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La soirée a eu lieu malgré une intervention de la police.

Publie le mardi 16 septembre 2003 par Open-Publishing

A Vitry, hommage agité au DJ

La soirée a eu lieu malgré une intervention de
la police.

Par Michael HAJDENBERG

lundi 15 septembre 2003

Ne voulant pas d’un « Sarkoval », ils avaient annoncé un « événement sans
concession, par principe, pour Willyman », un musicien militant qui s’est
suicidé en mai (Libération de samedi). Ils l’avaient tellement annoncée,
cette soirée, que dès 14 heures, les policiers s’y sont invités : sans
autorisation préfectorale, pas de teuf. Devant l’entrepôt de Vitry-sur-Seine
(Val-de-Marne), les organisateurs s’allongent sur la route pour empêcher que
les câbles, amplis et groupes électrogènes soient confisqués. Matraques
aidant, ils sont délogés. Quatre d’entre eux, interpellés, seront relâchés
trois heures plus tard. « Ils ont frappé les poignets pour qu’ils ne puissent
pas mixer », estime Fab, témoin de la scène.

Mais pour le collectif d’organisation Mas I Mas, pas question de renoncer.
D’autant que les fonds récoltés seront reversés au fils de Willyman, âgé de
5 ans. Et parce qu’« il n’y a pas besoin de Sarkozy pour que les teufs se
passent bien ».

L’infoline est ouverte, comme prévu. La queue s’allonge pendant qu’au bar du
coin, le préfet négocie avec des artistes, les organisateurs et leur avocat.
A l’intérieur, on s’impatiente à peine, même si « c’est le symbole d’un
mouvement qui a perdu son âme, son autonomie », selon Olivier, assis au
milieu du squat jouxtant l’entrepôt, qui, lui, est autorisé. A minuit, un
accord est trouvé. Avec l’autorisation du directeur de cabinet du ministère
de l’Intérieur, le préfet autorise l’événement, « à condition que le niveau
sonore soit acceptable pour le voisinage et que tout soit terminé dimanche à
midi ». La « grande famille de la techno » débarque, groupes électrogènes à
l’appui, puisque la sono n’est pas immédiatement restituée. « Mais pas ceux
de la Techno Parade, qui ont accepté trop tard. »

A 2 h 30, environ 5 000
teufeurs acclament les premiers sons, moins puissants qu’imaginés. Les
organisateurs espèrent maintenant récupérer leur matériel au plus vite. Lors
de la saisie, aucun inventaire n’a été réalisé.