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HOMMAGE AUX MARTYRS DE CHARONNE

Publie le dimanche 11 février 2007 par Open-Publishing
9 commentaires

Une place du "8 février 1962" inaugurée ce jeudi au métro Charonne.

Il y a 45 ans, le 8 février 1962, la police assassinait sauvagement neuf manifestants au métro Charonne. Huit étaient communistes. Parmi eux, deux camarades du 15ème : Anne-Claude Godeau, 24 ans, agent d’exploitation à la Brigade B du service bancaire des Chéques postaux et Jean-Pierre Bernard, 30 ans, dessinateur à la direction des services téléphoniques du boulevard de Vaugirard, père de trois enfants, secrétaire de la section Pasteur du PCF.

Avec des dizaines de milliers d’autres, ils protestaient contre les crimes de l’OAS et exigeaient la paix en Algérie. Leur engagement syndical et politique les avaient naturellement amené à militer pour la reconnaissance du droit du peuple algérien à l’indépendance, contre une guerre injuste qui a coûté la vie à des centaines de milliers d’Algériens, principalement des civils, et à 30000 jeunes Français. Les circonstances du massacre ne sont pas encore entièrement élucidées.

Les complicités entre OAS, certains éléments de la l’armée et de la police (Papon est Préfet de police de Paris) sont évidentes. Leur volonté commune d’écraser tout à la fois le mouvement progressiste, les luttes revendicatives, l’action anticolonialiste se manifeste tout au long des années de la guerre d’Algérie. Une place du 8 février 1962 est inaugurée ce matin par le Maire de Paris.

Nous nous en félicitons. Espérons qu’il saura reconnaître les lourdes responsabilités historiques des dirigeants du Parti socialiste et de la droite qui ont engagé puis poursuivi la guerre colonialiste. Le PCF, comptable de son histoire, s’est prononcé dès le début pour le droit du peuple algérien à disposer de lui-même et a agi sans discontinuer pour la paix en Algérie. Dans la suite de cet engagement, les communistes français continuent à lutter pour un nouvel ordre international de paix et de coopération entre peuples libres et souverains, à combattre le racisme et le fascisme sous toutes leurs formes.

Une commémoration a été également organisée vendredi 9 février à 11h30 dans le Hall des Chèques Bourseul à laquelle s’est associé le PCF Paris 15ème.

Dans sa dernière lettre à ses parents à Nantes, reçue le 9 février, Anne-Claude Godeau écrit "ce soir, je vais à une manifestation à la Bastille, encore interdite par le préfet de police. Vraiment, on fait tout pour protéger l’OAS".

http://pcf-paris15.over-blog.com/

Messages

  • Et l’enquête continue... n’est-ce pas Monsieur Papon ?? TZ.

  • Ca donne une image de ce qu’est la "police républicaine". Aujourd’hui, elle est capable des mêmes méfaits, il suffit que les circonstances s’y prêtent.

  • C’EST FACILE D’ACCUSER LA POLICE...

    ... et de passer sous silence ceux qui l’envoie faire le sale boulot !
    N’oubliez pas qu’il en est de la police contre le peuple comme de l’armée contre les peuples colonisés... Derrière eux, les responsables et vrais coupables sont les politiciens qu’on oublie trop souvent de mettre en cause et de juger.

    NOSE DE CHAMPAGNE
    (tant pis pour Jacques Richaud pour qui les pseudo sont des lâches)

    • Je crois que chaque homme a une conscience, il obéit ou non en fonction...
      Un haut fonctionnaire a refusé d’obéir à un ordre supérieur, plus tard sa conscience en fera un martyr : Jean Moulin face au nazisme et au pétainisme.
      Un chef militaire a refusé de participer à l’ignoble et aux ordres supérieurs : le Général de la Bollardière en Algérie.
      Les donneurs d’ordres doivent bien sur être jugés et, espérons le, condamnés mais cela n’excuse en aucun cas la participation à de tels crimes au nom de l’obéissance...

      C’est toujours au nom de la fidélité à l’état que sont perpétrés les pires crimes et c’est à ce nom que la police française assassina plusieurs centaines d’algériens en octobre 1961,
      c’est au nom de l’obéissance que les soldats de l’armée versaillaise massacrèrent des milliers de communards, nos frères aînés.
      c’est au nom de l’obéissance que des soldats français et tirailleurs tirèrent sur le mineurs en 1947.

      C’est au nom de leurs consciences que les gardes nationaux se joignirent à la Commune,
      C’est au nom de leurs consciences que les cheminots tombèrent sous les balles nazies.
      C’est au nom de leurs consciences que tombèrent les mineurs grévistes en 41 face aux polices nazie et française.

      Nul ne peut être considéré comme non coupable au prétexte de son statut : militaire, policier,dirigeant d’entreprise ou autre...

      Elsa Triolet le rappelait " les barricades n’ont que deux côtés" et ceux qui prétendaient ne pas avoir à choisir avaient déjà choisi, choisi le camp de la défaite en toute absence de conscience....de classe.

      Honneurs aux 9 de Charonne, nos aînés là aussi.

    • En 1940 aussi la police a reçu des ordres. Alors que certains prenaient le maquis et devenaient des résistants d’autre se sont complus a vendre les juifs, les communistes et les homosexuels a la gestapo. Bien sur Papon n’est pas exclut de ses delations mais ces policiers qui pliaient aux ordres de pétain, quel honneur ont-ils.

      Varenne .L

  • POSE LA QUESTION AUX RESCAPE DU VEL D’HIV - TU PENSES QUE LE POLICIER QUI TIRE SUR UN AUTRE HUMAIN OU QUI ACTIONNE LA GEGENNE EST UN FONCTIONNAIRE QUI OBEIS A UN ORDRE - NON C’EST UN ASSASSIN OU UN BOURREAU ET LES ORDRES NE LE DEDOUANENT PAS DE CES CRIMES - SINON POURQUOI EXISTE IL DES POLICIERS OU DES MILITAIRES QUI REFUSENT D’OBEIR.

    GHALEM

    • LES JEUNES DES BANLIEUES,NOUVEAUX INSCRITS SUR LES LISTES ELECTORALES,FRANCAIS D’ORIGINE NORD-AFRICAINE,QUI VOTERAIENT A 40% POUR SARKOZY,DEVRAIENT (SE)DEMANDER POURQUOI CES"GENS LA" SONT MORTS VICTIMES DE LA POLICE FRANCAISE ET DEMANDER A QUEL PARTI ILS APPARTENAIENT OU PARTAGEAIENT LES IDEES. BM.

    • Mon père (ancien résistant, soldat d’occupation en allemagne avec Leclerc) ne cesse de dire : "un soldat oublie souvent qu’il est Homme" De ne pas l’avoir oublié lui a valu en allemagne occupée de passer en conseil militaire, plus tard de militer contre la guerre en Indochine, puis d’être passeur de valise pour le FLN. Mais surtout je me souviens d’un certain soir, ma mère écoutait Europe1, elle nous croyait endormis, et nous écoutions anxieux le reporter qui présent à la manifestation ce 8 février 1962 annonçait horrifié la charge des CRS et les morts ! Mon père ne rentrait pas de la manif, et nous savions que cette police était capable de tout : mon père nous avait raconté la manifestation(à laquelle il participait) des algériens le 17 octobre 1961 qui fit plus de 200 morts - disparus et au moins 15000 arrestations.Les manifestants furent embarqués dans des bus RATP réquisitionnés par la préfecture de police, "comme pour le Veld’Hiv" ne cessait de répéter mon père. J’ajoute que du haut de mes 10 ans je fus trés fière de faire partie de ceux (nous étions trés nombreux)qui -opposés à cette guerre coloniale- suivaient -dans un grand hommage à l’humanisme -les cercueils des morts de Charonne.
      Depuis je n’ai eu de cesse de lutter contre toute forme de ségrégation, de totalitarisme,d’intégrisme,d’atteinte à la Liberté, et je le dois à tous ces hommes et femmes qui ont su exercer un jour leur droit de désobéissance !

    • Le massacre de Charonne doit en effet être dénoncé,c’est très bien,mais ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt.En effet bien pire encore le massacre de la manif d’octobre 1961 où des centaines d’individus furent assassinés par la police de PAPON ! Manif provoquée par le gouvernement qui voulait instaurer un "cessez le feu"aux Algériens après 22 heures .
      On a retrouvé des corps pendus , d’autres qui dérivaient sur la Seine sans parler des arrestations "musclées". Ce jour là la police raciste a montré son VRAI visage.

      Hier à la télé une information formidable ,qui m’a mis dans tous mes états :

      PAPON EST MALADE...

      François Pellarin.