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Hommage à Léo Ferré

Publie le samedi 12 juillet 2003 par Open-Publishing
3 commentaires

Hommage à Léo Ferré :
24 août 1916-14 juillet 1993

Ecoutez "Léo" ( Le
Scarabée
)

Ecoutez "Hommage
(Brel, Brassens et Ferré)"
( Collectif
En Vrac
)




Tu nous manques Léo. Cela fait maintenant 10 ans que tu as
disparu et tout le monde se souvient encore de toi. Nous
célébrons ta mémoire, car c’est un devoir. Un devoir de solidarité ,
un devoir de mémoire pour tout ce que tu nous a offert, une
sorte de rappel à l’ordre dans ce monde qui va à sa perte.

Je ne te connaissais malheureusement pas beaucoup, Léo. Tu
es plutôt de la génération de mai 68, moi je suis de la génération
Seattle, de la longue guerre d’Irak et des luttes indigènes.
Mais tout nous rassemble. D’abord, ta poésie et ta mélancolie
nous transportent sur une autre planète. Celle où il fait
bon vivre, où la réalité est autre, où on pense à autre chose
qu’à se goinfrer et regarder Star Académy. Qu’on est bien
sur cette autre planète.

Aujourd’hui, nos semblables refusent de vouloir voyager vers
cette autre planète. Ils ont perdu le sens des valeurs, le
sens du respect, le sens de la solidarité, le sens de la
vie en société. Ils sont tous devenus aveugles. Ils ne pensent
qu’à eux, alors qu’ils s’entourent les uns les autres.

Ensuite, tes coups de gueule. Tu as vécu tellement de choses
Léo. La Seconde Guerre Mondiale, l’âge nucléaire, les révoltes
populaires des années 60, Giscard, Mitterand. Tu n’as jamais
désarmé. Tu avais écrit « Des armes », parce que tu voulais
faire disparaître ces immondes choses par tes armes à toi
 : les mots. C’est là qu’on se ressemble Léo : par des mots,
par le parler vrai, par le cri du cœur, on se ressemble.
On se ressemble tous si on veut.

Tout le monde t’admirait Léo. Tu avais le don de rassembler
les foules autour de tes mots. Tu étais une étoile dans ce
monde d’obscurité qui aveuglait les gens. Tu illuminais la
Terre de ta vérité, de tes sensations, du constat que tu
faisais du monde.

Aujourd’hui,
10 ans après, tout s’est aggravé. On fait la guerre pour
avoir la paix notamment. Je suis sûr qu’avec tes mots tu
aurais démoli tout çà en une chanson. On fait aussi du fric
en laissant tomber sa dignité, et en chantant n’importe quoi.
Toi Léo, tu chantais, mais tu t’en fouttais du fric. Et tu étais
digne. Tu ne désarmais pas. Tu étais toi-même, tu refusais
qu’on te guide dans ta vie, et c’est pour çà que tout le
monde t’admirait.

Ton esprit est toujours dans nos mémoires. On aimerait tous
que tu reviennes, que tu nous aides à construire autre chose.
On se sent tous seuls sans toi, Léo. Mais en pensant à toi,
c’est comme si on refusait la fatalité de ce monde qui court à la
catastrophe. Si on se bat, c’est aussi pour ta mémoire, Léo.
Ce serait t’insulter de laisser tomber les bras, toi qui
t’es battu jusqu’au dernier souffle.

On espère tous un jour qu’il fera bon vivre sur cette planète,
que les gens se sourieront, qu’ils ne seront plus en quête
d’un refuge, de pain, d’amour en train de crever. C’est promis
Léo, le jour où toute cette détresse aura disparu, on te
célébrera encore. Car tu nous avais guidés, tu nous avais
aidés dans notre combat. Notre victoire, tu en seras pour
beaucoup.

Tu nous manques Léo, reviens parmi nous. Ce monde de merde était
mieux avec toi.

Pablito1024

12.07.2003
Collectif Bellaciao

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