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LE DÉVELOPPEMENT des forces productives ENTRE EN CONFLIT AVEC LES LIMITES DE LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE

Publie le vendredi 6 juillet 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

 L’actuelle crise mondiale n’est rien de plus que l’expression du fait que le développement des forces productives entre en conflit avec les limites de la propriété privée des moyens de production et de l’Etat-nation.

Le capitalisme a depuis longtemps épuisé son rôle progressiste et est devenu un monstrueux obstacle sur le chemin de l’histoire. Cet obstacle doit être écarté pour que l’humanité avance. Et s’il n’est pas écarté à temps, de terribles menaces planent sur l’avenir du genre humain.

La vieille société porte en elle l’embryon de la nouvelle. Des éléments de démocratie ouvrière existent déjà dans la forme des organisations ouvrières, des comités de délégués syndicaux, des syndicats, des coopératives, etc. Dans la période qui s’ouvre, il y aura une lutte à mort : une lutte des éléments de la société qui doit naître contre l’ancienne société, qui tentera avec acharnement d’empêcher la première d’advenir.

 Comme on peut déjà le voir avec les grèves générales en Europe, les mouvements révolutionnaires en Amérique Latine et, partout, la révolte de la jeunesse, ce conflit atteindra un point critique.

 Aucune classe, dans l’histoire, n’a jamais abandonné ses pouvoirs et privilèges sans livrer une lutte furieuse. La crise du capitalisme n’est pas seulement une crise économique qui menace le niveau de vie et l’emploi de millions de gens à travers le monde. Elle menace aussi les fondements mêmes de l’existence civilisée - dans la mesure où celle-ci existe. Elle menace de faire régresser le genre humain dans tous les domaines.

 Si la classe ouvrière - la seule classe révolutionnaire - ne parvient pas à renverser la classe qui contrôle les banques et les multinationales, l’histoire va vers un effondrement de la culture, voire un retour à la barbarie.

 En fait, pour la plupart des gens d’Occident (mais pas seulement d’Occident), les manifestations les plus évidentes de la crise du capitalisme ne sont pas économiques, mais consistent dans ces phénomènes qui affectent les points les plus sensibles de leur vie personnelle : l’éclatement des familles, l’épidémie de crime et de violence, l’effondrement des anciennes valeurs morales sans rien à mettre à la place, l’irruption récurrente de guerres - autant de choses qui donnent naissance à un sentiment d’instabilité et à une vision pessimiste du présent et de l’avenir.

 Ce sont là des symptômes de l’impasse du capitalisme, qui en dernière analyse - et seulement en dernière analyse - résulte de la révolte des forces productives contre les limites de la propriété privée et de l’Etat-nation.

 Marx soulignait que le genre humain faisait face à l’alternative suivante : socialisme ou barbarie. La démocratie formelle, que les travailleurs d’Europe et des Etats-Unis considèrent comme une chose normale, est en réalité une structure très fragile qui ne survivra pas à un affrontement ouvert entre les classes.

 À l’avenir, la classe capitaliste « civilisée » n’hésitera pas à pencher vers la dictature. La mince couche de culture et de civilisation moderne recouvre des forces qui ressemblent aux pires des barbaries. [...]

 Les normes culturelles peuvent facilement s’effondrer et les démons d’un passé lointain et oublié peuvent ressurgir dans les nations les plus civilisées. Oui, en effet, l’histoire connaît aussi bien des lignes descendantes que des lignes ascendantes !

 La question se pose dès lors de la manière la plus simple : dans la période à venir, soit la classe ouvrière saisira les reines de la société, remplaçant le pourrissant système capitaliste par un nouvel ordre social fondé sur une planification harmonieuse et démocratique des forces productives - soit nous ferons face au spectacle effrayant d’un effondrement social, économique et culturel.

 Pendant des milliers d’années, la culture a été le monopole d’une minorité privilégiée, et ce alors que la grande majorité de l’humanité était exclue du savoir, de la science, de l’art et du gouvernement. C’est toujours le cas aujourd’hui. Quoiqu’on en dise, nous ne sommes pas vraiment civilisés. Notre monde ne mérite pas son nom. C’est un monde barbare, peuplé de gens qui doivent encore se débarrasser d’un héritage de barbarie.

 Pour la grande majorité de la population mondiale, la vie demeure une lutte permanente et acharnée pour l’existence, non seulement dans les pays sous-développés, mais aussi dans les grandes puissances capitalistes.

 Pour autant, le matérialisme historique ne nous mène pas à des conclusions pessimistes - tout au contraire. La tendance générale de toute l’histoire est celle d’un développement de nos forces productives et de notre potentiel culturel. Les progrès réalisés au cours du siècle passé ont crée une situation où, pour la première fois de l’histoire, tous les problèmes auxquels les hommes font face peuvent être aisément résolus.

 La possibilité d’une société sans classe existe à l’échelle mondiale. Ce qu’il faut pour réaliser ce potentiel immense, pratiquement infini, c’est une planification rationnelle et harmonieuse des forces productives.

 Sur les bases d’une véritable révolution dans le domaine de la production, il serait possible d’assurer une telle abondance que les hommes et les femmes n’auraient plus à se soucier au quotidien de leurs besoins matériels. Disparaîtront alors l’inquiétude et les peurs humiliantes que connaissent, à chaque heure de leur vie, la majorité des gens.

 Pour la première fois, des hommes libres deviendront les maîtres de leur destinée. Pour la première fois, ce seront vraiment des hommes. Et alors commencera la véritable histoire de l’humanité.

 Alan Woods - Mars 2002
 in http://www.marxist.com/francais-fre...

 http://www.marxist.com/francais-fre...

Messages

  • Merci Alan de nous rappeler ces valeurs marxistes et communistes.

    C’est ce genre de mise au point que je souhaiterais pour ma part voir développer dans les médias audio-visuels et la presse par les responsables du parti, mais aussi par des spécialistes, sociologues, philosophes et économistes marxistes, (mais ils sont rares à s’exprimer - où sont-ils et que font-ils ?) pour contrecarrer l’idée défaitiste assénée par les tenants du capitalisme vieillissant aux masses populaires hypnotisées et moralement désarmées comme quoi la société de la haute finance et des multinationales fait parti des lois de l’Univers et doit donc suivre son cours et que toute résistance est illusoire et mérite sanction.

    Vous connaissez tous les réflexions de trop de pauvres gens, dites sur tous les tons façon Cyrano de Bergerac : (désespéré, aggressif, méprisant, fataliste ou résigné) :

    -"Les riches et les pauvres ça a toujours existé et ça existera toujours - et toi si tu étais riche tu ferais la même chose - Si je suis riche un jour je n’aurai plus de souci à me faire et je me f..... bien de tout le reste, alors il faut les comprendre ....!!! - C’est le pot de terre contre le pot de fer, arrêtes de rêver ...... etc, etc"

    Oui, où sont-ils ceux qui pourraient (dans un langage simple et clair svp, pour que le plus humble comprenne) peser de leur notoriété de spécialistes pour aider à ouvrir des perspectives qui donnent envie de comprendre et le courage de lutter aux citoyens et particulièrement à ceux, trop nombreux encore qui ne voient pas d’issue.

    Et que fait le PCF qui devrait être à l’initiative et qui ne l’est pas assez depuis longtemps (lutte idéologique plus que jamais féroce oblige) et qui devrait organiser régulièrement des colloques et rencontres ouverts aux citoyens, avec ces sociologues et autres économistes et philosophes dont je parle plus haut. ?

    Voilà une façon rentable, idéologiquement parlant, d’utiliser l’immense immeuble du Colonel Fabien !!

    Fraternellement

    Maguy

    • Alan, tu as fait une faute de français : ce sont les rènes du pouvoir, pas les reines. Mais on t’en voudra pas parce que tu " causes rouge ’. Enfin, pour cette fois, mais n’y reviens pas. Ceci dit, y a une autre hypothèse : l’effondrement, " grace " à l’augmentation incontrolée du prix des matières premières, de la production capitaliste sur toute la surface du globe. La production ne peut etre redémarrée que par la puissance publique, mais avec des fonds PUBLICS, avec le pognon du populo, pour parler simple et clair, ( faisons plaisir a Maguy ). A ce moment-là ; le PEUPLE, c’est-à-dire toi et moi, ( et Maguy ) plus quelques autres, peut estimer que le flouze qu’on met depuis des décennies dans les boites privées ne servira UNE FOIS DE PLUS qu’à permettre à une poignée de monopoleurs de continuer à se faire la guerre, et qu’après tout, ce fric NOUS REND PROPRIETAIRES DE CES BOITES. En nationnalisant et en administrant ces multinationales, le peuple qui ne " veut que son du " réalise économiquement le SOCIALISME, et politiquement la DICTATURE du PROLETARIAT, ( et réciproquement ) C’est quand meme pas difficile à comprendre, b... de m..., sauf pour des gens qui ont passé des années dans les facs du capital, ce qui leur a grillé le peu de neuronnes que leurs parents pequenots ou bobos, ( c’est la meme chose ) leur ont laissés. Tiens, quand j’entends des camarades du Parti dire : perenniser la culture d’entreprise dans un espace de convivialité, au lieu de " on va siffler un godet au troquet avec les collègues ", ça fait plus que m’inquiéter.Fraternellement. Vieux stal borné.

  • "Les forces matérielles de la production entrent en conflit avec les relations de production telles qu’elles existent...Alors commence une période de révolution sociale." - Marx, Préface à la critique de l’économie politique [1859]

    Il y a donc une précision à apporter : les relations de production telles qu’elles sont décrites au 19e siècle (dans la citation de Woods), ne seront pas nécessairement toujours incarnées dans les relations à la propriété privée. Au présent, le front principal dans la lutte des classes est ailleurs.

    C’est pourquoi parler simplement de redistribution du pèze, sans égard au système productif (celui de l’heure présente, pas celui du XIXe siècle), c’est lâcher la proie pour l’ombre.

    Amitiés,

    Hoipolloi Cassidy

    • Juste une incise ou plutôt une question en vue de l’écosocialisme : ne faut-il pas aussi désormais évoquer les force destructrices (qui ne sont pas que les armes) à chaque fois que l’on parle des forces productives ?
      Lak

    • "Les forces productives," c’était peut-être il y a 75 ans les usines. A l’heure actuelle ça pourrait tout autant être les systèmes de recyclage ou l’imprimante laser ou l’internet. S’imaginer que la production ça veut dire uniquement les usines, c’est donner dans un fétichisme archaïque et sentimental encore typique encore de certains éléments communistes (il me semble pourtant qu’on dépasse !).

      Ce qui compte encore, ce n’est pas les outils eux-mêmes (imprimante ou usine), c’est le rapport de forces déterminé à un moment donné par ces outils. Escamoter ces rapports c’est escamoter la lutte des classes sans en avoir l’air. Il me semble pourtant qu’on dépasse - sauf bien sûr chez les bobos...

      Amitiés et solidarité,

      HP (pas l’imprimante !)