Accueil > LDH - Etrangers, immigrés : raison garder
LDH - Etrangers, immigrés : raison garder
Publie le mardi 31 janvier 2006 par Open-Publishing2 commentaires
Une réaction de la Ligue des droits de l’Homme à la nouvelle réforme du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA)
Etrangers, immigrés : raison garder
La question de l’immigration empoisonne le débat politique depuis des années. Pourtant la France ne compte pas plus d’étrangers qu’il y a un siècle. Mais elle est beaucoup plus diverse : les descendants des « immigrés », presque tous Français, sont plus « visibles » qu’autrefois. C’est à cette diversité, richesse pour l’avenir mais aussi grand changement, que notre société s’habitue, avec parfois des tensions, et trop souvent des discriminations.
Nul ne peut empêcher quelques-uns de ceux qui vivent la misère au Sud de tenter leur chance là où la survie est moins aléatoire. Il ne s’agit pas d’« accueillir toute la misère du monde » : l’Union européenne ne reçoit que 5% des flux migratoires planétaires. Et transformer nos pays en bunkers est absurde si l’on pense à la démographie de notre continent. Il n’y a pas d’avenir, dans ce monde global, pour ceux qui se barricadent et se replient sur eux-mêmes.
Aucun homme politique ne devrait avoir peur de la vérité. Mais l’électoralisme conduit parfois à agiter des fantasmes dangereux. Lier arbitrairement immigration et insécurité, comme le Front national le fait depuis toujours, c’est préparer pour 2007 un nouveau 21 avril. Aucune ambition présidentielle ne peut justifier que l’on joue avec le feu.
La réforme annoncée est ici très dangereuse : elle rend la vie systématiquement plus difficile, produit de la précarité et de l’insécurité, pour tous les étrangers qui vivent paisiblement dans ce pays ; elle fabrique des milliers de « sans papiers » ; enfin elle sélectionne les meilleurs cerveaux des pays du Sud pour les besoins des entreprises du Nord, ce qui relève d’une conception cynique de l’aide au développement.
Nous savons tous qu’il faudrait au contraire aider les pays pauvres à permettre à leurs populations de vivre décemment : personne ne se déracine par plaisir. Et il faut aussi rendre la vie moins injuste pour ceux qui s’entassent dans les quartiers-ghettos, avec ou sans papiers, et qui ne demandent qu’à vivre et à travailler comme nous tous : la sécurité ne se construit pas sur la misère et sur les discriminations.
Ce n’est pas seulement une question de justice, mais aussi de réalisme. Souhaitons que les calculs politiciens ne l’emportent pas sur la sagesse dans les mois à venir.
Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’Homme
Messages
1. > LDH - Etrangers, immigrés : raison garder, 31 janvier 2006, 08:45
"qui ne demandent qu’à vivre et à travailler"
pourquoi sans cesse on évoque le travaiml comme valeur suprême. Le travail fait parti de la vie, au même titre que les moments de repos, de paresse, de convivialité... ce n’est donc pas necessaire de rajouter "de travailler", sauf si tu cherches à convaincre la réaction, qui ne peut accepter un étranger sur "son" territoire que s’il travaille deux fois plus que lui. Ce qui revient à penser qu’il est inférieur.
par contre si on ne considère plus ce qu’ils souhaitent mais ce qu’ils vont vivre, alors c sur il faut parler du travail, et en démontrer sa valeur aliénante et exploitarice lorsque son fruit tombe dans la povhe d’un actionnaire
sc_marcos94
2. > LDH - Etrangers, immigrés : raison garder, 31 janvier 2006, 15:48
CE QUI ME FAIT PEUR, C’EST QUE L’ON RISQUE DE RECREER "LA COUR DES MIRACLES"
Michèle