LIBAN • Des armes israéliennes retrouvées chez des militants chrétiens

Les incidents et les frictions se multiplient au Liban et les armes se font entendre à nouveau. Ainsi, mardi 28 novembre, "les forces de police libanaises ont procédé à l’arrestation de neuf personnes se revendiquant des Forces libanaises (FL), qui s’entraînaient au tir dans le village chrétien de Chahtoul, situé dans le Kesrouan, au centre du pays. Ces personnes étaient en possession de Jeep américaines, de revolvers et de mitrailleuses israéliennes et américaines de type M15, M4 et MP5, de matériels de communication sophistiqués et de cartes de plusieurs régions du Liban", rapporte Al-Quds Al-Arabi.

Les Forces libanaises étaient à l’origine une milice chrétienne qui a joué un rôle important pendant la guerre civile (1975-1990), période durant laquelle les FL ont reçu un entraînement militaire et des armes de la part d’Israël. A la fin de la guerre, cette milice s’est transformée en parti politique, interdit et dissous en 1994. Après le départ des troupes syriennes du Liban, en avril 2005, les Forces libanaises ont pu participer aux élections législatives de juin. Depuis la sortie de prison, en juillet de la même année, de son chef Samir Geagea, les FL ont retrouvé leur place dans la vie politique libanaise. Geagea, chef du comité exécutif des Forces libanaises, "a démenti tout lien entre son parti et les personnes arrêtées. Ces dernières font partie des services de sécurité privés de la chaîne de télévision libanaise LBC", précise Al-Quds Al-Arabi.

Par ailleurs, la police a dû intervenir dans un quartier beyrouthin pour séparer des partisans des Forces libanaises de ceux du Courant patriotique libanais (CPL), dirigé par le général Michel Aoun, deux formations chrétiennes opposées sur la question de l’alliance avec le voisin syrien, poursuit le journal.

Dans le nord du Liban, "la tension est toujours très vive à l’intérieur du camp de réfugiés palestiniens de Nahr Al-Bared, situé près de la ville de Tripoli, où des coups de feu ont été entendus. Deux puissantes explosions ont également été entendues dans l’après-midi du 28 novembre à proximité d’un autre camp palestinien, situé à Kossaya, dans la plaine de la Bekaa, limitrophe de la Syrie. Un nuage de fumée noire était perceptible au-dessus de ce camp d’entraînement du FPLP-CG prosyrien. Les explosions ont été suivies de rafales nourries de mitraillettes", poursuit le journal.

En outre, le quotidien panarabe édité à Londres signale, qu’"un militant islamiste d’origine syrienne, Omar Abdallah, alias Omar Hamra, 28 ans, s’est fait exploser après un échange de coups de feu au poste-frontière syrien de Jdeidet Yabous. Ce militant, connu des services de sécurité syriens comme dirigeant militaire dans l’organisation fondamentaliste Al-Tawhid wal-Jihad (Organisation de l’unicité et du djihad), a été abattu alors qu’il tentait de passer la frontière vers le Liban en possession de faux papiers d’identité, ont précisé les services syriens."

Tous ces incidents se déroulent sur fond de crise politique, le Hezbollah menaçant de faire tomber le gouvernement antisyrien en place depuis 2005. Le parti chiite prévoit notamment d’organiser des manifestations de masse avec son allié, le CPL.

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pour en savoir plus :

Les forces spéciales de Samir Geagea sont de retour

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