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La politique des mots !!!

Publie le mercredi 18 août 2010 par Open-Publishing

Chaque jour la presse ou les médias audiovisuels écrivent ou balancent les mots d’un ministre , d’un porte-parole , d’un député ou sénateur , d’un Maire ou autres hommes politiques de moindre importance pour amuser le bon peuple sur tel ou tel sujet d’actualité. La sécurité en ce moment permet ce jeu de quilles de mots ou de phrases qui passent au dessus des têtes des citoyens en vacances mais qui fait mal aux petits délinquants esquintés par la police Sarkoziste ou les roms virés comme du bétail par Hortefeux .

Cette ribambelle de mots qui veut cadenasser la liberté au nom de la loi du bourgeois précède le bâton pour justifier la prison aujourd’hui en attendant le peloton d’exécution demain. Cette presse complaisante se retrouve complice d’un vide politique où l’avenir n’a pas d’avenir. Il ne reste que les mots pour occuper l’esprit dans un monde de chômage et de SDF. La réalité sociale n’existe plus , le citoyen est réduit au silence, la république est aux abonnés absent, la télé sert de réceptacle aux mots inutiles avec des têtes vides d’idéologie. Ce constat démontre la fin d’une civilisation qui ne peut plus inventer avec des élites grassement payées ayant perdu le goût du pionnier ou des reconstructeurs d’après-guerre. La société tourne avec des mots inutiles devant des bras croisés que le travail n’attire plus confisqué par les banquiers ou les spéculateurs- actionnaires - rentiers.

Enumérer tous les mots qui se bousculent sur le calendrier politique de l’UMP-PS est sans intérêt puisqu’ils n’ont même pas la valeur d’une phrase de La Fontaine, de Victor Hugo , de Flaubert et aussi de Madame de Sévigné dans le commérage courtisan. Ces gens vers qui les micros, les caméras se précipitent sont d’une médiocrité insupportable pour la langue française. Au moins les aristocrates avaient l’invective élégante et recherchée. La société bourgeoise et ses valets, dans une longue décrépitude, vont chercher dans les bas-fonds la manière de s’exprimer, ce qui explique que Sarko n’est pas lu "la Princesse de clèves". A-t-il seulement lu Molière et Châteaubriant ? Mettre Président de la République un charlatan du mot qui n’écrit même pas ses discours c’est la démonstration du recul de civilisation du peuple français dans sa majorité. La petite minorité qui résiste à cet abaissement est peut-être l’espoir ou la lueur que tout n’est pas perdu dans cet endroit du monde si beau, et il ne faut pas gaspiller et anéantir ce capital géographique et humain à l’histoire si passionnante. La résistance est en marche après des dizaines d’années où les menteurs démagogues se sont succédés au pouvoir grâce à une 5ème république monarchique, les mots n’ont pas manqué pour distraire le peuple des réalités économiques et sociales . Après 68 la culture et la vie associative avaient fait d’énormes progrés, mais très vite cela a été balayé par manque de vision à long terme et aussi par cupidité des élites.

Sans tomber dans le pessimisme des mots que créent souvent les écrivains pour embellir notre littérature, il faut souhaiter retrouver une nouvelle génération qui accomplira une civilisation de trouvères, de maîtres-ouvriers, d’architectes et d’artistes qui redonneront à la France les mots et les ouvrages qu’elle mérite. A ce moment-là l’histoire jugera comme il se doit Sarko et sa bande, les politiciens de ce début de siècle, les journalistes et intellectuels qui ont joué avec les mots orduriers en lieu et place d’une vraie politique d’émancipation populaire par l’éducation des belles lettres et la confrontation créative des idées . Mais pour cela il faut je crois supprimer l’argent qui pourrit tout aussi bien l’esprit que le travail bien fait .

Cela étant dit, retournons militer pour une France des bibliothèques pour empêcher les autodafés audiovisuelles qui ravagent les esprits citoyens.

Bernard SARTON, section d’Aubagne