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La Voie étroite

Publie le vendredi 21 septembre 2007 par Open-Publishing
23 commentaires

Quelques remarques sur la situation du Parti Communiste Français et les prochaines échéances.

de David Blumental, militant du PCF, section 20e arrondissement de Paris.

Un jour qu’il devait accomplir une mission de la plus haute importance, Talleyrand en signifia l’urgence à son cocher, lequel mena la voiture à un train d’enfer. C’est alors qu’entre deux cahots, le "diable boiteux" se pencha au-dehors et cria "Ralentis, cocher ! Je suis pressé !"

Le mot est resté fameux et garde, dans la situation politique d’aujourd’hui, toute sa pertinence.

Qu’y a-t-il donc de commun entre tous ceux qui font de la politique, quelle que soient leurs opinions ? Au moins une question : quel est le rapport de forces et comment le conserver ou comment le changer ?
Quand face à une droite aussi dévastatrice que rapide, la gauche anticapitaliste est aussi désunie ; quand face à une idéologie aussi acérée que réactionnaire la résistance se dépêtre difficilement de bien des confusions, nous sommes devant une mission de la plus haute importance et de la plus grande urgence.

Et comme Talleyrand, il faut dire "Ralentis, cocher ! Je suis pressé !"

Quelle que soit l’orientation des uns ou des autres, il doit se trouver peu de communistes qui n’aient pas le sentiment, même confus, que le Parti aborde un moment crucial.

Pour ma part, je pense qu’il vit aujourd’hui son dernier moment contradictoire et dialectique.

Althusser nous exhortait par le passé à penser le marxisme et les marxistes de façon marxiste, c’est-à-dire au sens propre : à réfléchir.

C’est un contre-sens politique majeur que de décréter que le Parti communiste est mort. C’est assez inepte de changer de nom si ce changement intervient avant que n’ait émergé une réalité nouvelle, solide et efficace. Tout au plus, cela s’appelle prendre un pseudonyme.
C’est précisément ne pas ralentir, parce qu’on est trop pressé. Il reste au Parti un rôle éminent à jouer, ô combien fondamental pour l’avenir du rapport de forces en France.

Mais, à l’inverse, c’est être aveugle et se préparer de nouveaux réveils bien difficiles, que de croire que l’avenir du Parti communiste en tant que tel s’étend loin devant lui, et qu’il retrouvera à n’en pas douter sa stature des années 50, principal et quasi unique représentant de la classe prolétarienne, belle et enthousiasmante menace contre l’ordre bourgeois.

Quel est donc ce rôle alors, qu’on lui garde comme moteur dans l’histoire ?

Pour le déterminer, il convient de discerner deux grands écueils qui nous attendent aux congrès futurs, et contre lesquels, dans le fil des débats, on bute déjà aujourd’hui. Pour ce faire je vais schématiser un peu, ce n’est pas toujours mauvais.

Une première tentation, une première dérive, est celle du repli. Je n’entends pas par repli le désir bien légitime de revenir à une pensée réellement marxiste, et qui ne se contente pas de se revendiquer telle, ni la volonté de redonner du sens à la notion de révolution pour un parti.
J’entends par repli la motion qui se crispe sur le PCF en tant qu’organisation déterminée, au risque de le couper toujours un peu plus de l’extérieur, et dont on se refuse par principe à mettre en question le sens. Le repli, c’est substituer l’image d’une organisation exclusive à l’idée plus claire d’une situation historique, et recomposer artificiellement la réalité autour de cette image. Les désillusions seront meurtrières.

Une seconde tentation veut mener la voiture à un train d’enfer : « le Parti est fini, autre chose commence aujourd’hui, il faut en finir au plus vite avec la structure » C’est une dérive que, en schématisant là encore, on peut qualifier de « mouvementiste ». A la notion de Parti, on substitue celle de réseau, on dit « transversal » tous les jours, ça fait le même effet qu’un anxiolytique. On veut aborder tous les thèmes de front, ne plus rien hiérarchiser ni discipliner, chevaucher tous les mouvements sociaux qui s’entrelacent et finiront par se coordonner dans l’agencement magique de la révolution future.

Pour peu qu’en toute sincérité on demande à certains de décrire un iota ce que pourrait être cette coordination, et la silhouette d’un joli parti, ma foi, apparaît. Mais le mot fâche, c’est ainsi. D’autres ne sont pas si gênés et appellent bien à la création immédiate d’un nouveau parti, sans paraître trop préoccupés du flou complet dans lequel il apparaîtrait.

Je voudrais m’attarder un petit moment sur cette dérive-là. Car on y trouve des discours qui, pris abstraitement, sont souvent intéressants ; certains constats sont bons, et on peut partager bien des fins avec de nombreux militants.

Le mot de Talleyrand, pourtant, revient à nos oreilles, lorsque la confusion et l’informel s’érigent en docteurs du monde à venir. L’anticapitalisme (sans parler du communisme) n’y est pas toujours si évident, et la place est grande pour les stratégies personnelles, les jeux de pouvoir et d’appareil, finalement très loin d’un réel dynamisme populaire.

Pourquoi, en tant que communiste, alors que j’espérais tant une candidature unique, déchiré j’ai finalement opéré moi-même une attitude proche du repli, en tout cas de défense ? Parce qu’au nom du mouvement en cours, il en fut qui ont joué double jeu dans ma propre organisation ou se sont cru tout permis, la démocratie à la boutonnière. Parce qu’au nom de l’urgence politique, il en fut qui ont failli instrumentalisé totalement mon Parti, ses militants, son fric, ses locaux, ses réseaux précisément. Parce que dans ces manœuvres, l’engagement politique lui-même n’était pas si clair qu’on voulait bien le dire, sous la cape de ce mot un peu vague, « anti-libéralisme » Mouais….Voulions-nous tant que cela tous la même chose ?

Pour un satiriste, il serait assez réjouissant d’observer la tectonique des tendances du Parti. J’ai parlé de deux récifs, ils sont plus composites qu’ils n’ont jamais été par le passé.

Certainement, il existe des camarades qui, hier, négligeaient un peu les discours d’un Danglot ou d’un Gerin, qui aujourd’hui, sans tout partager, s’inquiètent aussi d’une offensive lancée contre le Parti et ses fondamentaux de l’intérieur comme de l’extérieur.

La seconde tentation en taraude plus d’un, et déborde les seuls « refondateurs ». Qui sait ? On en verra peut-être quelques uns qui ont fait la ligne, s’ils n’en ont pas fait plusieurs, saborder l’existant pourvu qu’on leur laisse une responsabilité et un salaire ailleurs.

La voie sera bien étroite, oui, entre ces deux écueils. Il faudra la creuser pourtant. Le seul moyen d’y parvenir est de comprendre et d’assumer la nature contradictoire du moment historique que vit le Parti aujourd’hui.
Contradictoire pourquoi ? Parce que le Parti doit aujourd’hui se maintenir à la fois et se projeter dans un futur relativement proche à l’échelle de l’histoire, où il n’existe plus, pas plus que la LCR ou d’autres encore, où une force nouvelle aura émergé. Parce qu’aujourd’hui il doit non pas se saborder mais se renforcer, tout en intégrant dans le mouvement même de son renforcement théorique et pratique l’idée de son propre dépassement, c’est-à-dire plus profondément le dépassement des divisions actuelles dans le camp anticapitaliste. Il doit l’intégrer afin d’y travailler, de concert avec d’autres, de la façon le plus active et constructive possible. C’est cette capacité même à penser son dépassement qui achèvera son renforcement.
C’est cela son ultime accomplissement dialectique.

Oui, c’est difficile pour un militant de déployer son énergie dans une structure dont la fin n’est pas advenue, qui ne laisserait probablement la place aujourd’hui qu’à un ensemble assez informe et vague de mouvances, encore investie d’un rôle réel, de la déployer donc dans une structure encore vivace dont il doit pourtant aussi préparer le dépassement.

C’est difficile, et les militants communistes ne sauraient affronter cette contradiction seuls. C’est trop facile de lancer un appel comme Besancenot, et d’attendre peu ou prou que les choses se passent. « Que le Parti se saborde d’abord, on verra après ! »

C’est l’ensemble de tous les militants impliqués dans la lutte anticapitaliste qui, dans le temps, sans le couteau à la gorge d’une élection imminente, doivent désormais construire la future force. Un immense atelier doit se construire. Les ambitions personnelles s’y épanouiront aussi, pourquoi en serait-il autrement ? Mais le mouvement en marche ira bien au-delà.

Voilà une tâche ardue, c’est pourtant par là, j’en suis convaincu, que l’histoire avancera le plus vite. Dans ses Leçons sur la philosophie de l’histoire, Hegel nous livre un passage assez savoureux sur les jérémiades de ses contemporains quant aux douleurs survenues, aux difficultés présentes. Il s’agace de ce que, ne percevant pas l’unité du sens historique ni la notion même de contradiction, les hommes ne voient pas comme les pages les plus sombres de l’histoire ont en réalité la même valeur que les plus glorieuses. Il raille avec brio tous ceux qui ne cessent d’en appeler à de meilleurs lendemains sans prendre la mesure du mouvement qui traverse leur époque.

Nous parcourons des pages difficiles : la violence de la droite, une gauche presque grotesque de désunion et de calculs à courte vue. C’est le sens dynamique de la contradiction qui nous permettra de perdre le moins de temps possible.

Les choses se feront, je ne suis pas pessimiste, non qu’une main invisible se prépare à nous arranger le coup, mais quitte à me tromper je pense que la situation matérielle va contraindre de plus en plus impérieusement les hommes à s’unir, et parmi eux quelques rivaux ou ennemis d’hier, mais aussi de nouveaux militants, des personnalités émergentes.

La question, dans l’immédiat, c’est : que fait-on du temps que nous avons immédiatement devant nous ? Que fait-on pour ne pas gaspiller le temps ni l’énergie ?

Quelques échéances nous attendent, deux congrès, les élections municipales, et au loin, mais pas si loin, 2012.

En ce qui concerne la phase des congrès. Personnellement, j’aimerais m’y retrouver bien sûr, mais j’aimerais surtout y trouver quelque chose. J’entends : le congrès de décembre 2007 ne devra pas, comme ses prédécesseurs, chercher à contenter tout le monde. Nous avons une situation à analyser et des choix à faire, de vrais choix.

Nous orientons-nous, oui ou non, vers une recomposition ? Laquelle ? A quelles conditions ? Avec qui, sinon avec quels types d’acteurs ?

La force future doit-elle être communiste ? Doit-elle avoir une composante communiste ? Quels rapports envisageons-nous avec les réformistes dits antilibéraux ?

Pour que les rapports entre structures, entre militants divers se clarifient, il faut que chaque structure précise elle-même son discours.
Je rêve pour le Parti communiste d’un congrès qui dirait précisément selon quels axes et selon quelles mesures précises, d’abord immédiates, puis transitoires, enfin radicalement révolutionnaires, en quoi il est communiste, en quoi ce mot a un sens pour lui.
Je rêve d’un congrès qui non seulement charpente cette fois son idéologie de façon à la fois dense, intelligible et percutante, mais aussi impulse une réflexion sur de nouvelles techniques de luttes. Je rêve d’un Parti qui revienne sur son légalisme, qui remette en question son rapport à l’institution.

Et je rêve d’un Parti capable de partager ces réflexions, pourvu qu’elles émergent, avec les autres, afin d’en finir un jour avec un camp anticapitaliste morcelé.

Un congrès doit être producteur de sens, c’est sa finalité.

Les directions que l’on met en place, au sortir de conclusions bien déterminées, doivent, tout en respectant la diversité, rester cohérentes avec les options choisies. Ceci pour dire que si nous abordons honnêtement les choses entre nous et faisons des choix, il y aura de la casse, probablement. Pourquoi se le cacher ? On en crève de vouloir garder une place à tout le monde. Une vieille camarade disait à l’époque où elle était encore au Parti, « la lutte des places a remplacé chez nous la lutte des classes » Elle n’avait pas complètement tort. On n’évite jamais en politique la lutte des places, mais faisons au moins en sorte que la lutte des classes ne tende pas à se réduire au passage obligé de certains paragraphes. C’est un concept - outil, avec lui on construit, on fabrique à condition de le (re)façonner lui-même de temps en temps.

Je voudrais terminer par un mot sur les municipales. Je n’ai pas de théorie générale dont je sois sûr qu’elle vaille pour toutes les villes. Mais j’ai une opinion sur Paris, partant sur un certain type de configuration.
Il est vain, sous prétexte qu’on n’a pas eu la municipalité révolutionnaire qu’on rêvait, de dénigrer un bilan social qui se démarque nettement de politiques de droite. Toute alliance avec les socialistes n’a pas conduit qu’à des lacunes ou des erreurs.

Mais il est tout aussi vain de négliger les limites dramatiques contre lesquelles bute un élu communiste à Paris, lorsqu’il est conduit, bon gré mal gré, à s’enfermer dans une cogestion où sa qualité de communiste devient peu à peu invisible.

Est-ce que les élections de 2008 seront le moment décisif de l’émergence pour cette fameuse nouvelle force ? Je ne le crois pas. Ce sera peut-être un début.

Mais une chose est sûre : dans les configurations, où les élus communistes ne sont pas perçus comme proprement communistes, voire pas perçus du tout, si de nouvelles concessions par exemple sont faites aux bailleurs privés, si les crédits au logement ne prennent pas une toute autre ampleur, comment veut-on que les communistes puissent jouer un rôle actif, comme tels, dans un travail à moyen terme d’unification ?

Où sera la crédibilité ? Et du point de vue de la participation au pouvoir, est-ce que leur présence est si souhaitable ? Ca mérite au moins d’être discuté.

Et là encore, la voie est étroite entre la condamnation bornée, aveugle d’un travail souvent admirable d’élus et la position dogmatique qui veut un maximum d’élus, quel que soit le contexte ou presque. Entre les deux : la pensée claire d’une efficacité politique dans un rapport de forces donné.

Or je lis ici et là que pour bien des élus parisiens la reconduction de l’alliance avec les socialistes socio-démocrates et, ce faisant, de leurs propres postes va de soi. J’entends, mais j’entends peut-être mal, qu’une Autain qui suscité à juste titre tant de méfiance et même de colère chez des militants sincères, serait de nouveau conviée ?
Est-ce là encore le Parti du débat, de la clarté et de la transparence que nous voulons ? Est-ce là un parti communiste ? Dans lequel nous, militants, avons pourtant fait tonner notre voix pour dire que dans notre organisation on ne ferait pas ou plus n’importe quoi ?

Là encore : « Ralentis, cocher ! Je suis pressé » Plus de faux-pas, ni de faux départ.

L’issue de ces congrès comme du choix à venir pour les élections ne doit pas être considérée comme acquise. Par personne. Ou les débats n’en seront que plus violents.

Que notre parti définisse son communisme, qu’il décide ou non de le mettre au service d’une recomposition.

Mais que plus jamais le pouvoir, à quelque échelon que ce soit, ne l’écarte de sa voie, la défense des exploités, aussi étroite soit-elle.

Messages

  • Que c’est bien pensé et magnifiquement écrit, cher David...

    Il était grand temps que tu t’avances dans la clairière, je ne suis pas déçue, je suis même emballée.

    Ca fait un plaisir immense de lire ce genre de textes, et de tout ce que j’ai lu pour le moment , ce texte est de loin celui qui exprime le mieux ce que je pense, et ce que je souhaite également, dont je me sens la plus proche.

    Raison, marxisme, poésie, amour, patience, dialectique...

    Pas de langue de bois, pas de faux-fuyants, pas de flagornerie vis à vis de telle ou telle chapelle, des questions qui ne craignent pas de rester sans réponse mais qui sont posées clairement (et c’est déjà un énorme mérite...) quelques réponses aussi à des questions existantes...

    Presque le début d’un Manifeste...

    Bravo et merci pour ce texte ( si tu m’y autorises , je le mets sur mon blog...)

    La Louve

    • Merci à toi, la Louve, tu me touches. Avec plaisir, sur ton blog.

      Toute ma fraternité.
      David

    • Je rejoint la Louve,voila un texte qui exprime ce que je n’arrivais pas à dire.

      Je rajouterais quelques principes de bases sur le fonctionnement :

      1:ce doit être un parti de classe et de masse ouvert à tous,ou tous sont à égalité.

      2:les élus doivent assister et rendre compte de leur mandat à tout les niveaux,section,cellules pour les conseillers municipaux,maires,tout ce qui est mandat local,ne serait-ce que pour mener l’action quand il y a des problémes.

      Il est tout à fait anormal que nos élus locaux soient laissés seuls devant des difficultés,comme il est anormal que les militants soient informés de leurs positions par la presse.

      Députés et sénateurs doivent être invités au CN exactement pour les mêmes raisons.

      Et les écoles du parti doivent.La formation politique et économique,je n’ai pas dit le formatage,doit être une priorité.

      Et m.....,si je commence la liste va s’allonger.

      Redevenons cohérents avec nous même et avec les salariés et avec tous ceux qui aspirent à changer.

      Jean Claude des Landes

    • Salut JCl.

      A mon humble avis ce texte est de loin un des plus marxistes (et donc un des plus communistes) que nous ayons pu lire pour le moment. En tout cas pour moi il l’est intrinsèquement, et donc mille fois plus que la plupart des contributions qui s’en revendiquent ouvertement en s’écriant dès la première ligne "je suis marxiste, je suis léniniste, je suis communiste" !

      Est Marxiste celui qui se sert des outils légués par Karl Marx pour réfléchir le monde. Et à mon sens c’est exactement ce qu’a fait David Blumental ici. Donc, BRAVO encore une fois. Ca fait du bien de lire une analyse politique vraiment marxiste.

      Et ce n’est pas parce que le texte n’est pas truffé de propos économiques qu’il n’est pas marxiste !

      Cete contribution est également très marxiste parce que ayant parfaitement intégré les "outils de pensée", compris le système (et cela affleure partout en filigrane) mais non dogmatique ( je crois qu’il n’y a pas plus opposé à la méthode marxiste, à l’analyse "à la façon" de Marx, que le dogme qui étouffe la pensée, et donc la nécessaire dialectique).

      Marx était un esprit libre. Le premier point qu’un marxiste doit retenir de la leçon marxiste c’est donc celui-là : penser en homme libre. C’est ce que font encore les quelques historiens et philosophes qui "nous" restent (par exemple Annie Lacroix-Riz).

      En conclusion sur ce point, je ne me pose même pas la question de savoir si une personne qui écrit ce genre de texte a un doute sur le fait que le parti communiste doive être un parti de masse, et de classe. Je dirais que cela va de soi.

      Le marxisme reposant sur le concept de système, on ne peut pas avoir une vision marxiste d’un sujet sans l’avoir sur tout !

      Vice versa, dès que l’on cesse d’avoir une vision systémique, globale , et que, par prétendue "modernité", on fait co exister des élements qui vont aussi bien ensemble qu’une robe de soie sur un canard, on n’est plus marxiste.! Donc plus communiste. CQFD

      Nous devons par ailleurs absolument réapprendre à distinguer le nécessaire du contingent. C’est fondamental de pouvoir faire une liste de priorité.

      Et "l’évidence" parfois, doit être remise en cause comme facteur de validité rationnelle. Ce qui est évident est parfois ( souvent ?) exactement ce qui est faux. C’était là dessus que reposait toute la science sophiste.

      Qui a une vision claire de la Politique, du temps, de la société telle qu’elle est organisée, ne peut qu’avoir une vision claire du Parti et du communisme.

      Enfin pour répondre à un autre commentaire ici qui critique cette demande de "temps" à nous laisser :

      Qui a dit que les masses devaient attendre leurs ordres d’un parti qui serait "en haut" d’une hiérarchie imaginaire, pour se mobiliser et combattre ?

      Personne et je n’ai rien lu de tel dans cette contribution. Je dirais même que si il ya une chose que les communistes peuvent faire d’urgence c’est mettre à bas cette relation de dépendance dans l’action des hommes par rapport aux structures, quelles qu’elles soient.

      LA révolution est-elle organisée ab initio et décrétée par une organisation ? Non, ou c’est la catastrophe.

      Il ne faut pas confondre le double travail qui doit être réalisé en ce moment : la pensée du communisme et la réorganisation d’un Parti communiste d’une part, et l’organisation de la mobilisation et du combat de masse. Il ne faut pas les confondre mais il ne faut pas non plus les séparer car l’un et l’autre se nourrissent mutuellement.

      Or ce que nous confondons aujourd’hui c’est l’urgence de se soulever contre la réaction capitaliste, l’urgence d’organiser, d’accompagner des mobilisations qui doivent venir des Hommes, et la nécessité de refonder le part i des communistes.

      C’est le piège tendu par les réactionnaires bourgeois aujourd’hui et dans lequel nous sommes en train de tomber depuis des mois. Je suis d’ailleurs en train de réfléchir à une comparaison entre le fonctionnement et le rôle des partis bourgeois et celui d’un parti communiste. Même si comparaison n’est pas raison, je pense que nousdevons effectuer ce trvail et noussaurons comme cela plus précisément ce que nous ne devons pas faire !

      Il y a urgence à résister au jour le jour et pour résister efficacement nous avons besoin qu’un parti des communistes existe, mais il n’y a aucune urgence qui doive être prise dans la refondation même du parti.

      C’est pour cela que je pars du principe que la question de la disparition du parti en tant que lieu de rencontre des communistes, (même aussi imparfait que celui que nous connaissons aujourd’hui), en revanche, n’est pas à l’ordre du jour, ni dans un repli identitaire ni dans une fusion -acquisition d’un nouveau parti de la "gauche démocrate et républicaine".

      Je verrai comme absolument suicidiaire une disparition du parti communiste au moment même où l’ennemi de classe a tous les pouvoirs. Autant nous jeter par la fenêtre tout de suite.

      J’ai tendance à penser que les personnes qui, se prétendant nos amis ou nos frères, nous poussent vers cette voie de notre disparition sont pour moi des ennemis de classe, y compris celles et ceux qui se revendiquent d’un soi disant socialisme, voire pire, communisme.

      Nous mélangeons tout et je l’a i déjà dit plusieurs fois : pour lutter activement nous devons nous dépêcher (c’est pour ça que le comité de riposte tel qu’il vient d’être fait à l’initiative du PCF est un bon début) ; mais pour nous refonder,e nrevanche, si nous voulons que cette refondation soit bien faite, soit viable et durable, nous devons aller calmement ,car la lutte nécessite l’action et la refondation nécessite la réflexion.

      Le capitalisme impose son tempo social et juridique, et à ce titre nous devons, non seulement être à son rythme mais plus encore, le prendre de vitesse,l’attaquer sans relâche comme des hyènes, mais nous ne devons pas nous laisser imposer ce rythme dans la refondation du parti communiste car l’urgence et la précipitation sont les pires conditions pour une réflexion réelle.

      Comme je dis souvent : la tête et les jambes. Les jambes, aujourd’hui doivent courir, et rapidement, mais la tête doit rester calme.

      La Louve

  • Plusieurs "posts" sur ce site, dont celui-ci (évoquation d’Althusser),
    rappelle le tournant qu’a pris le parti lors du 22ème congrès.
    Et, de mon point de vue, ce congrès est
    fondamentalement à l’origine de la situation actuelle...

    Les historiens pourront préciser l’évolution qui a conduit le parti
    à ce changement lors 22ème congrès et compte tenu du rapport de force
    à l’époque, dans une certaine mesure, c’était une solution à court terme
    permettant au parti déjà intégré dans le jeu "démocratique" biaisé de continuer
    à survivre... et, depuis ce temps là, le seul objectif du parti est
    de survivre. Certains ont compris cet objectif dans le sens de garder leur
    place (voir de l’améliorer). Que faire ? Après tout ces carriéristes restent
    membre du parti et les soutenir empêche provisoirement de disparaître ?

    Et puis, de compromission en compromission, le parti est devenu une espèce
    de réserve, que le système capitaliste conserve comme repoussoir, à condition
    que le parti reste dans le cadre qui lui a été assigné... De temps en temps,
    quelques camarades, y compris au plus au niveau, se révoltent.. Mais dans
    ce cas tout est fait pour effacer cette révolte. Marie Georges a eu le
    courage d’aller jusqu’au bout de ses idées, elle a été effacée du jeu par
    le pouvoir : impossible d’être entendue... Maintenant, à mon grand regret,
    vu de l’extérieur, elle se moule dans le rôle qui lui a été assigné.
    (message perso : j’espère que je me trompe et merci pour ce que tu as tenté...)

    L’abandon de la lutte idéologique après le 22ème congrès a privé le parti
    de nombreux intellectuels qui, par ailleurs, peu de temps après se sont
    fait mettre au placard dans l’université...

    L’écrasement du parti date de cette époque. L’abandon de la lutte idéologique
    (et de la fierté de cette lutte, tiens ? pourquoi pas une "communist pride" ?)
    a eu pour effet le désarroi des militants sur le terrain, l’incapacité
    d’inscrire ces combats dans un projet global, voir
    parfois l’incapacité des militants à comprendre certains aspects des luttes et
    même sombrer dans des positions carrément droitières comme sur les
    problèmes de l’immigration. Le militant de base étant réduit non pas à agir
    pour, qu’à la base, les victimes prennent conscience de leur droit, prennent
    le temps de la réflexion, de s’organiser et de se battre. Ils n’avaient d’autre choix que de se contenter d’accompagner ces victimes, voir de se substituer à elles, dans l’acceptation du système et la récupération de leur misère...
    Faute de savoir dire ce qu’est le communisme !

    La faute n’incombe pas à ces militants, tous profondément sincères et cherchant
    réellement à se battre sur le terrain ! Heureusement qu’ils existent encore !
    Mais privés, d’une réflexion soutenant leur action, d’une perspective de changement (nécessairement révolutionnaire), ils sont condamnés à faire
    ce « qu’ils peuvent » sans pouvoir intégrer leur combat à leur idéal qui leur a été volé...

    Le problème n’est pas de « refondre » le parti ni même de lui trouver un nouveau nom (à ce sujet, si le problème se pose, j’aimerai bien « Section Française du Parti Communiste », nous sommes avant tout un parti internationaliste).
    Il s’agit de comprendre la dérive qui nous a conduit à cette situation. Et l’évoquation du 22ème congrès, d’Althusser et de bien d’autres me semble une piste importante à développer. Il ne s’agit pas de réhabiliter, ni de pleurer sur les intellos qui se sont opposés au 22ème congrès et ont dû démissionner. Les temps ont changé, la question de fond est : « Pourquoi a-t-on abandonné le lutte idéologique ? Et comment la reprendre ? »

    jfr

  • Bonjour tout le monde

    Cette analyse m’intéresse et cela rejoint la préoccupation que je rencontre chez des gens de divers courants d’opinion de la nécessité de réapprendre à analyser pour se faire une image plus approfondies de toute chose.

    Cela rejoint aussi ce que je propose depuis peu sous la dénomination de Résistance Généreuse.

    Mon constat est d’abord celui d’une incapacité des gens en général et à tous les niveaux hiérarchiques sociaux de se faire une idée, une image , une opinion des choses que de façon partielle, à l’égard soit d’une échelle virtuelle car trop large, soit d’une échelle irréaliste car trop locale et partielle, à l’égard de référenciels d’opinions mimétiquement reprises par affiliation sociale tactique de penser "comme tel groupe d’autres qui m’avantagent par un caractère, un bénéfice adaptatif ou un autre".

    Il y a perte de la capacité à observer par soi-même et de prendre en compte l’échelle de son observation : où suis-je, par rapport à quoi, depuis où et comment avec quoi observe-je !

    La résistance est d’abord la résistance à l’obscurantisme qui interdit la construction des savoir d’abord sur l’observation, puis sur l’analyse. Or pour analyser il faut être capable de choisir parmi un ensemble d’outils méthodologiques et conceptuel, des voies et des références, des grilles d’analyses, pour parfois reconnaître qu’aucune de celles que l’on connait n’est alors employable. Il faut donc réapprendre à analyser avec pertinence et apprendre la construction d’outil d’analyse quand cela devient nécessaire.

    La résistance pourrait donc d’abord conduire à refuser de se soumettre à l’outil comme au contenu de l’outil de diffusion de l’obscurantisme : la télévision qui, de par son processus passif de réception directe des informations, ne permet pas au récepteur autre chose que l’adhésion mimétique entière et totale au modèle, anéanti toute observation, minimise l’analyse au simple décodage soumis des images, n’impose pas ni ne permet la reconstruction personnalisée par le récepteur avec sa culture et son histoire, son univers intime, des sens possibles et cohérants aux informations reçues.

    La télévision est un outil de consommation passive et soumise : par nature il n’est pas marxiste.
    Par ailleurs il est l’outils qui a permis l’endoctrinement populaire qui à permis à la dictature de l’innommable de se mettre en place avec la complicité des structures légales et républicaine.
    La télévision doit être visée comme élément sensible de la dictature à dénoncer.

    Le premier geste de résistance est de se libérer de ce nouveau dieu maléfique constructeur d’obscurantisme : déposer respectueusement et froidement vos téléviseurs devant les préfectures, accompagnés d’une lettre déclarant votre rejet de cet objet pour ce qu’il opère de néfaste au prétexte de véhiculer une information très discutable dans son utilité.

    La résistance généreuse est d’abord un rapport à la connaissance de soi comme de l’univers à ses diverses échelles depuis l’observateur. Elle est donc une conception nouvelle de partage de l’information et donc partage des relations humaines en toute nudité libre : je te donne, accepteras-tu ce que j’ai à te donner.

    La résistance généreuse est un apprentissage de l’économie de don dans un environnement conçu comme fini et non extensible, où il devient nécessaire de réapprendre la pertinence de ce qui est utilisé dans son contexte. Il devient nécessaire de donner pour échanger donc pour recevoir mais encore savoir de qui recevoir quoi et à qui donner quoi. Il s’agit de l’apprentissage de l’acceptation du don de l’autre comme du don à l’autre.

    Voilà en quelques mots la contribution que je tente de présenter ailleurs que sur mon site de part la rareté des visites.
    Et comme je ne conçois aucune construction sans participation collective, tout seul je m’épuise vite et je m’emmerde.

    Merci de toute participation.

    Paul : paulriluma@club-internet.fr

    • Paul,

      J’ai été touchée par les idées que tu soulèves sur la "résistance généreuse" comme rapport à la connaissance de soi et de l’univers à ses différentes échelles et sur le don ...réciproque. Mais malgré certaines prises de conscience ici ou là, je crains qu’il faille déblayer, avant, d’autres points névralgiques et cruciaux sur "la voie étroite", pour que ces préoccupations apparaissent enfin vitales aux yeux et à la conscience des gens de ce pays, comme ailleurs (ailleurs capitaliste s’entend).

      Et même si tu as raison, combien réagiront à ton texte ?
      (d’ailleurs tu parles toi-même de l’incapacité des gens en général et à tous les niveaux hiérarchiques et sociaux de se faire une idée, une opinion etc...)

      Pourtant, je suis d’avis que, malgrè les apparences, les temps sont venus effectivement de faire en même temps, une remise en question personnelle et de société. Je ressens en tout cas que nous n’en avons jamais été aussi proche, parce que nécessaire.

      Quant au téléviseur, si je suis d’accord avec toi sur son effet néfaste, la cause en est bien sûr la main mise du pouvoir et de son idéologie ultra-libérale, et il me semble que justement comme c’est le lieu d’un phénoménal et insidieux conditionnement négatif de masse, savoir ce qui s’y distille nous permet aussi de le démistifier et de le combattre (lutte idéologique), jusqu’au jour où nous pourrons peut-être en faire quelque chose de positif comme ça devrait l’être. Mais on peut aussi faire acte de résistance en le déposant comme tu le proposes dans un lieu stratégique avec envoi de lettre explicative et l’éradiquer de sa vie bien sûr. L’essentiel c’est d’être conscient de ce que l’on fait et une motivation saine.

      Cordialement

      Maguy

      PS. Tu souhaitais sur le fil concernant Cuba, entrer en contact avec une personne susceptible de t’informer sur les possibilités de partir là-bas pour y travailler et y vivre. Tu as réussi ?

    • Merci maguy de ce témoignage d’intérêt pour ma proposition de résitance généreuse car en effet je me demande moi-même combien auront senti l’intérêt de la démarche.

      Un peu plus loin un commentateur rappelle la différence entre la secte et la classe : et il me semble en effet que ce que nous observons partout ce sont des discours sectaires et intransigeants sur le code, mais pas sur le fond qu’ils ont finit par ne plus sentir et encore moins sur la méthodologie de construction des discours.

      La résitance que je propose est ambitieuse car elle demande énormément de distance et de temps, d’honnêteté et d’impudeur, dans un monde où chacun ne sait plus qu’il il est dans sa nudité.

      Je suis volontairement "mystérieux" dans mes propos qui frisent parfois la poésie provocatrice : que les seuls qui soient encore proches de leur sensibilité fassent d’abord la démarche, puis diffusent une attitude de pensée avant d’un discours, d’un code , d’une apparence.

      Pour les téléviseurs, en fait je n’ai malheureusement pas d’exemple à donner en la matière par moi-même n’ayant jamais eu de téléviseur sous mon toit.

      Pour ce qui est de contacter des gens pour cuba, ben non, désolé mes divers appels un peu n’importe où, où l’on prétendait avoir quelques liens, n’ont pas aboutis. mais bon, un français qui prétends vouloir vivre dans un pays communiste c’est du délire sûrement.

      à la prochaine

      paul : paulriluma@club-internet.fr

  • J’apprécie énormément ce texte car il pose les vraies questions du devenir du PCF. Puissent les dirigeants y réfléchir et s’en inspirer.

    JMH

    • Le texte de David est interessant. On sent bien que dans de nombreuses contributions les camararades ont le parti dans les tripes et ça c’est notre banque du coeur.
      Il y a une envie d"en découdre avec l’inquiétant Sarko.
      Le comité riposte OK !
      Mais pourquoi subordonner l’actvité du PCF à celle de riposte ?
      Le parti doit résolument engager le combat nous avons un boulevard devant nous.
      Je n’ai plus confiance dans cette direction qui est inaudible.
      Ce qui est inquiétant également c’est l’Huma qui ne reproduit pas toutes les sensibilités des communistes. Vf

    • Ce texte lucide, tranquilement critique, original et marxiste, remarquablement cogité et écrit me redonne espoir, car les déclarations "mollassones" des dirigeants du PCF actuel donnent plutôt à penser que nous nous dirigeons vers le sabordage du PC, et me mettent le moral à zéro. Ma fédération n’a pas l’air de bouger plus pour le moment (pas d’assemblée des militants).

      Si c’est le cas, c’est avec des camarades comme David Blumental et d’autres de sa trempe, élus à la nouvelle direction du PCF que nous devrons compter, avec l’ensemble des militants mobilisés pour redonner sens a un communisme moderne et au rôle du PCF ; capacité d’analyse du rapport des forces et efficacité politique.

      Tous les militants devraient pouvoir voter pour élire leurs dirigeants et pas uniquement ceux qui sont présents au congrès.

      Maguy

    • Bonjour,

      L’article et les réactions sont vraiment fort intéressantes.

      Tout ce que je puis dire vu d’ici, en Belgique, c’est que la référence au "communisme" me semble précieuse.

      La Belgique vit depuis longtemps sans balises de gauche claires et on voit la décrépitude et les errements auxquels cela mène depuis des décénnies. Le PS (en Belgique) est, au mieux, un parti où se trouvent parfois des gens charmants mais sans plus aucun principes (sauf rares exceptions). En tout cas, le patronnat belge ne peut que rigoler d’avoir en face d’eux de parails "adversaires".

      Camarades français, c’est d’abord de votre sort dont il s’agit mais ne négligez pas le fait que vous êtes l’une des dernières références magnifiques en Europe.

      Se complaire dans un dernier carré est une chose, se dissoude dans le n’importe quoi en est une autre.

      Mes amitiés.

      Albert Jenhai (BELGIQUE)

    • Hello Albert de Belgique,

      Cela fait plusieurs posts que je lis venant de Belgique, et pour ma part en tant que simple communiste de base, je trouve que votre vécu et vos commentaires vus de l’extérieur sont intéressants et précieux pour mieux réaliser ce qui nous attend si nous sabordons le PCF pour les uns et pour conforter ceux qui comme moi, sont déterminés à renforcer et renouveler le PCF.

      Merci. Fraternellement

      Maguy

  • Amitiés de New York !

    Bien pensé et bien dit, camarade ! Seulement je m’étonne que tu parles de Marx sans citer. Voilà une belle citation de Charlie lui-même, extraite de la lettre à Schweitzer du 13 octobre 1868 :

    “Vous-même avez constaté pour votre propre compte la différence entre le mouvement d’une secte et le mouvement d’une classe. La secte trouve la justification de son existence et son point d’honneur non pas dans ce qu’elle partage en commun avec le mouvement de classe mais dans le code particulier [shibboleth] qui la distingue de ce mouvement.“

    À bon entendeur, salut.

  • Texte interessant , mais il ne faut pas faire une course a l’echalotte !
    Tu as utiliser un bon terme pour definir le communisme - anti capitaliste !
    Le pcf souffre surtout d’un eloignement entre sa direction et sa base , le communisme et les communistes ne sont pas morts , c’est une certitude , la derniere fête de l’huma le prouve par la participation aux debats .
    Le probleme ce sont ses participations au gouvernement socialistes , le pcf se tire une balle dans le pied a chaque fois , il n’est pas possible d’etre anti-capitaliste et jouer avec le capitalisme , ce qui explique le resultat des elections en contradiction avec le nombre de communistes -
    Que ce soit le pcf,Besancenot,Arlette ... arretez de "fricotter" avec les "sociaux-liberaux " , le ps se dit d’accord avec le traité europeen , et aujourd’hui avec le mini traité de sarkozy , et que fait le parti , un appel a une nouvelle union de la gauche avec eux !!
    Les electeurs ne font plus de difference entre le pcf et le ps , alors ils gagnent du temps a voter directement pour les socialos .
    Besancenot a calculer , enfin je pense , ce probleme et s’est opposé au ps d’entrée , les communistes qui ne sont pas attachés a un parti l’ont ecouté , et l’on voit le resultat national !
    Le PCF doit retrouver ses marques dans les classes populaires , proletariennes .

  • Enfin, ça discute sérieux, je ne boude pas un tel plaisir.

    Bien amicalement
    L’Agneau

  • Je crois que l’intellectuel collectif se met doucement en marche ! Comment ne pas en être heureux !

    Trois remarques :

    1/ Parmi les échéances, la ratification du soi-disant minitraité européen en décembre 2007 ! Ce ne sera pas une petite étape négligeable. Obtenir un référendum et le gagner ! L’Assemblée extraordinaire du PCF risque d’être au coeur d’une lutte majeure.

    2/ Oui le processus communiste d’abolition du capitalisme (son dépassement) et d’émancipation personnelle et collective est contradictoire : c’est pour cela que nous devons l’étudier et nous situer en tant qu’acteurs dans son évolution. En quoi nos actions le renforcent, l’accélèrent, le contrarient (nous ne sommes pas forcément parfaits et efficaces, même si nous sommes communistes !)

    3/ Oui le parti communiste, d’une certaine manière, doit toujours agir dans la perspective de son dépérissement, comme celui de l’état. Mais cela est aussi contradictoire !

    Si le communisme n’est pas un état de choses à établir ou un idéal auquel se conformer, nous devons penser que le communisme en tant que processus ne s’achèvera pas un soir, même s’il est grand ! Et donc que la force communiste sera encore présente longtemps, tant que la société n’aura pas un mode de production hégémonique qui ne soit plus capitaliste.

    Mais il restera certainement encore des luttes contre des poches d’exploitation, et contre les dominations ou les discriminations qui perdureront ou qui seront créées par ce nouveau mode de production (aucune réalisation humaine n’est parfaite, même si elle est communiste !).

    La force communiste est cette force qui s’oppose aux forces capitalistes au sein du mouvement réel de dépassement du capitalisme. Le parti communiste est celui qui regroupe tous ceux qui sont conscients de cette force communiste à l’oeuvre et qui veulent la renforcer.

    Le Parti Communiste Français est une occurrence historique du parti communiste : ses formes peuvent varier selon les circonstances, recouper plus ou moins les contours du parti communiste... Le PCF a l’avantage d’avoir une histoire, une expérience, une réalité sociale ; il a l’inconvénient d’être toujours comparé à l’idéal dont les communistes n’arrivent pas à se défaire ! Aucune institution ne peut être parfaite et parfaitement en adéquation avec ses objectifs... ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi, bien entendu.

    JeanNimes

  • Je vies de te lire et comme d’habitude, cela me donne envie de polémiquer, de discuter, d’argumenter. Je suis d’accord avec toi sur une grande partie du fond et de la forme. En tout cas, cela nous invite à la réflexion !
    Sophie, ta frangine de B..

  • Comme toujours, tu es là, actif et présent. Tu me manques. So, ta vieille frangine.

  • Bravo David
    pour ce texte dont tu m’avais parlé à Nantes et que j’ai trop tardé à lire.
    La voie est étroite et c’est la seule bonne. Pour ma part je reste convaincu que la réflexion et l’action pluralistes en sont des éléments importants.

    L’action commune, nous pratiquons depuis longtemps. Nous nous retrouvons dans les manifs pour défendre la Sécu, la retraite, l’école laïque, les services publics, ...

    Mais l’élaboration progressive d’un projet commun me paraît (à moi qui certes me suis éloigné) à la fois inexistante et possible à mettre en oeuvre. Je m’explique.

    La "vraie gauche" ne sera audible et crédible que si elle sait concentrer son action sur quelques réformes fondamentales qui soient à la fois réalisables et susceptibles de vraiment changer le cours des choses. Un projet dont les grandes lignes permettraient de fixer les priorités de l’action et de répondre à des questions classiques et incontournables :

     quelle réforme de la fiscalité ?
     comment concilier une vraie politique de gauche (notamment concernant les services publics) et le maintien de la France dans une Europe intégrée ?
     quelle politique sur l’immigration, l’intégration, les "banlieues", ...
     etc ...

    La droite libérale, et maintenant le PS ont leurs "think tanks". Il y a beaucoup de place pour que des militants ou plus simplement des citoyens se sentant proches du PCF, de la LCR, de L0, de José Bové et de tous les autres puissent se retrouver, identifier les quelques grandes idées qui les rapprochent et transformer le tout en une plate forme défendable par tous les partis qui existent déjà. Le tout sans qu’il soit nécessaire d’en créer tout de suite un "n+1iéme".

    Si nous parvenons à faire cela, je pense que nous aurons avancé sur la "Voie Etroite".

    A un de ces quatre.
    Sergou