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La France en déclin... A cause du réformisme, Pourquoi ?

par Bernard SARTON

Publie le jeudi 18 décembre 2014 par Bernard SARTON - Open-Publishing
9 commentaires

Tous les signes du déclin de notre pays s’affichent tous les jours avec peu de réactions des forces vives de la Nation et particulièrement de sa jeunesse .

Pourquoi ?

1) Après la fin du Gaullisme ,daté des évènements de Mai-Juin 1968 , le courant réformiste du peuple a pris le pouvoir à travers la période Pompidou-Giscard-Mitterrand qui ont réduit la France sur le plan industriel en liquidant des milliers d’entreprises où le potentiel productif avec une classe ouvrière forte et nombreuse était fondamental .

Ainsi , pour des raisons de classe , la Bourgeoisie a pu affaiblir durablement le courant révolutionnaire de la classe ouvrière , d’où le recul électoral du PCF qui a "loupé" le moment des évènements de 68 , ce qui a permis au courant réformiste de se renforcer progressivement de Pompidou à Mitterrand . L’éviction du Général De Gaulle en 1969 a aussi permis au courant anglo-saxon du capitalisme de se mettre en place par un "Atlantisme" assumé de nos élites bourgeoises au service d’une mondialisation du capitalisme .

Le RPR-UDF(maintenant UMP) et le PS se sont succédé au pouvoir pour asseoir ce réformisme jusqu’à aujourd’hui sans interruption .Les conséquences de ce choix économique intraitable du capitalisme Français c’est la déroute sociale avec plus de 5 millions de chômeurs , une pauvreté endémique et un déclin accéléré de toutes les régions de l’hexagone .

La soumission de la France aux diktats européens avec la fin du "Franc" au profit de l’Euro-Mark a mis fin à notre souveraineté avec la complicité de toutes les élites intéressées au marché commun du capitalisme qui a mis à sac tous les pays du sud comme la Grèce-Italie-Espagne-Portugal , c’est à dire que la logique protestante du capitalisme anglo-saxon a triomphé comme aux Etats-Unis avec les méthodes incarnées par Reagan-Thatcher .

Aujourd’hui ,toujours insatiable, le capitalisme financier roule dans la farine tous les producteurs de base (PME-TPE) en pressurant les marges par des spéculations tous azimuts et une austérité autoritaire sans faille (crédits sous condition draconiennes, baisse du pouvoir d’achat des masses populaires , misère galopante) . La logique du capitalisme s’est affirmé en détruisant l’Etat-Providence .

Et le Gouvernement Hollande-Valls-Macron accentue encore plus violemment cette orientation anti-nationale et sociale sous la direction du grand Patronat incarné par le MEDEF .

2) Face à cette régression massive de notre système économique et social , construit pendant les trente glorieuses, le mouvement ouvrier n’a pas trouvé les réponses adéquates à cette stratégie de la grande bourgeoisie . Les dirigeants successifs du PCF , du mouvement syndical la CGT en particulier , ainsi que les autres organisations anticapitalistes (trotskistes-associatifs) sont restés dépendants de l’idée "d’Union de la Gauche" inspirées des grandes grèves de 36 . L’union électorale avec le PS a renforcé le courant réformiste des masses populaires de plus en plus paupérisées . Cette stratégie de collaboration de classe nous a mené à la déroute actuelle malgré quelques grèves surtout défensives comme en 1995 .

Le summum de cette stratégie réformiste a été la signature du "Programme Commun dite de la Gauche" entre Mitterrand-Fabre et Marchais que nous subissons encore aujourd’hui dans les faits au Parlement après le passage éphémère de ministres communistes sous les gouvernements Mauroy et Jospin . Cette expérience politique s’est traduite par une déception massive des milieux populaires qui maintenant ne votent plus ou très peu , ce qui favorisent la Droite et l’extrème-droite sur le plan électoral . Voilà où nous en sommes après plus de 44 ans de réformisme du capitalisme dit Français . Je pourrais ajouter d’autres raisons comme la fin de l’URSS et le développement de la Chine mais je laisse à d’autres camarades de contribuer à l’enrichissement de cette analyse un peu lapidaire de ma part .

Conclusion :" Il n’est jamais trop tard pour bien faire" car cette crise exponentielle du capitalisme mondialisé nous permet de voir que le "réformisme" n’a jamais apporté quoi que ce soit aux masses populaires à part quelques grains à moudre momentanés. Le temps historique a validé la nécessité d’une option dite "révolutionnaire" pour transformer la société durablement comme la bourgeoisie a su le faire en 1789 en liquidant la société féodale . Le moment est venu de liquider la société capitaliste pour construire activement la société communiste intelligemment en évitant les erreurs dramatiques commises en URSS et autres pays de l’est . Le Réformisme a mené la France au déclin , nous ne pouvons plus le tolérer .

Bernard SARTON , section d’Aubagne

Messages

  • " Déclin "... est ce le mot juste ? Il n’ y a jamais eu autant de riches !... et de pauvres !!! en France. En fait plus que "déclin" il faudrait dire " ébullition " " explosion " "explosion mal contrôlée " explosion anti-sociale ( contre les salariés, contre les pauvres ) ! En fait les riches montent ! Ils sont en pleine ascension, en plein "trip". Ils semblent ne pas avoir le vertige ! Ils sont plein d’arrogance, de mépris, d’indifférence pour les pauvres qu’ils jettent dans la misère. Ce sont les pauvres qui déclinent - dans leur bien-être - qui s’enfoncent douloureusement dans une misère de plus en plus grande, de plus en plus dure à vivre. Mais les courbes peuvent s’inverser. Comme toutes les courbes. Et les sommets d’arrogance atteints par les riches peuvent les ramener au très-bas, au point de non-retour, s’il y a révolte, si et seulement s’il y a combat des riches contre les pauvres ; plus précisément si le combat entre les riches et les pauvres se développe et commence à attaquer cette arrogance des riches. Nous attendons tous ce sursaut général, solidaire, profondément social, contre les bourreaux du peuple.

    • Il n’est jamais trop tard pour bien faire" car cette crise exponentielle du capitalisme mondialisé nous permet de voir que le "réformisme"

      ILn’y a pas de crise , il y’ a le système capitaliste dont le réformisme est un pilier.

    • Il faut prendre en compte cette stratégie de la bourgeoisie dont le réformisme est un des piliers comme tu le dis . Il y a quand même "crise" du système productif des moyens de production et d’échanges avec la fin de la sidérurgie , du textile et autres secteurs comme les raffineries et les industries chimiques . Aujourd’hui le secteur agricole est attaqué dans l’agro-alimentaire et l’élevage particulièrement . Ce secteur performant de tradition en France prend l’eau de toutes parts à cause de l’Europe avec son dumping social et la concurrence asiatique et amérique latine , avec en plus le TAFTA des Etats-Unis en cours de discussion "secrète" à Bruxelles .

      La crise du capitalisme met aujourd’hui à mal le compromis social-démocrate mis en application après les évènements de 68 avec la complicité de l’UMP-PS et des syndicats réformistes comme la CFDT . Le manque de jugement et d’analyse par le PCF et la CGT après 68 sur le rapport de force entre la bourgeoisie affaiblie et le mouvement populaire a conduit à cette alliance électorale mortifère avec les sociaux-démocrates au nom de la soi-disante efficacité de "l’union de la Gauche" prônée par Thorez depuis 36 . Nous avons vu où ça nous a conduit ...

      L’autocritique de cette période commence à peine à s’élaborer , d’où le retour aux analyses marxistes qu’on aurait jamais dû mettre de côté . Des penseurs comme Badiou remette à jour l’idée communiste qui a failli en URSS , lucien Sève est de nouveau écouté , d’autres penseurs économiques comme Sapir et les économistes atterrés retrouvent de l’audience et de l’intérêt . Le chaos capitaliste est plus que jamais insupportable .

      La "prison idéologique" que la bourgeoisie impose depuis des dizaines d’années par l’intermédiaire de ses médias caporalisés commence à avoir des failles . Les cerveaux populaires ne sont plus bardés de certitudes et le réveil des luttes en Europe le prouve . Cela étant dit les militants révolutionnaires doivent en tirer les leçons et se mettre au diapason de ce réveil .

      Le Réformisme doit être enterrer sans regret et la remise en cause du compromis avec le Patronat MEDEF doit cesser immédiatement par une relance révolutionnaire absolument nécessaire même au prix de violences calculés comme on sut le faire "les Bonnets rouges" et les militants de Sivens . Préparer la grève insurrectionnelle est d’une urgence salutaire pour les travailleurs et le Pays . La mort politique de L’UMP-UDI et du PS permettra d’isoler les fascistes du FN qui se nourrissent justement de l’incapacité de ces officines électorales de la bourgeoisie . 75% des français ne votent plus par déception et désespoir , il n’y a que les luttes plus radicales pour les remobiliser .

      Bernard SARTON

    • Le RPR-UDF(maintenant UMP) et le PS se sont succédé au pouvoir pour asseoir ce réformisme jusqu’à aujourd’hui sans interruption

      Il ne manque pas quelqu’un ?

      Le RPR-UDF et le PS-" ???" se sont succédé....

      Qui se cache derrière mes " ???" ?
      Qui en 1981 et en 1997 a participé à une majorité avec le PS ?
      Qui aujourd’hui participe aux majorités départementales et régionales avec le PS ?

      Un parti jouant à gauche du PS le même rôle que le PRG à sa droite : un appareil qui sert de supplétif.

    • Je critique justement cette participation avec le PS qui est désastreux pour le mouvement révolutionnaire . La prochaine période va voir éclater ces majorités départementales et régionales par l’échec électoral . C’est ce que nous annonce toutes les élections partielles .

      D’ailleurs l’échec massif des élections municipales , à part quelques endroits comme à Paris , a démontré aux militants du PCF-FDG qu’il fallait enterrer toute alliance avec le PS-PRG . Un militant du PG au cours d’une réunion préparatoire aux prochaines cantonales nous a dit de laisser "mourir" le PS . Je crois qu’il a raison car la caste bourgeoise qui le dirige le tient en laisse étroitement malgré les Montebourg-Lienemann-Filoche-Hamon-Filipetti .... Paix à leurs âmes ...

      Bernard SARTON

    • Il y a quand même "crise" du système productif des moyens de production et d’échanges avec la fin de la sidérurgie , du textile et autres secteurs comme les raffineries et les industries chimique

      Ces secteurs (sidérurgie ,textile ,etx ) ne sont pas en crise. Ils se sont déplaces
      ailleurs dans le cadre de la mondialisation capitaliste.

      Le capitalisme n’est pas en crise `.Il arrive au bout de son système qu’il ne maitrise plus
      .La fin du colonialisme et les pays immergeants sont un frain a la continuité de son développement.
      Nayant plus autant de grain a piller au tiers monde, pour nous le reverser, il devient de plus en plus agressif dans les pays dit développer.

      Un prolétariat combatif n’aurait pas meilleure occasion pour l’abattre, MAI !!!

    • le systéme capitaliste fonctionne sur le cycle crise/reprise et cela depuis sa naissance.
      il n’y a donc pas crise du systéme,mais phase de crise.
      je lis histoire populaire des états unis de Zinn et voici ce qu’il raconte sur la crise de 1893:642 banques ont fait faillite ; 16 000 entreprises firent faillite,sur 15 millions de travailleurs 3 se retrouvèrent au chomage !!
      c’était il y a plus d’un siecle !!
      déjà on aurait pu dire crise systémique !
      et pourtant le systéme s’en remis et repartit de plus belle et en 2014 certains recommencent avec "la crise"
      Non pas de crise plus grave et quasi terminale du capital,seulement un autre cycle .

    • Non pas de crise plus grave et quasi terminale du capital,seulement un autre cycle
      Donc d’après toi le développement du capitalisme ne porte pas en germes les
      éléments de sa destruction.
      C’est grave car s’il se régénère en permanence avec sa même puissance, s’il nous aide pas un peu par son épuisement personnel, ALORS ON N’EST PAS PRES DE LE VAINCRE .
      On se pend aujourd’hui ou on attend encore un peu.

    • Le débat sur crise systémique,cris du capital ou phase de crise du capital est une chôse,la création en son sein d’une classe qui peut être porteuse d’une sortie révolutionnaire sur une humanité débarassée de toute oppression et exploitation ,une autre.
      il se régénére en permanence depuis sa naissance ,depuis 5 ou 6 siecles,avec des dizaines de cycles crise/reprise et chaque fois toujours plus fort ,car plus concentré.
      mais parallellement le mouvement en son sein même du prolétarait se renforce graduellement ,avec reculs et avancées .
      il y a donc espoir mais jamais certitude rien n’est acquis,je ne crois pas en une victoire inéluctable du prolétariat à bréve échéance ,même pas en un siecle..

      Comme tu dis on n ’est pas prets de le vaincre.
      alors comme Spartacus,je me bats,je lutte et le ne lache rien,et j’ai une rage contre tout ceux qui rétardent la lutte ou la sabote style FDG ou Le paon et le systéme qui le permet dans un autre genre.
      la lutte de classe est un élément de la compréhension de l’histoire des hommes oui mais pas le seul,et c ’est du coté de l’évolution aussi qu’il faut aller chercher et la séléction des comportements altruistes en est peut être qu’à ses débuts,le chacun pour soi étant encore dominant.