ouvrier dominant de bas en haut le synidcalisme, où le PCF était un parti de jeunes travailleurs de terrain et dynamique.
L’alliance et le désir d’unité se fit sur du réel et par en bas (on s’aperçoit que cela finalement ne suffira pas car le haut baisa le bas et ouvrit la porte et la montée vers Pétain).
Là les verts et le PS n’ont pas de base ouvrière organisée, le PCF n’existe plus comme parti organisé dans la classe ouvrière et les travailleurs qu’il a sont essentiellement dans des secteurs étroits de la classe et vieillissant globalement.
Appeler une unité antifasciste au travers de l’assemblée nationale est un processus canada dry de l’anti-fascisme de 1936 qui se fit d’abord en bas et bien avant 1936 (l’en bas uni, ça ne marcha pas en Allemagne, l’impact des politiques pourries de la social-démocratie ayant creusé un fossé terrible dans la classe).
L’unité ouvrière de 1934 dans la classe ouvrière se fit d’abord en bas et bien avant 1936, dans des combats de rue contre des fachos.
Cette unité, populaire, par elle-même, portait une logique politique globale, insuffisante et quand même détournée, mais par en bas et démarrée dans des bases ouvrières.
Là le chemin demandé est tout autre, l’histoire se répète en farce, une base électorale volatile en grande partie vieillissante, ne fait pas une base ouvrière unie contre le fascisme.
D’ailleurs, là où le fascisme triompha, en Allemagne ou ailleurs, il triompha d’abord dans la rue avant de gagner électoralement. C’est cela qu’il faut surveiller.
La question de l’unité de la classe populaire, même contre le fascisme, ne se traite pas par en haut, surtout avec des partis qui n’ont plus de base ouvrière, qui ne sont plus organisés dans les entreprises et la classe ouvrière , pour lesquels aucune pression d’en bas n’est possible.
Cette unité canada dry est un leurre qui n’empêche pas la poussée du fascisme. Surtout quand on voit qu’avec un coup de ripolin des partis fascistes peuvent rentrer dans des alliances nationales avec des partis socialistes, comme en Grèce (et encore car en Grèce, le PASOK a des positions dans la classe ouvrière, hélas).
l’unité anti-fasciste proposée, par en haut, est une unité de partis façon parti radical d’une autre époque, incapable de faire face au fascisme et au capitalisme.
Un leurre !
6. Et si l’extrême-droite devenait le premier parti de France ? , 7 février 2012, 14:59
Filoche , militant à mon avis honnête, prêche pour sa paroisse.Le PS est majoritairement composé de moyens et petits bourgeois financé par une partie de la grande bourgeoisie . Son soi-disant ancrage à gauche gèle une grande partie de l’électorat (fonctionnaires-une partie de la classe ouvrière et autres petits et moyens patrons) sur une base réformiste pour sauvegarder le système capitaliste . Aujourd’hui le système est à l’agonie et ne peut se régénérer par toutes sortes de procédures autoritaires dont le fascisme fait parti. Je suis persuadé que l’histoire a hissé les voiles dans une tempête inédite dont on ne peut prévoir l’issue. Marc Ferro ,dans l’huma d’aujourd’hui, explique qu’on se trompe presque tout le temps , que l’histoire est insaisissable dans son déroulement malgré les théories marxistes du matérialisme historique . Les savants ,les experts,les hommes politiques,même les simples citoyens n’ont pu et ne peuvent pas imaginer une multitude de faits,d’événements historiques . Marc Ferro éclaire son analyse par de multiples exemples récents et anciens. Son article est précieux pour imaginer la suite des événements à venir avec cette crise du capitalisme .Plus que jamais l’intelligence st au rendez-vous .
bernard SARTON