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HOMMAGE A HENRI CURIEL.
par KURTZ
Publie le mercredi 18 janvier 2012 par KURTZ - Open-Publishing5 commentaires

La mort de Georges Suffert, journaliste serait passé inapperçu s’il n’avait été à l’origine d’une campagne odieuse à l’encontre d’Henri Curiel, juif égyptien militant communiste et de la cause palestinienne.
Ce chrétien de conviction s’est égaré dans des attaques inconsidérées contre ce militant en faveur de l’émancipation de l’Algérie et du rapprochement des palestiniens et des Israéliens.
Suffert soupçonne Curiel de terrorisme et de complicité avec Carlos. Cette campagne savamment organisée des jours durant en 1975 dans l’Express vaut à l’apatride Henri d’être entendu par la police.
Le climat de cette affaire est tel que ce militant internationaliste est livré à la vindicte publique sans l’ombre d’une preuve.
Libéré, il est assassiné lâchement par des tueurs de l’OAS ou du Mossad dans le hall de son immeuble de plusieurs projectiles de révolver.
Qu’est-il aller faire Suffert, le Chrétien dans ce sordide lynchage médiatique ?
Il a certes perdu son honneur et suscité la folie homicide de fascistes.
Curiel, un homme d’exception, chassé d’Egypte parce que militant progressiste ne s’est ni réfugié en Israel au nom du droit du retour et n’a pas quémandé la nationalité française bien que marié à une française. Apatride et internationniste proche des damnés de la terre, il assumait ses choix et ne sous-estimait pas les risques encourus.
On oubliera celui qui par ses accusations a participé même involontairement à armer le bras des meurtriers mais on conservera le souvenir de ce militant, injustement calomnié, mort d’être allé jusqu’au bout de son idéal.
Oui, Henri, quelque part tu incarnes la meilleure part des hommes.
Messages
1. HOMMAGE A HENRI CURIEL., 19 janvier 2012, 07:37, par pilhaouer
Henri Curiel, la piste française
jeudi 25 septembre 2008, par Alain Gresh
Vendredi 26 septembre, à 22 h 40, dans « Spécial Investigation », Canal + diffuse un documentaire présenté par Emilie Raffoul et Stéphane Haumant, Henri Curiel : un crime politique. Né en Egypte, fondateur du mouvement communiste dans les années 1940, expulsé de ce pays en 1950, Henri Curiel s’installe à Paris où il anime des réseaux d’aide au Front de libération nationale algérien (FLN), les « porteurs de valises ». Arrêté, il sera libéré après la signature des accords d’Evian. Il fonde le mouvement Solidarité, en aide aux mouvements de libération du tiers-monde et s’engage parallèlement dans la promotion d’une paix israélo-arabe et israélo-palestinienne. Il est assassiné à Paris le 4 mai 1978. L’enquête n’aboutira pas. Gilles Perrault a écrit un livre sur son itinéraire, Un homme à part (Fayard, Paris, 2006).
Perrault est également l’auteur d’un article dans Le Monde diplomatique d’avril 1998, « Henri Curiel, citoyen du tiers-monde ».
Le documentaire de Canal + explore une piste qui a été peu envisagée jusqu’à présent, celle de la responsabilité directe des autorités françaises dans l’assassinat de Curiel.
Le journal algérien Al-Watan du 25 septembre revient sur le documentaire de Canal + dans un article intitulé « Flash-back sur le meurtre d’un porteur de valises » (Yacine Farah).
« Objectif : tenter de démêler l’écheveau d’un crime politique qu’aucun président français, depuis Giscard d’Estaing jusqu’à Nicolas Sarkozy, n’a voulu élucider. Les faits remontent au 4 mai 1978. Il est 14 h 30. Henri Curiel est assassiné de trois balles à bout portant au sortir de l’ascenseur de son immeuble parisien. Le lendemain, le crime est revendiqué, via l’AFP, par Delta, un réseau d’extrême droite composé de nostalgiques de l’Algérie française. Pourtant, malgré cette revendication, de nombreuses zones d’ombre entourent encore le dossier. Comment cet assassinat a-t-il pu être possible alors même que Curiel était étroitement surveillé par les services français, notamment l’ex-SDECE ? »
« Comment se fait-il que ni la police ni la justice n’aient suivi la moindre piste ni procédé à aucune arrestation ? Pourquoi le Parti socialiste, alors même qu’il réclamait une enquête en ces années 1970, oublie sa promesse une fois au pouvoir ? Des témoignages bouleversants et contradictoires apportent un début de réponse, sans pour autant parvenir à faire éclater la vérité. D’abord celui de l’amie de la victime, Joyce Blau : “Curiel se savait sur écoute et étroitement surveillé par les renseignements généraux français, mais il n’a jamais pensé qu’il était menacé.” Une voisine de palier de Curiel avoue également avoir été approchée par la Direction de la sûreté du territoire français (DST) pour placer des caméras et des micros cachés. Mais elle a refusé. »
« L’information est même confirmée par Jean Baklouti, ancien directeur de la DST : “Effectivement, nous avons essayé de sonoriser l’appartement d’Henri Curiel à partir de celui de sa voisine. Mais cela n’a pas marché.” En 1976, soit deux ans avant son assassinat, l’hebdomadaire Le Point lui consacre un dossier spécial. Il le décrit comme un agent du KGB (anciens services secrets de l’ex-Union soviétique, ndlr) et l’accuse de transporter des armes pour des organisations terroristes. Des charges qui se sont avérées sans fondement. Elles étaient “soufflées” par les services secrets à l’oreille de Georges Suffert, un des journalistes qui ont participé à la rédaction de l’enquête. Aujourd’hui, il regrette ses écrits et reconnaît avoir été manipulé : “C’est vrai, je n’ai pas voulu écrire un article gentil. J’ai été manipulé, mais je ne sais pas par qui. J’ai juste accédé à des morceaux de dossiers de la DST et du SDECE, l’actuelle Direction générale de la sécurité du territoire français (DGSE).” Pour sa part, l’ancien responsable de la DST, Jean Balkouti, reconnaît qu’il n’a jamais été établi que Curiel était un agent du KGB. »
« Pourquoi a-t-on assassiné Henri Curiel ? Pour Abdellah Zekri, un ancien membre de l’Amicale des Algériens en France, c’est parce qu’il était l’allié des Algériens et l’ennemi de l’armée française : “Curiel était le diable. Celui qui a contribué à la défaite politique de la France en Algérie. Il a poignardé l’armée coloniale dans le dos.” Pour Gilles Perrault, Curiel était un homme à part : “Il incarnait tout ce que les militaires français et membres de l’OAS ont haï pendant la guerre d’Algérie.” Juif égyptien, Henri Curiel était un militant actif en faveur des droits de l’homme et de l’autodétermination des peuples opprimés : il a soutenu le mouvement sud-africain ANC ; il a également lutté pour la chute des dictatures en Amérique du Sud. Mais son vrai combat, c’est le Proche-Orient. Il a mis toute son énergie pour rapprocher Israéliens et Palestiniens. Quelques semaines avant son assassinat, il voulait retourner en Algérie. Sans doute pour se mettre à l’abri. Et même si la police française a soupçonné l’ex-SDECE d’être derrière la mort de Curiel, son avocat Benoît Domenach reconnaît que le juge d’instruction est constamment freiné dans sa démarche. C’est sans doute un signe que les assassins de Curiel sont au cœur du pouvoir français ou coulent des jours meilleurs sur la Croisette. »
Le 2 mai 2008, « les filles et fils de Marek Edelman... » publiaient un communiqué sur l’anniversaire de la révolte du ghetto de Varsovie et la solidarité aujourd’hui avec les Palestiniens.
« Les filles et fils de Marek Edelman... et d’Henri Curiel, Schmerke Kaczerginski, Lucien David Fayman, Jacov Stambul, Dvoira Vainberg… »
« A 65 ans du soulèvement du Ghetto de Varsovie, nous rendons hommage a tous ceux, modestes héros et héroïnes, qui ont engagé leur vie dans une bataille face à l’armée d’un pouvoir qui contrôlait presque toute l’Europe. Face à l’oppression, il y a toujours résistance : contre le nazisme en France, à Vilnius, en Allemagne même et, des années après, en Egypte et en Algérie contre le pouvoir colonial aussi bien qu’en Afrique du Sud contre l’apartheid. »
« Il en est de même aujourd’hui : les masques changent mais c’est toujours le même combat. Nous, filles et fils de résistants au nazisme, affirmons notre soutien a la résistance palestinienne, car le pouvoir sioniste en Israël, a usurpé notre nom collectif (juifs), pour en notre nom disent-ils, mener une politique de répression coloniale féroce et d’apartheid. »
« L’hommage à nos parents, martyrs ou survivants, est à l’unisson de l’hommage aux résistants du peuple palestinien dont les droits fondamentaux, humains et nationaux sont bafoués, jour après jour depuis 60 ans. »
Le Diplo : http://blog.mondediplo.net/2008-09-25-Henri-Curiel-la-piste-francaise
2. HOMMAGE A HENRI CURIEL., 19 janvier 2012, 08:32, par pilhaouer
deux liens avec documents :
Sur la piste de l’Afrique du Sud de l’apartheid :
http://www.mvj-ge-henri-curiel.ch/MVJ-AG-1er-colloque-Didar_Fawzy.pdf
Didar Fawzy, morte percutée par une voiture à Genève en 2011 appartenait au réseau Jeanson. Elle s’évada en 1961 de la prison de la petite roquette où elle avait été incarcérée.
Beaucoup de documents ici :
http://www.mvj-ge-henri-curiel.cph/
3. HOMMAGE A HENRI CURIEL., 19 janvier 2012, 09:10
n’oublions pas d’associer nos condoléances à son fils le journaliste Alain Gresch qui continue le même combat des dizaines d’années après
4. HOMMAGE A HENRI CURIEL., 19 janvier 2012, 17:26
Non la campagne contre Henri Curiel ne s’est pas faite dans l’Expres mais dans Le Point dont le sinistre Suffert était le directeur. Il aurait participé à l’opération involontairement écrivez-vous, Je ne pense pas qu’un journaliste de son expérience ait pu participer involontairement à cette opération qui a conduit à l’assassinat d’Henri Curiel.
1. HOMMAGE A HENRI CURIEL., 20 janvier 2012, 02:04, par Charles
D’accord avec toi, Suffert était une crapule qui avait choisi son camp et utisait sa plume et ses moyens d’action très lucidement contre tout ce qui pouvait ressembler (même de loin pour Curiel) à un communiste ou simplement un progressiste tiers-mondiste....
On peut lire à ce propos le bouquin de Gilles Perraut, ’Un homme à part"......