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Face à la contre-révolution sociale menée par Sarkozy, pourquoi une riposte de masse n’a-t-elle pu avoir lieu à ce jour ?

Publie le mardi 15 juin 2010 par Open-Publishing
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par Elie CARASSO

Les dirigeants politiques et syndicaux " de gauche" sont inféodés à l’Etat et aux intérêts des millionnaires de la Banque et de l’Industrie. Sans ces lieutenants qui tiennent partis et syndicats, la riposte pourrait à tout instant éclater. Il faut déborder les appareils intégrés à l’Etat de l’Oligarchie.

Chaque jour qui passe, depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence, voit s’amplifier et s’orchestrer selon une stratégie redoutable et bien menée la destruction de tous les acquis sociaux obtenus par les luttes des salariés depuis 1945.

Alors que le Gouvernement Sarkozy - Fillon verse des sommes astronomiques, vertigineuses, aux possesseurs des Banques qui sont responsables par leurs manoeuvres spéculatives de la crise aigüe et radicale du capitalisme pourrissant " financiarisé", alors que cependant M Sarkozy déclame devant les caméras de TV que le capitalisme doit être régulé, son Ministre des Finances Mme Lagarde vient de s’illustrer au Parlement en s’opposant à l’interdiction qui pourrait être faite aux banques de spéculer sur la dette publique...

Mrs Sarkozy et Fillon, Mme Lagarde et consorts ne manquent pas une occasion en revanche de désigner comme bouc émissaire de la crise du capitalisme les salariés eux-mêmes dont les salaires exorbitants et les acquis sociaux, c’est bien connu, sont responsables de la spéculation des milliards de capitaux fictifs, se déplaçant au millième de seconde d’une place boursière à une autre pour s’accroitre sans jamais s’investir. L’oligarchie mondiale de la Finance est maîtresse du monde et les " hommes politiques" sont plus que jamais leurs marionnettes médiatiques.

On pourra noter ainsi que " socialistes" et " droite ultra libérale" se retrouvent ENSEMBLE pour mener au sein de toute l’UE la même RIGUEUR CONTRE LES SALARIES, en particulier contre la fonction publique dont " les marchés" souhaitent l’anéantissement au profit de sociétés privées aux juteux bénéfices. Papandreou et Zapatero ont dû céder sous la pression et s’aligner sur Angela Merkel et Sarkozy.

Les médias manipulent jusqu’à la nausée l’opinion des travailleurs pour leur mettre dans la tête que la résignation à la pauvreté est pour eux la seule issue. La soumission s’obtient d’abord par la propagande de l’Oligarchie. Car tous les médias appartiennent aux oligarques, barons du régime. Dés lors, comment ne pas reconnaître un fait aveuglant : le gouvernement est bien comme l’avait analysé Marx le conseil d’administration de la classe dominante. Rien de plus.

Les élections sont truquées puisque la règle électorale privilégie de façon éhontée les 35% de votants de la Droite par les mécanismes interdisant tout décompte réel des voix, à la proportionnelle. Et même si cette blessure à la démocratie n’existait pas, les " socialistes" font la même politique favorable aux banques, tout imprégnés de crasse libérale et inféodés qu’ils sont à l’oligarchie. Assurément il faut résister et réagir.

Mais alors,pourquoi une riposte de grande ampleur des masses de salariés attaqués de façon acharnée et systématique par les millionnaires détenteurs du capital pilotant le gouvernement, n’a -t-elle pas encore eu lieu ?

Plusieurs facteurs concourent à cela. D’abord, sur un plan social, l’appauvrissement et la perte du statut du travail des couches moyennes au profit du travail précaire, flexible, temporaire, intérimaire, sans oublier l’armée de réserve du chômage, ne permet plus à ces couches asservies d’avoir les réserves nécessaires et l’énergie de combattre. Plus la population sera pauvre et dépourvue d’un travail stable, plus elle ne vivra qu’au jour le jour, entre Coupe du Monde et EURO, droguée par l’opium de la pseudo-religion sportive, que le pouvoir mondial fait tout pour ensemencer, sans avoir de pensée critique tournée vers l’action de masse.

Ceux qui croient que la misère conduira mécaniquement à une explosion productive d’innovation politique montrent leur naïveté et leur inexpérience. Il peut y avoir des soubresauts, des jacqueries mais pas de rébellion pensée et organisée. Tout est fait pour manipuler et anesthésier les cerveaux des victimes de la barbarie capitaliste. A l’échelle du monde, avec ses milliards d’êtres humains qui meurent de faim ou survivent dans des conditions atroces, le système capitaliste a créé un GOULAG PLANETAIRE à côté duquel celui de Staline relevait encore de la PME.

Revenons dés lors en Europe et dans les pays " développés".

Les velléités de résistance qui parfois se font jour sont impitoyablement sabotées par les directions des syndicats qui forment des appareils de carriéristes spécialisés depuis des décennies dans le dévoiement des luttes qui éclatent grâce à toute une série de techniques de sabotage bien pensées : journées d’action vaines à répétition, divisions orchestrées entre secteurs, zizanies mises en scène entre les différentes bureaucraties, grèves sans lendemain, telles des rituels, plates formes lourdingues où tout est abordé en même temps pour empêcher tout mot d’ordre central et unificateur, absence de démocratie interne par le verrouillage de l’expression des militants allant jusqu’à l’exclusion, et, au sommet de toutes ces corruptions mises en oeuvre, la CONCERTATION PERMANENTE SUR LA BASE DES PLANS INACCEPTABLES DU POUVOIR afin d’en faciliter l’adoption.

Si les appareils syndicaux n’étaient pas intégrés à l’appareil de l’Etat par mille subventions directes ou indirectes, si le CNPF puis le MEDEF n’avaient pas tant de fois renflouées de sommes généreuses telle ou telle organisation " syndicale", si les dirigeants étaient non subordonnés à l’Etat et au Patronat mais représentants des intérêts des travailleurs, il est clair que leur langage devrait être depuis longtemps :

"Nous n’acceptons pas la contre révolution sociale que vous appelez " réformes". Vous organisez la destruction des services publics, des transports aux hôpitaux, de la remise en cause de la Sécurité Sociale à celle des retraites par répartition, au profit des multimillionnaires de la banque et des compagnies d’assurance comme des trusts pharmaceutiques. Nous refusons vos plans de sabotage et donc nous ne participerons à aucune concertation pour mettre en place votre politique ". Nous nous y opposons.

Nous appelons dans l’unité à l’abrogation de vos décrets de destruction des acquis sociaux. Nous appelons à la grève générale jusqu’à cette abrogation."

Cela peut porter sur les terribles mesures de suppression de postes dans l’éducation nationale, sur les retraites, sur le sabotage de l’hôpital public, etc...Il suffit d’une mèche bien ciblée qui allumera le tonneau de poudre tout entier.

Or ces messieurs votent contre, comme à la FSU dans son Conseil National fin mai, toute proposition d’arrêt complet de la concertation qui met en place la contre révolution sociale.

Ils votent contre toute grève générale.

Ils votent contre tout affrontement social avec le Gouvernement des banques et de l’industrie.

Ils cassent les militants qui résistent tout comme, la première, la CFDT avait trahi sur la question des retraites.

Ces Messieurs ont tous emboité le pas à la CFDT de Chérèque et sont tous des Kollabos du Gvt et du MEDEF.

Les syndicats français ont 7% de syndiqués / au nombre de salariés ( excepté la FSU), ce n’est surement pas des cotisations qu’ils vivent... Mais bien de l’assistance de l’Etat de l’oligarchie et des cadeaux qu’ON leur fait. L’argent achète tout homme. Il n’y a pas d’homme non corruptible. Voilà ce que pense le capitaliste. L’argent, c’est Dieu. Les dirigeants syndicaux ne sont que des clients.

Il est de la plus grande urgence que les foules et les militants passent les carriéristes des appareils par les fenêtres, les prennent au collet, disloquent leurs SO et fassent taire leurs sonos hurlantes destinées à empêcher de s’exprimer la voix des vrais manifestants.

Sans cette capacité à disloquer et à renverser la bureaucratie collaboratrice, aucune lutte ne pourra arriver à satisfaction.

Ce n’est pas par hasard que Sarkozy multiplie les compliments ouverts aux dirigeants des syndicats notamment à ceux de la CGT, lesquels ne font même pas mine de protester. Ils sont HEUREUX d’être invités à La Lanterne, de festoyer avec SARKO, d’être tutoyés par lui comme des potes, ça les fait saliver, en attendant les récompenses... Qui donc a nommé le n° 2 de la CGT il y a peu Conservateur des Hypothèques au Ministère des Finances ?? Ce Cher Président. Dans quel autre pays d’Europe la collusion éhontée est-elle allée aussi loin ?

Bien entendu, les partis " de gauche" ne valent guère mieux ! DSK sur proposition de Sarkozy est Directeur du FMI et il soutient la rigueur extrême contre le peuple Grec comme n’importe quel autre pantin des banques. Il demande de nouveaux plans de coupes sociales et il parait que c’est un candidat socialiste à la Présidence... Les médias des Très Riches nous l’enfoncent dans la tête chaque jour. Ce sont eux qui désignent les candidats. Tous les gouvernements mondiaux sont à genoux devant les " agences de notation" et les manoeuvres des parasites de la spéculation.

On ne voit AUCUNE DIFFERENCE DE FAIT, je le répète, entre " gauche" (socialistes) et les autres en ce domaine crucial. Les PS sont devenus des courroies de transmission des Très Riches depuis belle lurette. Admirez la belle carrière de Tony Blair, ex premier ministre du Labour, qui ramasse à la pelle 17 millions d’Euros pour bons services rendus à la caste des Très Riches. ( Cf Rue 89). Ce personnage dégoutant fut la coqueluche des " socialistes". A côté de ce parvenu cynique et avide, De Gaulle fut un Saint. Il vendait jusqu’aux décorations. Mais son plus beau fleuron, ce fut quand même la guerre en IRAK. Des milliards de contrats pour les trusts de l’armement et pour Halliburton, représentée au gouvernement des USA par Dick Cheney.

Ce qui empêche donc sur le fond les luttes de se développer et de se dresser contre le Pouvoir pour le combattre frontalement, ce sont les dirigeants des syndicats d’abord et les clubmen faussement socialistes de l’autre. Les THIBAULT et autres Chérèque sabotent toute lutte. les DSK and Co bouchent toute alternative politique véritable, après avoir violé la souveraineté du peuple qui avait répondu NON à l’Europe des marchandises et de la barbarie sociale.

De nouveaux courants et mouvements doivent apparaitre même si tactiquement l’unité d’action est souvent une aspiration légitime et un premier pas vers un changement inéluctable, sans aucune illusion cependant sur les serviteurs pas même camouflés du capital, travestis en " hommes de gauche". La dénonciation de leur véritable nature est une tache de tous les instants, au delà de compromis tactiques électoraux. .

Le délégué CGT des travailleurs de CONTINENTAL avait relevé le silence de Bernard THIBAULT et son absence de soutien à la lutte des Continental. Nous avons pu constater qu’il a été INTERDIT de présence et de parole.... à la Fête de L’Humanité !!!

Mme BUFFET et son appareil venu du fond des âges reste donc entièrement solidaire de la direction de la CGT et par conséquent les dirigeants du PCF ne présentent aucune solution alternative. Ils n’aspirent qu’a se partager les fromages avec les " socialistes". Leur Front de Gauche n’est qu’un alibi électoral.

La voie est à chercher du côté des Continental : dans une lutte sans merci contre la caste des Très Riches qui spolient les masses populaires et leurs lieutenants " de gauche", carriéristes des appareils syndicaux et politiciens. Ce qui n’interdit pas de chercher par ailleurs sur ce front assez secondaire la moins mauvaise tactique possible. C’est celle de l’UNITE contre SARKOZY, pour le retrait de tous les plans anti-sociaux.

Elie CARASSO

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