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La femme est une personne comme une autre

par MrAzadnews

Publie le samedi 10 mars 2012 par MrAzadnews - Open-Publishing
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Comme chaque année depuis 1910, la femme est à l’honneur ce 8 mars 2012.

Femmes kurdes qui manifestent
Sur leurs bandanas est inscrit "Ca suffit"

Dans le monde entier cette journée est symbole de célébrations et particulièrement de manifestations à poings levés où les femmes revendiquent leurs droits et rappellent leurs victoires et combats menés jusque-là. Cette journée internationale reste vive dans l’actualité car les femmes ne cessent de réclamer l’égalité avec les hommes, et continueront ainsi tant que leurs droits ne seront pas acquis. Ce jour est notamment l’occasion pour toutes d’oublier les différences ethniques, culturelles, sociales et politiques pour s’unir et lutter ensemble pour l’égalité, la justice ou encore la paix.

Malgré les mouvements révolutionnaires féministes qui avaient déjà eu lieu auparavant, c’est seulement en 1910 à Copenhague que Clara Zetkin propose la mise en place d’une journée internationale des femmes, lors de la conférence des femmes socialistes.

Depuis, le 8 mars est placé sous un jour de combat féminin. Mais réellement, les femmes luttent 365 jours par an pour vivre et travailler dans de meilleures conditions.

Dans le monde entier, la Femme n’est pas traitée de la même sorte. Dans les pays à tradition matrilinéaire elle est davantage valorisée. A l’inverse, dans les pays patrilinéaires, elle est souvent écrasée par la force masculine. Prenons l’exemple du Kurdistan là où le mouvement féministe est très développé et là où la filiation suit la lignée du père. Pour les femmes kurdes, le mouvement est signe de résistance, de liberté, de révolution et d’espoir. A vrai dire, pour tous les kurdes le mouvement a cette même signification, tel qu’il soit conçu pour chacun.

Dans la tradition kurde, la Femme est un sujet important qui a connu plusieurs phases, toujours dans le respect total du système patrilinéaire ; faible dans le passé, elle était l’honneur de sa famille, de son mari ou à l’inverse, une victime des figures masculines. Aujourd’hui, elle est de plus en plus combattante, elle se relève dans la rue pour manifester, rejoint ses pairs dans les montagnes, se présente aux tribunes politiques. Ses actions sont similaires à celles de l’homme auquel elle peut désormais faire face, tout en restant dans les principes de la culture kurde. Leyla Zana, en tant que député kurde, est une figure mythique à caractère résistant et combatif du mouvement féminin kurde. Elle est devenue un exemple pour une grande partie des femmes assoiffées de paix et de liberté.

Abdullah Öcalan disait : « Le Kurdistan sera libre quand la femme sera libre ». Cette idée a davantage sensibilisé les femmes kurdes, qui pour certaines, étaient déjà impliquées dans le combat puisque mères, sœurs, cousines ou amies de martyrs. Dans ses livres, Öcalan disait vouloir renoncer à la gente masculine qui méprisait la femme. En provoquant l’homme, Öcalan a attiré certaines femmes qui, comme Viyan Soran, l’admiraient.

Le nombre de femmes qui ont rejoint les camps de résistants a aussi augmenté au cours des quinze dernières années. Pour avoir longtemps pleuré ses hommes, la Femme kurde change aujourd’hui ce mythe en résistant et en luttant, toujours pour la liberté et la paix. De nombreuses associations sont alors créées par des militantes réunissant des milliers de femmes kurdes : Baris anneleri (les mamans de la paix), Ka-mer (Où sont les hommes ?), KOMJIN (le bureau des femmes kurdes indépendantes) ou Yekîtiya Jinên Azad-Star (l’Union des Femmes Libres). Les femmes militantes des différents mouvements soutiennent les jeunes filles et femmes à se relever pour mieux agir. Le premier soutient de la femme est la Femme. Et le 8 mars est un symbole de ce jour.

Souvent la peur ou le respect du père, du frère, du mari est une raison pour la femme de ne pas se révolter. Cependant, chaque année en France, les chiffres de l’INSEE révèlent une augmentation des manifestantes, de projets et de célébrations diverses, toujours dans le but d’inciter celles qui sont le plus en retrait à agir au nom de la femme, pour la femme.

Quand nous observons la culture kurde, les anciennes philosophies kurdes notamment le zoroastrisme, nous en déduisons que la femme est au même niveau que l’homme. L’apparition et la naissance de nouvelles philosophies, croyances et traditions affluent sur les mentalités à l’insu des femmes. Aujourd’hui égaux dans leur lutte, les femmes et les hommes marchent ensemble dans les rues, combattent ensemble dans la montagne. Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) par ses démarches et actions, est une révolution pour tout un peuple mais surtout pour les mentalités de ce peuple qui pousse les femmes à agir et donc à retrouver l’égalité que la culture primitive leur offrait. Pourtant, dans certaines régions, ou plus étroitement, dans certaines mentalités, les hommes voient encore les femmes comme leurs plus faibles, tout en étant d’accord avec les idées d’Abdullah Öcalan mais aussi pour dire que la Femme est une personne comme une autre. Certaines acceptent la « soumission » pour bien agir face à la tradition patrilinéaire qui met l’homme au centre de la lignée.

Si l’on jette un œil au passé de nos aïeuls, nous pouvons dire que cette tendance a largement diminuée ; les femmes peuvent choisir leur mari et ne sont plus forcées à s’unir dès les premiers signes d’adolescence, elles peuvent étudier ou encore adhérer à des associations féminines… Les mouvements féminins luttent pour que ces anciens usages disparaissent complètement et que la femme soit libre au même titre que l’homme.

Dans les pays où les kurdes sont en grande partie implantés, de plus en plus de jeunes filles sont actives pour des causes diverses et variées. En France et dans la lutte pour la question kurde, nous pouvons citer Jin Jiyan Azadî qui regroupe trois jeunes filles en quête de liberté et de vérité sur la vie. Aussi, le réseau en ligne d’informations kurdes en français, Azadnews Agency, recense une majorité de 9 filles sur 13 membres. Cette remarque ne peut suffire à confirmer que les femmes sont plus actives que les hommes, mais elle peut en être un exemple.

Les femmes œuvrent pour l’égalité homme-femme au quotidien. Le 8 mars est seulement une occasion pour clamer leurs pensées et dresser un bilan de leur situation.

Fadilee, Azadnews

http://www.azadnewsagency.com/nuce/?p=1257