Accueil > INFORMATIQUE : Ibm dégraisse, Stanca le porte aux nues
INFORMATIQUE : Ibm dégraisse, Stanca le porte aux nues
Publie le lundi 9 mai 2005 par Open-Publishing
Traduit de l’italien par karl&rosa
Le groupe va licencier 13 000 Européens. Le ministre italien : "Flexibilité juste, elle crée le développement"
Le colosse états-unien Ibm se prépare à dégraisser, et cela fait mal en Europe : le géant de l’informatique prévoit de licencier de 10 000 à 13 000 salariés, surtout dans notre continent. Ibm a déjà commencé à discuter avec "les organismes de consultation locaux", en faisant savoir que la décision n’est pas motivée par un état de crise particulier, mais qu’on vise à l’amélioration des performances économiques : les licenciements - explique l’entreprise - auront un impact de 1,3 à 1,7 milliards sur les comptes du deuxième trimestre, ils vont concerner 3 à 4% du personnel du groupe dans le monde et rentrent dans un plan de réaménagement visant à "mieux intégrer les activités au niveau mondial, mais aussi à faire face aux problèmes de rentabilité dans les régions à plus faible croissance, particulièrement en Europe".
Le dégraissage devrait frapper principalement la Grande Bretagne, l’Allemagne, la France et l’Italie. Et la nouvelle, en effet, a rebondi tout de suite dans notre pays, avec des conséquences qui font tomber les bras : le ministre de l’innovation Lucio Stanca, ancien président de Ibm Europe, loue les décisions de la multinationale. "Voilà l’économie moderne, on ne crée du développement que là où il y a de la flexibilité". "Il est clair - a poursuivi le ministre - que si on ne veut se préoccuper que de protéger exclusivement les personnes touchées par cette restructuration, on crée une rigidité du système qui ne garantit aucun développement. Tous les pays qui ont cette flexibilité, non seulement de l’emploi singulier mais aussi du système, ont un taux d’emploi supérieur au nôtre". "En Italie - a conclu Stanca - ces restructurations ne peuvent pas être réalisées et c’est pourquoi le développement est moindre : des pays comme les Usa, au contraire, sont plus attentifs au social, parce que là où il y a plus de flexibilité il y a plus d’emploi".
Pour en revenir à Ibm, il faut dire que le titre - une fois les licenciements annoncés - est tout de suite remonté dans les bourses européennes. Ibm emploie en Europe, en Afrique et au Moyen Orient environ 100 000 salariés (dont 25 000 seulement en Grande Bretagne), tandis que dans tout le monde il en emploie au total 329 000. Le dégraissage dépend en particulier de l’allure négative des bénéfices en Allemagne, en Italie et en France (réduction des ventes respectivement de 8%, 7% et 3%). En 2002, déjà, le groupe avait éliminé 15 600 emplois. Le groupe Usa vise à se repositionner sur des pays qui présentent des taux de croissance plus élevés, comme la Chine, la Russie e l’Inde.
La FIOM CGIL est alarmée à cause de la réduction possible des emplois : son responsable national, Fausto Durante, demande une confrontation sur le plan industriel et envoie dire au ministre Stanca que justement sur le thème des licenciements il s’est "soudain réveillé d’une torpeur de plusieurs années", en lui souhaitant un retour immédiat à son anonymat habituel.
http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/06-Maggio-2005/art50.html