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La Françafrique s’est invité (discrètement) dans la lutte pour le Conseil général des Hauts-de-Seine

Publie le mercredi 9 mars 2011 par Open-Publishing

L’auteur du blog "C’est pas la peine de noter" s’agace de la façon dont sont présentées les élections cantonales dans les Hauts-de-Seine. là où la presse nous parle d’une lutte fratricide entre alliés historiques de Sarko, lui voit un règlement de compte sur fond de contrôle des relations avec les anciennes colonies françaises en Afrique.

J’ai trouvé ça à la fois drôle et consternant et je vous invite à lire ce long article, riche en information.
http://cppn.over-blog.com/article-alour-gloire-et-hauts-de-seine-68820227.html

Je ne sais pas comment mettre les images (qui permettent de comprendre certains passages) dans l’article que je reproduis ci-dessous ni les liens hyper-texte qui parsème l’article. Ils sont retrouvables sur l’article.


Amour, Gloire et Hauts-de-Seine

La presse française se passionne actuellement pour un nouveau soap opéra, ces feuilletons interminables ou jeux de pouvoirs, histoires de cœur et manigances familiales et affectives se succèdent et se répètent à l’infini. Ce feuilleton, c’est l’élection au Conseil général des Hauts-de-Seine.

Election mal aimée et à l’enjeu mal compris, les médias consacrent peu d’intérêt aux cantonales. Ces élections confrontent rarement des « têtes d’affiche » politiques nationales et nos cent départements sont un trop grand nombre de scènes politiques pour pouvoir être étudiées en profondeur. Aussi, traditionnellement, les cantonales ne sont observées que comme un indicateur de la popularité du parti au pouvoir et, le soir de l’élection, on regarde distraitement si tel ou tel « ténor » politique se fait réélire plus ou moins confortablement dans son fief, avant de lancer un épisode des Experts.

Mais il arrive, de temps en temps, qu’une élection cantonale oppose des personnalités nationales et offre une confrontation électorale permettant de mettre en scène une dramaturgie qui, on l’espère dans les rédactions, permettra d’accrocher le chaland. Cette année, le département des Hauts-de-Seine a le bon profil et l’histoire qu’on nous raconte est digne des Feux de l’amour. C’est Amour, Gloire et Hauts-de-Seine.

Dans ce feuilleton, on retrouve le personnage central : Nick !

Nick est, comme souvent dans ce genre de feuilleton, un homme de pouvoir ambitieux qui s’est marié plein de fois et à qui on a attribué des tas de relations avec des femmes en vue (journalistes et ministres principalement). Il dirige France Inc. d’une main de fer après avoir été longtemps le chef de son département « Matraque et Flash-ball » et avoir présidé les Conseils d’administration de deux entreprises : Hauts-de-Seine Corporation (HdSC), la plus riche des entreprises de son domaine, et Neuilly Paradise, un village vacances pour grandes fortunes.

Il avait hérité HdSC de Charles, vieux dirigeant roublard qui est tantôt son allié tantôt son ennemi (c’est toujours fluctuant les relations mentor-disciple dans les soaps) depuis que Nick a piqué la présidence de Neuilly Paradise à Charles. Mais dans les épisodes récents, ils s’entendent plutôt bien.

Après avoir pris la tête de France Inc., Nick a été obligé de laisser la direction de HdSC à Patrick, fidèle ami qui fait un peu pale figure dans le reste de ce casting de soap haut en couleur.

Très vite après être arrivé à la tête de HdSC, Patrick se brouille avec deux autres amis de Nick : Isabel et Pat (attention à ne pas confondre Pat et Patrick, c’est pas les mêmes). Contrairement à Patrick, les scénaristes se sont déchaînés concernant ces deux là et ont multiplié les péripéties autour du couple. Il serait trop long de toutes les raconter (pourtant elles sont croustillantes) mais, pour faire court, Pat est un disciple de Charles, magouilleur avec un style très nouveau riche (si on n’était dans un soap US et pas un français, il aurait probablement un accent texan, une voiture avec des cornes de taureau sur le capot et il fumerait tout le temps le cigare… là, il a juste le cigare). Il est membre du Conseil consultatif d’orientation de France Inc. (également appelé Assemblée nationale, je le précise au cas où vous avez un côté geek qui veut tout savoir des feuilletons) et PDG de Levallois Enterprise, une entreprise de forage budgétaire reconnue pour la qualité de ses trous et leurs profondeurs.

Isabel, c’est sa femme et son alliée avec un petit côté Lady Mc Beth (il en faut toujours dans les soaps). Elle est vice-présidente de HdSC mais affronte très vite Patrick après qu’il a pris la direction de HdSC.

Isabel et Pat sont très proches de John, l’héritier aimé et choyé de Nick.

Très vite, Nick souhaite développer l’influence de John au sein de HdSC et cela ne plaît guère à Patrick. Isabel et Pat en profitent pour renouveler leurs attaques contre Patrick et s’associent à John. Nick nomme temporairement Patrick à un poste au Conseil d’administration de France Inc. mais le débarque et s’associe ouvertement à Isabel, Pat et John pour faire tomber Patrick après la désignation du prochain conseil d’administration de HdSC où les amis de Patrick seront sans doute minoritaires. Il est décidé qu’Isabel prendra la tête d’HdSC. Les conspirateurs reçoivent le soutien de Charles - malgré ses soucis judiciaires liés à une sous-intrigue du feuilleton - qui vient prêter main forte à Isabel lors d’une réunion publique avec les (tout) petits actionnaires de HdSC (« La présidence du conseil général des Hauts-de-Seine, objet de convoitise », AFP, 4 février 2011).

Dans le même temps, bien qu’il le démente, tout le monde est persuadé que Nick suit la situation de près et qu’il a également demandé à Claudio, son éminence grise qu’il a nommé récemment à son ancien poste, le département « Matraque et Flash-ball » de France Inc., de surveiller la situation (« Hauts-de-Seine : Sarkozy perd la main », L’Express, 4 mars 2011). Claudio connaît bien HdSC puisqu’il a été directeur de cabinet de Nick dans l’entreprise et qu’il a travaillé, par le passé, avec Charles.

Beaucoup murmurent cependant que Nick souhaite qu’Isabel prenne la tête de HdSC afin de mieux la reprendre s’il venait à être renvoyé de France Inc. ou pour y placer John le moment venu. Isabel se laissera-t-elle faire ? Patrick a-t-il un plan de secours ? Quelles sont les vraies intentions de John ?

C’est sympa comme feuilleton, non ?

Sur ce canevas, la presse nous a donc gratifié de tas de nouvelles péripéties et d’articles plus intéressants les uns que les autres (le mot est faible !), faisant la part belle aux supputations, aux rumeurs, aux déclarations et aux contre-déclarations qui ont permis de faire des tas d’articles aux titres fracassants et comprenant des informations cruciales (vitales même !).

Ce feuilleton a commencé en juillet 2008, quand Patrick Devedjian avait déclaré qu’il voulait « nettoyer les écuries d’Augias » du 92 (AFP, 16 juillet 2008), ce à quoi Isabelle Balkany avait répondu « s’il cherche un clash, il va le trouver ». Les tensions sont restées vives après cela et ont été relancées après l’éviction de Devedjian du gouvernement et sa disgrâce élyséenne. En novembre 2010, Devedjian a perdu la direction de la fédération UMP des Hauts-de-Seine au profit de Jean-Jacques Guillet (un des plus anciens collaborateurs de Charles Pasqua dans les Hauts-de-Seine) et il a accusé les Sarkozy père et fils d’avoir appelé les élus de l’UMP pour le faire perdre (« Devedjian contre Sarkozy père et fils », Le Monde, 19 novembre 2010). Suite à cette accusation, le couple Balkany et ses proches ont conseillé à Devedjian « de se calmer » (« Les élus visés par Devedjian lui conseillent "de se calmer" », Le Monde, 19 novembre 2010). Le traitement médiatique de la question des Hauts-de-Seine insistant sur les rancœurs et les petites phrases fut, à partir de ce moment, le seul angle des articles. L’hebdomadaire Marianne consacra un dossier de quatre pages aux bisbilles et aux haines personnelles dans l’UMP des Hauts-de-Seine (« Sarkozy, président de la République des Hauts-de-Seine », par Vanessa Schneider, 15 janvier 2011). France Soir révéla qu’après que Patrick Devedjian avait sous-entendu que Jean Sarkozy souhaitait prendre la présidence du département, ce dernier lui avait envoyé un mail promettant qu’il ne serait pas candidat à la présidence du Conseil général en plusieurs langues (« Devedjian – Sarkozy : La guerre ouverte », 7 février 2011). Dans le même temps, Devedjian ayant rappelé que Levallois Perret était une ville mal gérée et très endettée, Europe 1 publia la réponse de Balkany déclarant que Devedjian disait des « conneries » (« Bisbilles à l’UMP Hauts-de-Seine », 5 février 2011). Le Nouvel Observateur, où Jean Daniel aime qu’on reste poli, préféra titrer sur la réponse de Balkany en déclarant que Devedjian disait « des âneries », ce qui est quand même plus correct (« Critiques de Devedjian sur Levallois : « des âneries » réplique Balkany », 6 février).

Bref, du people, de la relation personnelle, des amours, des amitiés, des haines : un bien beau feuilleton.

Je suis incapable de faire du bon travail de journaliste, je le sais, mais j’aurais eu tendance à traiter ça différemment. Je ne nie pas que la vie politique est aussi faite d’inimitiés ou de sympathies personnelles, d’obsessions des titres et des honneurs, de volonté de garder des prébendes et des avantages personnels mais j’ai du mal à me résoudre à penser qu’il n’y a que ça en jeu. Si j’étais journaliste en charge de ce dossier, j’orienterais sans doute mes articles et, surtout, les questions des interviews, dans une autre direction. C’est sûr, ça aurait été moins passionnant que le feuilleton Amour, Gloire et Hauts-de-Seine mais j’aurais quand même eu envie d’aller voir ailleurs que dans les petites disputes d’ego de l’UMP des Hauts-de-Seine.

Parce que, quand je vois Guéant, Balkany, Guillet et Pasqua en service commandé pour Sarkozy contre Devedjian pour le contrôle du Conseil général des Hauts-de-Seine, ces noms là me rappellent quelque chose.

En effet, tous les anti-Devedjian recensés ont eu fréquemment leurs noms évoqués dans les réseaux françafricains.

Ainsi, Jean-Jacques Guillet, qui a pris l’UMP des Hauts-de-Seine à Devedjian sur intervention des Balkany et de Sarkozy (et qui a été vice-président du RPF de Charles Pasqua avant de rejoindre l’UMP) a été mis en cause dans un des volets de l’Angolagate (affaire dite de la Sofremi). Il a été poursuivi pour avoir reçu une rétro-commission de 13 millions de francs, en qualité de directeur du Quotidien du maire, de l’industriel Etienne Léandri, décédé en 1995 et associé de Philippe Pasqua, le fils de Charles, rétro-commission puisée sur les fonds de l’office de ventes d’armes du ministère de l’Intérieur, alors dirigé par Charles Pasqua. Il bénéficia d’un non-lieu dans cette affaire en août 2006.

Claude Guéant a été secrétaire général de la Préfecture des Hauts-de-Seine dans les années 80, membre du cabinet de Pasqua au ministère de l’Intérieur en 1993 avant d’être nommé par Pasqua directeur général de la Police nationale, il a été le directeur de cabinet de Sarkozy place Beauvau et à Bercy avant de devenir secrétaire général de l’Elysée puis, aujourd’hui, ministre de l’Intérieur. La proximité de Guéant avec Charles Pasqua lui a valu d’être auditionné comme témoin dans l’affaire du casino d’Annemasse, l’autorisation d’ouverture d’un casino par Charles Pasqua en 1994 et le financement illégal du RPF par les anciens propriétaires du casino (revendu en 1995) par la suite. Une affaire qui valut à Charles Pasqua une condamnation de 18 mois de prison avec sursis pour « faux, financement illégal de campagne et abus de confiance ». Les sommes données au RPF furent versées par Marthe Mondolini, dirigeante du PMU gabonais et fille de Michel Tomi, l’ancien copropriétaire, avec Robert Feliciaggi, du casino d’Annemasse et de plusieurs casinos en Afrique. Tomi et Feliciaggi ne participèrent pas au procès où Pasqua fut condamné. Ils avaient été assassinés sur le parking de l’aéroport d’Ajaccio le 10 mars 2006.

Présenté comme l’homme clé des réseaux africains de l’Elysée depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant a hérité d’au moins une partie des contacts de Charles Pasqua dans le continent.

Lorsqu’il était secrétaire général de l’Elysée, Guéant était considéré comme ayant la haute main sur les affaires africaines. Difficile de dire si son arrivée au ministère de l’Intérieur va modifier ce statut en profondeur.

Mais Guéant était assisté officieusement par deux hommes ne disposant d’aucun statut officiel à l’Elysée : Robert Bourgi et Patrick Balkany.

Bourgi est considéré comme le successeur de Jacques Foccart, la discrétion en moins, et il est proche d’Abdoulaye Wade, le président sénégalais, Denis Sassou Nguesso, président du Congo Brazzaville et de feu Omar Bongo. Lorsque son fils, Ali Bongo, se présenta à l’élection présidentielle gabonaise à la mort de son père, Bourgi déclara : « Au Gabon, la France n’a pas de candidat, mais le candidat de Robert Bourgi, c’est Ali Bongo. Or je suis un ami très écouté de Nicolas Sarkozy. De façon subliminale, l’électeur le comprendra. ». Avec Guéant et Balkany, il contribua également à la légitimation par les urnes du général putschiste mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.

Allié de Nicolas Sarkozy depuis 2005, ce dernier l’a fait chevalier de la Légion d’honneur en septembre 2007.

Patrick Balkany travaille régulièrement avec Bourgi et cultive son propre réseau. De toutes les visites présidentielles en Afrique, Balkany a également fait des tournées en Afrique sans son vieil ami président. En octobre 2007, il se rendit, entre autres, au Congo Brazzaville, en République Centrafricaine et en République Démocratique du Congo. Bourgi détailla son rôle ainsi : « Il n’est pas en mission, mais il est l’ami du Président. ». Balkany déclara à ce propos « Tout ce que je fais j’en réfère au président » (Le Canard Enchaîné, 3 février 2010). Cette position particulière lui a, sans doute, permis, pour sa ville, l’obtention de contrats juteux. Ainsi, la Scrim, société immobilière contrôlée par la mairie de Levallois-Perret a obtenu le contrat de rénovation de l’ambassade du Tchad pour un contrat hors de prix équivalant à 5 000 euros du mètre carrés rénovés (Le Canard Enchaîné, 5 mai 2010). A l’inverse, certains locaux municipaux sont occupés par des représentants de dirigeants africains. Ainsi, des bureaux de la mairie de Levallois Perret seraient mis à disposition de représentants du dictateur tchadien Idriss Deby (Le Canard Enchaîné, 3 février 2010).

Les Hauts-de-Seine sont un haut lieu de la Françafrique. La longue présidence du Conseil général par Charles Pasqua y contribua, l’implantation de sièges sociaux d’entreprise très implantée en Afrique, comme Total (et avant la fusion avec la précédente société, Elf) doit également jouer un rôle. La plupart des « messieurs Afrique » de Sarkozy en viennent ou y ont fait carrière. C’est notamment le cas de Dov Zerah, nommé le 2 juin 2010 à la tête de l’Agence Française de Développement (AFD) sur proposition officieuse de Robert Bourgi (« La Françafrique s’invite à l’aide au développement », Libération, 5 juin 2010). Zerah est présenté comme proche de Jean Sarkozy et était conseiller municipal de Neuilly à l’époque où Nicolas Sarkozy en était le maire. Zerah fut le directeur de cabinet de Michel Roussin lorsque celui-ci était ministre de la Coopération du gouvernement Balladur avant de devoir en démissionner après une mise en examen dans l’affaire des HLM de la ville de Paris. Roussin est un ancien de la DGSE qui a été directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris et à Matignon lors de la première cohabitation. Homme de réseau en Afrique, il passa au privé après ses ennuis judiciaires et devint, de 1996 à 1999, responsable du comité Afrique du Medef avant de devenir, pendant dix ans, vice-président du groupe Bolloré, un groupe très présent en Afrique. Dov Zerah avait postulé pour rentrer dans la cellule africaine de l’Elysée quand Chirac songea à y réinstaller Jacques Foccart en 1995. Il a été un membre actif de l’Association France-Israël, une organisation de droite dure sioniste sur le site de laquelle ont peut trouver des articles de Guy Millière, traducteur français du théoricien islamophobe états-unien Daniel Pipes et ancien proche d’Alain Madelin, qui affirme que Barack Obama a un plan secret : détruire la puissance états-unienne et mener une guerre larvée contre Israël !

Aux dernières nouvelles, Millière n’a pas encore été interné.

L’Association France-Israël est présidée par l’avocat Gilles-William Goldnadel qui fut, à l’invitation de Robert Bourgi, membre d’une « mission d’observation » à la composition très droitière qui valida la réélection truquée d’Omar Bongo en 1998. Goldnadel fut également l’avocat du vendeur d’arme russo-israélien Arcadi Gaydamak lors du procès de l’Angolagate, procès où on trouvait la fine fleur des amis de Charles Pasqua sur le banc des accusés.

Bien avant cette affaire, Charles Pasqua avait utilisé le Conseil général pour développer son influence dans l’ancien pré-carré français. Ainsi, il avait constitué une société d’économie mixte (SEM) : Coopération 92, organisme richement doté et chargé des relations internationales du département et de l’aide au développement mais qui fut épinglé dans les années 90 par la Chambre régionale des comptes pour des opérations étranges, au Gabon d’Omar Bongo notamment. Pointé du doigt, l’organisme sentait le souffre. Prenant la suite de Charles Pasqua à la tête du Conseil général des Hauts-de-Seine, Nicolas Sarkozy prend, en même temps, la présidence de Coopération 92 et commande des audits financiers. Il n’en divulgua jamais l’intégralité du contenu et démissionna de la présidence de Coopération 92 le 25 avril 2005, prétextant une surcharge de travail. Les élus d’opposition au Conseil général des Hauts-de-Seine réclamaient régulièrement des éclaircissements sur la gestion opaque de la SEM pasquaïenne et la divulgation du contenu des audits.

A l’opposé de ce petit monde, le nom de Patrick Devedjian n’apparaît jamais, à ma connaissance, dans les questions africaines. Certains des proches de Charles Pasqua ont été ses camarades à Occident et dans la mouvance des jeunesses d’extrême-droite dans les années 60-70, quand il était jeune, mais rien n’indique qu’il en est resté proche et ces derniers se retrouvent désormais dans les rangs de ceux qui veulent le voir tomber. Le 16 juillet 2008, Patrick Devedjian déclarait à l’AFP à propos de sa politique à la tête des Hauts-de-Seine : « J’ai trouvé, en ouvrant les placards, des anomalies anciennes que je m’emploie à rectifier. (…) Je faciliterai les investigations de la justice. Evidemment, cela ne plaît pas à tout le monde. (…) J’évalue aussi le fonctionnement des services et j’ai découvert beaucoup de bizarreries. Là encore, cela ne plaît pas à tout le monde (…) toutes les attaques dont je suis l’objet résultent de ma lutte contre la corruption. ». Isabelle Balkany avait alors riposté : « Je suis scandalisée et extrêmement choquée par ces déclarations qui mettent en cause l’honorabilité et la respectabilité des élus, de l’administration du conseil général et de ses deux anciens présidents", Charles Pasqua (1988-2004) et Nicolas Sarkozy (2004-2007) » (on ne rit pas !) (« Patrick Devedjian dit « nettoyer les écuries d’Augias » du 92 », AFP, 16 juillet 2008). Quelques mois plus tard, le 24 octobre 2008, Devedjian faisait dissoudre Coopération 92 mais refusait toujours la divulgation du contenu des audits commandés par Nicolas Sarkozy sur la période 2004-2005. Isabelle Balkany limitait la portée de ce vote en déclarant que Coopération 92 avait très bien fonctionné et ajoutait, narquoise, « on a simplement changé d’outil ».

Bref, des personnalités au cœur de la politique africaine de la France (Guéant, Balkany, Pasqua) travaillent à la reprise en main du département le plus riche de France, dont le Conseil général servit longtemps d’antichambre des étranges relations d’une partie de la classe politique française avec ses anciennes colonies africaines.

Bizarrement, ça me semble plus intéressant que le soap qu’on nous sert, ses petites phrases, ses querelles d’ego et ses amitiés trahies.

Mais un bon feuilleton c’est quand même plus vendeur. Et puis on ne va pas embêter les gens avec ces histoires.

Je me demande ce que feront Nick, Claudio, Pat et Patrick dans le prochain épisode.