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La fille de Jean Zay se dit "écœurée" par les propos de Roger Karoutchi (video)

Publie le lundi 18 février 2008 par Open-Publishing
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Jean Zay. 1904-1944 Ministre de l’Instruction du Front populaire, Résistant, martyr

Le secrétaire d’État UMP Roger Karoutchi avait comparé, samedi 16 février dans une réunion publique les "attaques" contre Nicolas Sarkozy [la publication du SMS de Nicolas Sarkozy à Cécilia Ciganer, NDLR] à celles subies par Jean Zay "mi juif, mi protestant" cible de la presse d’extrême-droite sous le gouvernement de Vichy. Lire l’article.
Hélène Mouchard-Zay, la fille de Jean Zay lui répond.

"Fille de Jean Zay, née en 1940, je n’ai connu mon père que dans la prison de Riom où l’avait jeté le régime de Vichy jusqu’à son assassinat par des miliciens en 1944.

Un journaliste du Nouvel Observateur nous apprend que Roger Karoutchi "n’a pas hésité à assimiler les "attaques" contre Nicolas Sarkozy à celles subies par Jean Zay "mi juif mi protestant" cible de la presse d’extrême-droite sous le gouvernement de Vichy."

Et M. Karoutchi aurait même ajouté : "Ceci a contribué au fait qu’il soit assassiné. "

Je ne peux taire mon écœurement devant cette assimilation entre, d’un côté, les mises en cause du comportement politique de M. Sarkozy et, de l’autre, les attaques antisémites et les appels au meurtre dont Jean Zay fut la cible dès les années 30 et qui, se poursuivant sous Vichy alors qu’il était emprisonné, le désignèrent aux coups de ses assassins.

Que M. Karoutchi s’abandonne à un total confusionnisme politique et historique, c’est son affaire, et chacun pourra en penser ce qu’il voudra. Mais je refuse à ce Monsieur le droit d’instrumentaliser l’histoire tragique et la mémoire de mon père.

Hélène Mouchard-Zay"

http://tempsreel.nouvelobs.com/spec...


Un peu d’histoire... ciao. Roberto Ferrario

Léon Blum - Hommage à Jean Zay (22 juin 1947)

Jean Zay est né à Orléans en 1904. Ses grands-parents paternels étaient des juifs alsaciens qui avaient opté pour la France en 1871. Son père, secrétaire général des Prud’hommes, était rédacteur en chef du journal radical local "Le Progrès du Loiret". Sa mère, institutrice, était de lignée protestante. Jean Zay est un brillant élève ; après le bac, il entre au Progrès du Loiret et prépare une licence en droit tout en militant au Parti Radical.

Il se fait élire aux législatives de 1932 et entre en 1936 au gouvernement comme Sous-Secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil.
Cette ascension rapide provoque beaucoup de polémique.

En 1936, Léon BLUM lui propose le ministère de l’Education Nationale et de la Culture. Il est aidé par deux femmes dont Irène Joliot-Curie à la recherche scientifique.

 Il porta la scolarité obligatoire de 13 à 14 ans.

 Il contribua à faire de l’école un lieu d’instruction pour tous : riches et pauvres.

 Il était ministre de l’éducation mais aussi de la culture.

 Il est à l’initiative de la médecine préventive, de la radio scolaire, du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique).

 Il modifia la notion de droit d’auteur dans les domaines de l’écrit, du cinéma et de la radio.

En septembre 1939, Jean Zay se porte volontaire pour le front et entre dans la résistance.

Arrêté le 15 août 1940, il sera emprisonné, et le 20 juin 1944 des miliciens français déguisés en résistants l’abattront puis le jetteront dans un puits. Son corps ne sera retrouvé qu’en 1946.

Étant juif par son père, protestant par sa mère, franc-maçon et radical de gauche...

Il suscitait la haine de la part des nazis et miliciens.

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