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Forte mobilisation lycéenne dans toute la France

Publie le jeudi 18 décembre 2008 par Open-Publishing
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Des dizaines de milliers de lycéens ont défilé jeudi en France, à l’occasion d’une journée d’action nationale visant à exiger l’annulation de la réforme du lycée et des suppressions de postes dans l’Education.

Manifestation de lycéens à Rennes. Les lycéens sont apparus très mobilisés ce jeudi, notamment en région parisienne et à Lyon, où des incidents ont éclaté, à l’occasion d’une journée d’action nationale contre la politique du gouvernement en matière d’éducation.

Malgré le report d’un an de la réforme, les jeunes emmenés par l’Union syndicale lycéenne (UNL) et la Fédération indépendante démocratique et lycéenne (Fidl) restent déterminés et comptent relancer le mouvement après les vacances de Noël.

A Paris, Lyon ou encore Rennes, les manifestations ont été émaillées d’incidents avec les forces de l’ordre.

Dans la capitale, la manifestation entre le jardin du Luxembourg et les abords du ministère de l’Education nationale a réuni 13.600 personnes, selon les organisateurs.

Des violences ont éclaté en fin de parcours lorsque la police a isolé environ 200 manifestants boulevard des Invalides et fait usage de gaz lacrymogène.

Selon le rectorat de Paris, une bonne quarantaine de lycées généraux et professionnels, sur un total de 105, étaient plus ou moins perturbés. Une soixantaine d’établissements étaient en outre mobilisés en région parisienne, selon l’UNL.

Les manifestants réclament l’annulation de la réforme du lycée, qui comprend notamment une refonte de la classe de seconde, et des 13.500 suppressions de postes prévues dans l’Education nationale pour la rentrée 2009.

LE GOUVERNEMENT DOIT "RENONCER"

De nombreux défilés ont eu lieu en régions comme à Lyon, où 5.000 lycéens - 10.000 selon les organisateurs - ont parcouru le centre-ville en direction du rectorat. Des incidents ont éclaté entre jeunes et forces de l’ordre, conduisant à une quarantaine d’interpellations.

A Bordeaux, entre 2.400 et 4.000 lycéens suivant les sources ont manifesté dans le calme. Ils étaient environ 4.000 à Marseille, selon la Fidl.

A Nantes, près de 5.000 enseignants, parents d’élèves et lycéens ont dénoncé "la casse de l’Education nationale" devant le conseil régional des Pays de la Loire.

A Rennes, 5.000 lycéens selon la police ont défilé pour "maintenir la pression". "Nous ne sommes pas dupes des promesses de Xavier Darcos qui ne fait que décaler les problèmes et retarder l’échéance", a déclaré Romain Lochet, élève de première ES à Rennes.

Plus de 2.000 lycéens ont défilé à Rouen, où la police a signalé des poubelles incendiées, et autant à Caen. Ils étaient quelques milliers en Bretagne à Lorient, Saint-Brieuc et Brest.

"On ne reprendra pas les discussions tant que le gouvernement ne renoncera pas aux suppressions d’emploi", a déclaré à Reuters la présidente de la Fidl, Alix Nicolet.

Pour la responsable lycéenne, la crise financière a accru le mal-être de la jeunesse.

"On entend partout que c’est la crise, qu’il n’y a pas d’argent pour les jeunes et de l’autre côté on donne des milliards aux banques, forcément ça crée un malaise", dit-elle.

FILLON ET DARCOS ACCUSENT LE PS

Les responsables lycéens ne doutent pas de la reprise du mouvement après les vacances de Noël, qui commencent vendredi.

La FIDL appelle dans un communiqué à une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 8 janvier.

C’est dans le souci affiché d’apaiser les esprits que l’Elysée a demandé au ministre de l’Education, Xavier Darcos, de retirer lundi sa réforme des lycées, que le président Nicolas Sarkozy continue toutefois de considérer comme "essentielle"

Le Premier ministre, François Fillon, a répété jeudi qu’il n’était "pas question d’enterrer" le projet.

"On a décidé sur le lycée de prendre plus de temps parce qu’il y avait une incompréhension généralisée", a-t-il dit sur Europe 1. "On va rouvrir la concertation. Donc on est prêt à accepter qu’il y ait des changements dans cette réforme".

Le chef du gouvernement a accusé le Parti socialiste de mettre de l’huile sur le feu dans une période difficile.

"Quand (le premier secrétaire du PS) Martine Aubry dit que le PS doit manifester avec les lycéens, c’est un choix qui en dit long. Je ne pense pas que ce soit le rôle d’un grand parti politique de gouvernement que d’être dans la rue".

Lors des questions d’actualité au Sénat, Xavier Darcos a regretté "qu’un certain nombre d’élus et le Parti socialiste (...) puissent indirectement encourager les débordements que nous voyons aujourd’hui".

"Dans quelques années, quand on fera le bilan, les jeunes lycéens verront qui du gouvernement de François Fillon ou de ceux qui défilent aujourd’hui ont vraiment aimé la jeunesse", a-t-il déclaré.

Elizabeth Pineau et Clément Guillou, avec les correspondants régionaux de Reuters, édité par Gilles Trequesser (Reuters)

http://www.lexpress.fr/actualites/2...

Messages

  • que le président Nicolas Sarkozy continue toutefois de considérer comme "essentielle"

    "essentielle" pour qui ? pour quoi ?

    Pour faire des économies sur le dos des jeunes, et surtout de ceux venant de la classe populaire. Pas d’inquiétudes pour les enfants de riches à l’étranger, car se sont les jeunes d’ici qui vont leur payer leurs études.

    Sarkozy déshabille les enfants du peuple, pour habiller les enfants de riches et ce sans conditions de ressources. Voilà comment il faut comprendre cette réforme inique. C’est à vomir.