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Fusion Banque Populaire - Caisse d’Epargne, le gouvernement parle de nationalisation en prenant 20%...

Publie le dimanche 8 mars 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

Fusion Banque Populaire - Caisse d’Epargne, le gouvernement parle de nationalisation en prenant 20% : il ment, il va se comporter comme un LBO !

En discutant sur le site AGORAVOX, je suis tombé sur un article titré : "Nationalisation imminente des banques françaises".

L’auteur appuie sur les analyses d’un M. Chevallier pour dire que les banques françaises sont au bord du gouffre car les ratios fonds propres/dettes ne sont pas bons car inférieur à 8% (qui est un ratio international). Plusieurs intervenants lui font remarquer que la dette des banques sont surtout constitués par les dépôts des clients et les fameux produits financiers qu’ils achètent, que les chiffres retenus ne veulent rien rien dire, etc. Bref, un débat intéressant mais très pointu.

Il en conclut que les banques françaises comme la BNP ou la Société générale vont être nationalisées car en faillite. Il s’appuie dans une réponse sur la fusion de la Banque populaire et de de l’"Ecureuil" en s’appuyant sur un article du Canard Enchainé du 25 Février pour affirmer que le gouvernement UMP va nationaliser ces deux banques en prenant 20% du capital de cette fusion. Il commet deux erreurs.

La première est que cette opération n’est pas une nationalisation. C’est pas par hasard qu’il utilise le terme : cela renvoi a une intervention politique dans le cadre d’une politique économique. Mais c’est un mensonge : ce n’est pas une nationalisation.

Ce n’est pas avec 20% d’un capital qu’on prend le pouvoir pour définir une politique pour les salaires, pour l’aide aux P.M.E. qui créer des emplois qualifiés, c’est pas avec cela que l’on lutte contre la spéculation.

La seconde, c’est qu’il refuse de voir que l’État va se comporter au mieux comme un super assureur (mais c’est le rôle que lui assignent les libéraux dans leur conception de l’économie politique). Mais il semble qu’il va se conduire comme un LBO (Le LBO, de l’anglais Leveraged Buy Out, est une technique financière née aux États-Unis dans les années 70, et apparue en France au début des années 80. Elle permet le rachat d’une entreprise en finançant l’acquisition par emprunt en s’appuyant sur un effet de levier financier, c’est-à-dire en faisant appel à des organismes spécialisés qui financent cette reprise par de l’endettement. On parle aussi de rachat par effet de levier.).

Pour dire cela, je m’appuie sur le même article du canard où il est dit que l’État va apporter 5 milliard d’euros (qu’il n’a pas et donc qu’il devra emprunter dans la grande majorité), la banque devra rembourser 10% garantis de dividendes (soit 500 millions d’euros) quelque soit le résultat. A cela s’ajoute les intérêts de la dette qu’ont ces banques suite aux prêts du gouvernement dans le dernier trimestre 2008 (160 millions selon l’article). Dans quel but (outre que Sarkozy place un fidèle à lui) : Guéant répond : on vous met des intérêts très fort pour vous obliger à reprendre votre indépendance très vite.
Les LBO ne font pas autres choses : essayer d’avoir une plus-value importante (puisqu’ils vont revendre après pour leur redonner leur indépendance) sur une période courte... Avec toute la casse sociale que cela entraine.

Ce que fait le gouvernement de Sarkozy, ce n’est pas le retour à une sorte de socialisme... C’est l’application des bonnes vieilles théories libérales car il n’y a aucune action politique derrière.

Matéo 34

Messages

  • Effectivement, c’est bien de faire remarquer que lorsque l’on parle de nationalisation ce n’est que de la poudre au yeux. Je m’étais d’ailleurs déjà insurgé sur l’emploi abusif de ce terme qui laisse entendre à Monsieur tout le monde que la droite libérale fait un peu de penchant à gauche sous pretexte d’étatisation trompeuse. Encore une manoeuvre pour atténuer le cotè néfaste du capitalisme.

    http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

    • Matéo 34, je persiste à dire qu’il s’agit d’une nationalisation.

      A partir d’aujourd’hui, qui va commander dans le nouveau groupe Caisse d’Epargne – Banque Populaire ?
      Qui va trancher en cas de litige ?
      Qui va prendre les grandes décisions ?

       François Pérol et les quatre représentants de l’Etat ?

       Ou alors les autres actionnaires ?

      A ton avis ?

      Ma réponse est la suivante : les autres actionnaires sont en situation de faiblesse. Les autres actionnaires sont aujourd’hui incapables de s’opposer à l’Etat et à ses représentants. Les autres actionnaires ne peuvent qu’accepter, la mort dans l’âme, ce que lui dicteront l’Etat et ses représentants. C’est bien une nationalisation.

      Le fait que l’Etat ne possède que seulement 20 % du capital ne montre pas quels sont aujourd’hui les rapports de force dans le nouveau groupe Caisse d’Epargne – Banque Populaire.

      Les rapports de force, les voici : l’Etat prend le pouvoir dans le nouveau groupe. Les autres actionnaires ne peuvent plus rien faire pour imposer quoi que ce soit.

      Relis cet article du Canard Enchaîné :

      « La goutte d’eau a fait déborder le vase : lors de sa réunion, jeudi 19 février, le conseil d’administration des Caisses d’Epargne a adopté une résolution s’opposant vigoureusement à toute entrée de l’Etat dans son capital.

      Le résultat ne s’est pas fait attendre : François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Elysée, a aussitôt convoqué les dirigeants des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires – Bernard Comolet et Philippe Dupont – pour leur passer un savon. Et leur annoncer la bonne nouvelle : l’Etat va prendre jusqu’à 20 % du capital du futur établissement issu de la fusion entre les deux groupes. Avec, en prime, cette information : « Désormais, le patron, c’est moi ! »

      Tête des intéressés : « Ils étaient estomaqués et livides en sortant de l’Elysée » raconte un témoin de cette petite réunion amicale.

      Dans ce nouveau groupe, l’Etat disposera de quatre administrateurs (sur 18), lesquels présideront le comité des rémunérations et le comité d’audit. »

      ( Le Canard Enchaîné, 25 février 2009, page 3 )

    • Bonjour,

      je persiste à dire que cela n’est pas une nationalisation. :-)

      Je veux bien admettre que l’Etat prend le pouvoir... mais il reste que la politique qui est poursuivie est totalement opposée aux buts d’une nationalisation.

      Il est super assureur qaund il court sauver les banques de la faillite (c’est logique et utile). Sa prise de participation va conduire à de la casse sociale (deux personnes occupant le meme poste dans chaque banques... il va falloir choisir !) ; que je sache les caisses locales ont déjà été pompées pour renflouer Natixis (créé déjà par le futur président de la fusion). Il n’y a aucune politique envers l’économie et les saliers qui est prévue dans la politique du crédit envisagée.

      C’est un LBO car Guéant le dit dans le meme article : les prises sur les dividendes quelque soit le résultat n’ont pour but que la reprise d’indépendance de la banque. Ces prises sur dividendes sont énormes, ils s’ajoutent aux intérets versés au titre des prets de 2008.
      Il y a apparance de nationalsiation mais la réalité est tout autre.

      Bonne continuation.

    • " Je veux bien admettre que l’Etat prend le pouvoir... mais il reste que la politique qui est poursuivie est totalement opposée aux buts d’une nationalisation. "

      Une nationalisation, c’est quand l’Etat prend le pouvoir dans une entreprise.

      1ère étape : l’Etat prend le pouvoir dans une entreprise. C’est la nationalisation.

      2ème étape : après la nationalisation, l’Etat conduit une politique dans cette entreprise.

      Aujourd’hui, l’Etat va conduire une politique de droite dans l’entreprise Caisse d’Epargne - Banque Populaire. Oui, et alors ? Les Français ont été assez cons pour élire un mec de droite en mai 2007. Les Français n’ont que ce qu’ils méritent.

      Conclusion : la nationalisation n’a pas de but.

      Autrement dit : il n’y a pas UNE politique de nationalisation. Il y a DES politiques de nationalisation ( libérales, ou gaullistes, ou communistes, ou conservatrices, ou trotskystes, ou démocrate-chrétiennes, ou socialistes, etc. ).