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Intermittents 12 mai 2004 : manipulation d’a.g. a cannes !

Publie le mardi 18 mai 2004 par Open-Publishing

Ce premier jour d’ouverture a commencé par une tentative de récupération
et d’enterrement du chaos à Cannes ! Mais l’AG a désavoué les
négociateurs auto-proclamés qui avaient enterré la hache de guerre la
veille, en tant que « représentants ». Récit :

11 heures : démarrage de l’AG. La présidence de séance est double (1sud
culture marseille, 1cip-idf , collectif intermittents et précaires -île
de France) que l’on retrouvera à la lecture du communiqué de presse
devant les médias le soir même). Le tour de parole est tenu par 1
cip-idf (que l’on retrouvera sur les marches le soir même). Les
médiateurs qui couperont les tours de parole par leur prétentieuses
explications de texte sont aussi cip-idf ou bien buros (bureaucrate en
bon francais) du bureau executif de la fédération CGT Spectacle ou bien
du SRF (la mafia des réalisateurs qui a condamné officiellement la
semaine précédente la tenue du chaos à cannes, ce qui ne l’empeche pas
bien au contraire de participer à la negociation secrete avec la mairie
poujadiste de Cannes ni venir à l’AG. La mascarade peut commencer !

11h 45 : Le premier point ( et en definitive le seul de la journée)
concerne les termes de la négociation de la veille de l’arrivée de l’AG
par le cip –idf, la CGT spectacle et le SRF au nom des « intermittents
 ». Les termes du « deal » sont les suivants : la mairie de Cannes
fournit le petit theatre municipal du 45 rue Mimont derriere le front de
mer millardaire ; en échange les « intermittents « seront sages pour la
montée des marches et durant le festival. Dans la corbeille de la
mariée, nos « négo » ont obtenu la montée des marches de 15 « 
intermittents » avec écrit dans leur dos : « negociations » (de qui ?
sur quoi ? Mystère !) sous réserve de se déguiser en bourgeois (location
de costume à 750 euros par personne) ! Premier soulevement, d’abord
incrédule, de la salle.

12h15 : la parole commence à circuler dans la salle. Enfin ! Quelques
précaires font valoir que tous les communiqués ainsi que les
revendications et les apparitions médiatiques prévus par la « tribune »
les ont completement zappés ! Que le dit CIP contient dans son sigle la
lettre P pour Précaires ! Les précaires n’entendent pas etre un faire
valoir et une force d’appoint muselée et trompée et demandent que leur
précarité, qui est non choisie contrairement à celle du milieu artiste,
soit abrogée par une titularisation générale sans aucune condition ! « 
On veut des CDI ! » Sur ces entrefaites une première rupture des tours
de paroles est opérée par le cip-idf en faveur de … la FSU ! Diable ca
commence à puer la recupération !

12h45 : le buros de la FSU 06 adresse son « soutien à tous les
intermittents et les précaires » avant de s’inviter à la manif appelée
par la CGT, le 15 mai. Un précaire interpelle ce dernier : « est-ce que
vous refusez comme la FSU 13 la titularisation des précaires de
l’education nationale sans condition ? ». Le masque FSU tombe dans ses
petits souliers, la tribune se sent genee d’avoir introduit un « stal »
qui s’éclipse opportunement lorsqu’un arrivage de parisiens interrompt
de fait la seance.

13h15 : reprise du débat depuis le depart pour les derniers arrivés.
Avec les memes. Le tour de parole est remarquablement pris et la
presidente (cip-idf) joue regulierement les hysteriques en hurlant à ses
détracteurs un décourageant : « je suis présidente de séance. Tu veux
prendre ma place ?! ». Le « double président », de Sud culture reste
passif. Les seules exceptions au tour de parole sont réservées aux
complices-negociateurs qui prennent la temperature de l’assistance et
se répandent quand bon leur semble en « explications » de « ce qui est
clair » et de « ce qui est important » .

14h30 : la bureaucratie de negociants a reculé sur le texte qui figurera
dans le dos des intermittents (negociation devant etre remplace par
abrogation), sur le fait de porter le costard, et semble perdre sur
l’ensemble du marché de dupes aux marches du palais (la montée des
marches en costard de surcroit valant consentement a la marchandisation
de la culture) ! La salle répète sur tous les tons qu’elle est venue
pour le chaos et que la negociation est terminee. L’AG entre dans la
phase critique de formulation du vote !

Premiere question : « est-ce que l’AG accepte les etrmes de l’accord ? »
deuxieme question : « est-ce que l’AG refuse de monter les escaliers ? »
troisieme question : « est-ce que l’AG modifie les modalités de la
montée des marches ? » La confusion est a son comble ! les buros et les
« nego »du cip et du srf écument au mepris des regles de discipline
formulées par leur camarade -complice hystérique à la presidence de
seance. Un precaire reclame la moitie des places sur les marches :
hurlements et toillé des buros-intermittents dans un ambigu « on est
tous des precaires ! ». Mais le Temps est plus fort ! Il n’est plus
possible de differer le vote.

Reponse à la première question : 10 voix pour (les buros-nego et c’est
tout !). Atterés par leur score anti-stalinien, les voici repartis dans
une explication–reformulation du vote alors que la salle hurle debout
sur les chaises pour que la presidence termine le vote ! Finalement le
clan cede et la question qui les suicide est posee : 250 bras se lèvent
dans une atmosphère de revanche et de defiance. Suspension de seance
bordelique , le vote n’est pas terminé. Ca sent la reformulation de
vote. Dehors la gent journalistique, exclue des AG comme elle exclut les
classes en lutte, bat le pavé et trépigne dans les bars d’à coté. Elle
percoit tout de suite que « quelque chose s’est passé » vu la bouffee de
tension qui s’echappe de la salle de theatre. Mais rien ne filtre. La
seule consigne qui ait fait consensus chez les intermittents et les
precaires, c’est bien d’emmerder la grande presse (à noter quelques
exceptions pour des micro-medias dits alternatifs ou independants,
generalement inconnus et la notable exception de Jules, dessinateur pour
Charlie –Hebdo, dit le NEM (non evenement du mercredi dans le journal de
critique des medias, PLPL). La fédération CGT-spectacle tente de masquer
la realité aux « baveux » en pretendant qu’ « on apprend à se connaître
 ». Que le « travail d’élaboration est laborieux » et autre blabla.

La suspension de seance est l’occasion d’envoyer les « voitures-balai »
se renseigner, debattre ou intimider celles ou ceux qui se sont beaucoup
trop impliqué dans la lutte contre les buros de la cgt et les negos du
cip-idf ou du SRF. C’est beau le KGB !

15h : la seance reprend. Et miracle ! Le vote est reformulé ! quelques
voix s’elevent mais trop peu. question 1 : est-ce que l’AG decide qu’on
monte les marches ? reponse oui majoritaire ; question 2 : est –ce que
l’ag accepte l’accord de la ceille ? reponse NON predominante ?
question 3 : « est-ce que l’ag veut modifier les termes de la montée des
marches en nommant pour cela une commission ? reponse oui majoritaire.
Le piege tendu, typique , de la commission risque de servir à imposer à
l’AG ce qu’elle a refuse au premier vote, c’est sur ! Les copains se
previennent, se mettent en garde, envoient des delegués de leur
collectif. Mais la methode est peu sure puisque les collectifs n’ont
aucune existence controlable. Pietre technique de la centralisation
politique pour contrer une democratie pourtant locale (cannes) !

19 h 30 : les tetes de l’AG se retrouvent, sourire de stars sur les
marches ou dans des interviews la carte d’acreditation au cou. En tenue
de soiree et avec le mot « negociation » dans le dos. l’AG ne devait
donc servir qu’a enterriner des decisions deja prises sans aucne
modification. Et les baveux d’annoncer , tout sourire, les « nouvelles
stars de Cannes » ( FR3) un peu « innatendues » (TF1). tandis qu’on
annonce que les intermittents semblent ne pas respecter leur parole et
qu’on nous montre un cortège bloqué par « 7 compagnies de CRS » et
hurlant (aucune bande son, c’est le signe que ça hurle des choses qu’on
veut pas entendre) aux portes du « bunker ».

Moralité : la bataille de Cannes oppose d’un cote les precaires et
intermittents, de l’autre, la presse, le patronat reuni a cannes, la
police, la FSU, les buros de la CGT –spectacle, des realisateurs du SRF
et des intermittents du CIP-IDF qui pensent peut-etre tirer leur epingle
du jeu et devenir des stars puisqu’ils sont monté sur les marches du
palais.

Elle peut avoir quelques ratés aujourd’hui et cette année, mais il y a
les autres jours et les autres années et nul doute que les buros et les
mediasauront perdu toute credibilité des aujourd’hui et demain si nous
repandons la nouvelle . Cannes et ses milliards va donc continuer à
trembler ou bien finir par negocier. Et ce jour là, qui voudra
occuper la table des « negos » ? Qui surtout ne sera pas en mesure de « 
vendre » la nego au bas-peuple ? C’est la CGT-spectacle et ses alliés du
CIP-IDF !