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Indignation après l’évacuation des lycées L’événement Gonesse - Goussainville

Publie le jeudi 25 mars 2004 par Open-Publishing

« DU JAMAIS VU. » Moins d’une semaine après une première intervention policière au lycée Romain-Rolland de Goussainville, des enseignants et des parents d’élèves ont été évacués par les forces de l’ordre, à Gonesse, lundi puis hier soir. Des interventions répertoriées comme des « cas uniques » sur l’ensemble des lycées gérés par le rectorat de Versailles.

Ce deuxième incident a eu lieu lundi au lycée René-Cassin, à l’issue d’une journée d’action contre la suppression de 74 heures d’enseignement par semaine pour la rentrée prochaine. Professeurs et parents, qui étaient une vingtaine à occuper le bureau du proviseur, ont été délogés par les forces de l’ordre à la demande du préfet. « Toute la journée, raconte une enseignante, on a eu droit à une véritable comédie des services de l’Etat avec visite des renseignements généraux, coups de fil du rectorat et de l’inspection académique... »

Résultat : à 20 heures, la situation était toujours bloquée. « Le préfet a décidé une intervention des policiers, avec le mépris le plus total des enseignants et des parents », dénonce Jean-Pierre Blazy, le député-maire (PS) de Gonesse, qui a fait part hier de « son indignation ». « Il s’agit de la deuxième intervention visant à réprimer une action louable, mais contestataire envers la politique du gouvernement en matière d’éducation », précise l’élu. Les enseignants ont de nouveau occupé le lycée hier : pour un résultat identique.

Les lycéens passent aussi à l’action D u côté des syndicats, les réactions n’ont pas tardé. Patrick Fest, secrétaire départemental du Syndicat national des enseignants de l’enseignement supérieur (Snes), se dit « outré et choqué ». Enseignant depuis trente ans, il ne se souvient pas avoir jamais connu pareille descente de police. « 

Je condamne ces interventions dans ces deux établissements et je demande un retour au dialogue. Il ne faut pas donner raison à ceux qui pensent que tout est perdu et qu’il n’y a plus rien à faire dans ces établissements difficiles », explique-t-il. Son adjoint au Snes, David Rafroidi, comptait profiter hier soir d’un rendez-vous avec l’adjoint à l’inspecteur d’académie chargé du secondaire, Denis Boullier, pour lui demander des explications.

Lundi prochain, ce syndicat prendra officiellement position au cours de sa réunion bimensuelle. Et le 1 e r avril, au cours du comité technique paritaire, réunissant l’ensemble des syndicats d’enseignants du département, le Snes reviendra sur « cette façon nouvelle et préoccupante du rectorat de refuser le dialogue », ainsi que l’explique Patrick Fest. En préfecture, on justifie le recours à la force publique dans les lycées de Goussainville et de Gonesse par la nécessité de laisser vacants les établissements publics la nuit « pour des raisons de sécurité ». Ce matin, les lycéens de René-Cassin passent à leur tour à l’action en lançant un mouvement de grève.

Grève demain à Argenteuil. Demain, dès 8 heures, les élèves du lycée Romain-Rolland d’Argenteuil, soutenus par des parents et des enseignants, seront en grève. Ils réclament la vingtaine d’heure de cours qui leur ont été retirées.

http://www.leparisien.com/home/maville/valdoise/articleID.htm?articleid=240946936