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Grèce : la lutte étudiante continue, la Police frappe !

Publie le lundi 12 mars 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

Le mouvement étudiant continue en Grèce contre la privatisation des Universités.

Il doit faire face à une féroce répression, comme ce fut le cas encore vendredi lors d’une manifestation à Athènes avec des centaines de blessé-e-s, des dizaines de personnes envoyé-es en urgence vers les hôpitaux,des dizaines de manifestant-es arrêté-e-s, 62 inculpé-e-s).

La manif a rassemblé plus de 35.000 personnes (étudiant-es surtout, mais des élèves de lycées, des enseignant-es et quelques travailleurs-euses).Il s’agissait là, peut-être, de la plus grande manif étudiante jamais organisée depuis le début du mouvement au printemps 2006.

En même temps, dans les autres villes (Thessaloniki, Patra, Karditsa, Giannena etc.)des manifs de solidarité avaient également lieu avec, là bas aussi, des violents affrontements avec la police qui n’a pas hésité à utiliser des balles en plastique....

Le mouvement continue avec toujours et plus que jamais les mêmes revendications :

La libération immédiate de toutes et tous les étudiant-es emprisonné-es, et l’abandon de toute poursuite judiciaire

La libération immédiate de l’étudiant Allemand Timo Behrendt arrêté le 20 février 2007 à Thesallonique et inculpé à la Prison de Komotini

Le retrait immédiat de la loi de privatisation des Universités

L’Appel Grève Générale interprofessionelle

Messages

  • Le pire est à venir, comme pour la légalisation du travail de nuit pour la femme, je crains que cette idée de privatisation des facs en Grèce, soit une préfiguration de ce qui va nous arriver à tous en Europe.

    Pour le moment, dans certains pays comme l’Allemagne ou la France, les politiques en sont à contourner le problème, qui ferait descendre la majorité des étudiants dans la rue, en augmentant très fort les inscriptions et prestations annexes, autour de 1500 euros. Deux mois de salaire l’été ne suffiront pas à payer. La solidarité doit jouer comme c’est le cas jusqu’à maintenant.

    Ce qui se passe en Grèce, nous concerne aussi !

    On ne veut pas que nos jeunes commencent avec un crédit avant même d’être dans la vie active ! Hypothéquer leur avenir, au nom d’une logique de fric c’est hallicinant !

  • En Grèce, l’enseignement n’a rien de laïque.

    A sa naissance, l’enfant est nommé "MORO".... ce qui est un qualificatif utilisé aussi pour les "simples d’esprit" (qui sont aussi, comme les enfants , des "purs esprits"... en grec, "pur" se dit " AGNO " !)

    Par le baptème, dans la religion orthodoxe, il acquiert un prénom ce qui lui permet d’accéder à la société....

    A l’école primaire ("demotiko"), il reçoit un enseignement où la part de la religion orthodoxe n’est pas négligeable : les icônes sont dans les salles de classe, on fait sa prière, une chapelle est dans la cour de récréation....

    Au collège, puis au lycée, cette forme très particulière de laïcté continue ... et elle trouve sa "justification" dans ce qui se passe dans la société "civile" : il n’y a pas si longtemps encore, les emplois publics n’étaient accessibles qu’aux orthodoxes affirmés....la religion était inscrite sur les passeports !

    A l’Université, même prolongement : pour assurer leur avenir, pour s’intégrer dans la société, dans la "vie active", les jeunes doivent accepter ces conditionnements qui , aux yeux d’un français , sont des archaïsmes....

    Les universités "privées" échapperont sans doute à ces conditionnements....

    Les universités "privées", sans doute, seront laïques au sens vrai du terme.... français (et encore)....car le concept de "laïcité", comme celui de "démocratie" , fluctue selon les lieux et les époques.

    En Grèce est laïc tout ce qui ne porte pas d’habits "religieux"..... mais cela ne veut rien dire d’autre.... encore aujourd’hui...

    Il est regrettable que les évolutions nécessaires pour apporter la liberté doivent passer par des mouvements de violences où des souffrances, parfois des morts sont à déplorer.

    Il semblerait malheureusement que ce soit un mal nécessaire.