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INQUIETUDES BOURGEOISES

Publie le dimanche 26 avril 2009 par Open-Publishing
7 commentaires

L’effarement de Philippe Bilger, de son état avocat général blogueur et blagueur, que le saccage social généralisé trouble moins que le saccage d’une sous-préfecture fait peine à lire.

Conclusion inquiétante : « Comment faire revenir la paix même armée de la République à la place de ce bout, de ce fragment, de ce morceau d’inconnu, d’étrangeté et de chaos ? »

Etrangeté...chaos ...paix armée ... Tiens, tiens !

Extraits :

La France coupée en deux ou la fin du dialogue civique
Les violences de Compiègne et autres séquestrations sont bien plus que l’expression d’une exaspération et de rancoeurs. Elles sont symptomatiques d’une rupture profonde et radicale entre deux France qui cohabitent et ne se comprennent plus. Mais cherchent-elles encore à se comprendre ?
... ... Des images d’un autre monde
J’avoue que, sur France 2 notamment, les images de cette dévastation accomplie avec méthode et sans l’ombre d’une réticence puis les explications vindicatives et satisfaites d’un délégué syndical étaient propres à susciter plus que l’étonnement du téléspectateur : sa stupéfaction indignée devant des séquences qui semblaient relever d’un autre monde que le nôtre.
Pourquoi pas en 1792, avec la mise à sac des Tuileries racontée par les historiens ?
Jamais autant qu’au cours de cette vision - anéantissement des choses quasiment en direct ! -, je n’ai éprouvé la sensation non pas de l’impuissance du politique mais de sa totale inadaptation au surgissement sombre et violent des profondeurs sociales et collectives.
... ... Le recours à la justice, dans une démocratie, me semble la sagesse même mais devant de tels épisodes où le désespoir social s’en donne à cœur joie et avec bonne conscience, je me demande si les remèdes traditionnels demeurent appropriés.
Un monde déteste l’autre et leur communication est rompue.
Cette donnée change tout. Comment réconcilier, apaiser ? Comment faire revenir la paix même armée de la République à la place de ce bout, de ce fragment, de ce morceau d’inconnu, d’étrangeté et de chaos ?

http://www.marianne2.fr/La-France-c...

Nous n’avons pas vu la même chose que Bilger ?
http://www.youtube.com/watch?v=j_fG...

Lire aussi :Séquestrations : la main de l’extrême gauche
http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

Messages

  • Il est naïf ou il le fait exprès. Je me méfie de ce genre d’interrogation qui sent la justification de la répression. Il parle d’ailleurs d’appel à la justice, ce dont on en attendait pas moins de lui puisque de la partie. Mais méfions nous de ce genre de personnage qui s’ingénie à mettre de l’huile sur le feu sans avoir l’air d’y toucher, pour mieux après réprimer...

  • Drole de bonhomme,enfin perso ,aucune image ne me choque,car enfin la sous préfecture nous appartient et quand l’état ,la justice et l’umps se foutent de la gueule des prolos,ils recoltent les fruits de la colère.L’espérance est que ces fruits se développent rapidement dans tous les secteurs et enfin il n’y aura plus de "casse" puisque tout nous appartiendra réellement.momo11

  • Vous voulez appliquer une justice ? Commencons par réfléchir et par mettre en place une JUSTICE SOCIALE. Remettons a égalité autant que possible ( ne soyons pas naifs non plus ) la balance sociale au lieu de faire porter tout le poid de la crise a la classe ouvrière, aux pauvres et aux modestes et a ce moment on pourra peut etre parler de renouer un dialogue.
    Difficile de nouer un dialogue avec des gens qui n’ont que du mépris et de la complaisance dans les yeux...

  • Face à l’énorme violence policière que dégage le régime de Sarkozy en défense des interets de la bourgeoisie, cette violence là des travailleurs n’est pas très importante.

    Face à l’énorme violence sociale de la bourgeoisie qui en envoyée des millions de personnes au chômage sait très bien que ça a des conséquences meurtrières en termes de diminutions brutales des espérances de vie, cette petite violence n’est rien.

    Mais finalement, plus que tout, il y a le despotisme d’entreprise. Une entreprise n’est pas régie par des règles démocratiques, son fonctionnement interne est despotique, aucune liberté d’expression n’y existe autre qu’arrachée et en contradiction avec la "légalité" interne de l’entreprise, les libertés d’organisation n’y existent pas (sauf syndicales et encore...), la liberté de la presse n’y existe pas, la liberté d’expression n’y exsite pas (il n’y a a qu’à voir combien le figaro était offusqué que des tracts d’extrême gauche rentrent dans une entreprise), bref, les entreprises sont des systèmes totalitaires de non-droit où le citoyen laisse ses droits à la porte quand il en franchit le seuil.

    La liberté de circulation n’y existe pas, le contrôle de la place physique des travailleurs y est souvent la règle, dans certaines entreprises les travailleurs sont obligés de demander l’autorisation d’aller pisser pour y aller (ce que s’offusquait une haute cadre retenue pour être entendue par les travailleurs , quand cela s’est appliqué à elle).

    Personne n’élit les dirigeants de l’entreprise sauf des actionnaires qui les nomment.

    Un système totalitaire n’a pas sa place dans une société de liberté. Ce système d’atteinte aux droits les plus sacrés de l’humanité est, par sa puissance, un danger permanent pour le reste de la société qu’il ploie par la corruption , la menace , l’influence, l’achat des médias, l’utilisation de bandes armées.

    Le capitalisme est violent par nature, totalitaire par nature. Il est responsable d’énormes massacres dans le monde, et de la destruction de la planète. Il brutalise la vie des travailleurs, leur faisant vivre des angoisses insupportables. Angoisses financières, angoisses de perdre leur boulot, angoisse de supporter l’agressivité des hauts cadres souvent secondés d’agents de sécurité dans les grands groupes.

    Il est mal placé pour se plaindre de "violence" quand des travailleurs, l’angoisse au ventre , désespérés, cassent 3 écrans d’ordinateurs déjà amortis, et mettent des gros souliers sur 3 bouts de moquette...

    On dit qu’il n’y a que 7% de la population pour souhaiter que ces travailleurs soient condamnés...

    7%, pile poil la bourgeoisie et ses nomenclaturas.

    • Non, Bilger ne dit pas que des âneries !

      Il reconnaît implicitement la luttes des classes : "Un monde déteste l’autre et leur communication est rompue."

      Et réciproquement, l’autre déteste l’un, surtout quand ce dernier n’est plus très docile et que les travailleurs commencent à prendre en mains leur défense.

      Mais, dans la guerre des classes, pas de problème pour Bilger, en bon avocat général de la bourgeoisie, il saura appliquer avec zèle les sanctions de classe qui s’imposent...

      Jak

    • Rappelons-nous toujours , à propos de la Commune

      La plupart des écrivains considéraient que les classes laborieuses étaient avant tout des classes dangereuses.
      Théophile Gautier comparait les Communards à des animaux dans Tableaux du siège, Paris, 1870-1871.

      Du 22 au 28 mai 1871, la Commune fut réprimée dans le sang par les troupes versaillaises qui firent près de 30 000 morts parmi les Parisiens.
      L’horreur de la « semaine sanglante » fut à la hauteur de la frayeur éprouvée par la bourgeoisie.

      La plupart des écrivains attendaient cette répression et même la réclamaient.
      Pour Edmond de Goncourt, « les saignées comme celle-ci, en tuant la partie bataillante d’une population, ajournent d’une conscription la nouvelle révolution. C’est vingt ans de repos que l’ancienne société a devant elle ». et encore : « On les abat à la mitrailleuse. Quand j’ai entendu le coup de grâce, ça m’a soulagé. »
      Leconte de Lisle espère « que la répression sera telle que rien ne bougera plus, et pour mon compte, je désirerais qu’elle fût radicale ».
      Flaubert dans une lettre à George Sand du 18 octobre 1871, trouvait « qu’on aurait dû condamner aux galères toute la Commune et forcer ces sanglants imbéciles à déblayer les ruines de Paris, la chaîne au cou, en simples forçats. Mais cela aurait blessé l’humanité. On est tendre pour les chiens enragés, et point pour ceux qu’ils ont mordus ».
      Il avait aussi écrit : « Le peuple est un éternel mineur. Je hais la démocratie. » « Le premier remède serait d’en finir avec le suffrage universel, la honte de l’esprit humain. Dans une entreprise industrielle (société anonyme), chaque actionnaire vote en raison de son apport. Il en devrait être ainsi dans le gouvernement d’une nation. » « L’instruction obligatoire et gratuite n’y fera rien qu’augmenter le nombre des imbéciles. Le plus pressé est d’instruire les riches qui, en somme, sont les plus forts. »
      Alexandre Dumas fils, à propos des communardes : « Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour les femmes, à qui elles ressemblent quand elles sont mortes. »

      cf : Paul Lidsky "Les écrivains contre la Commune)

      Le Figaro : « On demande formellement que tous les membres de la Commune, que tous les journalistes qui ont lâchement pactisé avec l’émeute triomphante, que tous les Polonais interlopes et les Valaques de fantaisie soient passés par les armes devant le peuple rassemblé. »

      ... ...

      Mais Jules Vallès : « J’ai toujours été l’avocat des pauvres, je deviens le candidat du travail, je serai le député de la misère ! La misère ! Tant qu’il y aura un soldat, un bourreau, un prêtre, un gabelou, un rat-de-cave, un sergent de ville cru sur serment, un fonctionnaire irresponsable, un magistrat inamovible ; tant qu’il y aura tout cela à payer, peuple, tu seras misérable ! » « La Sociale arrive, entendez-vous ! Elle arrive à pas de géant, apportant non la mort, mais le salut. »

    • J’ai l’impression de m’être mal exprimé ou d’avoir été mal compris, ce qui revient au même.
      Les propos de Bilger me semblent assez inquiétants :

      Comment faire revenir la paix même armée de la République à la place de ce bout, de ce fragment, de ce morceau d’inconnu, d’étrangeté et de chaos ?

      " la paix armée" et ensuite :
      _

      Le recours à la justice, dans une démocratie, me semble la sagesse même mais devant de tels épisodes où le désespoir social s’en donne à cœur joie et avec bonne conscience, je me demande si les remèdes traditionnels demeurent appropriés.

      Là, il oppose clairement la justice, la sagesse, les remèdes traditionnels à des médications nouvelles qu’il ne définit pas ...

      Je rappelle ci-dessous ce que la plupart des écrivains exprimèrent sous la Commune : le désir de répression de leur classe.