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Grève illimitée dans les services d’urgences en Bretagne

Publie le lundi 28 mars 2005 par Open-Publishing

Le 27 Mars 2005 - (APM Santé) : Les personnels des services d’urgences et des Samu de Bretagne ont voté jeudi en assemblée générale une grève illimitée pour protester contre la surcharge de ce secteur, a-t-on appris de sources syndicales. La Bretagne fait face depuis plusieurs jours à un mouvement de grève qui semble très suivi dans les services des urgences et aux Samu, a pu constater APM Santé auprès de différents établissements hospitaliers, qui ont tous recours à des réquisitions de personnels

"Le Samu 35 et le Smur ont commencé leur grève la semaine dernière. Leur mouvement a été suivi par les autres Smur de la région. Puis, les personnels paramédicales ont engagé une grève, suivis par les médecins et les chefs de services depuis le début de la semaine", a indiqué à APM Santé, un médecin urgentiste du CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine), Dr Valérie Claeyssen.

Les grévistes de toute la région ont organisé jeudi une assemblée générale à Pontivy (Morbihan) qui a acté la poursuite de la grève pour une durée illimitée.

"Nous allons probablement suivre au niveau national", a indiqué à APM Santé le président de l’association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuhf), Patrick Pelloux, qui envisage un vaste mouvement de grève pour mi-avril.

Au CH de Saint Brieuc (Côtes-d’Armor), la direction indique avoir enregistré un taux de grévistes chez les médecins proche des 100% et vient de recevoir un préavis de grève des personnels non médicaux.

Dans le Finistère, le mot d’ordre de grève a été généralisé et le taux de gréviste atteint 50% à Brest et 33% à Quimper, indique-t-on à la Ddass, qui prévoit "un durcissement" du mouvement à partir de vendredi en raison de préavis de grève dans d’autres établissements du département.

Au CHU de Brest, la direction a également noté "une grande majorité" du personnel des urgences en grève, tandis que le CHU de Rennes doit faire face à quatre mouvements de grève.

Les médecins urgentistes des Samu ont engagé depuis une semaine un mouvement de grève qui enregistre quasiment 100% de participation, tandis que les ambulanciers des Samu sont également en grève pour la réforme de leur statut, a-t-on appris auprès du secrétaire générale du CHU de Rennes, Patrick Jéhannin.

De plus, les personnels non médicaux des services d’accueil des urgences ont engagé depuis mercredi un mouvement de grève, qui est également très suivi, tandis que les personnels médicaux ont appelé à une grève mercredi, là encore, très suivi.

"Plus des trois quarts des personnels médicaux sont en grève, y compris le chef de service qui fait grève pour la première fois de sa carrière", a ajouté Patrick Jéhannin.

Au centre hospitalier Bretagne Atlantique de Vannes (Morbihan), les médecins du Samu mènent également une grève depuis samedi avec un taux de participation "très élevé", selon la direction de l’établissement.

CRAINTE SUR LA PERMANENCE DES SOINS

Pour expliquer cette grève, l’ensemble des intervenants interrogés rapportent des situations très tendues aux urgences depuis plusieurs semaines.

"Ce mouvement fait suite à des tensions fortes au niveau des appels aux Samu, mais aussi au niveau des interventions aux urgences et de saturation des lits (...). Il traduit une fatigue et une irritation de la part des personnels", estime le directeur adjoint du CH de Saint Brieuc, François-Louis Berthou.

Selon le président de Samu de France, Marc Giroud, la tension n’a pas diminué depuis la fin des épidémies de l’hiver et les professionnels sont inquiets de la réforme sur la permanence des soins.

"Nous sommes pessimistes sur la mise en place de la permanence des soins au niveau libéral, alors que l’activité des services augmente", a indiqué à APM Santé le vice-président du Syndicat des urgences hospitalières (SUH), Dominique Sebbe, qui a évalué cette hausse à +8,5% entre janvier et février, par rapport à la même période en 2004.

Les grévistes s’inquiètent également du manque de lits.