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Le Parti Communiste Grec rend hommage à l’homme à l’œillet rouge, Nikos Belogiannis, exécuté il y a 58 ans

Publie le mardi 13 avril 2010 par Open-Publishing
10 commentaires

Traduction AC pour
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Le Parc de Goudi était noir de monde pour accueillir la cérémonie organisée en l’honneur du militant communiste qui a été envoyé au peloton d’exécution avec ses camarades.

« Le KKE continue à honorer des figures comme Belogiannis ; des militants qui sont en première ligne dans la lutte pour le pouvoir populaire, pour le socialisme ». C’était le message à retenir de la musique, des discours, des images et des symboles qui ont rythmé la cérémonie organisée par la Section d’Athènes du KKE, dans une atmosphère d’intense émotion, en l’honneur du communiste Nikos Belogiannis.

Au cours de la cérémonie, un discours a été prononcé par la secrétaire-générale du KKE, Aleka Papariga. C’est dans le Parc de Goudi qu’il y a 58 ans, Nikos Belogiannis et ses camarades Ilias Argiriadis, Nikos Kaloumenos et Dimitris Batsis ont été exécutés. Travailleurs et travailleuses, jeunes et résistants ont honoré ce communiste conséquent un jour seulement après l’anniversaire de son sacrifice, le 30 mars 1952, avec des oeillets rouge dans ses mains, en fredonnant des mélodies inspirées par la lutte de notre peuple et en brandissant des drapeaux rouges. Un monument érigé par le KKE en l’honneur de Nikos Belogiannis a également été inauguré.

Dans son discours, la secrétaire-générale du KKE, Aleka Papariga a insisté sur les points suivants :

« Des militants comme Nikos Belogiannis ont fait le sacrifice suprême parce qu’ils avaient une conscience infinie de ce qu’était se battre pour les intérêts de la classe ouvri ère, du peuple ; parce qu’il avait une foi profonde dans leur parti et dans la nécessité réaliste de la lutte pour une société sans exploitation de l’Homme par l’Homme, pour une société où règne la vraie liberté. Chacun d’entre nous, et particulièrement les jeunes générations de communistes, devrait faire siennes ses paroles : ’Chacun tire une force immense et inépuisable de sa foi dans le parti et dans la victoire !’ Belogiannis a été assassiné parce qu’il était un cadre du KKE et de l’Armée Démocratique de Grèce.

Il a symbolisé et exprimé de la meilleure des manières que l’existence et l’action du KKE était nécessaire dans toutes les conditions, légales et illégales, en luttant contre la « sacro-sainte » légalité bourgeoise. Qui a empêché la liberté d’action du KKE et pour quelle raison ? Qui empêche désormais la liberté d’action de Partis Communistes dans un certain nombre de pays Européens, Etats-membres de l’Union Européenne, et pourquoi ? Qui fixe des conditions drastiques et sans précédents pour qu’un Parti Communiste participe aux élections, même quand son action n’est pas interdite, et pour quelle raison ? Qui déclare illégal l’appel à la grève et l’action de grève elle-même et pourquoi ? Qui menace de mettre à la porte les grévistes et pourquoi ? Qui met en œuvre cette menace le jour d’après ou peu de temps après et pourquoi ?

Qui a démoli les monuments de l’Armée Rouge Soviétique qui ont été construits après la fin de la Seconde guerre mondiale en URSS et à leur place, dans certaines anciennes républiques, des monuments en hommage à la SS et aux idées Nazies ont été érigées, et pourquoi ? Qui considère l’armée Hitlérienne, aujourd’hui en 2010, comme une armée de libération dans les pays Baltes – Etats-membres de l’UE – et pourquoi ? Il est inutile de les nommer. Nous les connaissons déjà. Ce sont les hauts fonctionnaires des gouvernements bourgeois des pays membres de l’UE, les premiers ministres et les présidents que nous voyons dans les photos de groupes traditionnelles à la fin de chaque session de l’UE, ensemble, main dans la main. (…)

Et même un communiste qui se trouve tout seul sur son lieu de travail sans aucun soutien contre la pression du patron, doit faire son devoir, faire grève, résister. S’il ne le fait pas, alors son camarade travailleur, qui lutte aussi contre ses propres peurs, avec la question de est-ce que j’agis bien en ne faisant pas grève, trouvera une excuse pour son manque de courage, perdra un temps précieux, et ils perdront tout. Le don de soi Communiste, le désintéressement et le sens du sacrifice n’ont jamais perdu de leur valeur et de leur importance, ils n’ont pas perdu, et ne perdront jamais leur réalité substantielle.

Aujourd’hui, devant ce monument, le plus grand hommage que l’on puisse rendre à ce sacrifice est une promesse : Nous continuerons à lutter inlassablement et courageusement. Belogiannis a combiné durant toute sa vie le travail organisationnel avec le travail idéologique. En suivant cet exemple aujourd’hui, nous sommes mis au défi, le Parti Communiste tout comme la KNE, afin de devenir plus efficace. Pour améliorer notre activité militante, il faut une acquisition continue de connaissances, qui sont un préalable au renforcement de la stabilité idéologique.

Aujourd’hui, devant ce monument, le plus grand hommage que l’on puisse rendre à ce sacrifice est une promesse : Nous continuerons à lutter inlassablement et courageusement. »

Messages

  • Beau texte, belle cérémonie.

    Mais je suis en total désaccord (pour ne pas dire en opposition frontale) avec ce passage précis (d’un point de vue philosophique , mais peut être est ce une question de traduction ?) et notamment les termes surlignés

    Et même un communiste qui se trouve tout seul sur son lieu de travail sans aucun soutien contre la pression du patron, doit faire son devoir, faire grève, résister. S’il ne le fait pas, alors son camarade travailleur, qui lutte aussi contre ses propres peurs, avec la question de est-ce que j’agis bien en ne faisant pas grève, trouvera une excuse pour son manque de courage, perdra un temps précieux, et ils perdront tout. Le don de soi Communiste, le désintéressement et le sens du sacrifice n’ont jamais perdu de leur valeur et de leur importance, ils n’ont pas perdu, et ne perdront jamais leur réalité substantielle.

    • pourtant ,la dimension sacrificielle , même si elle peut énerver, dérouter ,rebuter ne peut être négligée.dans ce cas précis ,pour moi ,mais j’avoue que j ’ai un coté jusqu’auboutiste,elle affirme que nous ne sommes jamais seul ,que nous sommes partie intégrante de la lutte commune ,que le barrage que nous faisons ,même seul au quotidien n’est pas ,ne sera jamais vain.

      dans le noir ,dans la peur ,je suis debout ,donc nous sommes debouts.

      mais je suis un rêveur incorrigible.

      Gidéhem

    • Mais je suis en total désaccord (pour ne pas dire en opposition frontale)

      Pourtant c’est bien là l’essentiel.

      Il faut bien lire le sens du texte. Il ne s’agit pas de sacrifice inutile mais bien de la valeur symbolique de l’opposition d’une poignée à la force brutale alentour.

      Sinon comment pouvoir comprendre que 48 ans après le Peuple se souvienne d’un homme fusillé alors pour ses actes et ses idées ?

      C’est pas facile le sacrifice ultime. Personne ne sait réellement comment il agira le moment venu, même si ça peut aider d’y penser à l’avance.

      Mais c’est pas un hasard si dans tous les grands mouvements politiques ou religieux il y a quelqu’un qui concrétise par le don ultime de soi les aspirations et les engagements de ceux qui entrent dans la voie qu’il a ouverte.

      Et c’est aussi par l’incapacité à avoir des dirigeants qui soient ressentis comme capable du don ultime que le Mouvement ouvrier est tombé aussi bas aujourd’hui. Ceux d’aujourd’hui, du moins ceux qu’on voit discuter au sommet ne donnent même pas de leur bien-être matériel. Penses un peu s’ils vont donner leur vie.

      Quant aux camarades Communistes grecs, eux savent ce que leur a coûté l’entente sur leur dos des grandes puissances, y compris l’Union soviétique, après WWII. Il savent coment on peut être trahis par de faux amis. Ca me réconforte de voir que la flamme ne s’est pas éteinte comme ailleurs. Comme ici en France, entre autres.

      G.L.

    • hé hé hé moi me sacrifier pour du flan ça me fait pas du tout rêver :)

      me battre avec mes camarades jusqu’au bout oui

      si c’est pour finir sur le tableau de chasse des patrons et fachos sans autre forme de procès, nan nan nan.... ;

    • non désolée GL moi c’est pas du tout comme ça que je le lis. et j’ai bien lu tout le texte oui.
      Le désintéressement non, on a un intérêt oui, c’est un intérêt personnel et un intérêt de classe.
      Le combat jusqu’à la mort ok le sacrifice de la brebis par le bourreau non.
      etc etc.
      L’avant-garde, fatalement seule et isolée au début, oui.
      Pour le reste non.
      Se faire fusiller parce que tu fais grève "tout seul" désolée je vois pas trop l’intérêt. Prendre des risques pour arriver à monter un combat collectif en revanche ça oui évidemment.
      Non, décidément, tout ça, termes trop ambigus trop chargés de religieux pour moi, désolée. LL

    • Comme quoi perso je l’ai lu autrement : En effet je pense que l’homme "seul" contre tous n’est "fusillé" que parce qu’il risque de devenir le vecteur coalisant de la révolte des esclaves. Et que les "maîtres" le savent.

      Quel intérêt sinon, pour les assassins, d’en faire un martyr. Il suffit de le décrédibiliser.

      C’est uniquement lorsque le précurseur, l’avant-garde, est sur le bon rail qu’il devient urgent de l’éliminer. Ils sont légions les "visionnaires" de pacotille ou à côté de la plaque qui n’ont été ni "fusillés" ni "emprisonnés". Simplement ridiculisés ou récupérés. Si tu veux tu peux les compter ; rien que depuis 68 en france y en a des dizaines +++.

      Le Pouvoir ne pardonne pas à celui qui est dans le vrai, tout simplement parce que c’est lui qui devient le principal danger dans le ciment de la révolte.

      Et les travailleurs ne suivent que ceux qu’ils sentent capables d’aller au bout de leurs convictions et de leurs actes. Et uniquement lorsqu’ils sentent que ces convictions et ces actes vont dans le sens de leurs intérêts propres.

      Et il n’y a rien de "religieux" là-dedans, mais simplement de l’humain et de l’humanisme. Je ne vois pas pourquoi il serait "courageux" et "intelligent" de risquer sa vie pour "sauver" une personne qui se noie, et de ne pas la risquer pour mobiliser par son abnégation et son mépris bien compris du danger, face à une situation mortifère, le courage de ses camarades.

      Dans le premier cas l’état bourgeois donne une médaille et une reconnaissance éternelle, et dans l’autre nous n’aurions pas le droit de reconnaître l’apport amené par le camarade qui s’est sacrifiée pour notre avenir d’êtres humains ?

      Mais évidemment tout ça ça ne veut pas dire qu’on doive tout faire tout seul ; ni ne rien préparer en commun ;

      Simplement que dans les situations difficiles c’est souvent l’attitude d’une, ou de quelques personnes, qui font basculer les choses d’un côté ou de l’autre.

      Fraternellement,

      G.L.

    • Sacrifice, mais au nom de quoi ? Sacrifice utile ?
      Malheureusement, certainement pas. Le bilan politique du KKE est désastreux dans cette affaire. Alors que durant la seconde guerre impérialiste, un mouvement de masse l’EAM ( front de libération nationale:1 million de militants), avec ses unités combattantes l’ELAS ( armée populaire de libération nationale, 70 000 combattants) aurait pu prendre le pouvoir en Grèce, le KKE qui dirigeait l’EAM a dans un premier temps soumis cette force aux britanniques. Malgré tout en décembre 1944 une insurrection a secoué Athènes où des combats ont eu lieu plus d’un mois, sans que jamais l’ordre soit donné de s’attaquer aux forces d’occupation britanniques. En février 1945, capitulant la direction du KKE a imposé aux andartes (les combattants de la résistance grecque) de rendre les armes par la signature des accords de Varkiza.
      Quelques mois plus tard, alors que l’EAM avait été dissout, et que les effectifs du KKE avaient étaient divisés par deux, sa direction a pris l’initiative d’entamer fin 1946 une guerre civile. Soutenue uniquement par la Yougoslavie, et non par Moscou, elle s’est éternisée dans des combats dans les montagnes, tandis que les militants des grandes villes étaient exposés à la répression. Zachariadis ayant finalement condamné Tito, le KKE s’est retrouvé sans soutien, et la guerre fut perdue en 1949. Le bilan est très lourd ! Le KKE a été interdit jusqu’en 1975. "L’armée démocratique" a perdu 38 000 hommes au combat, 40 000 ont été arrêtés, au total 50 000 personnes ont été placées dans des camps, tandis que 50 000 enfants de militants furent soit rééduqués, soit dispersés dans les démocraties populaires, 100 000 personnes ont dû quitter le pays. Le régime monarchique a constitué une dictature sous la coupe des USA durant toutes les années 50, la grève a été interdite comme activité antinationale et la centrale syndicale GSEE, (Confédération générale des travailleurs grecs) mise sous la coupe du pouvoir. Malgré une courte libéralisation du régime dans les années 60 (levée de la loi martiale par G Papandreou), un nouveau coup d’Etat militaire a eu lieu en avril 1967, le coup d’Etat des colonels.
      Le bilan de la politique de la direction du KKE est donc très lourd, par ses capitulations en 1944 et le déclenchement de cette guerre civile dans les pires conditions. Le KKE lui même a fini par se couper en deux, entre le parti de l’extérieur et celui de l’intérieur. Sacrifice de ses propres militants, sacrifice des intérêts du prolétariat grec, assassinat des trotskistes grecs, la direction actuelle du KKE préfère célébrer la "mémoire" d’un de ses martyrs, plutôt que de tirer le bilan de sa propre histoire, et notamment comprendre pourquoi aujourd’hui le PASOK domine le mouvement ouvrier, malgré sa politique.
      Aujourd’hui encore le KKE préfère dénoncer PASOK, GSEE et ADEDY comme jaunes plutôt que d’entamer un combat pour l’unité qui ouvrirait des perspectives pour dégager la Grèce de cette dette et la dénoncer, et donc des plans de coupes dans tous les budgets sociaux.

  • Hegel en substance : tant que l’esclave (ou le valet pour les pinailleurs, celui dont le travail bénéficie essentiellement à un autre, au maître) n’a pas surmonté sa peur de la mort, il ne peut échapper à l’emprise du maître. Le maître, lui, doit son statut au fait qu’il se soit débarrasser de cette peur au hasard des contingences de l’histoire. C’est une page des plus importantes de la "Phénoménologie de l’Esprit".
    Ne pas oublier que ce philosophe sans lequel rien de grand ne peut être pensé (Merleau-Ponty) était destiné de par sa condition à être pasteur et que pour y échapper il est devenu précepteur au service de puissantes familles, qui le renvoyaient manger dans la cuisine avec toute la domesticité. Jesse