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Larzac, la contestation sur un plateau

Publie le vendredi 8 août 2003 par Open-Publishing

De 50 000 à 100 000 personnes attendues jusqu’à dimanche pour le rassemblement altermondialiste.

Ici, des paysans sans armes mais déterminés gagnèrent contre les canons de l’armée française. Alors pourquoi les militants altermondialistes ne parviendraient-ils pas à l’emporter contre la puissante Organisation mondiale du commerce (OMC) ? Pot de terre contre pot de fer, voilà le symbole qui va être agité durant les trois jours du rassemblement Larzac 2003, destiné à préparer la contre-offensive au sommet de Cancun (lire page 9), pour « en faire un nouveau Seattle » ­ événement fondateur des grandes manifestations altermondialistes.
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Trois jours de débats et de fête
Aujourd’hui. Meeting d’ouverture à 15 h 30 sur les enjeux de l’OMC, avec José Bové, Jacques Nikonoff (Attac), Lori Wallach (Public Citizen), Paul Nicholson (Via Campesina)... A 11 heures, début des spectacles et des projections de documentaires, avec notamment, à 20 heures, Notes sur l’OMC, un film de Vincent Glenn.
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« L’égoïsme, ça m’écoeure »
« Gardarem lo Larzac » ? Ça ne leur dit rien. Même pas nés. « D’autres mondes sont possibles », en revanche, ça lui plaît bien à Pierre, 20 ans, qui s’est rebaptisé « Piotr » depuis deux heures qu’il est altermondialiste sur le plateau. D’ailleurs, il a acheté le T-shirt à 10 euros frappé de ce slogan. Avec Florent, 17 ans, son pote, ces deux Bretons sont arrivés sur le champ de paille du rassemblement en taxi.
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Vitalité
Les manifestifs du Larzac auront mieux à faire qu’à regarder dans le rétroviseur leurs prédécesseurs post-soixante-huitards. D’ailleurs, ces ancêtres lointains ne se souciaient pas, eux non plus, des vieilles générations. Et trente ans, c’est bien long. En ce temps-là, il n’y avait pas d’OMC, ni d’OGM, ni même d’autoroute, d’ailleurs la plus jolie de France, pour relier Paris et La Cavalerie en quelques heures.
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Le Causse toujours Vert
Les socialistes ont le Front populaire et le 10 mai 1981. Les communistes, la Résistance et l’anticolonialisme. Les Verts, eux, ont le Larzac 1973. A gauche comme à droite, sans exclusive, chaque parti possède son ou ses mythes fondateurs. Cette même année 1973, la gauche autogestionnaire, autour du PSU de Michel Rocard et de la CFDT, se retrouve plutôt à Besançon dans la lutte des Lip. Mais le Larzac d’il y a trente ans a signé les prémices de l’écologie politique. Et tous voient dans l’édition 2003 le « carrefour » entre les mouvements sociaux du printemps et une rentrée que certains espèrent « chaude ».
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L’armée de terre en tenue de camouflage
Trente ans après le grand rassemblement antimilitariste pour chasser l’armée du causse, la Grande Muette est toujours là. Seule l’extension du camp a été annulée par François Mitterrand en 1981. Sur les 17 000 hectares prévus par le projet de Michel Debré de 1970, l’armée de terre en conserve 3 043. Elle y a installé en 1985 son Centre d’entraînement de l’infanterie au tir opérationnel (Ceito).
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L’OMC au pilori des altermondialistes
C’est elle qui a dit que George W. Bush s’était mis « hors la loi » en augmentant, en mars 2002, les tarifs douaniers américains sur les importations d’acier. Elle encore qui pourrait, bientôt, se pencher sur le cas des subventions agricoles dans les pays industrialisés, qui ruinent l’agriculture des pays du Sud. Mais rien n’y fait. L’OMC (Organisation mondiale du commerce) est la tête de Turc des altermondialistes. Elle fera au Larzac figure d’ennemie numéro 1.
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Rendez-vous à Cancun en septembre
C’est contre la réunion de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Cancun (Mexique), qui aura lieu du 10 au 14 septembre, que le rassemblement du Larzac veut mobiliser. La réunion de Cancun aura pour principaux enjeux la libéralisation des échanges agricoles et industriels, et l’accès des pays pauvres aux médicaments pour lutter notamment contre le sida. Le sujet le plus attendu pour les pays du Sud est l’agriculture. Pays pauvres et ONG réclament une baisse des aides à l’exportation (surtout américaines et européennes), qui ruinent les paysans du Sud en maintenant des prix mondiaux artificiellement bas.

Les grands Etats exportateurs (Etats-Unis, Australie ou Argentine) veulent des baisses de droits de douane généralisées. S’agissant de l’accès aux médicaments, les Etats-Unis, poussés par le lobby des grandes firmes pharmaceutiques, ont été les seuls des 145 pays membres de l’OMC à bloquer un accord en décembre. Autre sujet abordé : les droits de douane dans l’industrie (qui représente 80 % du commerce mondial). Les Etats-Unis sont favorables à une baisse généralisée, l’Union européenne, le Japon et l’Inde en faveur de niveaux de droits de douane plus différenciés. En revanche, la libéralisation du commerce des services et la question très controversée des services publics (Santé, Education) ne figurent pas au menu des discussions de Cancun. (D’après AFP)
 http://www.libe.com/page.php?Article=129664