La grève, v’là-t-y pas que ça recommence !

Lors de la grande manif du 20 novembre j’avais promis aux copains et camarades que je viendrais participer à la contestation avec une grande banderole concocté pour la circonstance. Comme je n’ai pas de bagnole, habitant une petite commune éloignée d’une quinzaine de kms de la ville où avait lieu la manif, j’avais dit aux amis qu’il était complètement idiot de venir me chercher, un aller et retour de 30 bornes n’étant pas utile, d’autant que cela va à contrario des idées qui m’animent.

Dans ma petite tète, j’ai d’abord pensé à faire du stop, mais en y réfléchissant bien je me suis dit qu’un grand gaillard comme moi d’un mètre quatre vingt cinq et quelques quatre-vingt dix kilos, barbu de surcroit, accompagné d’une banderole imposante n’allais pas trouver tout de suite une âme compatissante pour le véhiculer ; j’eus été en mini-jupe avec juste un sac à main et une apparence aux formes rebondies et tentatrices ma prise en charge aurait été réglée tout de suite. Donc, comme à mon habitude, j’ai décidé de prendre le car SNCF. Bien m’en pris, après une demi heure d’attente j’ai tout à coup compris, les gars de la Senecefe étaient en grève.

Ma banderole sous le bras, j’ai pris à pied la direction de mon domicile en gueulant à qui voulait l’entendre : « J’ai été pris en otage !!! ».

Mais vl’à t-y pas que ça recommence, encore une grève ! Il semblerait que les cheminots, les chauffeurs de bus, de métro, ne seraient pas d’accort avec les tripatouillages du gouvernement. Z’ont raison, donc va falloir de nouveau manifester et crier à l’ignominie.

Mais je vois le coup venir, je vais me retrouver tout seul déambulant dans les rues de mon village, la mine déconfite et trainant derrière moi une banderole devenue inutile, en gueulant encore plus fort : « Y’en a marre d’être pris en otage….

On peut même plus manifester !!! »…

Eh oui, y-a pas de raison pour que se soit toujours les mêmes cons qui râlent !

Michel Mengneau