Accueil > Intermittents : l’Unedic prête à discuter
A la veille de l’ouverture du Festival de Cannes, la direction de
l’Unedic a annoncé son intention de rouvrir les discussions sur
l’avenir du régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle,
notamment sur le volet des congés de maternité, sans toutefois remettre
en cause la réforme de juin 2003. Par ailleurs, la direction du
Festival de Cannes et les intermittents du spectacle sont parvenus
mardi à un accord qui devrait permettre le bon déroulement de la 57 e
édition du festival.
La direction du Festival international du film de Cannes et les
intermittents du spectacle sont parvenus mardi à un accord qui devrait
permettre le bon déroulement de la 57 eédition du festival, qui s’ouvre
mercredi sur la Croisette. Parallèlement, à Paris, la direction de
l’Unedic a annoncé son intention de rouvrir les discussions sur
l’avenir du régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle,
notamment sur le volet des congés de maternité, sans toutefois remettre
en cause la réforme de juin 2003.
Le ministre de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres, s’est félicité
de ce "signal de déblocage". "Toutes celles et tous ceux qui se
sentaient exclus vont pouvoir aujourd’hui progressivement se sentir
réimpliqués dans le système. C’est cela le plus important", a-t-il dit
lors d’une conférence de presse à son ministère. La direction du
Festival de Cannes et une délégation d’intermittents de la
CGT-Spectacle (majoritaire dans la profession) et de la Coordination
nationale des intermittents et précaires ont trouvé un terrain
d’entente mardi après-midi au terme de cinq heures de négociations.
Selon un communiqué diffusé par la direction du festival, les
organisateurs s’engagent à "permettre aux salariés intermittents de
trouver des formes d’expression adaptées au cadre de la manifestation".
De leur côté, les représentants des intermittents promettent de
"respecter la mission du festival, qui est d’accueillir les artistes
venus du monde entier et d’aider les films". "J’ai toujours dit que
l’activité culturelle et artistique était compatible avec le débat",
s’est réjoui Renaud Donnedieu de Vabres.
Une délégation de professionnels du spectacle sera reçue mercredi par
la direction du festival lors de la soirée d’ouverture, marquée par la
traditionnelle "montée des marches". La ville de Cannes a mis à la
disposition des intermittents un thétre municipal où ils pourront
travailler et tenir des réunions. Ces derniers donneront une conférence
de presse le vendredi 14 mai à l’Olympia de Cannes et rencontreront le
public au cours d’un pique-nique prévu le samedi 15 sur la plage Macé.
L’UNEDIC JOUE L’APAISEMENT
Enfin, le festival a accepté d’accueillir dans le Palais, le dimanche
16 mai, les représentants du comité de suivi, des réalisateurs et des
artistes présents à Cannes, pour une rencontre avec la presse. Le
Festival international du film de Cannes se déroule du 12 au 23 mai. La
municipalité, mais aussi les commerçants, restaurateurs et hôteliers,
craignaient que les intermittents du spectacle ne perturbent cet
événement hautement lucratif. Cent à 150 personnes, dont le
député-maire UMP Bernard Brochand, ont défilé mardi dans la rue
d’Antibes, à Cannes, pour apporter leur soutien au festival avec des
banderoles clamant "Vive le festival" ou "Vive le travail".
Après cette embellie cannoise, l’Unedic a également joué l’apaisement
en annonçant qu’elle acceptait de rouvrir les discussions sur l’avenir
du régime d’assurance-chômage des intermittents, comme ces derniers le
réclamaient. Le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, avait appelé
lundi l’Unedic à "engager des discussions" sur l’avenir du régime
d’assurance-chômage, en insistant sur les dispositions relatives aux
intermittentes enceintes.
Dans une lettre adressée au premier ministre, le président de l’Unedic
et vice-président du Medef, Denis Gautier-Sauvagnac, se dit prêt à
"engager avec les pouvoirs publics toute discussion utile sur la place
du régime d’assurance-chômage dans le dispositif de soutien aux
activités culturelles de notre pays", mais "sans remettre en cause le
principe de la solidarité interprofessionnelle que la réforme de 2003"
a"préservé". L’Unedic se déclare également prêt à reconsidérer le cas
particulier des intermittentes en congé maternité.
"Il apparaît, après examen de nos services, qu’il serait possible de
considérer, pour 2004 et 2005, que le congé de maternité des
intermittentes soit assimilable à du travail effectif", dit Denis
Gautier-Sauvagnac, qui a annonce la diffusion prochaine d’une
circulaire à ce propos. La CFDT s’est dite satisfaite de cette
initiative dans un communiqué. Le président du Medef, Ernest-Antoine
Seillière, a exclu mardi matin une "renégociation" en bonne et due
forme du régime d’assurance-chômage, privilégiant une "réflexion" sur
son avenir.
LEMONDE.FR