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Etat palestinien : le Conseil de sécurité entre en jeu
par Fabrice Aubert
Publie le lundi 26 septembre 2011 par Fabrice Aubert - Open-Publishing1 commentaire
Trois jours après la demande d’adhésion déposée par Mahmoud Abbas, le président palestinien, le Conseil de sécurité, décisionnaire, se réunit pour la première fois ce lundi. Objectif des Palestiniens : réunir au moins neuf voix sur 15 pour obliger Barack Obama à mettre le veto américain.
L’étape de la demande d’adhésion pleine et entière d’un Etat palestinien à l’Onu passée, le jeu de poker menteur entamé par Mahmoud Abbas entame une nouvelle phase ce lundi : celle du Conseil du sécurité. Selon les statuts de l’organisation, ce sont en effet ses quinze membres qui décident ou non d’accueillir un nouveau membre.
Pour que la Palestine devienne le 194e Etat des Nations unies, il lui faudra obtenir le feu vert de neuf des quinze membres du Conseil, sans qu’aucun des cinq membres permanents n’appose son veto. Avant même cette première réunion, tous les protagonistes du dossier savent que ce ne sera pas le cas puisque Barack Obama, soutien d’Israël et partisan de négociations, a déjà fait savoir qu’il mettrait le sien au nom des Etats-Unis.
Les pour, les contre
Tout l’enjeu des tractations qui vont se dérouler en coulisses concerne donc le nombre de voix que récoltera la demande palestinienne. Pour éviter d’apposer leur veto, qui mettrait à mal l’image américaine dans le monde arabo-musulman, les Etats-Unis font pression pour que le maximum de pays choisissent l’abstention pour que les Palestiniens butent sur les neuf voix nécessaires. Pour l’instant, six pays ont annoncé qu’ils soutiendraient Mahmoud Abbas : Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud. Le Nigeria semble également pencher pour le "oui". A l’opposé, l’Allemagne et la Colombie voteront soit "non" soit s’abstiendront.
Reste donc cinq indécis : France, Royaume-Uni, Portugal, Gabon et Bosnie. D’après les déclarations de Nicolas Sarkozy, qui a vivement critiqué le veto américain et qui a proposé de donner à la Palestine le statut d’Etat observateur non-membre, Paris s’acheminerait vers une abstention. Afin de montrer un semblant d’unité européenne, la logique voudrait que le Royaume-Uni et le Portugal votent dans le même sens.
Tout se jouerait alors sur le choix du Gabon et de la Bosnie. Ont-ils les moyens de s’opposer aux pressions américaines ? Rien n’est moins sûr, notamment pour la Bosnie. En cas d’échec, Mahmoud Abbas pourrait se reporter sur une seconde option, celle justement proposée par Nicolas Sarkozy. Elle nécessiterait uniquement une majorité des 2/3 à l’Assemblée générale (soit 126 pays), déjà acquise aux Palestiniens.
Plusieurs semaines de tractations
En attendant le résultat de ce grand jeu diplomatique, qui pourrait prendre plusieurs semaines, le Quartette (Etats-Unis, Russie, UE, Onu) sur le Proche-Orient tente pour sa part de convaincre Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, de retourner à la table des négociations. Ce week-end, il s’est mis d’accord sur une déclaration prévoyant un calendrier pour leur reprise, avec des discussions préparatoires commençant dans un mois et l’objectif d’aboutir à un accord final fin 2012.
Mais cette proposition, que doit "étudier" la direction palestinienne dans les prochains jours, ne mentionne pas explicitement le gel de la colonisation en Cisjordanie, exigé par Mahmoud Abbas comme préalable. Et que Benjamin Netanyahu refuse toujours de toute façon. Bref, le dialogue de sourds continue.
Messages
1. Etat palestinien : le Conseil de sécurité entre en jeu, 26 septembre 2011, 13:43, par orphée
Merci pour ces infos.