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Géorgie : Jeu de guerre américain

Publie le mercredi 4 octobre 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

Je suis toujours surprise de l’ attitude de certain pays (peut être petits par la taille mais grands par leur culture) attitude qui consiste à dénoncer un voisin supposé être dominateur et en même temps de se jeter dans les bras d’une autre grande puissance (Les Etats-Unis pour ne pas les nommer) pour la quelle la Georgie, en l’occurrence, n’est qu’une marionnette utile pour la pèche au pétrole.

Il semble qu’il y a un problème de complexe d’infériorité non justifié -Que serait la Russie sans l’apport géorgien ? Sans la culture Georgienne ? - ce complexe est utilisé par des politiciens sans scrupules dont le seul désir est de faire plaisir à maître Bush.

Ce désir de rupture avec l’histoire séculaire de la région- combien de famille mixte, combien de gens d’origine géorgienne en Russie ?... La noblesse géorgienne depuis des siécles intégrée à la noblesse russe, sans parler de l’époque soviétique... - Ce désire de rupture ne peut mener que vers des milliers de drames humains. Pourquoi faut-il qu’il y est des frontières bien définies pour que certaines personnes se sentent enfin sécurisées, revalorisées ? Pourquoi briser des liens séculiers ? La Georgie comme toute terre est un pont entre d’autres territoires.

Le jeu du grand loup (je parle ici de l’Amérique bushiste !) Promettant monts et merveilles « démocratiques » à quelques politiciens préférant l’idéologie de maîtres extérieurs à leur propre peuple -nous le voyions bien en Irak où en Afghanistan - n’amène que guerres, destructions et désolations, aux seuls profits de cette Amérique bushiste.
Il faut espérer que la raison prédominera, que les gens pourront à nouveau circuler librement à travers les territoires de l’ex-URSS, non pour le bien d’une idéologie mais dans l’intérêt des personnes, des familles, de la richesse des liens inter-humains. Le nationalisme exacerbé est un poison puissant, lent à agire mais lorsqu’il apparaît, la mort et la souffrance ne sont plus loin,

Les Georgiens et les Russes ont longuement vécu en symbiose chacun avec leurs particularités. Quoi de mieux pour illustrer cela que d’écouter la voix du barde russo-géorgien : Boulat Okoudjava
Alors espérons avec Boulat

Chanson de François Villon.

Tant que la terre tourne encore, tant que la lumière est vive,
Seigneur, donne à chacun ce qu’il n’a pas :
Au sage une tête, au poltron un cheval,
A l’heureux de l’argent... Et ne m’oublie pas.
 
Tant que la terre tourne encore - Seigneur c’est en ton pouvoir !
Donne à ceux qui veulent le pouvoir de régner à loisir,
Donne à souffler au généreux, au moins jusqu’au soir,
A Caïn donne le remords... Et ne m’oublie pas.
 
Je le sais : tu peux tout, je crois en ta sagesse,
Comme un soldat tué croit vivre en Paradis,
Comme chaque oreille croit à tes doux propos,
Comme nous croyons nous-mêmes, ne sachant ce que nous faisons !
 
Seigneur, mon Dieu, mon doux Seigneur aux yeux verts !
Tant que tourne encore la terre, et cela paraît bien étrange,
Tant qu’il lui reste encore du temps et du feu,
Donne à chacun un peu... Et ne m’oublie pas.

B. Okoudjava.

Messages

  • C’est marrant comme vous considérez les russes commes des saints qui n’ont rien à se reprocher.
    Pourquoi êtes vous systématiquement americanophobes ?
    Il me semble que la Russie est dans l’affaire géorgienne très belliciste.
    Alors que la communauté internationale appelle à baisser la tension, la Russie continue de menacer.
    Moi aussi je déteste Bush, mais je le préfère quand même à Poutine qui me semble nettement plus dangereux.

    • Mon cher ami, les Russes sont plus que des saints : ce sont des anges de patience. Ils ont connu les invasions tartares, les chevaliers teutoniques, ils ont eu Napoléon puis Hitler et maintenant les Américains et leur plan "containing" visant à déstabiliser la Russie sur ses marges.

      Ils les ont tous repoussés. Pour ce qui est des Tartares, ils les ont intégrés. Nombre de mariages mixtes ont façonné des russo-ukraino-tartares ! Les autres, ils les ont reconduits jusque chez eux : vieille coutume russe. "Ah, tu me rends visite ? Je te fais un pas de conduite." A Paris en 1812 ou Berlin en 1945, c’est selon. C’est de l’humour russe.

      Quand on prend la peine de réveiller l’ours russe, d’habitude assez flegmatique, ce n’est pas pour rien : on en aura pour son dérangement. Si on n’aime pas les Russes, il faut en avoir les moyens, car ils sont plutôt coriaces. Du genre indomptable,si vous voyez ce que je veux dire.

      La seule façon de les conquérir, c’est de les séduire.
      Leçon N°1 : apprendre leur langue (4 ans minimum d’étude intensive).

      Leçon N°2 : connaître leur pays et leur histoire (pas celle débitée dans les media occidentaux) ;10 ans de voyages ,de visite des musées et d’études assidues.

      Leçon N°3 : avoir un bon estomac, car vous trouverez la table couverte de mets partout où vous irez. Leur cuisine est délicieuse, mais c’est pas la vôtre.

      Leçon N°4 : être très cultivé. C’est pas donné à tout le monde.Mais ils sont très patients, je l’ai déjà dit. Si vous voulez gagner du temps, passez tout de suite à la dernière leçon (Conquérir les Russes sans peine).

      Leçon N°5:zappez les média occidentaux dominants, bazardez votre TV et allez vers les Russes en oubliant vos a priori. Vous passerez un bon moment.

      Quelques dernières recommandations : sachez que les Français sont fiers d’être français mais pas nécessairement fiers de la France.Les Russes ne sont pas nécessairement fiers d’être russes, mais ils sont fiers de la Russie !
      Et un avertissement qui date des Varègues (voir leçon N°2) :"CELUI QUI VIENDRA EN RUSSIE EN AMI SERA ACCUEILLI COMME UN PRINCE MAIS SI QUELQU’UN ENTRE EN RUSSIE EN BRANDISSANT UN GLAIVE, LA RUSSIE SERA SON TOMBEAU. C’est toujours vrai aujourd’hui.

      little light

  • Tout à fait d’accord avec votre analyse, Sarah.

    La Géorgie et la Russie ont des liens séculaires, des chants , danses et poèmes partagés ! De puissants liens familiaux inter-ethniques. Et de bons plats en plus !

    Seuls des personnages véreux et de plus vraiment ignorants peuvent tenter de briser cette belle entente si féconde et vendre ce qui leur reste d’âme pour une poignée de dollars. Dont le cours est en chute libre ! Il faut les virer.

    Etiqueter les gens d’après leur ethnie (réelle ou supposée) est une vieille ruse d’Hitler pour diviser les peuples et les dominer. Elle a été reprise par l’impérialisme US pour tenter le même coup. Mais le manège est éventé facilement par toute personne ayant des attaches avec ces pays.

    Les peuples géorgien et russe ne tomberont pas dans ce panneau grossier. D’une manière plus générale, ils récusent les divisions ethniques. On n’est pas aux USA, premier producteur mondial de ghettos.

    little light