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La Patience saoudienne est à bout
Publie le dimanche 1er février 2009 par Open-Publishing3 commentaires
La Patience saoudienne est à bout
Par Turki Al-Faisal
"The Financial Times"
http://www.ft.com/cms/s/0/65b122b6-...
31 janvier 2009
En tant que fonctionnaire, depuis des décennies j’ai fortement promus le « Processus de paix Israélo-arabe ». Au cours des derniers mois, j’ai soutenu que le « Plan de paix » proposé par l’Arabie Saoudite pourrait être mis en oeuvre sous l’Administration Obama si les Israéliens et des Palestiniens acceptaient tous deux de difficiles compromis. J’ai dit à mes spectateurs que cela valait de mobiliser les énergies de la nouvelle administration pour, comme avait dit le dernier diplomate indien, Vijaya Lakshmi Nehru Pandit : « Plus nous transpirons pour la Paix, moins nous saignons pour la guerre ».
Mais après qu’Israël ait lancé son attaque sanglante sur la Bande de Gaza, ces appels à l’optimisme et à la coopération semblent maintenant un souvenir éloigné. Au cours des semaines passées, non seulement nous avons pu voir les « IDF », (Armée israélienne-NdT), assassiner plus de 1000 Palestiniens, mais ils en sont arrivé à assassiner la perspective de paix elle-même. A moins que la nouvelle administration américaine ne prenne des mesures énergiques pour empêcher toute nouvelle souffrance et assassinat de Palestiniens, le Processus de Paix, les rapports américano-saoudiens, et la stabilité de la région sont en danger.
Le Prince Saud Al-Faisal, Ministre des Affaires Etrangères saoudien, a déclaré au Conseil de Sécurité de l’ONU que s’il n’y avait pas juste de règlement, « nous vous tournerons le dos ». Le roi Abdullah a parlé ainsi pour le Monde arabe et musulman en entier quand il a déclaré au Sommet arabe au Koweït que bien que l’ « Initiative Arabe de Paix » soit sur la table, elle n’y resterait pas là longtemps. Beaucoup d’autres, dans le Monde partagent ces sentiments et n’importe quel gouvernement arabe qui maintiendrait des relations avec les Israéliens serait aujourd’hui justement condamné par ses citoyens. Deux des quatre pays arabes qui avaient des liens formels avec Israël, le Qatar, et la Mauritanie, ont suspendu toutes leurs relations, et la Jordanie a rappelé son ambassadeur.
L’Amérique n’est pas innocente dans cette calamité. Non seulement l’Administration Bush a laissé une image dégoûtante dans la région, suite à la mort de centaines de milliers d’Irakiens et l’humiliation et la torture à Abu Ghraib, mais elle a aussi, par son attitude arrogante sur le massacre de Gaza, contribué au massacre d’innocents. Si les Etats-Unis veulent continuer à jouer un rôle directeur au Moyen-Orient et maintenir leurs alliances stratégiques intactes, et particulièrement maintenir leur « rapport privilégié » avec l’Arabie Saoudite, ils devront résolument réviser leur politique vis-à-vis d’Israël et de la Palestine.
La nouvelle administration va hériter « d’un panier de crabes » dans la région, mais il y a les choses qui peuvent être faites pour aider à les calmer. D’abord, le Président Barack Obama doit s’exprimer sur la catastrophe en Bande de Gaza et sur ses causes. Inévitablement, il va condamner le tir de fusées sur Israël par le Hamas.
S’il le fait, il devra aussi condamner les atrocités commises par Israël contre les Palestiniens et soutenir une résolution de l’ONU à cet effet. Il devra puissamment condamner les actes israéliens qui ont mené à ce conflit, de la construction des Colonies en Cisjordanie au Blocus de la Bande de Gaza ; et les assassinats ciblés, et les arrestations arbitraires de Palestiniens. Il devra affirmer l’intention de l’Amérique de travailler pour un Moyen-Orient sans armes de destruction massive, avec un parapluie de sécurité pour les pays qui signent et des sanctions contre ceux qui ne le font pas. Appeler à un retrait immédiat des Forces israéliennes des Fermes de Sheb’ah au Liban. Encourager des négociations Israélo-syriennes sur la Paix. Et appuyer une résolution de l’ONU garantissant l’intégrité territoriale de l’Irak.
M. Obama doit fortement promouvoir l’ « Initiative de paix d’Abdullah », laquelle invite Israël à suivre le schéma énoncé dans les diverses résolutions et lois internationales : Se retirer complètement des territoires occupés en 1967, y compris Jérusalem-Est, revenir aux frontières du 4 juin 1967. Accepter par consentement mutuel une juste solution du problème des réfugiés selon la Résolution de l’Assemblée Générale 194. Et reconnaître l’Etat indépendant de la Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale. En retour, il y aurait la fin des hostilités entre Israël et tous les pays arabes et Israël obtiendrait des relations diplomatiques pleines et normales.
La semaine dernière, le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad a écrit une lettre au Roi Abdullah, reconnaissant explicitement l’Arabie Saoudite comme étant le Leader des Mondes arabes et musulmans et l’appellant à jouer un rôle plus combatif envers « cette atrocité évidente ou on assassine nos propres enfants » en Bande de Gaza. Le communiqué est significatif parce que, de facto, l’identification de la primauté du Royaume par un de ses adversaires les plus ardents révèle le fait que la guerre a réuni une région entière et unis les Sh’îîtes avec les Sunnites. Ensuite, l’appel de M. Ahmadinejad à l’Arabie Saoudite pour mener un Jihad contre Israël, s’il était maintenu, créerait un chaos et un carnage sans précédent dans la région.
Jusqu’ici le royaume a résisté à ces appels, mais chaque jour cette contrainte devient plus difficile à maintenir. Au moment où Israël assassine délibérément des Palestiniens, s’approprie leurs pays, détruit leurs maisons, déracine leurs fermes et leur impose un blocus inhumain, et alors que le Monde pleure de nouveau sur la souffrance des Palestiniens, les gens de conscience de chaque coin du monde réclament à cor et à cri une action. A la fin, le Royaume ne sera pas capable d’empêcher ses citoyens de rejoindre une révolte mondiale contre Israël. Aujourd’hui, chaque Saoudien est un Gazan, et nous nous rappelons bien les derniers mots de notre Roi Faisal : « J’espère que vous pardonnerez mon émotion, mais quand je pense que notre Sainte Mosquée à Jérusalem est envahie et profanée, je demande à Dieu de faire que si je suis incapable d’entreprendre le Saint Jihad, alors je ne dois pas vivre un moment plus ».
Laissez-nous tous prier pour que ce M. Obama possède la Prévoyance, la Justice et la Résolution de maîtriser le régime meurtrier israélien et qu’il puisse ouvrir un nouveau chapitre dans le plus difficile des conflits.
Le prince Turki est Président du « King Faisal Centre for Research and Islamic Studies”, à Riyadh. Il a été Directeur des Services de Renseignement Saoudiens, Ambassadeur au Royaume-Uni et en Irlande et Ambassadeur aux Etats-Unis.
Copyright The Financial Times Limited 2009.
Traduct Gilong
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Ca barde du côté des sponsors d’Israël.
Et en plus publié dans le "Financial Times", c’est pas tous les jours qu’on peut lire ça.
Ca veut dire que ça craque sérieusement dans les régimes alliés des USA au Moyen-Orient.
Bon c’est quand même positif, même si la prose religieuse embrouille un peu tout, c’est de la "réalpolitik" sérieuse à laquelle on n’était pas habitué.
Et ils s’y sont tous mis. De l’Iran aux Emirats, des Sunnites Wahabites aux Sh’îîtes du Hamas et du Hezbholah.
Et si on compte les turcs et la sortie d’Erdogan à Davos ça commence à peser dans la balance.
Amahdinejad, Perse et Sh’îîte, démonisé par les Américains allant faire allégeance à Fayçäl, Arabe, Sunnite et Wahabite, financier et ami des Américains, depuis Ali et Xersès ça ne s’était jamais vu.
Si j’étais les Israéliens je me sentirais un peu seul.
J’attend de lire la traduction in-extenso dans la presse française. LOL.
G.L.
Messages
1. La Patience saoudienne est à bout, 2 février 2009, 11:20
aucun peuple n’a eu son indépendance par "la proposition de paix",la palestine sera libre quand ces dictateurs de l’arabie saaoudite ,l’égypte’,la jordanie,seront disparu
1. La Patience saoudienne est à bout, 2 février 2009, 12:30
Tu as absolument raison, mais le "but" de ce post n’est pas de faire la promo des Saoudiens.
Le but est de montrer qu le torchon brûle entre les Américains et les Saoudiens, ainsi qu’avec le Monde arabe et musulman en entier. Toutes tendances confondues.
La déclaration de Faïçal met à jour la pression des peuples sur leurs dirigeants.
Sans compter les risques de guerre atomique ou ils sont aux premières loges.
Et ces dirigeants, qui eux ne sont pas planqués à 10 000 km de là, n’ont aucune envie de payer pour les Américains. Ou pour les psychopathes israéliens.
Pour le reste la vraie "libération" des peuples, quelqu’ils soient, ne passera bien évidemment que par la disparition des systèmes capitalistes et de leurs mercenaires, tels que le système sioniste.
Mais ça c’est pas encore le jour.
Simplement si les Américains retiraient unepartie de leur soutien logistique et financier à Israël ça permettrait de laiser souffler les palestiniens. Et peut-être de sauver quelques vies.
Et rien que ça ça serait déja pas mal.
G.L.
2. La Patience saoudienne est à bout, 4 février 2009, 00:36, par benyamin nethanya
ne vous faites pas d’illusion le prince Faycal fait son nerveux pour dire que les saoudiens ont leurs mot à dire et par ce que les peuples arabes grondent...mais ils n’iront pas plus loin que ça, avec toute les bases etats uniennes en arabie saoudite et le controle de tous les gros chantier du golf par les grosses entreprises etats uniennes, les saoudiens n’ont aucun poids politique pour faire changer les choses...surtout qu’il a attendu que la guerre soit presque fini pour faire son nerveu...
ce qu’il faut c’est un boycott un vrai, pour montrer que lespeuples de ce monde ont leurs mots à dire et qu’ils comptent pour quelques choses et qu’ils ne sont pas que des pantins...