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GARE A VOS LOGEMENTS VIDES !

Publie le lundi 28 septembre 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

Gare à vos logements vides !

Suite au refus du préfet d’Indre et Loire d’héberger des demandeurs et
des
demandeuses d’asile, alors que la loi l’y oblige, le Collectif de Soutien
aux Demandeurs d’Asile et aux Sans Papiers et le collectif Droit Au
Logement ont réquisitionné « Les Glycines », ancienne maison de retraite, - bâtisse qui appartient au groupe KORIAN, (« leader européen de la prise en charge global de la dépendance », bénéficiaire de plusieurs millions d’euros par an), et à la charge de Grégory GUILLAUME par le biais d’une Société Civile Immobilière. G. Guillaume est, à côté de ses activités immobilières, directeur de la rédaction du magazine TOURS+, responsable de la communication de la mairie de Tours et membre du parti socialiste.

En quelques jours, un lieu de solidarité est né, sans frontières,
hébergeant sous le même toit des demandeurs d’asile, des Sans Domicile Fixe et leurs soutiens.

Suite à la demande d’expulsion des propriétaires, la préfecture a ordonné à la Police Nationale, accompagnée par une société de sécurité privée, d’agir au petit matin du 22 septembre. Tout le monde a été de nouveau mis à la rue avec bagages à 6 heure du matin. Lors de cette expulsion, des menaces ont été proférées par la Police à l’égard des habitants et des habitantes des « Glycines ».

Ce n’est pas la première fois que les autorités expulsent les résidents
d’un bâtiment en capacité d’héberger de nombreuses personnes, accumulant ainsi des logements vides, quitte à jeter des personnes à la rue, alors que, suite à la régionalisation des plateformes AFTAM d’accueil des demandeurs d’asile, pas moins de 250 places d’hébergements ont été supprimées rien qu’à Tours. Pourtant,
les Demandeurs d’Asile et les Sans Domiciles Fixes n’ont pas disparu...
Suite à ces évènements, nous avons tenté de trouver une solution de
relogement pour toutes et tous, les solutions obtenues jusqu’alors ne
concernant qu’une partie des occupants. Nous nous sommes alors présentés
devant la mairie de Tours, en vue d’obtenir un rendez-vous avec un élu de
la municipalité ou un représentant de Tours+, la communauté
d’agglomération.

Mais comme à l’habitude, l’accès à la mairie nous a été refusé, nous
laissant entendre que nous n’obtiendrons rien.

Le balai des matraques de la Police Nationale a commencé peu après, se
soldant par deux arrestations dans la violence, le désordre et la
confusion dans les rangs des forces de l’ordre.

Alors que nous avions quitté les lieux, et pour nous museler
complètement,
des
individus en civil arrivant en voitures noires à vitres fumées, sortant « 
tonfas » et « tasers », se sont jetés sur le groupe de personnes composé
des militants et des familles, arrachant au reste du groupe, sans un mot
mais non sans violence, une militante et un militant occupants des « 
Glycines ». Ce rapt, par des personnes dont la qualité de fonctionnaire
de
police n’était pas apparente, a créé rue Nationale un mouvement de
panique
et d’incompréhension chez des passants médusés. Les quatre militantes et
militants arrêtés ont été maintenus 25 heures en garde à vue au lieu de
24
heures, limite légale quand aucune prolongation n’est demandée, ce qui
était le cas. Trois d’entre eux ressortiront avec des inculpations plus
extravagantes les unes que les autres et un procès, le 8 décembre à neuf
heures.

Ces évènements ont eu lieu le même jour que l’expulsion des sans-papiers
de la jungle de Calais et du boulevard du Temple à Paris. Alors que la
police tente à Tours de terroriser la population, des centaines de
migrants à Calais furent violentés et répartis dans douze prisons pour
étrangers sur le territoire pendant qu’à Paris, le boulevard du Temple
était
« nettoyé » en silence. La volonté du gouvernement sarkozyste qui préfère
camoufler et dénier les questions que posent les conditions de vie des
migrantes et des migrants sur le territoire français est inhumaine et
inefficace.

Les migrants sont toujours là, la « jungle » de Calais se repeuple, les
trottoirs de Paris aussi. A Tours les demandeurs d’asile seront une
nouvelle fois jetés à la rue dès jeudi matin. Comme nous l’avions
annoncé,
nous expulser, Monsieur le Préfet, c’est se tirer une balle dans le pied.

La caravane est désormais en marche...

Tours, le 28 Septembre 2009
Collectif de Soutien aux Demandeurs d’Asile et aux Sans-Papiers.
06 34 19 64 98
csdasp37@no-log.org
www.csdasp37.free.fr

Messages

  • Finiront bien par réinventer les chambres à gaz pour se débarrasser des humains en trop. On créera un nouveau nom. Les Camps de concentration sont devenus "centres de rétention" ce qui veut dire la même chose. Les chambres à gaz deviendront par exemple "salles d’assainissement". Réveillons nous, le pire s’annonce.

  • Dans les petites sous-préfectures de France à l’écart des plages et des pistes de ski, il y a des centaines de milliers de logements VACANTS CONFORTABLES ET PAS CHERS ( 300 € de loyer pour un appartement T4, 400 € pour une maison T4 avec un jardin), que les propriétaires entretiennent pour rien car ils ne trouvent pas de locataires.

    On dirait que tous les demandeurs de logements préfèrent s’entasser dans les grandes villes, quitte à demeurer dans des taudis ou à dormir à la belle étoile . Cela se comprend quand on est retenu à Paris par un emploi, mais c’est incompréhensible pour les personnes qui n’espèrent plus retrouver un emploi ou pour les retraités . C’est ça, l’instinct grégaire ?

    • C’est ça, l’instinct grégaire ?

      sympa ta remarque !

      pas de boulot, pas de transports, pas de commerces, pas d’hopitaux, pas d’ecoles etc etc...

    • Dans chaque sous-préfecture, il y a un hôpital public, souvent une clinique privée, une crèche, l’enseignement public et privé jusqu’en terminale, parfois un IUT , au moins deux ou trois supermarchés des principales enseignes et discounts . Evidemment, pas d’université .

      Vous confondez sous-préfecture et village . Le travail y est plus difficile à trouver qu’à Paris mais plus facile à créer ex nihilo en constatant justement ce qui manque aux habitants . La vie y est bien moins chère et on peut se faire un jardin potager . On peut vivre sainement avec un RMI .

      Je vous parlais de ceux qui n’ont pas un travail à Paris et me demandais pourquoi ils restent là-bas dans des taudis alors que les sous-préfectures regorgent de logements vacants confortables et pas chers qui ne trouvent pas de locataires .