Accueil > IL FAUT SAUVER LES ELEVES MOUSSA, FANTA, LEVON, KARINA, RACHEL et les autres !

IL FAUT SAUVER LES ELEVES MOUSSA, FANTA, LEVON, KARINA, RACHEL et les autres !

Publie le vendredi 5 mai 2006 par Open-Publishing

IL FAUT SAUVER LES ELEVEs MOUSSA, FANTA, LEVON, KARINA, RACHEL, JONATHAN ET LES AUTRES

source : http://www.educationsansfrontieres.org

La pétition : http://www.educationsansfrontieres.org

La fin du sursis accordé par la circulaire du 31 octobre 2005 suspendant l’expulsion des jeunes sans papiers scolarisés et des parents sans papiers d’enfants scolarisés est maintenant toute proche : deux mois à peine. Ce ne sont pas des mots. C’est une angoisse palpable qui monte dans des milliers de foyers et étreint des milliers ou des dizaines de milliers d’enfants, d’adolescents, de parents qui, chaque jour, se demandent où ils seront dans deux mois. Monsieur Sarkozy fait jouer des milliers de familles dans Chronique d’une disparition annoncée.

Parallèlement, il se prépare à faire voter une nouvelle loi dont l’effet principal sera de fabriquer encore plus de sans papiers : obstacles supplémentaires au mariage entre Français et étrangers, suppression du droit à la régularisation des sans papiers au bout de dix ans (dix ans !) de présence prouvée en France, entraves supplémentaires (ressources, logement) au regroupement familial. Faudra-t-il détenir un compte chez Cleairstream et le logement de Gaymard pour obtenir le droit de faire venir sa famille en France ? C’est interdire de vivre avec leur famille aux salariés les plus mal lotis, les précaires, ceux payés au SMIC et leur faire payer les décennies d’incurie des gouvernements en matière de logements sociaux. L’immigration que choisit Monsieur Sarkozy est celle réduite en esclavage, sans papiers, remise sans défense aux mains des négriers et des marchands de sommeil. Le reste, tout le reste, est démagogie, baratin de politicien arriviste et vulgaire faisant la danse du ventre devant l’électeur raciste.

Cela étant, il n’a pas encore gagné la partie. Son projet de loi CESEDA inquiète. Les manifestations se multiplient. Les Eglises s’alarment. « Ce cuisinier-là nous préparera des plats trop épicés ». Et quand bien même il parviendrait à faire voter sa loi par une majorité parlementaire en lambeaux mais aux ordres, des expériences récentes ont montré que ce qu’un parlement a voté, le même parlement peut l’abroger, pour peu qu’on l’y encourage vivement : « Le CPE, on l’a eu ! Le CESEDA, on l’aura ! » criaient des manifestants le 29 avril.

Car, et c’est quand même ce qui reste profondément rassurant et encourageant, à chaque fois que la situation réelle des sans papiers est connue, particulièrement dans le milieu large et réactif que constituent les écoles, la population réagit sainement. Les pétitions sont signées par milliers, des centaines de manifestants se regroupent devant les préfectures (comme la semaine dernière encore à Nevers), les fax et les coups de téléphone tous azimuts pleuvent, des articles paraissent. Non, la population de ce pays n’est pas aussi bornée, étroite, raciste que la rêvent Messieurs Le Pen, de Villiers ou Sarkozy. Et il est à souhaiter qu’ils aient à s’en rendre compte dans les semaines qui viennent.

C’est maintenant, dans les toutes prochaines semaines, dans les tout prochains jours, avant la fin de l’année scolaire en tout cas, qu’il faut sauver les milliers de jeunes et de familles que Monsieur Sarkozy promet d’expulser pendant l’été. La pétition du RESF « Nous les prenons sous notre protection » appelle à les protéger. Elle a recueilli 12 000 signatures sur Internet et des milliers sur papier en quelques jours. Il en faut bien davantage. Les signatures des intellectuels, des artistes, des scientifiques, des sportifs qui font la réputation de ce pays. Mais aussi et surtout celles des dizaines de milliers d’anonymes, de sans grade qui constituent le pays réel. Ceux qui n’acceptent pas que des infamies se commettent en leur nom et qui, dans les semaines prochaines, accompagneront leurs camarades de classe, leurs élèves, les copains de leurs enfants dans les préfectures, dans les tribunaux, devant les centres de rétention pour dire qu’ils refusent que des familles entières soient arrêtées, enfermées, menottées et entravées comme des bêtes avant d’être réexpédiées, attachées à leurs sièges d’avion, vers des pays qu’elles ont fui.

Concrètement, il faut que dans chaque établissement scolaire se constituent des collectifs qui prennent chaque élève et chaque famille en difficulté sous leur protection.
Que les établissements, les municipalités, les personnalités, les syndicats, les associations, les partis, etc, parrainent un élève ou une famille, l’accompagnent massivement et autant de fois qu’il le faudra en préfecture et obtienne sa régularisation. Ils se heurteront sans doute au mur de la « loi » et de l’arrogance de l’Etat.
Mais les vagues finissent toujours par saper les falaises ! A l’assaut !