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Journée noire en Allemagne avec des milliers de suppressions d’emplois
Publie le dimanche 17 octobre 2004 par Open-Publishing"La guerre n’est rien d’autre que la continuation de la politique par d’autres
moyens." Clausewitz
L’inverse est tout aussi vrai, la politique est la guerre par d’autres moyens. Elle
le restera tant que sera choisi la compétition au lieu de l’entraide.
Dans les deux cas, pas besoin de dire que ce ne sont pas les dominants, les
décideurs, qui paient les pots cassées.
Les plus faibles ont parfaitement conscience de la cruauté du temps, ça fait assez
longtemps que niés, désignés comme surplus inutiles, ils morflent ! Par contre, à peu
près ménagée jusqu’ici, la classe moyenne, qui se croyait du bon côté du manche a
ces temps-ci , tout le loisir de dessaouler de ses vertiges.
La réalité des menaces qui pèsent sur elle sont telles que même le glissement
sémantique utilisé par quelques intellectuels en mal de reconnaissance- glissement
sémantique qui empêche de mettre des mots compréhensibles qui permettraient
l’indispensable claire et rapide analyse de leur situation,- ne va plus suffire
plus à masquer les menaces qu’une partie la classe moyenne en voie de sous
prolétarisation doit affronter .
En effet, ce n’est pas parce qu’on possède une bagnole, un portable, de la
moquette dans le salon, un canapé Habitat et la télé 16/9 que les rapports de
classes et de domination sont abolis !
Quand on a que ses bras ou sa tête à vendre , même si sa force de travail est vendue
bon prix à certaines périodes du marché du travail fluctuant, on reste malgré tout
un prolétaire ballotté au gré du marché , ne possédant que d’infimes moyens de
contrôle et de décision sur l’ensemble du cours de sa vie. Qu’il s’agisse de la
qualité de la vie quotidienne ou des choix à long terme, le prolétaire "de luxe"
comme tout prolétaire, subit mille fois plus qu’il choisit en conscience.*
Sa "collaboration" passive ou active avec les dominants ne l’épargnera même pas , les dominants sont rarement reconnaissants.
La carotte (le bon salaire, les conditions de travail "potable") n’est utilisée qu’en
cas de besoin, la carotte disparaît dès que le marché la rend inutile. Si le bâton
est très visible pour le prolétaire "leader price", pour le prolétaire "de luxe"
le bâton est tout autant dans son dos. Ne pas en prendre conscience n’est
qu’illusion, le bâton est, et sera toujours utilisé au moment propice.
En espérant que les prolétaires "de luxe" prennent conscience de leur état de
prolétaire avant que la dérouille leur pète au nez.
. En Allemagne, en France et partout ailleurs, développons soigneusement une
conscience aiguë de notre condition commune de prolétaire.
Et simultanément, patiemment mais sûrement rassemblons nos forces.
Dany
* A peine mieux que notre prolétaire "Leader price" . L’art de la très efficace
propagande des dominants étant de lui faire croire le contraire .
Post scriptum :
Je sais qu’un certain nombre de camarades refuse ce mot de prolétaire, certain parce
que trop connoté langue de bois "marxistoïde", d’autres de façon plus douteuse
parce qu’ils refusent d’admettre consciemment ou inconsciemment la condition de
prolétaire .
Laissons les jargons indigestes mais il me semble qu’il y a des termes classiques
pour parler des luttes sociales tout à fait appropriés comme, exemple parmi d’autres mais celui-ci de taille, celui de prolétaire qui est extrêmement difficile de jeter à la poubelle. Il fait partie de notre histoire de la même façon que serf ou esclave
. Un nettoyage des mots, leur rendant leur sens original ne serait-il pas un
travail d’urgence ?