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Je ne suis pas sûr que ça ait un intérêt de poster ça, je suis peut-être le seul à avoir ce "problème"...
C’est un mail que j’ai envoyé à mon copain Y., qui a mangé chez moi hier avant de partir seul en tournée de collage des affiches officielles de LO (il est le seul militant du département).
Il était comme moi à la LCR puis au NPA, avant de diverger, de quitter le NPA pour LO, trouvant le NPA trop écolo, ne supportant pas le dialogue avec les décroissants.
Il avait eu droit d’ailleurs à une allusion dans un article de Libé, étant le seul candidat LCR pro OGM...
Chico (ex NPA)
Salut Y.,
En te voyant partir faire ton collage, des interrogations issues de mon observation de ces dernières années (en particulier du côté du NPA) ont ressurgi.
Avec la question centrale : vaut-il mieux un outil opérationnel mais qui est au service d’un corpus idéologique avec lequel on n’est pas entièrement d’accord, ou bien vaut-il encore mieux n’avoir qu’une des pièces de l’outil (donc un outil non fonctionnel) mais sur un fond estimé comme quasi parfait ?
Ma réflexion part de là : il y a quelques années à P. le NPA commençait (à peine) à posséder suffisamment de pièces (de militants) pour être efficient et "concurrentiel" avec nos "amis" des partis institutionnels : par exemple capacité à réunir un cortège sérieux à chaque manif, capacité à avoir une intervention multiple (diff, collectifs etc.).
C’était la première fois à P. depuis... toujours qu’une organisation non institutionnelle arrivait à ce seuil quantitatif minimum pour réellement commencer à exister, à agir, à servir à quelque chose.
Comme cela se passe également à la direction du NPA, mais plus globalement comme cela se passe à l’extrême-gauche, à P. la plupart des militants du NPA (dont toi, mais quasiment tous les autres) s’en sont détachés parce que ceci ou cela ne leur convenait pas.
Sans juger du fond, du bien-fondé des divergences, je me demande si on a avancé ou reculé. "On" c’est la cause très générale qu’on défend tous d’une façon ou d’une autre, la cause de la classe.En d’autres termes, vaut-il mieux, à l’échelle du bassin (mais au-delà aussi), une organisation réellement existante avec laquelle on diverge sur certains points, ou un éparpillement qui de mon point de vue a un côté dérisoire... et déprimant ?
Parce que, franchement, quel sens politique ça a d’être seul sur un département pour coller son paquet d’affiche, quand bien même ce serait sur une base idéologique "parfaite" ? (entre guillemets car il faudrait être naïf et manquer cruellement de recul pour s’imaginer que la Vérité politique totale existe, on n’est pas là dans le domaine scientifique).Bref, ma question pourrait se résumer à ça :
Si on considère que l’idéologie idéale, le positionnement parfait (c’est à dire en fait celui qui nous "plait", qui nous convient parfaitement) est chiffré 100, à partir de quel pourcentage de convergence/divergence est-il préférable (pour l’efficacité, qui est normalement notre critère à tous, ou alors on fait de la politique pour se faire plaisir, se psychothéraper, se regarder le nombril, se faire des branlettes) de quitter l’orga (quelle qu’elle soit, par exemple une orga qui n’existe pas encore), de casser l’outil, de se retrouver sans outil sérieux mais en accord plus total avec les idées ?
– 99% de convergence, suffisant ou non pour privilégier la sauvegarde de l’outil ?
– 98%, 90%, 80%, 60%, 50% ?
– Où est la limite à partir de laquelle il est effectivement nécessaire de se tirer ?Je pense que nous n’avancerons pas d’un pouce tant qu’on se souciera aussi peu de l’efficacité de l’outil.
Tant qu’on ne sera pas pas tous capables (tous = tous ceux qui veulent abattre ce système pour une forme de socialisme) de trouver l’équilibre entre...
— > un "tous ensemble a-critique", source de compromissions et au bout du compte d’inefficacité par rapport au but,
— > et une tolérance, une humilité qui nous permettent de rompre avec l’individualisme de l’époque nous poussant presque à avoir une organisation par cerveau...Je suis sur P. depuis 1984. Seul sympathisant de la LCR pendant longtemps. Puis lent et long travail, petite section LCR, puis un peu plus, puis NPA, taille presque "non ridicule", puis... plus rien aujourd’hui. J’avoue que je me demande si ça a eu la moindre utilité de dépenser ce que j’ai dépensé d’énergie depuis 28 ans pour être finalement revenu au point de départ...
Et j’ai aujourd’hui un peu de peine pour mes ex camarades du NPA, ou pour toi, qui s’échinent selon moi en pure perte, entre autre du fait qu’on est incapable de discriminer ce qui relève de l’essentiel (qui justifie de diverger) et du... non essentiel, sur lequel on se divise avec délectation tellement on est sûr d’avoir raison "sur le fond" (mais comme le dit la vanne, le problème c’est que c’est en surface, qu’on vit, pas au fond) sans se préoccuper du fait qu’avoir "raison" sans cordes vocales, c’est totalement inutile.Je crois qu’on n’est pas rendu...
Mais bon, en attendant il fait beau, ma nana me baise merveilleusement, que demande le peuple !
Allez, bon courage pour ta campagne !
Amicalement.
Messages
1. Interrogations..., 24 mai 2012, 19:02
moi aussi j’etais au NPA jusqu’a pas longtemps, c’est de voir les manoeuvres de la GA qui m’en ont degouté....dans mon comité il sont ultra majoritaires et de moins en moins interressants !
1. Interrogations..., 24 mai 2012, 22:22, par luis
Welcome back comrade !
Le FdG a bien fait son travail : les fatigués et découragés de la GA ont été aspirés.
Le NPA peut enfin renaitre sur ses bases révolutionnaires.
Refais un comité avec ceux qui n’entendent pas se mettre au service des politiciens réformistes.
2. Interrogations..., 24 mai 2012, 20:27, par GGrun
Quitter le NPA contre la "décroissance" (et pour les OGM, lol) et pour LO , c’est croire que LO c’est la croissance comme Cheminade c’est Mars
3. Interrogations..., 24 mai 2012, 22:35, par Roger
Oui, Lo est bien le parti, derrière le pc, de l’industrialisation-capitalisation du monde, il existe encore quelques lueurs dans le NPA pour réfléchir à cette destruction de la nature et à la catastrophe en cours du capital, porté hélas par les programmes et pratiques socialistes (sans parler des écolos-rois du nucléaire)... A bas le capital et tous ses représentants industrialistes !
4. Interrogations..., 25 mai 2012, 13:37, par Stef
Moi j’y reste.
Même si je suis dégoûté de bien des choses comme d’autres et particulièrement du fric et du patrimoine donné à la GA ce week-end sans aucun rapport avec leur poids en nombre de militants dans le parti (grrr !), je fais effectivement le choix de rester là où il me semble le plus utile d’être pour mon projet politique.
Si tous les gens en désaccord ponctuel quittent le NPA, comment le projet NPA peut-il se réaliser ? Je refuse de laisser mon parti à des gens qui s’en serviront pour négocier avec la gauche du PS (FdG) et, pire, accentuer encore la confusion entre anticapitalisme et antilibéralisme.
Je fais la campagne ici, c’est dur de gérer avec la famille pour aller coller à plus de 60km de chez moi, c’est dur d’avoir à supporter depuis la fondation les FdGistes qui n’ont jamais voulu entreprendre quoi que ce soit avec nous tout en nous accusant sans arrêt de sectarisme mais le NPA demeure ce qui m’est de plus proche. J’ai des camarades super et je compte bien réussir à dégager de notre direction les docteurs en politique qui lorgnent du côté du FdG.
Courage !