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Konstantina Kouneva, syndicaliste grecque attaquée à l’acide

Publie le mercredi 31 décembre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Solidarité avec Konstantina Kouneva, syndicaliste grecque attaquée à l’acide
Union syndicale Solidaires, CIFS, ESSF, IFE-EFI
29 décembre 2008

D’autres articles, en anglais notamment, en ligne sur le site d’ESSF reviennent sur cette agression extrême grave. Pour les retrouver, cliquez sur le lien du mot clé : KOUNEVA Konstantina

Europe solidaire sans frontières (ESSF), avec notamment toutes les organisations du CIFS en France, se joint à l’expression de la solidarité collective envers Konstantina Kouneva et les travailleurs domestiques en Grèce.


Communiqué de l’Union syndicale Solidaires et du syndicat Sud Nettoyage Ile de France après l’agression de Konstantina Kouneva

L’Union syndicale Solidaires, le syndicat SUD Nettoyage d’Ile de France souhaitent témoigner de toute leur sympathie envers Konstantina Kouneva, secrétaire générale du syndicat grec AUCDW (Union des employés de nettoyage et travailleurs domestiques), attaquée dans la nuit du 22 décembre, à Athènes. Des « inconnus » lui ont jeté de l’acide au visage.

Ce genre d’attaques n’est pas un phénomène isolé, d’autres militantes en ont été victimes dans différents pays. La responsabilité des gouvernements qui tolèrent ces faits est inqualifiable !

L’AUCDW est un syndicat qui s’oppose sans concession au patronat ; un patronat qui ne respecte même pas la réglementation du travail, pourtant déjà peu favorable aux salarié-e-s !

L’Union syndicale Solidaires, le syndicat SUD Nettoyage d’Ile de France :

condamne cet acte intolérable,

soutient Konstantina dans ce moment particulièrement difficile,

réaffirme sa solidarité avec l’AUCDW.

est disponible pour des initiatives de soutien internationales.

Union syndicale Solidaires www.solidaire


Comité d’initiative des forums sociaux (CIFS), France

Chers amis,

Les actes de cruauté se multiplient contre les syndicalistes et et les altermondialistes durant cette période de crise en Grèce.

Les organisations françaises du forum social expriment leur solidarité la plus totale avec Konstantina Kouneva.

Pour le CIFS

Annick Coupé
Sophie Zafari
Michel Rousseau

Messages

  • Chères Amies

    Je suis profondément choquée par cette agression mais je n’en suis pas étonnée. Je connais Konstantina Kouneva : nous devions travailler ensemble sur un projet de défense pour les travailleurs migrants bulgares et polonaise. Je suis militante polonaise et j’ai publié sur ce site un article "Travail capitalisme et migrations sur les iles grecques" en 2007. J’y dénonçais le vériable esclavage que subissent les travailleurs migrants polonais, bulgares, roumains, ukrainiens, slovaques etc dans le tourisme, la restauration et l’hôtellerie. Cet artcile a été publié en Pologne dans le Monde Diplomatique Pologne en juillet dernier.
    Nous avions préparé avec le mouvement social grec et l’Association des Travailleurs Migrants polonais un tract qui devait être distribué aux migrants polonais, bulgares et roumains en été 2008. Malheureuseument faute de soutien des syndicats grecs GSEE tout ce projet est tombée à l’eau et on n’a rien pu faire.
    Konstantina m’a fréquemment mis en garde contre une action syndicale solitaire. Elle se plaignait de ne pas être soutenue par les syndicats. Nous savions que les fameuses "agences de travail" sont en réalité de véritables réseaux aux méthodes mafieuses. J’avais moi-même vu des travailleures séquestrés dans des hôtels et travaillant 18h par jours, ma collègue, journaliste grecque Irini Apostolidou a témoigné de l’effroyable exploitation des migrants dans le tourisme en Grèce. Elle a pointé aussi le fait que les jeunes grecs n’étaient jamais embauchés dans ce secteur autrement qu’aux conditions des migrants : salaires de 30 Euros par jour, travail au noir, humiliations, séquestration et harcèlement notamment des jeunes femmes.
    Nous ne sommes donc pas étonnés que ce soient les deux composantes les plus opprimés par l’ultralibéralisme grec, les jeunes et les migrantes, qui soient en ce moment victime de la répression privée et publique en Grèce.

    Konstantina ne se laissaient pas faire et luttait pour les droits des migrants ! Moi j’ai du stopper mon projet envers les Polonais par crainte de représailles et faute du soutien des syndicats ! Cela fait longtemps qu’on hurle que cela ne peut plus durer !
    Par ailleurs, lorsque j’ai tenté d’aider deux jeunes filles séquestrées par leur employeur sur Santorini, j’ai été victime d’une tentative de viol à laquelle j’ai heureusement échappée. Cependant, en portant plainte à la police du coin j’ai bien vu que cette institution se situaient du côté des employeurs et qu’elle était corrompue.

    Actuellement encore, la volonté des syndicats, que se soit Polonais, Grecs, Bulgares de lutter contre l’esclavage des migrants de l’Est en Grèce est nulle. Nous espérons donc vivement que des syndicalistes allemands et français mettront enfin la pression. Nous ne pouvons pas laisser la barbarie s"installer !
    Ce qui se passe en Grèce, en Pologne et en Bulgarie nous regarde aussi !

    Monika Karbowska
    militante de l’Initiative Féministe Européenne
    mkarbowska@free.fr