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L’institut français d’Athènes pris pour cible par les émeutiers

Publie le samedi 20 décembre 2008 par Open-Publishing
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Des nouveaux affrontements violents ont eu lieu à la fin des manifestations au 13e jour des troubles sociales qui secouent la Grèce, atteignant jusqu’à l’Institut français d’Athènes, cible d’un groupe d’une vingtaine de personnes cagoulées qui ont pénétré dans la cour de l’Institut, brisé des vitres et tenté d’y mettre le feu.

Le groupe des jeunes cagoulés, visiblement échappées des manifestations estudiantines qui avaient lieu vendredi dans le centre de la capitale grecque, ont ceinturé le gardien de l’Institut, puis brisé toutes les vitres à leur porté : le hall d’entrée, le café-bar et la guérite du gardien.

Un cocktail Molotov jeté à l’intérieur du bâtiment n’a pas explosé évitant à l’Institut des dégâts plus importants.

En partant, les jeunes ont laissé deux tags sur les murs, signés du "A" anarchiste et de l’étoile communiste : "Liberté pour les prisonniers de l’Etat français", en grec, et l’autre en français "Etincelle à Athènes, incendie à Paris, c’est l’insurrection", peut-on lire.

Il n’y avait pas d’élèves au moment des incidents et aucun blessé n’a été signalé.

L’Institut français d’Athènes est à la fois une vitrine culturelle de la France en Grèce, abritant une intéressante bibliothèque et un centre de documentation, coordinateur de l’enseignement du français en Grèce et lieu de retrouvailles des la communauté française d’Athènes et des francophiles grecs.
vitres brisées de l’Institut français d’Athènes
Les dommages ont été limités aux vitres brisées, mais l’Institut a échappé de peu au pire, l’incendie.

La direction de l’Institut a annoncé qu’il restera fermé au public jusqu’à la fin des travaux de remise en état, tandis que l’Ambassade de France en Grèce a demandé la fermeture préventive de tous les établissements culturels français en Grèce. Dans un communiqué, l’Ambassade recommande "vigilance de prudence lors des déplacements dans certains quartiers du centre d’Athènes et des principales villes de Grèce, en particulier les quartiers étudiants où se sont concentrées les violences des derniers jours".

Des sources diplomatiques françaises rapportées par l’AFP (Agence France Presse) font état d’une demande de renforcement de la protection de l’Institut français auprès des autorités grecques dès le début des émeutes le 6 décembre mais qui n’aurait pas été suivie d’effets visibles. La demande sera réitérée après cet incident, a dit l’ambassadeur français Christophe Farnaud.

L’Institut françaiss, situé rue Sina, est proche de la faculté de Droit, un des foyers de la contestation étudiante et actuellement occupée par les groupes d’étudiants insurgés.

Une semaine avant que les incidents émeutiers éclatent à Athènes, un attentat avait visé les bureaux de l’AFP dans le quartier de Kolonaki à Athènes, revendiqué par un groupe se réclamant de la solidarité aux saboteurs des lignes de TGV en France.

L’intérêt pour le ciblage des symboles français en Grèce s’explique par l’augmentation de la population d’origine française, notamment à Athènes, ces dernières années, venue avec l’ouverture de filiales des chaînes commerciales et des réseaux bancaires français.

Une certaine fascination mutuelle existe par ailleurs entre les gauchistes français et le milieu anarchisant d’Exarcheia, le quartier estudiantin d’Athènes, due aux similitudes des symboles du passé : le mai 68 parisien et le novembre 73 athénien.

Quelques activistes français "altermondialistes" participent activement aux émeutes qui ont éclaté ce décembre au centre d’Athènes, à la suite de la bavure policière qui a coûté la vie à adolescent dans le quartier d’Exarcheia le 6 décembre.

Des nouvelles manifestations de protestation ont eu lieu hier à Athènes au centre du faubourg de Peristeri où les élèves, enseignants et parents ont exprimé leur inquiétude et leur préoccupation au sujet du deuxième incident violent aux dépens d’un lycéen de 17 ans qui a été blessé par balle à la main.

Au centre d’Athènes, place Syntagma, les syndicats et les enseignants ont protesté contre le budget de l’Etat 2009 qui est débattu en ce moment au parlement. Une nouvelle fois, la manifestation s’est terminée par des affrontements violents entre groupes cagoulés et forces de l’ordre. Le soir un concert avait lieu aux Propylées de l’Université réunissant des vedettes de la scène rock grecque comme Lavrentis Mahairitsas, Dionysis Tsaknis, Foivos Delivorias, et quelques autres. Annoncé comme un "mega concert contre la répression étatique", il n’a pas réuni au-delà de quelques centaines de sympathisants, militants et curieux réunis.

http://www.info-grece.com/modules.p...

Messages

  • Déclaration de l’assemblée générale des travailleurs insurgés d’Athènes

    mercredi 17 décembre 2008

    DEPUIS LE BÂTIMENT LIBÉRÉ DE LA GSEE

    Nous déterminerons notre histoire nous même ou nous la laisserons être déterminée sans nous.

    Nous, travailleurs manuels, employés, chômeurs , intérimaires et précaires, locaux ou migrants, ne sommes pas des téléspectateurs passifs. Depuis le meurtre d’Alexandros Grigoropoulos le samedi soir, nous participons aux manifestations, aux affrontement avec la police, aux occupations du centre ville comme des alentours. Nous avons dû maintes et maintes fois quitter le travail et nos obligations quotidiennes de prendre les rues avec les lycéens, les étudiants et les autres prolétaires dans la lutte.

    NOUS AVONS DECIDE D’OCCUPER LE BATIMENT DE LA CONFEDERATON GENERALE DES TRAVAILLEURS EN GRECE (GSEE)

    Pour le transformer en un espace de libre expression et un point de rendez-vous pour les travailleurs,

     Pour disperser les mythes vendu par les médias sur l’absence des travailleurs des affrontements, que la rage de ces derniers jours ne serait que l’œuvre de quelques 500 « cagoulés », « hooligans », ou d’autres histoires farfelues, alors que dans les journaux télévisés les travailleurs sont présentés comme des victimes de ces affrontements, et alors que la crise capitaliste en Grèce et dans le Monde mène à des licenciements innombrables que les médias et leurs dirigeants considère comme un « phénomène naturel ».

     Pour démasquer le rôle de la bureaucratie syndicale dans le travail de sape contre l’insurrection, mais aussi d’une manière générale. La Confédération générale des travailleurs en Grèce (GSEE), et toute l’intégralité de la machinerie syndicale qui le soutient depuis des dizaines et des dizaines d’années, sape les luttes, négocie notre force de travail contre des miettes, perpétue le système d’exploitation et d’esclavage salarié. L’attitude de la GSEE mercredi dernier parle d’elle même : la GSEE a annulé la manifestation des grévistes pourtant programmée, se rabattant précipitamment sur un bref rassemblement sur la place Syntagma, tout en s’assurant simultanément que les participants se disperseraient très vite, de peur qu’ils ne soient infectés par le virus de l’insurrection.

     Pour ouvrir cet espace pour la première fois, comme une continuation de l’ouverture sociale créée par l’insurrection elle-même, espace qui a été construit avec notre contribution mais dont nous avons été jusqu’ici exclus. Pendant toute ces années nous avons confié notre destin à des sauveurs de toute nature, et nous avons finit par perdre notre dignité. Comme travailleurs, nous devons commencer à assumer nos responsabilités, et cesser de faire reposer nos espoirs dans des leaders « sages » ou des représentants « compétents ». Nous devons commencer à parler de notre propre voix, nous rencontrer, discuter, décider et agir par nous même. Contre les attaques généralisées que nous endurons. La création de collectifs de résistance « de base » est la seule solution.

     Pour propager l’idée de l’auto-organisation et de la solidarité sur les lieux de travail, de la méthode des comités de luttes et des collectifs de base, abolir les bureaucraties syndicales.

    Pendant toutes ces années nous avons gobé la misère, la résignation, la violence au travail. Nous nous sommes habitués à compter nos blessés et nos morts - les soit disant « accidents du travail ». Nous nous sommes habitués à ignoré que les migrants, nos frères de classe - étaient tués. Nous sommes fatigués de vivre avec l’anxiété de devoir assurer notre salaire, de pouvoir payer nos impôts et de se garantir une retraite qui maintenant ressemble à un rêve lointain.

    De même que nous luttons pour ne pas abandoner nos vies dans les mains des patrons et des représentants syndicaux, de même nous n’abandonnerons pas les insurgés arrêtés dans les mains de l’Etat et des mécanismes juridiques.

    LIBERATION IMMEDIATE DES DETENUS

    RETRAIT DES CHARGES CONTRE LES INTERPELLES

    AUTO-ORGANISATION DES TRAVAILLEURS

    GREVE GENERALE

    ASSEMBLEE GENERALE DES TRAVAILLEURS DANS LES BATIMENTS LIBERES DE LA GSEE Mercredi 17 décembre à 18 heures

    L’assemblée générale des travailleurs insurgés

    http://anarsonore.free.fr/spip.php?breve40