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Faut-il rire ou pleurer ?

Publie le mardi 12 juillet 2005 par Open-Publishing

de Al Faraby

Javier Solana est le haut responsable européen pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC). Il est actuellement en tournée dans la région du Proche-Orient. Son périple l’emmènera d’Égypte jusqu’en Israël en passant par la Palestine.

A quelques semaines du lancement des opérations de redéploiement israélien de la Bande de Gaza. Il a estimé à l’issue d’un entretien avec le président égyptien Hosni Moubarak que cette opération était de nature à réactiver le processus de paix.

Javier Solana a pris trop de hauteur par rapport à la réalité du terrain. Si haut, qu’il perd toute crédibilité. Au même moment de sa déclaration, le gouvernement israélien a avalisé le tracé d’un "mur" de séparation à Jérusalem, en dépit des protestations palestiniennes dans la mesure où l’ouvrage va couper 55.000 habitants palestiniens de la ville.

La semaine dernière, à un an, jour pour jour, de l’avis de la Cour Internationale de Justice condamnant ce "mur" et exigeant son démantèlement, Ariel Sharon a ordonné l’accélération des travaux de construction du [ segment ] de Jérusalem. Et les membres de son gouvernement ont jusqu’au 1er septembre pour achever les préparatifs.

Dimanche 10 juillet , le cabinet israélien a approuvé un projet afin que le dit [ segment ] compte 11 points de passage. Mais les ministres n’ont pas expliqué de quelle façon pourrait être assuré le passage rapide de plusieurs dizaines de milliers de résidants arabes, qui doivent se rendre sur leur lieu de travail, dans des établissements scolaires, des hôpitaux et au centre-ville.

Ce [ segment ] du "mur" laisse ainsi quatre quartiers arabes de Jérusalem, où vivent 55.000 Palestiniens, du côté de la Cisjordanie, et la plus importante colonie de Cisjordanie -Maaleh Adumim forte de près de 30.000 habitants- du côté de Jérusalem.

Amir Cheshin, ancien conseiller de la municipalité de Jérusalem, a jugé impossible de mettre en oeuvre ce projet. "Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer", a-t-il dit à la radio israélienne. "Je ne vois pas des milliers et des milliers d’individus franchir ces postes de contrôle pour aller à l’école".

Amir Cheshin devrait s’entretenir avec Javier Solana. Peut-être que ce dernier pourrait perdre un peu de hauteur, ce qui lui permettrait d’entrevoir les vrais visées du plan de séparation de Sharon.

Un plan qui peut être qualifié de tout sauf de processus de paix ... à moins qu’elle soit une "paix de l’occupant" !

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